Movimento Politico Ordine Nuovo

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Emblème du MPON

Le Movimento Politico Ordine Nuovo était un mouvement national-révolutionnaire italien.

Fondé en décembre 1969, il est dissous par décret ministériel en novembre 1973. Il parvient à poursuivre ses activités dans la clandestinité jusqu'en 1981.

Historique

Contexte

En juin 1969, Giorgio Almirante, leader de la tendance de « gauche révolutionnaire » du Mouvement social italien (MSI), est élu secrétaire général du MSI. Dès son entrée en fonction, il lance des appels répétés à la jeunesse italienne, afin qu'elle vienne s'engager à renforcer et à renouveler le MSI. En décembre, lors d'un meeting à Rome, il envoie clairement un message à tous les « frères séparés », auxquels il demande de réintégrer le parti.

Le MPON considère que le MSI s'est « rendu au système bourgeois et capitaliste ».

L'appel d'Almirante est principalement destiné aux membres du Centro Studi Ordine Nuovo, qui avait quitté en bloc le parti en janvier 1957. Le dirigeant principal du CSON, Pino Rauti, et la plupart des membres d'Ordine Nuovo se laissent convaincre. Rauti dissout alors l'association et la plupart des adhérents réintègre le parti. Trois membres de l'ex-CSON entrent immédiatement à la direction nationale du MSI (Pino Rauti, Giulio Maceratini, Paolo Andriani). Onze autres membres sont nommés au comité central (dont notamment Rutilio Sermonti et Paolo Signorelli)

Fondation

Le CSON avait été fondé en 1956. Tous ses principaux animateurs, tout en étant très engagés sur le terrain, étaient convaincus de l'importance de la formation doctrinale et du combat culturel. Mais ils n'en tiraient pas tous les mêmes conclusions en matière de stratégie. Si le fonds doctrinal était le même, on a assisté peu à peu, au cours de l'histoire de l'association politico-culturelle, à l'affirmation de deux tendances divergentes quant à la stratégie à adopter. Pour Pino Rauti, il fallait en priorité s'atteler à prendre influence sur les élites et sur la classe dirigeante de l'Etat, tandis que Clemente Graziani penchait pour la préparation d'une révolution à venir et estimait que les idées devaient être vécues et incarnées de façon exemplaire. Ainsi, Graziani anticipait sur la génération suivante de la jeune Droite radicale[1].

En décembre 1969, la réintégration du CSON au sein du MSI provoque le divorce entre les deux tendances. Les partisans de la stratégie de Graziani refusent le retour dans le giron du MSI, accusant le parti de s'être « vendu à la bourgeoisie et à l'impérialisme américain ». Ils fondent alors le Movimento Politico Ordine Nuovo le 21 décembre 1969.

Clemente Graziani

Formation de cadres

Le nouveau mouvement tient son premier congrès à Lucques en octobre 1970. Le MPON reprend l'emblème de la hache bipenne, placé dans un cercle blanc sur fond rouge. La nouvelle organisation lance le 4 novembre 1972 un hebdomadaire, Ordine Nuovo Azione.

Son manifeste déclare : « Derrière la fière hache d'Ordine Nuovo se sont réunis des hommes qui n'ont pas peur, dont la force violente tombera de manière implacable sur le troupeau bêlant et répugnant... Nous briserons les crânes, pas les vitrines ».

Se considérant comme le légitime continuateur et l'héritier du Centro Studi Ordine Nuovo, le nouveau mouvement se concentre sur la formation de cadres. D'après les minutes du procès de 1973, le MPON compte alors 2500 militants.

La formation idéologique dure deux mois. Elle se base sur les œuvres de Julius Evola et de René Guénon. Elle comprend huit parties :

  • révolution traditionnelle et subversion
  • les deux races
  • l'assaut de la vraie culture
  • orientations
  • la guerre sainte
  • Orient et Occident
  • révolte contre le monde moderne
  • la ploutocratie comme force subversive.

La formation politique dure aussi deux mois et comprend cinq parties :

  • la guerre révolutionnaire
  • les techniques de la guerre révolutionnaire
  • la propagande
  • l'organisation
  • le choix des thèmes de lutte.
MPON2.jpg

Répression et dissolution par décret ministériel

Le MPON sera la victime de la première grande vague de répression politique de l'après-guerre.

En 1971, le parquet de Rome ouvre un premier procès contre le MPON pour « reconstitution du Parti National Fasciste ». Comme l'acte d'accusation ne contient aucun acte de violence politique, Clemente Graziani parle d'un « procès pour les idées »[2].

Le 6 juin 1973, commence le deuxième procès du MPON. Les prévenus sont 30 membres dirigeants de l'organisation. Cette fois les actes d'accusation mentionnent « reconstitution de parti fasciste » (violation 1, 2, 3, 7 de la loi Scelba) et « théorisation de la violence comme méthode de lutte politique ». Touefois, au cours du procès, aucune preuve ne sera apportée pour prouver ces accusations. Le 21 novembre 1973, les prévenus sont tous condamnés. Les peines varient de trois mois à cinq ans de prison.

Le 23 novembre 1973, le ministre de l’Intérieur, Paolo Emilio Taviani, prononce la dissolution par décret de l'organisation.

En 1974, 119 autres militants de l'organisation dissoute sont inculpés du même chef d'accusation (troisième procès MPON).

Passage à la clandestinité

La dissolution pousse les membres qui n'ont pas été arrêtés à passer à la clandestinité ou alors à s'exiler. Elio Massagrande, Salvatore Francia et Clemente Graziani s'exilent. Graziani, condamné à 5 ans et demi de prison, s'enfuit et part pour la Grèce, puis pour différents pays avant de se retrouver au Paraguay.

Pierluigi Concutelli, qui est arrivé dans le mouvement après la dissolution, devient le chef symbolique du mouvement. Il sera rapidement connu sous le surnom de « commandant »,

Le 10 juillet 1976, Concutelli exécute au centre de Rome le substitut du procureur Vittorio Occorsio, représentant du « bras armé de la Démocratie chrétienne » à ses yeux. Après avoir abattu le magistrat à coup de mitraillette, il revendique l'attentat en lançant des tracts avant de prendre la fuite[3].

Le 13 février 1977, la maison où se cache Concutelli est cernée par les unités antiterroristes. Il se rend aux agents, à qui il affirme être un soldat politique, revendiquant un statut de prisonnier politique. Après l'arrestation du « commandant » charismatique, le MPON parviendra à poursuivre son existence jusqu'en 1981.

Le « commandant » Concutelli à son procès en 1977

Notes et références

  1. Gabriele Adinolfi, Nos belles années de plomb, L'Æncre, 2004, 200 p., p.25-27.
  2. Clemente Graziani, Processo a Ordine Nuovo, processo alle idee, in : Sandro Forte (a cura di), Clemente Graziani: la vita, le idee, Ed. Settimo Sigillo, Roma, 1972.
  3. Pierluigi Concutelli et Giuseppe Ardica, Io, l'uomo nero, Marsilio Editori, 2008, p. 109-114