Nationalisme révolutionnaire

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Manifestation NR contre l'OTAN
Jeune garde solidariste, le mensuel du GAJ
Jeune garde solidariste
Jeune garde solidariste
Jeune garde solidariste
Affiche du GUD Jeune résistance
Affiche du GUD Jeune résistance

Le terme de nationalisme révolutionnaire, souvent abrégé NR, désigne différents courants et doctrines politiques se réclamant de l'objectif d'une révolution nationale ou nationaliste.

Les mouvements nationaux-révolutionnaires ou nationalistes-révolutionnaires sont souvent, mais pas toujours, considérés comme constituant « l'aile gauche » du mouvement national.

Tentative de définition

Le terme de nationalisme révolutionnaire est incontestablement polysémique. Si tous les courants et mouvements se désignant ainsi affirment œuvrer pour une révolution nationale, celle-ci ne recouvre pas forcément les mêmes acceptions.

Toutefois, il est possible de retracer dans les grandes lignes les traits les plus communs aux différents mouvements.

Les caractéristiques du nationalisme révolutionnaire

  • La nation considérée comme une unité organique, à défendre, à rebâtir ou à créer
  • Un refus du matérialisme, du libéralisme et du marxisme
  • La recherche d'une Troisième voie, comme dépassement à la fois du capitalisme et du socialisme (ou du communisme)
  • À l'époque de la Guerre froide, une opposition radicale au « système de Yalta » et au condominium américano-soviétique
  • Un soutien aux mouvements révolutionnaires du Tiers-Monde et la recherche d'alliés parmi ceux-ci[1]
  • Une volonté de se distinguer nettement des Droites jugées conservatrices, bourgeoises, réactionnaires, cléricales ou « théocratiques » (rejet du franquisme, du salazarisme, du pétainisme, etc.)
  • Un rejet du national-socialisme, du racialisme, de l'antisémitisme, ainsi que d'une grande partie de l'école philosophique contre-révolutionnaire (notamment Joseph de Maistre, Louis de Bonald ou Edmund Burke)
  • La volonté de créer un Front uni anti-système, en tissant des liens avec des forces étrangères au camp national, comme les régionalistes, les écologistes, voire avec des groupes de gauche et d'extrême gauche
  • L'adoption d'une rhétorique empruntée au léninisme, comme l'usage intempestif des termes impérialisme, capitalisme, réaction, compradore, etc.

Historique : l'émergence du nationalisme révolutionnaire

Les nationaux-révolutionnaires allemands : Die linken Leute von rechts

Sous la République de Weimar

Le nationalisme révolutionnaire est l'un des principaux courants de la Révolution conservatrice allemande, d'après la typologie que lui a donné Armin Mohler.

Le courant national-révolutionnaire naît directement de l'expérience des orages d'acier et de l'esprit de communauté combattante forgé dans les tranchées. C'est ce « nationalisme soldatique », porté par des auteurs phares comme Ernst Jünger et Franz Schauwecker, qui allume le désir de refuser la défaite, de s'engager dans la guerre civile contre les forces du chaos, de sauver la terre des pères. L'Allemagne est en bouillonnement et les soldats politiques se jettent à corps perdu dans toutes les batailles : le Baltikum, les expéditions des corps-francs, les tentatives de putsch, les actions clandestines de ces « Réprouvés » (notamment les assassinats politiques), contées par un Ernst von Salomon, illustrent l'élan révolutionnaire des jeunes nationalistes.

En revenant du Baltikum, Ernst von Salomon déclare : « Nous voulions sauver les citoyens, nous avons sauvé les bourgeois ». Désormais, le nationalisme ne pourra qu'être révolutionnaire, au sens d'un bouleversement total de la société allemande. Ce tournant est radical. C'est la raison pour laquelle certains les appelleront les « gens de gauche de la droite » (Linke Leute von rechts)[2].

Pour eux, la « nation » est le Volk rassemblé et « mis en mouvement » par la guerre. Les nationaux-révolutionnaires acceptent le progrès technique, non parce qu'ils cèdent à « la dangereuse tentation de l'admirer », mais parce qu'ils veulent « le dominer, et rien de plus ». Il s'agit pour eux, dit l'un de leurs chefs de file, Franz Schauwecker, d'en « finir avec le temps linéaire ». Vivant dans l'interregnum, ils considèrent que le temps du nihilisme positif est venu. Leur élan révolutionnaire et leur formation prussienne se conjuguent pour soutenir leur volonté de détruire « l'ordre bourgeois » ; leur « nationalisme soldatique » ne fait plus qu'un avec le « socialisme des camarades ». Un sentiment tragique aigu de l'histoire et de la vie constitue la toile de fond, sombre et lumineuse à la fois, de leur aventure révolutionnaire.

