Poble d'Oc

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Poble d'Oc fut un groupe nationaliste occitan et sa revue éponyme, fondés en 1973 et animés par Jean-Louis Lin, Richard Roudier et Jean-Pierre Richaudeau.

Le groupe : du nationalisme-ethnique au nationalisme libertaire

En 1971 était créé à Montpellier le groupe Jeune Languedoc qui regroupait des militants issus des mouvements nationalistes français Europe-Action, Occident, Pour une jeune Europe, Union-Action-Droit, Flouréal et Ordre nouveau. Développant des thèses ethnistes-socialistes, ce mouvement changea de nom, en 1972, et devint Poble d'Oc. Appliquant vraisemblablement une stratégie définie par le groupe Rassemblement socialiste européen[1], il modifia aussi ses références idéologiques et se présenta d'abord comme "autogestionnaire occitan" puis, à partir de 1973, comme "libertaire occitan" ou comme "communiste-libertaire occitan" sans toutefois rompre ses liens avec la mouvance nationaliste française. En 1974, Poble d'Oc eut les honneurs de la grande presse en organisant une agression contre François Mitterrand alors en visite de soutien sur le plateau du Larzac[2].

Yves Rouquette, écrivain occitaniste de gauche, dira plus tard :

« Poble d’oc, c’étaient des drôles de mecs se réclamant de la pensée libertaire. J’ai un peu renoncé à comprendre parce que c’est très incompréhensible. Ça me paraissait ressembler à un truc anarchiste, qu’il soit de droite ou de gauche. J’en connaissais un, il me paraissait très extrême droite, après il a fait de la taule, mais c’est eux qui ont caillassé Mitterrand, ça c’est sûr. Je n’étais pas loin, je l’ai vu »[3].

Poble d'Oc était très lié aux mouvements nationalistes corse, irlandais et palestinien. Il collabora avec Mohamed Saleh, le représentant en France du Front du refus qui fut assassiné à Paris, par le Mossad, le 3 juillet 1977. Son secrétaire-général, Jean-Louis Lin, fut lui-même assassiné à Courbevoie, en juillet 1978, très vraisemblablement pour ses liens avec la résistance palestinienne.

Après ce meurtre, la direction de l'organisation fut assurée par Jean-Pierre Richaudeau, jusqu'à la disparition du groupe en 1983.

Bien qu'ancien militant de Pour une jeune Europe, Richaudeau, devenu seul maître à bord, transforma Poble d'Oc en un véritable groupuscule gauchiste. Dès 1978, il fut à l'origine d'une alliance entre Poble d'Oc et l'Organisation communiste libertaire des Alpes du Sud (une scission locale de l'Organisation communiste libertaire), sur une ligne syndicaliste (principalement à la FEN et à la CGT où les membres de cette alliance occupèrent des mandats significatifs) et tiers-mondiste (notamment en faveur de la cause palestinienne) au sein du Cénalidep (Cercle pour une association de libertaires démocratique et prolétaire). Ce groupe fonda en 1984 le Front révolutionnaire des travailleurs avec le renfort de quelques militants trotskystes de la Ligue socialiste des travailleurs et de l'Organisation communiste des travailleurs en rupture de ban et quelques personnalités chrétiennes. Ils publièrent jusqu'en 1986 le journal Initiative, et une lettre d'information mensuelle jusqu'en 2005.

Dans la région de Carcassonne et de Limoux, un groupe communiste libertaire du nom d'Occitania libertaria prétend encore actuellement maintenir l'héritage idéologique - seconde période - de Poble d'Oc.

La revue

Portant d'abord le nom de Jeune Languedoc, la revue du groupe, mensuelle puis trimestrielle, prit le nom de Poble d'Oc, en juin 1972, lors de la parution de son n° 6. 46 numéros furent publiés dont le dernier parut en juin 1983.

Notes

  1. "Le RSE se mit à travailler avec certains anciens membres d'Europe-Action qui tentaient de noyauter les gauchistes, surtout les anarchistes, sous la couverture générale de socialisme européen.", François Duprat, Les Mouvements d'extrême droite en France depuis 1944, Albatros, 1974, p. 176.
  2. Pierre-Marie Terral, « Larzac : du refus local de l’extension du camp militaire au soutien à la « cause du causse » (1971-1981) », in : Annales du Midi, 2012, p. 359-374.
  3. Pierre-Marie Terral, « Gardarem lo Larzac : de la dimension occitane de la lutte paysanne à son cheminement mémoriel », Lengas, 69, 2011, 93-116.