Joseph de Maistre

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Joseph de Maistre (1753 - 1821) est un homme politique, philosophe, magistrat, historien et écrivain savoyard. Il est l'un des pères de la philosophie de la Contre-révolution.

Joseph de Maistre


Biographie

Citations

Considérations sur la France

« Il n'y a point d'homme dans le monde. J'ai vu dans ma vie des Français, des Italiens, des Russes; je sais même, grâce à Montesquieu, qu'on peut être Persan; mais quant à l'homme je déclare ne l'avoir rencontré de ma vie; s'il existe c'est bien à mon insu ».

« [...] il ne peut exister une grande nation libre sous un gouvernement républicain. »

« Chaque nation, comme chaque individu, a reçu une mission qu’elle doit remplir. »

« Qu’on rie des idées religieuses, ou qu’on les vénère, n’importe : elles ne forment pas moins, vraies ou fausses, la base unique de toutes les institutions durables. »

« [...] le rétablissement de la Monarchie, qu’on appelle contre-révolution, ne sera point une révolution contraire, mais le contraire de la Révolution. »

« [...] ce qui distingue la révolution française, et ce qui en fait un événement unique dans l’histoire, c’est qu’elle est mauvaise radicalement ; aucun élément de bien n’y soulage l’œil de l’observateur : c’est le plus haut degré de corruption ; c’est la pure impureté. »

« Il y a dans la Révolution française un caractère satanique qui la distingue de tout ce qu’on a vu et peut-être de tout ce qu’on verra. »

« Il n’y a plus de prêtres ; on les a chassés, égorgés, avilis ; on les a dépouillés : et ceux qui ont échappé à la guillotine, aux bûchers, aux poignards, aux fusillades, aux noyades, à la déportation, reçoivent aujourd’hui l’aumône qu’ils donnaient jadis. »

« Plus on écrit et plus l’institution est faible, la raison en est claire. »

Les Soirées de Saint-Pétersbourg (1821)

« [...] il faut nous tenir prêts pour un événement immense dans l’ordre divin, vers lequel nous marchons avec une vitesse accélérée qui doit frapper tous les observateurs. Il n’y a plus de religion sur la terre : le genre humain ne peut demeurer dans cet état. Des oracles redoutables annoncent d’ailleurs que les temps sont arrivés. »

« Semblable à cet insecte, le fléau des jardins, qui n’adresse ses morsures qu’à la racine des plantes les plus précieuses, Voltaire, avec son aiguillon, ne cesse de piquer les deux racines de la société, les femmes et les jeunes gens ; il les imbibe de ses poisons, qu’il transmet ainsi d’une génération à l’autre. »

« [...] le glaive de la justice n’a point de fourreau ; toujours il doit menacer ou frapper. »

« La guerre est donc divine en elle-même, puisque c’est une loi du monde. »

« Les hommes ne peuvent être réunis pour un but quelconque, sans une loi ou une règle qui les prive de leur volonté : il faut être religieux ou soldat. »

« [...] toute dégradation individuelle ou nationale est sur-le-champ annoncée par une dégradation rigoureusement proportionnelle dans le langage. »

Correspondance

« [...] longtemps nous l’avons prise pour un événement. Nous étions dans l’erreur : c’est une époque ; et malheur aux générations qui assistent aux époques du monde ! » Discours à Mme la marquise de Costa, 1er septembre 1794

« Le plus grand défaut pour une femme, mon cher enfant, c’est d’être un homme. » « Le mérite de la femme est de régler sa maison, de rendre son mari heureux, de le consoler, de l’encourager et d’élever ses enfants, c’est-à-dire de faire des hommes [...]. »

Lettre à sa fille Adèle de Maistre, 26 décembre 1804

« [...] toute nation a le gouvernement qu’elle mérite [...]. » Lettre à Alexeï Razoumovski, juin 1811