Au sein du courant national-révolutionnaire de la KR, certains groupes vont aller plus loin que les autres dans l'adoption d'une stratégie de gauche. Convaincus que l'Allemagne est devenue une colonie de l' « Occident capitaliste », ceux-ci prônent le front commun avec les communistes et l'alliance avec la Russie soviétique. Ils tentent d'élaborer une synthèse entre nationalisme révolutionnaire et socialisme révolutionnaire. Pour eux, la lutte des classes et la lutte de libération nationale sont complémentaires. C'est ce que l'on nommera le national-bolchevisme.

L'arrivée au pouvoir de la NSDAP met un net coup de frein aux activités des nationaux-révolutionnaire allemands. Certains, comme Otto Strasser ou Harro Schulze-Boyzen, passent à l'opposition puis à la clandestinité. D'autres, à l'exemple d'Ernst Jünger, se retirent de la vie politique. D'autres se rallient au nouveau régime.

Les NR en BRD

Le nationalisme révolutionnaire allemand renaît rapidement après la guerre. Dès 1948, Otto Strasser et d’anciens membres de son Front noir fondent une Ligue pour le renouveau de l’Allemagne, qui se transforme le 17 juin 1956 en Deutsch-Soziale Union (DSU, Union sociale allemande). La DSU marque clairement sa filiation directe avec le Front noir en reprenant notamment son drapeau. Toutefois elle cesse ses activités en 1962.

Au milieu des années 1960, une nouvelle génération de nationaux-révolutionnaires allemands commence à éclore. Après la fondation du Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) en 1964, de nombreux jeunes adhérents, souhaitant se démarquer de l'image du national-socialisme à laquelle leur parti se retrouve systématiquement associé, et désirant marquer une nouvelle dynamique, propre à contrer les mouvements étudiants de la nouvelle gauche, créent un mouvement de jeunesse qu'ils nomment Junge Rechte.

Les résultats des élections fédérales de 1969 ne permettent pas au NPD d'entrer au Bundestag. Cette défaite est l'occasion pour de nombreux cadres des Junge Nationaldemokraten de donner une impulsion à un mouvement de renouvellement des structures, de la doctrine et du discours du parti.

En 1972, une fraction des jeunes démissionne du NPD pour fonder l'Aktion Neue Rechte (ANR). Son leader, Henning Eichberg, affirme qu'il est temps de passer au « nationalisme de libération anti-impérialiste ». Il considère que l'Allemagne est une colonie victime de l'« impérialisme » comme un pays du tiers-monde. La « renaissance et la réunification allemandes » exigent l'expulsion des « forces d'occupation » des deux Allemagnes.

À partir de 1974, une vague de nouveaux petits mouvements de tendance nationale-révolutionnaire se développe dans toute l'Allemagne de l'Ouest, mais ces organisations suivent des lignes souvent divergentes l'une de l'autre. Le Solidaristische Volksbewegung, dirigé par Lothar Penz, réactualise l'idée de Volksgemeinschaft (Communauté populaire) et s'engage activement dans le mouvement écologiste naissant.

Henning Eichberg devient le principal théoricien des nationaux-révolutionnaire allemands. Avec ses partisans, il fonde la Sache des Volkes/NRAO (Cause du Peuple/ Organisation des structures nationales-révolutionnaires), dont les principaux axes de combat sont la lutte contre la surpopulation étrangère et les super-puissances, l'affirmation de l’identité nationale et l'élaboration d'une troisième voie entre capitalisme et communisme. Ils tentent de prendre influence sur certains groupes de gauche, sur les mouvements écologistes et sur la mouvance pacifiste.

Cette ligne inspire ensuite la parution de la revue Wir Selbst, qui va paraître de 1978 jusqu'en 2002. Fondée par Siegfried Bublies, cette dernière revue, en affirmant sa filiation directe avec les nationaux-révolutionnaire des années 1920 et 1930, va théoriser un nouveau « nationalisme de libération », lié intimement à un combat écologiste et tiers-mondiste. Elle va tenter, tout au long de son existence, de réunir les « forces démocratiques de droite et de gauche », et de jeter des ponts vers la gauche et l'extrême gauche. Des membres du SPD, des Verts et même du PDS ou d'autres organisations de gauche collaboreront ponctuellement avec Wir Selbst.

Le nationalisme révolutionnaire allemand des années 1970-1980, s'il est resté très minoritaire en considération du nombre de ses militants, a été particulièrement productif sur le plan intellectuel. Il a théorisé une nouvelle forme de nationalisme de libération, adaptée aux réalités de l'Allemagne contemporaine et des peuples européens. Il est aussi à l'origine du concept d'ethnopluralisme et, plus important encore si l'on regarde sa postérité, de celui d'identité.

