Front européen de libération

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Le nom de Front européen de libération renvoie à deux organisations créées à des périodes différentes,mais avec le même objectif : l'application de l'idée de libération nationale à l'ensemble de l'Europe.

Le FEL de Francis Parker Yockey

Créé en 1949, le Front européen de libération, dirigé par Francis Parker Yockey, Guy Chesham et John Anthony Gannon, fut actif jusqu’en 1954, publiant le bulletin The Frontfighter. Il fut la première tentative de créer une structure unitaire regroupant tous les nationalistes-révolutionnaires d’Europe.

L’idée fut reprise par Otto Strasser avec son Mouvement populaire européen, puis par Jean Thiriart avec Jeune Europe.

Le FEL comme tentative de fédération des NR européens des années 1990

Un second Front européen de libération fut fondé au tout début des années 1991 par Marco Battara, Christian Bouchet et Juan-Antonio Llopart. Il est le résultat du travail d'une « Coordination européenne » lancée par Nouvelle Résistance et se veut l'« embryon d'un Parti Européen ».

Le FEL de 1991 reprend idée de créer un « Parti historique européen », en se référant explicitement à Yockey, à Jean Thiriart et à l'héritage de Jeune Europe. Il remobilise d'ailleurs Thiriart en personne, en l'invitant à participer à ses activités, comme à un congrès en Russie en 1992, organisé en collaboration avec Alexandre Douguine.

Le FEL a un succès relatif et posséde, à un moment ou à un autre, des sections dans une dizaine de pays européens (sa section française est successivement Nouvelle Résistance puis Unité radicale). Il est toutefois resté une alliance de groupes et de partis ayant chacun leur propre structure, programme et mode de fonctionnement, et non d'un parti de type unitaire sur le modèle de Jeune Europe.

Dissous en 2002, il a donné naissance au Réseau géopolitique européen.

Le LCRN

Pour développer ses contacts avec des mouvements et organisations hors d'Europe, le FEL crée une structure supplémentaire, le Liaison Committee for Revolutionary Nationalism (LCRN, Comité de liaison pour le nationalisme révolutionnaire). Les adhérents du LCRN participaient aux réunions du FEL, qui avaient en principe lieu tous les six mois.

Parmi les membres du LCRN, on compte l'American Front, le National Liberation Front du Canada et l'organisation National Destiny de Nouvelle Zélande.

Texte à l'appui

Dans le livre Les Nouveaux nationalistes, Christian Bouchet rend compte comme suit de l'action du FEL:

A la fin des années quatre-vingt il existait déjà une structure de coordination européenne à laquelle appartenait Troisième voie, il s’agissait du Groupe du 12 mars. Quand Troisième voie a éclaté, le Groupe du 12 mars a disparu. Il a aussitôt été remplacé par le Front européen de libération, créé à l’initiative d’Italiens, de Français et d’Espagnols - auxquels se sont assez vite joints des Portugais, des Anglais, des Suisses, des Allemands - tous influencés par l’œuvre et l’action passée de Jean Thiriart avec qui nous étions en étroit contact. Les mêmes étaient aussi marqués par ce qu’avaient expérimenté en leur temps Francis Parker Yockey et Otto Strasser, et étaient, d’une certaine mesure, fascinés par l’exemple de la IVe Internationale-Secrétariat unifié.

Nous étions dans une période de « gauchissement » du nationalisme-révolutionnaire et d’instabilité politique internationale liée à l’effondrement de l’URSS. Nous pensions que quelque chose pouvait être fait.

Nous avons donc développé une stratégie en trois parties :

1 - La lutte de libération nationale contre l’occupant américain était possible, comme était possible la lutte - inséparable à nos yeux - d’unification du continent européen ;

2 - Pour ce faire, nous avions besoin d’une organisation européenne et, soit d’un Piémont, c'est-à-dire un pays européen où nous aurions pris le pouvoir et qui aurait joué ensuite le rôle du Piémont dans l’unification européenne, soit d’un poumon extérieur c'est-à-dire un pays européen ou non qui nous apporterait son soutien et qui nous servirait de base arrière ;

3 - Il fallait donc agir sur les maillons faibles de l’impérialisme qui étaient pour nous les points chauds de l’ex-bloc soviétique et les régions touchées par des mouvements autonomistes insurrectionnels, et nous faire des alliés chez les pays et mouvements de libération en lutte contre l’empire yankee.

D’une manière concrète cela nous a conduit à nous investir militairement et humanitairement en Croatie et en Bosnie, à une période où les nationalistes soutenaient l’accession de ces pays à l’indépendance. Mais, alors que les militants d’extrême-droite allaient se donner des frissons en rejoignant la HOS - la milice du parti fascisant local -, nous avons voulu pour notre part agir de manière politique. Nous avons donc demandé aux nôtres de s’enrôler dans les unités étrangères des forces gouvernementales et nous avons tenté d’établir des relations politiques avec les administrations croates et bosniaques naissantes. Il y a eu deux ou trois rencontres avec des ministres, mais sans qu’il en ressorte grand chose ...

Dans la même optique nous nous sommes investi dans le soutien aux forces patriotiques en Russie. A plusieurs reprises des délégations du FEL, parfois accompagnées de Jean Thiriart, se sont rendues à Moscou où, grâce à notre correspondant local, Alexandre Douguine, nous avons pu rencontrer un certain nombre de personnalités dont le journaliste Alexandre Prokhanov, Guennadi Zuganov l’actuel dirigeant du très important Parti communiste local ou Viktor Anpilov du mouvement Russie ouvrière. Mais l’écrasement de la tentative de putsch conservateur et anti-Eltsine de Moscou a réduit à néant les espoirs que nous pouvions avoir d’une « aide russe ».

Plusieurs délégations du FEL se sont aussi rendues à la même période en Libye, en Iran et en Corée du Nord ...

Pour vous montrer l’ambiance dans laquelle nous agissions, je vous citerais deux exemples.

Notre section allemande a été dissoute à trois reprises pour « attitude hostile à la constitution ». La première fois sous le nom de Front nationaliste. Elle s’est reconstituée sous l’appellation de Front social-révolutionnaire des travailleurs et à été de nouveau dissoute. Elle a alors adopté le nom d’Action directe et a été redissoute aussitôt !

Notre correspondant argentin était un NR espagnol immigré. Il avait traduit une partie de l’œuvre de Jean Thiriart en espagnol et il diffusait celle-ci en Amérique latine. Il militait au sein de la gauche péroniste et avait fondé l’association Droit au logement argentine. Il est mort les armes à la main lors d’une action de commando de l’Armée de guérilla du peuple !

Bibliographie

  • « De Jeune Europe au Front Européen de Libération : étude comparée des internationales nationalistes-révolutionnaires », Olivier Dard dir., Organisations, mouvements et partis des droites radicales au XXe siècle (Europe-Amériques), Peter Lang, Bern, 2015, pp.133-152.

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