« [...] il faut se préparer à une grande révolution, dont celle qui vient de finir (à ce qu’on dit) n’était que la préface. Le monde fermente, et l’on verra d’étranges choses : le spectacle, à la vérité, ne sera ni pour vous, ni pour moi [...]. », Lettre à Tadeusz Brzozowski, 3 février 1817

« Jusqu’à présent les nations ont été tuées par la conquête, c’est-à-dire par voie de pénétration ; mais il se présente ici une grande question : — Une nation peut-elle mourir sur son propre sol sans transplantation, ni pénétration, uniquement par voie de putréfaction, en laissant parvenir la corruption jusqu’au point central et jusqu’aux principes originaux et constitutifs qui font ce qu’elle est ? C’est un grand et redoutable problème. Si vous en êtes là, il n’y a plus de Français, même en France ; Rome n’est plus dans Rome, et tout est perdu. », Lettre à M. Le Vicomte de Bonald, 13 décembre 1814

De la souveraineté du peuple (1870, posthume)

« La société et la souveraineté naquirent [...] ensemble ; il est impossible de séparer ces deux idées. [...] sans la souveraineté, il ne peut y avoir d’ensemble ni d’unité politique. »

« Toute question sur la nature de l’homme doit se résoudre par l’histoire. Le philosophe qui veut nous prouver par des raisonnements à priori ce que doit être l’homme, ne mérite par d’être écouté : il substitue des raisons de convenance à l’expérience, et ses propres décisions à la volonté du Créateur. »

« Il n’y a rien de si important [...] que les préjugés. Ne prenons point ce mot en mauvaise part. Il ne signifie point nécessairement des idées fausses, mais seulement, suivant la force du mot, des opinions quelconques adoptées avant tout examen. Or ces sortes d’opinions sont le plus grand besoin de l’homme, les véritables éléments de son bonheur, et le Palladium des empires. Sans elles, il ne peut y avoir ni culte, ni morale, ni gouvernement. »

Sur le protestantisme (1798)

« [...] l’empire est sacré, la religion est civile ; les deux puissances se confondent ; chacune emprunte de l’autre une partie de sa force, et, malgré les querelles qui ont divisé ces deux sœurs, elles ne peuvent vivre séparées. »

« Qu’est-ce qu’un protestant ? [...] Le protestant est un homme qui n’est pas catholique, en sorte que le protestantisme n’est qu’une négation. [...] Le mahométisme, le paganisme même auraient fait politiquement moins de mal, s’ils s’étaient substitués au christianisme avec leur espèce de dogmes et de foi. Car ce sont des religions, et le protestantisme n’en n’est point une. »

« Le grand ennemi de l’Europe qu’il importe d’étouffer par tous les moyens qui ne sont pas des crimes, l’ulcère funeste qui s’attache à toutes les souverainetés et qui les ronge sans relâche ; le fils de l’orgueil, le père de l’anarchie, le dissolvant universel, c’est le protestantisme. Qu’est-ce que le protestantisme ? C’est l’insurrection de la raison individuelle contre la raison générale [...]. »

« Écoutez la sage antiquité sur le compte des premiers hommes ; elle vous dira que ce furent des hommes merveilleux, et que des êtres d'un ordre supérieur daignaient les favoriser des plus précieuses communications. Sur ce point, il n'y a pas de dissonance ; les initiés, les philosophes, les poètes, l'histoire, la fable, l'Asie et l'Europe n'ont qu'une voix. Un tel accord de la raison, de la révélation, et de toutes les traditions humaines, forme une démonstration que la bouche seule peut contredire. Non seulement donc les hommes ont commencé par la science, mais par une science différente de la nôtre, et supérieure à la nôtre ; parce qu'elle commençait plus haut, ce qui la rendait même très dangereuse ; et ceci vous explique pourquoi la science dans son principe fut toujours mystérieuse et renfermée dans les temples, où elle s'éteignit enfin, lorsque cette flamme ne pouvait plus servir qu'à brûler. »