L'année 2013 voit la fondation d'une organisation, Der Dritte Weg, qui évolue à la fois sous la forme d'un parti et sous celle d'un mouvement associatif, social, culturel et métapolitique. La nouvelle organisation se réclame aussi bien du nationalisme révolutionnaire et d'un socialisme national que de la mouvance identitaire et völkisch.

Budapest 1956 : un soulèvement nationaliste-révolutionnaire

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Le 23 octobre 1956, les habitants de Budapest manifestent contre le gouvernement communiste de Hongrie, qui gouverne le pays sans partage depuis mars 1946. La manifestation tourne rapidement à l’émeute. Cette effervescence puise son origine dans les espoirs soulevés par la mort de Staline.

Les dirigeants hongrois appellent demandent aux troupes soviétiques qui stationnent autour de la capitale de les aider à rétablir l’ordre. Dans un premier temps, les Soviétiques tentent mollement d’intervenir avant de se retirer le 27 octobre. Les Hongrois croient que l’heure de la victoire a sonné. Le pays s’enflamme.

Le 30 octobre, les insurgés s'emparent du siège du parti communiste.

Le dimanche 4 novembre, l’Armée Rouge investit Budapest. Au total pas moins de 8 divisions et plusieurs centaines de chars. Les insurgés, étudiants aussi bien que salariés, résistent avec héroïsme mais n’en sont pas moins écrasés. La répression fait environ 200 000 morts tandis que 160 000 personnes se réfugient en Europe de l’Ouest. La résistance acharnée des insurgés, menés entre autres par le nationaliste-révolutionnaire Lajos Marton, devient un mythe pour les nationalistes européens.

[3]

Europa, Nazione, Rivoluzione ! : le nationalisme révolutionnaire italien

En Italie, les forces de la Droite nationale sont fédérées depuis 1946 par le Mouvement social italien (MSI). Au sein de celui-ci cohabitent des tendances souvent divergentes. On y trouve les fidèles de la République sociale italienne, des conservateurs, des partisans d'une « Grande Droite » qui réunirait tous les anticommunistes, des traditionalistes radicaux inspirés par Julius Evola, des socialistes nationaux, des « fascistes de gauche », etc.

Naissance de l' area nazional-rivoluzionaria

A partir du début des années 1960, une large mouvance de jeunes militants commence par ne plus se reconnaître dans le MSI, qu'elle juge « embourgeoisé ». Les deux principales organisations qui incarnent alors cette mouvance (l'area nazional-rivoluzionaria) sont le Centro Studi Ordine Nuovo, dirigé par Pino Rauti (1926-2012), et Avanguardia Nazionale, dirigée par Stefano Delle Chiaie (1936-2019).

Cette mouvance se désignera toujours comme nationale-révolutionnaire. Elle base son corpus doctrinal sur une synthèse, parfois bancale et fragile, formée de trois composantes principales :

  • le « fascisme-mouvement »[4] et la « gauche fasciste »,
  • les travaux de Julius Evola, qui ne se référait guère, lui, à la nation et encore moins à la « révolution »,
  • les thèses de Jean Thiriart et de son mouvement Jeune Europe (il est important de rappeler que la section italienne du mouvement de Jean Thiriart a rassemblé à elle seule les deux tiers des militants de toute l'organisation nationale-européenne)[5].

En 1969, le Centro Studi Ordine Nuovo réintègre le MSI. Nombre de ses cadres y prennent des postes importants et vont profondément influencer le parti : les idées de Julius Evola, le nationalisme révolutionnaire, le nationalisme européen, se répandent dans toutes les sections. La jeunesse du MSI se fédère en 1971 dans un nouveau Fronte della Gioventù, qui mêle dynamique activiste et bouillonnement culturel. Le MSI vit alors une véritable révolution culturelle[6].

D'un autre côté, une partie des Ordinovisti, menée par Clemente Graziani, refuse ce retour au MSI, qu'ils jugent comme une « trahison ». Ils fondent le Movimento Politico Ordine Nuovo. Le MPON, interdit en 1973, sera l'objet d'une répression sans commune mesure avec celle qui touche l'extrême gauche, dont les activités sont pourtant bien plus sanglantes. Avanguardia nazionale est interdite en 1976, mais elle a été largement décapitée depuis longtemps.

Le MPON considère que le MSI s'est « rendu au système bourgeois et capitaliste ».

