Nuclei Armati Rivoluzionari

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Les Nuclei Armati Rivoluzionari (NAR, Noyaux armés révolutionnaires) était une organisation nationaliste-révolutionnaire italienne.

Elle a été créée par de jeunes militants, qui choisissent, pour répondre au terrorisme de l'extrême gauche, la voie d'un « spontanéisme armé ».

Historique

Contexte

Les années 1970 sont marquées en Italie par une recrudescence de la violence de groupes d'extrême gauche. Celle-ci s'exerce notamment contre les militants et les sièges du Mouvement social italien. Aux affrontements de rue succède un terrorisme armé. À titre d'exemple, au cours de la seule année 1974, 90 attentats à la bombe ont lieu contre des sièges du MSI. Des dizaines de militants de Droite, mais aussi des membres de leur famille, sont assassinés (16 entre 1970 et 1976).

Malgré leur aspect lâche et inique, ces actions meurtrières reçoivent souvent le soutien moral de la presse et d'intellectuels de gauche comme Dario Fo et Umberto Eco. On peut aussi citer l'exemple de l'hebdomadaire L'Espresso qui, en 1979, titre en première page : « Tuer un fasciste, est-ce vraiment un délit ? ».

Dans le même temps, des juges, structurés au sein d’un syndicat d’obédience marxiste, la Magistratura Democratica, et invoquant la loi Scelba visant à réprimer toute reconstitution du Parti national fasciste, entreprennent de poursuivre le Movimento Politico Ordine Nuovo (constitué de militants ayant refusé de suivre Pino Rauti au MSI) et Avanguardia Nazionale. Ces mouvements sont interdits respectivement en 1973 et en 1976, et leurs dirigeants et cadres doivent s’exiler pour échapper à de longues années de prison.

En parallèle à tout ceci, des attentats (Piazza Fontana en 1969, Italicus en 1974, Brescia en 1974, Bologne en 1980) selon toute vraisemblance œuvre de réseaux liés à l’État profond, sont attribués par la presse et les juges aux nationalistes radicaux et entraînent une répression aussi féroce qu’injustifiée.

L’impossibilité de mener une action politique dans un cadre normal ainsi que, parfois, le légitime désir de venger ses morts, va alors pousser une génération de militants dans la lutte armée. La question « Qui est l’ennemi prioritaire: L’État ou les marxistes », va d’abord diviser les organisations combattantes. Celles issues du Movimento Politico Ordine Nuovo, comme le Fronte Unitario di Lotta al Sistema, le Fronte Nationale Rivoluzionario, le Movimento Rivoluzionario Popolare ou les Gruppi d’Azione Ordinovista, s’en prennent aux symboles matériels de l’État, en plastiquant nombre de ministères et sièges d’administration, ou à ses serviteurs (le juge Vittorio Occosorio qui a dissous le MPON est abattu le 10 juillet 1976).

La naissance des NAR

Première période : la riposte contre la violence gauchiste

Les Nuclei Armati Rivoluzionari, composés majoritairement d’ex-membres des mouvements de jeunesse du MSI, choisissent dans un premier temps la voie du Talion. Ils décident d'organiser des attaques contre les militants et cadres d’extrême-gauche.

Les principaux responsables des NAR de cette première période sont Dario Pedretti[1], Franco Anselmi[2] et Alessandro Alibrandi[3].

Actions

Au début, le nom des NAR n'est qu'un sigle, utilisé par différents groupes, informels ou non, lors des ripostes. Les premiers commandos des NAR évitent d'ailleurs de tuer leurs cibles, choisissant d'effrayer ou au pire de les blesser.

C'est ainsi que se déroulent les premières actions.

  • Le 30 décembre 1977, les NAR attaquent à coups de coktails Molotov l'entrée du siège du quotidien Il Messaggero à Rome.
  • Le 4 janvier 1978, un commando de 5 combattants des NAR pénètre dans les bureaux de la rédaction du Corriere della Sera. Les NAR menacent les employés de leurs pistolets mais ne s'en servent pas. Ils lancent trois cocktails Molotov, blessant par erreur un concierge. L'action est pour la première fois revendiquée publiquement sous le nom le des NAR.

Mis à part les fusillades, le nombre d'actions où les NAR font réellement usage de leurs armes contre les gauchistes est très réduit : il y en aura trois.

  • Symboliquement, leur première action armée, l’exécution en pleine rue d’activistes gauchistes, a lieu le 28 février 1978, vengeant à la fois les morts d’Acca Larenzia[4] et marquant symboliquement le troisième anniversaire de l’assassinat par les rouges de l’étudiant nationaliste Miki Mantakas[5]. Le jour choisi est le 28 février 1978. A bord de trois voitures, les NAR se rendent vers la place San Giovanni Bosco à Rome, où se trouve un jardin fréquenté par les groupes d'extrême gauche. Ayant repéré leurs cibles, les NAR déclenchent la fusillade, tuant l'activiste de Lotta continua Roberto Scialabba et en blessant deux autres.
  • Le 28 septembre 1978, un commando des NAR à mobilette tire sur des militants communistes devant le siège du Parti communiste à la Via Appia à Rome. L'étudiant communiste Ivo Zini est tué.
  • Les NAR décident de frapper un grand coup pour le tragique anniversaire du massacre d'Acca Larentia. Une radio d'extrême gauche, Radio Città Futura, avait sur ses ondes raillé les morts du MSI. Le 9 février 1979, les NAR font irruption au siège de la radio. Ils tirent dans les jambes des gauchistes présents, avant de publier un communiqué, à la fois sur les ondes et par tracts, invitant les groupes d'extrême gauche à en finir avec les affrontements entre rebelles. Les NAR proposent un front commun contre l'Etat.
  • Les NAR seront accusés de l'assassinat de l'activiste d'Autonomia Operaio Valerio Verbano, survenu le 22 février 1980. Toutefois l'enquête n'a jamais prouvé l'implication des NAR, qui ont toujours nié leur responsabilité dans ce cas.

