Organisation lutte du peuple
L'Organisation lutte du peuple (OLP) était une organisation nationaliste-révolutionnaire française, active entre 1971 et 1974.
Sommaire
Histoire
L'Organisation Lutte du Peuple est fondée à Nantes en septembre 1971, sur le modèle de l'organisation italienne Lotta di Popolo, par un groupe en scission avec Ordre nouveau, mené par Yves Bataille, et par d'anciens militants de l'organisation Pour une jeune Europe de Nicolas Tandler.
Orientations
Le nouveau mouvement se réclame en premier lieu de Jean Thiriart, mais aussi de Mao Zedong, de Nietzsche et de Che Guevara.
La doctrine de l'OLP synthétise les thèses de Thiriart avec un « maoïsme à l'européenne ». Si la revendication d'une Europe unitaire et communautaire est dans la droite ligne doctrinale de Jeune Europe, l'OLP présente une importante mutation idéologique. La Chine maoïste, qui était un simple allié tactique pour Thiriart, est devenue un modèle politique à suivre pour l'OLP.
Contrairement à la plupart des organisations françaises de l'époque, les préoccupations de l’OLP sont centrées sur la politique internationale, la politique des blocs, l’indépendance et la souveraineté de l’Europe vis-à-vis des USA et de l’Union soviétique. La géopolitique semble même primer sur l’idéologie, à l'instar de la Jeune Europe de Jean Thiriart. L'OLP adopte, plus encore que Jeune Europe, des positions particulièrement tiers-mondistes.
Presse
La première publication de l'OLP est La Flamme, remplacée ensuite par Lutte du Peuple.
Ramifications européennes
En Italie, l'interlocuteur du l'OLP est Lotta di Popolo, qui lui a d'ailleurs servi d'inspiration et de modèle. L'organisation italienne est en butte alors à une répression féroce qui aura raison d'elle.
En Allemagne, l'organisation correspondante est la Sache des Volkes/NRAO (Nationalrevolutionäre Aufbauorganisation) (1974-1980).
Des organisations sœurs sont fondées aussi en Espagne et en Suisse, où Dominique Baettig crée en 1973 un groupe Lutte du Peuple et le journal L'Insurgé.
Dissolution
Malgré son activisme et sa rhétorique grandiloquente, le nombre total des militants du groupe ne dépassera jamais la trentaine[1].
L’organisation se dissout fin 1974.
Son principal dirigeant, Yves Bataille, rejoint ensuite le CDPU (Centre de documentation politique et universitaire), et devient le rédacteur en chef de ses Cahiers. Il continuera encore longtemps de tenter d'infléchir les mouvements nationalistes-révolutionnaires vers des positions radicalement anticapitaliste et socialisantes.
Yannick Sauveur, lui, le suit d'abord pour collaborer aux Cahiers du CDPU, avant de fonder le Centre d'initiative progressiste européen.
Postérité
Dans les années 1990, l'organisation Nouvelle Résistance se réclamera de l'héritage de l'OLP, au sein de laquelle l'un de ses principaux dirigeants, Christian Bouchet, avait milité. Sa publication reprendra le nom de Lutte du peuple.
Bibliographie
- Yannick Sauveur, L'Organisation Lutte du Peuple, un mouvement national-bolchevik ?, juin 1974, 27 p.
Notes et références
- ↑ Christian Bouchet, « Mai 68 et après. Souvenirs d’un délinquant idéologique », Résistance, no 5, 1998.