Vers la Terza posizione

Une deuxième vague de mouvements nationaux-révolutionnaires se développe. L'une des organisations les plus connues de cette deuxième génération est l'Organizazione Lotta di Popolo, fondée déjà en 1969, mais qui prend de l'influence surtout au début des années 1970. Celle-ci a la particularité d'intégrer à ses références Che Guevara et Mao Tsé Toung. Elle inspire directement les militants français qui fondent l'Organisation lutte du peuple. Plus tard, un mouvement comme Terza Posizione, fondé à Rome en 1978, continuera à faire cohabiter des références doctrinales à Evola et à la Garde de fer roumaine avec des formes de soutien politique au sandinisme du Nicaragua et à d'autres mouvements du tiers-monde, et ce toujours en se définissant comme national-révolutionnaire[7].

La révolte des NAR

Plus tard encore, une troisième vague de mouvements nationaux-révolutionnaires éclot, plus informelle mais nettement plus violente. Révoltés par la violence des groupes terroristes d'extrême gauche et par la complicité des médias, voire même de la magistrature avec celui-ci, de jeunes militants vont se lancer dans une stratégie de lutte armée, formant notamment les Nuclei Armati Rivoluzionari (NAR, Noyaux armés révolutionnaires).

Le retour d'Ezra Pound

La répression sans merci qui s'abat sur l' area nazional-rivoluzionaria au début des années 1980 aura raison de Terza Posizione, des NAR et des autres organisations. Les militants qui ne sont pas emprisonnés font soit le choix de se retirer du combat politique, soit celui de l'exil, soit celui d'intégrer le MSI. Le nationalisme révolutionnaire italien , en tant que courant autonome, entre en sommeil.

Il faut attendre 2003 pour voir émerger un mouvement national-révolutionnaire italien totalement autonome, mais d'un type nouveau : la Casapound. La nouvelle organisation n'a pas, comme celles des générations précédentes, l'objectif d'arriver au pouvoir par un processus révolutionnaire, mais une stratégie novatrice, basée à la fois sur le social et le culturel.

Vu de France : l'empreinte de François Duprat

En France, l'emploi du terme nationalisme révolutionnaire est incontournablement lié à la personnalité de François Duprat.

Pour François Duprat « le nationalisme révolutionnaire représente une valeur universelle que chaque peuple découvre selon des modalités propres, tout en se rattachant à un fond commun.

Le nationalisme révolutionnaire envisage la France comme une nation colonisée, qu’il est urgent de décoloniser. Les Français se croient libres alors qu’ils ne sont, en vérité, que les jouets des lobbies étrangers, qui les grugent et les exploitent, grâce à la complicité d’une fraction des classes dirigeantes, à qui ces lobbies jettent quelques morceaux de leur festin.

Face à cette situation, nous pouvons estimer que les conditions de lutte des nationalistes révolutionnaires sont similaires à celles qui furent le lot des groupes nationalistes du tiers monde. »

Le nationalisme révolutionnaire associe une vision nationaliste du monde et une vision socialiste de la société, avec des références et des thématiques attribuées traditionnellement à la gauche. Son aile gauche est le national-bolchevisme. Sa parenté idéologique avec le national-syndicalisme est évidente. Ce courant est idéologiquement très proche du mouvement eurasiste dans l'ex-URSS, du péronisme ou du bolivarisme en Amérique latine ou du Baas dans les pays arabes.


Refusant à la fois le capitalisme libéral et le communisme égalitariste, d'où le terme de « Troisième voie » ou tercérisme qui est parfois utilisé comme synonyme, les NR prônent un socialisme à l'échelle continentale, un Empire européen respectant les différences culturelles et ethniques, débarrassé du capitalisme destructeur des identités. Les NR rejettent aussi le racisme traditionnel suprémaciste, au profit d’une conception différentialiste de la société, un différencialisme garant de la préservation des différentes identités culturelles et ethniques propres à chaque peuple. Les nationalistes révolutionnaires rejettent donc le libéralisme pour des raisons économiques mais aussi parce qu'ils considèrent qu'il joue un rôle civilisationnel nocif en abattant les frontières, mélangeant les peuples et uniformisant les cultures, faisant disparaître leur unicité.

Les combats des NR se situent en marge de ceux menés par le mouvement national classique. Les NR ne nient pas l'existence des classes sociales, et soutiennent les mouvements ouvriers de lutte. Les NR s'impliquent aussi dans le combat écologiste. Les organisations NR soutiennent les mouvements nationalistes des peuples opprimés, dont tout particulièrement celui des Palestiniens et rejettent violemment le sionisme. Les NR militent pour la création d’un front anti-système, regroupant les ennemis radicaux du système.