Oeuvres

  • Joseph de Maistre: Œuvres, Pierre Glaudes (dir.) (Paris: Robert Laffont, 2007).
  • Nobilis Ioseph Maistre Camberiensis ad i.u. lauream anno 1772. die 29. Aprilis hora 5. pomeridiana (Turin, 1772)
  • Éloge de Victor-Amédée III, Chambéry, 1775
  • Lettres d'un royaliste savoisien à ses compatriotes , Lausanne, 1793
  • Étude sur la souveraineté, 1794.
  • Lettre de Jean-Claude Têtu, maire de Montagnole, distict de Chambéry, à ses chers concitoyens, les habitants du Mont Blanc., Chambéry, Chez Gorin père et fils, imprimeurs du département. 1795, 15 p.
  • De l'État de nature ou Examen d'un écrit de Jean-Jacques Rousseau sur l'inégalité des conditions, 1795.
  • Considérations sur la France, Londres/Bâle, 1796.
  • Intorno allo stato del Piemonte rispetto alla carta moneta, Turin/Aoste/Venise, 1797-1799
  • Essai sur le principe générateur des constitutions politiques, Saint-Pétersbourg, 1814.
  • Du Pape, Lyon, 1819, 2 volumes. Écrit avec la collaboration importante de Guy-Marie de Place
  • De l'Église gallicane dans son rapport avec le Souverain Pontife pour servir de suite à l'ouvrage intitulé Du Pape, Paris-Lyon, 1821.
  • Les Soirées de Saint-Pétersbourg ou Entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence, suivies d'un Traité sur les Sacrifices, édit. Rodolphe de Maistre, J.B.Pélagaud et Cie, imprimeurs-libraires, Lyon et Paris, 1821, 2 vol.
  • Lettres a un gentilhomme russe sur l'inquisition espagnole, édit. Rodolphe de Maistre, Paris, 1822.
  • Examen de la philosophie de Bacon, édit. Rodolphe de Maistre, Paris, 1836, 2 vol.
  • Catéchisme de controverse, Seguin Aîné, 1838.
  • Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre, édit. Rodolphe de Maistre, Paris, 1853, 2 vol.
  • Mémoires politiques et correspondance diplomatique, édit. Albert Blanc, Paris, 1858
  • Œuvres inédites, édit. Charles de Maistre, Paris, 1870.
  • Œuvres complètes de Joseph de Maistre, Lyon, 1884-1886, 14 vol.

rééditions récentes

  • Les soirées de Saint-Pétersbourg, ou, Entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence, Editions du Trident, 1986, 324 p.
  • De la souveraineté du peuple : un anti-contrat social, texte établi, présenté et annoté par Jean-Louis Darcel, Paris, Presses Universitaires de France, 1992, 294 p.
  • Considérations sur la France, préf. de Pierre Manent, Bartillat éd., 2017, 192 p.

Bibliographie

  • Marc Froidefont, Théologie de Joseph de Maistre, Paris, Éditions classiques Garnier, «Études romantiques et dix-neuviémistes », 2010, 501 p.
  • Marc Froidefont, Joseph de Maistre - La nation contre les droits de l’homme, Éditions de la Nouvelle Librairie, 2023, 84 p.
  • Jean Tulard, La Contre-révolution. Origines, histoires, postérité, Paris, Perrin, 1990, 527 p.; rééd. CNRS éditions (Biblis), 2013, 532 p.
  • Jean-Marc Vivenza, Maistre, Puiseaux, Pardès, coll. « Qui suis-je ? », 2003, 127 p. (ISBN 2-86714-300-4)
  • Jean-Marc Vivenza, Joseph de Maistre : Prophète du "christianisme transcendant", Textes choisis et présentés, Éditions Signatura, 2015, 150 p.
  • Patrick Malvezin, Joseph de Maistre ou le mystère du gouvernement, Editions de Chiré, 2023, 384 p.

Cité dans

  • Robert Steuckers, La Révolution conservatrice allemande - Biographies de ses principaux acteurs et textes choisis, tome I, éditions du Lore, 2014, 348 p.