Pour une jeune Europe

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Pour une Jeune Europe était un groupe nationaliste-révolutionnaire français, créé en février 1969 et disparu en 1971.

Historique

A son origine, il y a la dissolution d’Occident par l’État en novembre 1968. Des cadres du groupe interdit décident de continuer la lutte en publiant un journal devant servir de point de ralliement aux militants. Ce fut Pour une jeune Europe. Dès le n° 1 l'équipe de rédaction, composée de militants qui n'avaient rejoint Occident que par défaut, étant donné l’écroulement de la nébuleuse Europe-Action, prend son indépendance. C’est sur ces bases qu'en février 1969 Denis Daude, Patrig Saint-Bertais (Patrick Mahé), Yann Beuzec (Jean Picollec), Jean-Pierre Richaudeau, Gérard Rouquié et Nicolas Tandler fondent Pour une jeune Europe comme structure autonome. Ils affirment ne pas croire à l’issue révolutionnaire des gauchismes et espérer qu'au-delà de cet avenir bouché se dégagera une autre perspective révolutionnaire : celle de la revendication ethnique.

Après avoir travaillé avec le Rassemblement socialiste européen, Pour une jeune Europe participe début 1970 à la fondation d’Ordre nouveau. Yann Beuzec entre au Bureau politique d'O.N. et Nicolas Tandler à son Conseil national. Mais l'alliance ne durera que 6 mois, Pour une jeune Europe la rompt le 13 septembre 1970 en déclarant que « l’épiderme anticommuniste à tout crin [d’O.N.] l'a conduit à se comporter en allié objectif du régime »[1].

Quelques mois plus tard, au nom de « la lutte contre la réaction et les suppôts du capital », Pour une jeune Europe appelle à manifester avec les gauchistes contre le meeting d’O.N. annoncé au Palais des Sports de Paris pour le 9 mars 1971. Ce rêve d'unité d'action avec l'extrême gauche va provoquer la dispersion finale du groupe en le plaçant devant des contradictions ingérables. En effet, quelques jours plus tard, le 31 mars 1971, devant le lycée Lakanal de Sceaux, six militants de Pour une Jeune Europe distribuant des tracts (au nom du « Cercle socialiste européen ») sont violemment pris à partie par des gauchistes, ripostent, et sont cueillis par la police lors de leur retraite. Jean-Pierre Richaudeau est placé sous mandat de dépôt à la Santé[2]. Les membres de l'équipe seront condamnés par la suite à des peines de prison avec sursis. Pour comble, des personnalités de gauche attribuent à O.N. la responsabilité de la bagarre[3], à quoi François Duprat, au nom du Bureau politique d'O.N., réplique par un démenti sarcastique[4].

À cette date, la quasi-totalité des partisans de Pour une jeune Europe avaient été définitivement aspirés par O.N. Les individualités restées fidèles à l'idéal de convergence avec l'extrême gauche se disperseront vers des organisations régionalistes radicales comme Poble d'Oc, dont Jean-Pierre Richaudeau finira par prendre le contrôle, ou le Front de libération de la Bretagne. D'autres auraient rejoint l'Organisation lutte du peuple.

Idéologie

Racialiste et antisioniste, Pour une jeune Europe se déclarait, dans son bulletin éponyme sous-titré « Organe de combat socialiste-européen », convaincue que l’Europe « sera celle des ethnies et des régions historiques », et qu’elle devra être dirigée par un comité où chaque ethnie aura un nombre de représentants évoluant « selon le principe du putsch permanent ».

Pour une Jeune Europe affirmait que le socialisme avait pour noms Saint-Simon, Fourier, Blanc et Proudhon, mais qu’à partir de la Commune il fut détourné par le « socialisme matérialiste d’inspiration sémite de Karl Marx » (Pour une Jeune Europe, avril-mai 1969). Le « socialisme européen » qu'il prônait passait par une nationalisation du secteur bancaire et une privatisation des industries, la cogestion et la déconcentration des entreprises, l’incitation à la réalisation d’entreprises familiales agricoles en auto-gestion, et la criminalisation de la spéculation.

Pour une Jeune Europe joua un certain rôle dans la reconstruction idéologique du mouvement nationaliste en France, cela en liant les conceptions raciales d’Europe-Action à des emprunts à Jean Thiriart et aux néo-fascistes transalpins. Elle mit l'accent sur les thèmes radicaux du néo-nationalisme : apologie de la Commune, antisionisme, mixophobie, dénonciation de la société de consommation, révolutionnarisme européiste, condamnations de la police oppressive et de l’extrême droite traditionnelle, dont les idées capitalistes et géopolitiques feraient d’elle le jouet du « sionisme ». Cependant, elle faisait encore de multiples références à l'Occident et prônait l’union internationale de la race blanche.

Anecdote

C'est Pour une jeune Europe qui utilisa pour la première fois le slogan « Europe, Jeunesse, Révolution ! » (inspiré par le slogan « Europa, Italia, Rivoluzione ! » des militants du Fronte della Gioventù italien), qui sera repris par des générations de nationalistes radicaux en France et dans d'autres pays.

Références

  1. Le Monde, 16 septembre 1970.
  2. Le Monde, 5 avril 1971.
  3. Le Monde, 12 avril 1971.
  4. « Le Monde a publié, dans son numéro du 11-12 avril, deux correspondances mettant en cause Ordre nouveau. Nous vous prions de bien vouloir publier le rectificatif suivant : la bagarre du 31 mars au lycée Lakanal, à Sceaux, a opposé des militants du Cercle socialiste européen et des gauchistes. Le C.S.E. avait appelé à attaquer le meeting d'Ordre nouveau du 9 mars... », Le Monde, 19 avril 1971.