Les NR revendiquent une filiation avec Auguste Blanqui, Corneliu Zelea Codreanu, Pierre-Joseph Proudhon, Georges Sorel, Edouard Berth , Manuel Hedilla, Ramiro Ledesma Ramos, Juan Perón, Ernst Jünger, Ernst Niekisch, les frères Gregor Strasser et Otto Strasser, Jean Thiriart.

Parmi les dirigeants politiques mondiaux actuels, Hugo Chávez et Mahmoud Ahmadinejad inspirent du respect aux NR pour leur discours anti-impérialisme américain et sont souvent cités en exemple dans leurs publications.

Parmi les symboles utilisés par le nationalisme révolutionnaire on retrouve les drapeaux rouges et noirs, l'aigle du groupe Widerstand, le glaive et le marteau croisés du Front noir et le trident.

Organisations et mouvements

France

Suisse

Sticker du NOS

Italie

Allemagne

Belgique

Espagne

Grande Bretagne

Russie

Organisations transnationales

Quelques noms


François Duprat, Jean Thiriart, Jean-Gilles Malliarakis, Christian Bouchet, Yves Bataille, Jacques Bordes, Serge Ayoub, Henning Eichberg, Gabriele Adinolfi, Lajos Marton, Juan Perón.

Textes à l'appui

François Duprat

Qu'est-ce que le nationalisme révolutionnaire ?

Le nationalisme révolutionnaire représente une tentative de prise en charge de la crise actuelle de l’Europe, sur le plan d’une remise en cause radicale des valeurs de la dite société. Ce nationalisme révolutionnaire propose comme noyau central de l’action humaine l’idée de nation, conçue comme un rassemblement organique d’éléments qui, sans elle, ne représenteraient qu’un agrégat sans consistance et traversé de tensions destructrices. La nation organisée ne peut être qu’une nation où les différences de classe ont été éliminées d’une façon réelle, et non par des vœux pieux, car de telles différences supposent automatiquement des tensions, néfastes à l’harmonie nationale. Ces tensions doivent être éliminées par l’Etat, qui est celui du « peuple tout entier ». Comment pouvons nous définir le peuple d’une façon cohérente ? Le peuple ne peut être que l’ensemble de ceux qui contribuent au développement national, ce qui en exclue les profiteurs, les parasites, les représentants des intérêts étrangers. Quels sont les groupes sociaux qui font partie de la réalité de notre peuple ? :

- les ouvriers, en tant que producteurs de base ; - les paysans, petits propriétaires, fermiers, métayers ou ouvriers agricoles, puisqu’il forment un groupe directement attaché à la production ; - la petite bourgeoisie, dans la mesure où elle participe elle aussi à la production, et où ses activités de service et de distribution sont directement liées aux nécessités du développement harmonieux des échanges au sein de la population ; - les éléments nationaux de la bourgeoisie en tant que classe maîtresse d’une bonne partie des moyens de production, c’est-à-dire tous les participants actifs à la production, au niveau de la direction et de la gestion, dans la mesure où ils forment un secteur réellement indépendant des groupes et intérêts étrangers. Nous devons insister sur l’aspect national exigé de ce groupe en sachant qu’une bonne partie de ses membres sont, en réalité, liés à des forces étrangères à notre peuple.

Le nationalisme révolutionnaire envisage la France comme une nation colonisée, qu’il est urgent de décoloniser. Les Français se croient libres alors qu’ils ne sont, en vérité, que les jouets des lobbies étrangers, qui les grugent et les exploitent, grâce à la complicité d’une fraction des classes dirigeantes, à qui ces lobbies jettent quelques morceaux de leur festin.

Face à cette situation, nous pouvons estimer que les conditions de lutte des nationalistes révolutionnaires sont similaires à celles qui furent le lot des groupes nationalistes du tiers monde (il importe peu, à cet égard, que la France, en raison de son passé colonial, ait été, en même temps, durant une certaine période, à la fois colonisatrice et colonisée).

Il est évident que cette situation de pays colonisé n’est pas perçue par nos compatriotes ; cette cécité n’est due qu’à l’habilité de nos exploiteurs, qui n’ont de cesse que de prendre le contrôle des médias, puis, insensiblement, de toute notre culture nationale, dont la réalité même peut désormais être délibérément niée. Par cette méthode, il devient incontestablement très difficile de faire comprendre aux Français qu’ils vivent dans un pays dont le peuple n’est pas forcément maître de son destin.

Le processus de destruction de notre identité nationale, pour hypocrite et camouflé qu’il puisse être, n’en est déjà pas moins très fortement entamé et le premier devoir des nationalistes révolutionnaire est d’y faire face.