Les NAR, seuls contre tous

La deuxième période : contre l'Etat

Les groupes armés nés du MPON ayant été réduits au silence, les Nuclei Armati Rivoluzionari restent seuls sur le front. Comme les groupes d'extrême gauche, ils recourent aux braquages de banques et d'armureries pour se financer et pour s’armer. Mais ils sont alors l’objet d’une répression implacable, qui cause de nombreux morts dans leurs rangs.

Les NAR évoluent peu à peu et opèrent un changement stratégique. Ils redéfinissent l’ennemi: l’État et ses sbires. En conséquence, un certain nombre de représentants des forces de l’ordre sont abattus. L’opération la plus marquante est l’exécution au fusil d’assaut dans son véhicule blindé du capitaine Straullu qui, au sein des services antiterroristes romain, était spécialisé dans la lutte contre la Droite radicale.

Mais en 1981 et 1982, les membres des NAR sont arrêtés les uns après les autres, tandis que leurs chefs tombent les armes à la main, comme Alessandro Alibrandi le 5 décembre 1981 et Giorgio Vale le 5 mai 1982.

Le procès des NAR

Le 13 décembre 1984 débute le procès de 57 membres des NAR alors emprisonnés. 53 d'entre eux sont condamnés à des peines de prison. D’autres procès ultérieurs aggravent parfois les peines. Aujourd’hui tous les condamnés sont soit libres soit bénéficient d’un aménagement de peine, y compris les dirigeants des NAR les plus lourdement sanctionnés : Luigi Ciavardini, condamné à 53 ans de prison, est en semi-liberté depuis 2009; Valerio Fioravanti, condamné à 134 ans de prison, est mis en semi-liberté après 18 ans de détention en 1999, il est totalement libre depuis 2009; Francesca Mambro, condamnée à 84 ans de prison, est en liberté conditionnelle depuis 2013.

Bibliographie

Notes et références

  1. Dario Pedretti est alors le chef de l'organisation universitaire du MSI. Il sera condamné à 30 ans de réclusion en première instance, sans que son implication dans aucun crime de sang n'ait pu être prouvé. Il sera gracié après 24 ans de détention.
  2. Franco Anselmi est tué lors de l'action armée du 6 juin 1978.
  3. Alessandro Alibrandi est tué le 5 décembre 1981, au cours d'un affrontement armé avec la police
  4. A la sortie d’une réunion du MSI au siège situé sur la rue d’Acca Larenzia à Rome, le 7 janvier 1978, trois militants du Front de la Jeunesse sont pourchassés par un commando d’antifascistes équipés d’armes à feu. Les mitraillettes crépitent et un étudiant en médecine de vingt ans, Franco Bigonzetti, s’effondre, tué sur le coup. Francesco Ciavatta, dix-huit ans, également blessé, parvient à s’enfuir un moment, mais il est rapidement rattrapé et une dernière rafale, dans le dos, le cloue au sol. Il meurt peu avant que l’ambulance n’atteigne l’hôpital. Blessé au bras, Vincenzo Segneri réussit à se réfugier, avec ses camarades, dans le local protégé du MSI. Ce n’est pourtant pas la fin du drame. Une manifestation spontanée en hommage aux victimes a lieu, à l’endroit même du drame. La presse et la police arrivent en catastrophe pour suivre l’événement. Mais alors qu’un journaliste a l’idée d’éteindre sa cigarette sur une flaque de sang devant les manifestants, un mouvement de foule indigné menace l’équipe à laquelle il appartient. Dépassé par les événements, un capitaine de carabiniers tire une balle dans la tête de Stéphano Recchioni, étudiant de dix-neuf ans et guitariste du groupe de Musica alternativa di Destra Janus. Le massacre ne donne lieu à aucune poursuite. Enfin, un ouvrier se donne la mort quelque mois après le premier meurtre. Il était le père d’un des jeunes morts du 7 janvier.
  5. Mikis Mantakas, né à Athènes en 1952,était un jeune nationaliste grec qui était venu suivre des études de médecine en Italie. Il s'installe d'abord à Bologne, où il s'inscrit à la faculté de médecine. Très vite, il va rejoindre le Mouvement Social Italien (MSI) et il y sera particulièrement actif dans sa branche étudiante, le Front d’Universitaire d’Action Nationale (FUAN). Suite à une agression par un commando gauchiste, il est hospitalisé 40 jours. Il part ensuite pour Rome, où il reprend ses études, tout en continuant à militer au FUAN. Le 28 février 1975, un commando gauchiste casqué, armé de barres de fer et de bouteilles incendiaires s’attaque au local du MSI situé à la Via Ottaviano, à 2 pas du Vatican. Les militants nationalistes repousseront les agresseurs et les poursuivent sur la place voisine. A ce moment, un des extrémistes de gauche sort un pistolet et tire par deux fois à bout portant sur Mikis. Il va être soigné sur place mais décédera quelques heures plus tard à l’hôpital. L’auteur de cet assassinat deviendra plus tard, un membre des Brigades Rouges. L’arme du meurtre servira aussi pour tuer un des gardes du corps du politicien italien Aldo Moro qui sera enlevé puis exécuté par le groupe terroriste. Mikis Mantakas, ce jeune grec venu mourir en Italie pour une certaine conception de l’Europe, est devenu un symbole européen de sacrifice et d’engagement. C’est pourquoi, tous les ans depuis sa mort, une commémoration a lieu à l’endroit où il est tombé.