La conscience de l’état de nation-dominée qui est celui de notre patrie représente la première pierre de notre édifice doctrinal. En effet, nous devons estimer que notre devoir le plus impératif et le plus évident est de tout faire pour mettre fin à cet état de chose.

Puisque les Français ne sont pas les vrais maîtres de leur patrie, la traditionnelle opposition faite par les nationalistes entre un « bon capitalisme » national et un « mauvais capitalisme » international, n’est qu’une pure et simple duperie. Le capitalisme en France ne peut être qu’un outil entre les mains des véritables propriétaires de la nation. Dès lors, les nationalistes révolutionnaires ne peuvent accepter une formulation économique totalement contradictoire avec leurs aspirations nationales les plus évidentes.

Le capitalisme est une formule économique qui sous-entend l’esclavage de notre nation.

Mais il doit s’agir pour nous d’une opposition radicale et non uniquement dans les mots (comme ce fut trop souvent le cas). La nation doit reprendre le contrôle de la vie économique, et, spécialement, des secteurs où les intérêts étrangers sont les plus puissants. Banques, secteurs de pointe, centres de recherche et de distribution doivent être repris par le peuple français. Le pseudo-sacro-saint principe de la propriété privée n’a pas à jouer, car des biens illégalement acquis ne réclament ni respect, ni compensation.

Les biens repris par la nation devront être gérés selon les techniques qui assureront à la fois la pérennité de leur récupération et une utilisation rationnelle. La formule la meilleure serait probablement un contrôle souple de l’Etat et la remise au public, sous forme de don ou de vente à bas prix, d’actions représentant le capital des biens retournés à la communauté nationale.

La reprise en main de notre économie permettra la récupération de l’indépendance nationale, puisque les éléments exploiteurs, privés de toute source d’enrichissement, n’auront plus aucune raison de demeurer sur le territoire national. Nous devons donc considérer que notre programme de libération politique et sociale de notre peuple passe par l’adoption d’une économie communautaire au niveau des moyens de production. Les moyens de production sont aujourd’hui aux mains d’intérêts étrangers, pour une bonne part, soit directement, soit indirectement. Or, la possession de ces moyens représente la possibilité d’exploiter le travail de notre peuple, en secrétant de nouvelles richesses, qui assurent le renforcement de la mainmise extérieure.

La récupération des richesses nationales doit aller de pair avec la fin de l’imprégnation culturelle étrangère au sein de notre sphère civilisatrice. Nous devons remettre en honneur notre tradition nationale, refuser les apports extérieurs qui en sont la négation ou l’affadissement, tout en redonnant à notre peuple une tâche à la mesure de son destin historique. Cette tâche ne peut être que l’édification d’un système politico-économique susceptible de servir de modèle aux nations confrontées au même problème, à savoir celui de la libération interne d’une influence extérieure prédominante.

En redonnant aux Français, l’ambition des nationalistes révolutionnaires se plaçant à ce niveau, la volonté de combattre et de vaincre, nous aurons donné le signal de la renaissance nationale de la Patrie. L’histoire glorieuse de notre nation a toujours été fondée sur une volonté acharnée de vivre libre ; en restaurant cette tradition multi-séculaire, nous mettrons fin à ce processus de « génocide culturel et biologique », qui vise à détruire notre peuple et son organisation, en tant qu’entité cohérente et unie.

Notre volonté de libérer notre nation prend place dans une conception plus large de l’histoire, conception qui est à la base même de nos concepts idéologiques fondamentaux. Pour nous, nationalistes révolutionnaires, l’histoire est fondée sur la compétition des peuples, qui agissent d’une façon bénéfique en vue de maintenir leur originalité dans tous les domaines, aussi bien sur le plan ethnique, culturel, politique, etc. Tout ce qui s’oppose à cette originalité vise, en fait, à détruire le moteur même de l’histoire et constitue une attitude foncièrement réactionnaire et anti-populaire, au sens plein du terme. Jamais l’homme n’aurait pu progresser sans une attitude foncière d’émulation, par rapport à ses semblables et les luttes entre groupes, ethniques ou autres, soit militaires soit pacifiques, ont toujours été le véritable moteur de l’histoire. L’indépendance des groupes humains s’est codifiée, il y a des centaines d’années, dans un type, désormais universel, celui de l’Etat-Nation. Par contre, les tentatives d’Empires, universels ou plus limités, se sont effondrées dans le sang ou représentent, comme les Empires chinois ou soviétiques, de véritables « prisons des peuples », vouées tôt ou tard, à l’éclatement, lors d’un nouveau « printemps des peuples ».

L’Etat-Nation, moteur de l’histoire, doit être homogène, non pas sur un plan strictement racial, ce que l’expérience historique ne prouve absolument pas, mais sur un plan de cohésion et de coopération mutuelle entre les divers participants de ce groupement historique. Les éléments qui refusent cette cohésion ne sont pas les bienvenus dans cet Etat-Nation et, au minimum, ne doivent pas avoir la possibilité matérielle de développer leur influence et leur puissance au détriment de la communauté nationale.

L’histoire ne peut prendre son sens que si la réalité nationale des peuples est préservée. Le colonialisme économique et culturel que nous subissons, vise directement à interdire à notre nation de conserver ses caractéristiques propres. Le meilleur moyen de développer les potentialités nationales réside dans le maintien de notre intégrité en tant que peuple et tant que des menaces pèseront sur celle-ci, cette tâche sera primordiale pour les nationalistes révolutionnaires.

Ce souci exclusif de protection nationale ne se place pas dans le cadre d’une hostilité quelconque à l’encontre des autres entités nationales. Bien au contraire, nous pensons qu’une France nouvelle aurait comme objectif d’aider les autres nations-sœurs à acquérir le même type d’indépendance qu’elle.

Si l’histoire est, avant tout, libre jeu des compétitions entre groupes organisés, le principe même de la vie humaine est, issu de cette conception. Pour nous, l’homme n’est capable de progrès que si sa vie est fondée sur deux principes clairs :

- émulation compétitive avec ses concitoyens, - coopération avec les autres membres de son groupe.

L’émulation, facteur de progrès, doit être complétée par la coopération, pour éviter un écrasement, toujours possible, des faibles par les forts. La véritable fonction de l’Etat est d’ailleurs de compenser les inégalités inévitables, afin de maintenir la cohésion du groupe national. Ce rôle de l’Etat est directement lié à notre conception de la nation ; l’Etat n’est pas seulement le gardien de l’indépendance de la nation, il est aussi le garant de sa cohésion. L’Etat doit nécessairement disposer de larges pouvoirs et de moyens d'action étendus pour réaliser ses objectifs.

Mais l’Etat doit être réellement au service du peuple et non au service exclusif des intérêts des groupes dominants ; il doit être le régulateur de l’activité nationale, en cherchant en priorité à permettre le libre développement de notre peuple. Pour cela, l’Etat doit être directement issu du peuple et contrôlé par lui ; le peuple doit être associé à l’Etat et à ses organismes de direction. La pseudo-doctrine élitiste, qui vouait la direction de l’Etat à des « élites » auto-déterminées est à abandonner. L’Etat populaire doit être un Etat où le peuple exerce pleinement ses droits politiques. En outre, il doit avoir les moyens de s’opposer à toute tentative d’oppression. Le meilleur moyen réside dans un article bien simple de la Constitution américaine : le droit pour tout citoyen de détenir à son domicile des armes pour sa défense. Cette conception du citoyen armé correspond d’ailleurs parfaitement à notre volonté de réaliser une véritable défense nationale, par la mise en œuvre d’une organisation militaire de type populaire (dans le style d’une Garde nationale, ouverte à tous les citoyens français).

Si les citoyens de l’Etat-populaire doivent participer pleinement à la vie et à l’organisation de leur Etat, c’est bien parce que nous refusons totalement la notion typiquement réactionnaire qui voudrait traiter les Français en mineurs incapables de prendre position sur les grands problèmes de leur pays. Nous estimons, au contraire, que les Français sont des êtres majeurs et il est évident que notre peuple doit prendre en main son destin, sa libération passant par son adhésion librement consentie à une politique de défense nationale et populaire.

Dans cette optique, les nationalistes révolutionnaires sont favorables à une conception politique étatique d’un style nouveau, c’est-à-dire une forme d’Etat authentiquement populaire et fort. Fort, car sa tâche, très lourde, ne peut être assumée avec succès que par l’existence de moyens de gouvernement permettant la mise au pas des intérêts étrangers.

L’Etat, ainsi conçu, est donc directement lié au peuple et ne peut exister que par lui et pour lui. Ainsi, dans cet Etat populaire, les Français auront la possibilité d’être les maîtres de leur destin, tout en récupérant leurs richesses nationales, dont ils sont aujourd’hui frustrés. De cette façon, ils comprendront parfaitement ce qui est en jeu et feront bloc pour défendre ce qu’ils auront ainsi reconquis, par leur action commune.

Comment parvenir à la naissance de l’Etat populaire ? Il est certain qu’un bouleversement aussi profond et aussi radical ne pourra s’effectuer sans des luttes violentes et nombreuses. Les exploiteurs de la nation n’accepteront pas d’être privés de leur butin sans se défendre avec une détermination sauvage. Si la menace devient réelle, ils bafoueront sans hésiter leurs conceptions humanitaristes et répondront par la terreur. Le combat politique doit donc être mené sur deux plans :

- sur le plan électoral, en informant les Français de ce qui les menace, en essayant de regrouper autour de nos thèmes le maximum possible de nos compatriotes ; - sur le plan purement politique, en mettant sur pied une organisation capable de relever le défit qui lui sera tôt ou tard lancé par les ennemis de la nation, organisation régie selon une discipline et une rigueur toute militaire, en raison des circonstances où elle pourrait être amenée à intervenir.

La lutte politique, surtout une lutte révolutionnaire radicale, est une chose sérieuse ; elle ne peut être menée que dans le cadre d’une organisation disciplinée et structurée. Il importe donc de séparer le mouvement nationaliste, organisation révolutionnaire, du parti chargé de représenter notre idéal au niveau de la population française. Cette action à deux niveaux permet d’encadrer dans des mouvements ayant des buts similaire des individus qui ne sauraient cohabiter dans un mouvement unique. Quiconque accepte intégralement les principes et les buts du mouvement nationaliste, qui veut en partager les tâches et les risques, doit être membre du mouvement nationaliste. Ceux qui ne peuvent accepter qu’une fraction, plus ou moins importante, de ces mêmes principes, peuvent être membres du parti, afin de militer pour l’application de ce programme minimum des nationalistes révolutionnaires.

Dans ce cadre politique, les nationalistes révolutionnaires doivent considérer comme des ennemis d’un type similaire, sur le plan idéologique, les diverses organisations du centre, de droite ou de gauche. Ce refus de l’opportunisme doctrinal n’a évidemment rien à voir avec un pur sectarisme politique. Il est certain que nous devons réagir selon les nécessités du moment, sans nous laisser lier les mains par des a priori sans signification réelle.

François Duprat, Manifeste nationaliste révolutionnaire (extraits), Ars magna, 2007.

Voir aussi

Articles connexes

Travaux universitaires

  • Jean-Yves Camus, « Une avant-garde populiste : "peuple" et "nation" dans le discours de Nouvelle résistance », Mots, n°55, juin 1998, p. 128-138 (analyse approfondie de la doxa nationaliste révolutionnaire).
  • Alexandre Faria, Unité radicale : histoire d’un mouvement nationaliste révolutionnaire, Mémoire de maîtrise en histoire, Université Toulouse 2.
  • Nicolas Lebourg, Les Nationalismes-révolutionnaires en mouvements : idéologies, propagandes et influences (France : 1962-2002), Thèse de doctorat en histoire, Université de Perpignan.

Liens externes

Notes et références

  1. Une partie des organisations que l'on classe souvent comme nationalistes-révolutionnaires, comme le Centro Studi Ordine Nuovo ou Europe-Action, sont restées très sceptiques pour ne pas dire hostiles envers les « mouvements de libération du Tiers-monde », les considérant avant tout comme des ennemis non seulement de l'« Occident » ou de l'« impérialisme » mais aussi de l'Europe et de la race blanche. Mettant l'accent sur un « réalisme racial », elles rejettent les deux blocs mais se refusent à voir les révolutionnaires du tiers-monde comme des alliés.
  2. L'expression de « Linke Leute von rechts » est d'Otto Ernst Schüddekopf, auteur de Nationalbolschewismus in Deutschland 1918-1933, Ullstein, 1973
  3. Émission de Méridien Zéro consacrée aux soixante ans de l'insurrection de Budapest : [1]
  4. Cette distinction entre « fascisme-mouvement » et « fascisme-régime » est l'une des principales thèses de l'historien spécialiste du fascisme Renzo De Felice.
  5. Philippe Baillet, L'Autre Tiers-mondisme : des origines à l’islamisme radical - Fascistes, nationaux-socialistes, nationalistes-révolutionnaires entre « défense de la race » et « solidarité anti-impérialiste », Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2016, 475 p., p. 195-196.
  6. Massimo Magliaro, « Le MSI. Le Mouvement Social Italien », Cahiers d'Histoire du Nationalisme, Paris, Synthèse nationale, n° 11,‎ 2017, 250 p.
  7. Philippe Baillet, Op. cit., p. 195-196.
  8. A ne pas confondre avec la Deutsche Soziale Union, fondée en 1990.
  9. En 1980, le SVB se transforme en Bund Deutscher Solidaristen, puis fusionne en 1981 avec la Sache des Volkes.
  10. A la fin des années 1990, le PCN a formé des sections en France et en Suisse, en regroupant notamment les anciens membres de Nouvelle Résistance. Ces sections se sont toutefois rapidement dissoutes.