Bases Autónomas

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Les Bases Autónomas (Bases autonomes) étaient un mouvement nationaliste-révolutionnaire espagnol, né en 1983 et autodissout en 1990. Il a connu une seconde période d'activité entre 1992 et 1995.

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Histoire

Ce qui va devenir les Bases Autónomas est au départ un petit groupe, créé à Madrid en septembre 1983 par trois étudiants, anciens membres des Juventudes Nacional-Revolucionarias (JNR). Ils partent du constat que, depuis l'échec du putsch de Tejero en 1982, les néo-franquistes se sont repliés sur leur nostalgie. De même, les tentatives de Blas Piñar de constituer un Frente national se sont soldées par un échec complet. Pour eux, il n'y a plus d'héritage politique ou idéologique à prendre en compte. C'est ainsi qu'ils constituent une structure complètement autonome et originale, à vocation culturelle, d'orientation « anarcho-fasciste ».

En décembre 1984, le groupe participe pour la première fois à une manifestation étudiante, où il déploie bannières à croix celtiques et emblèmes du Rat noir. Il s'ensuit une bagarre avec les activistes d'extrême gauche.

En 1985, le groupe fonde une CENR (Coordinadora de Estudiantes Nacional-Revolucionarios) qui publie deux premiers bulletins : A por ellos (soustitré Hojas informativas de la escena madrileña contracorriente) comme organe central, et La peste negra comme publication étudiante. Ces publications laissent transparaître la stratégie du petit groupe : une rupture totale avec le système, y compris avec toute la Droite nostalgique, franquiste ou néo-franquiste. Le 20 novembre de l'année suivante, ils participent à la manifestation annuelle en mémoire de Francisco Franco, mais en distribuant des tracts où ils critiquent sévèrement la Droite espagnole, la « Réaction » et Franco lui-même!

Le groupe émerge véritablement en 1986, dans un contexte de crise économique et de transition démographique. Les socialistes gouvernement le pays depuis trois ans et le chômage atteint 22% de la population active. A la fin de 'année ont lieu les premières manifestations de jeunes contre un gouvernement démocratique, initiées par un groupuscules trotskiste, mais prises en main par le Parti communiste et sa structure syndicale (les Commissions ouvrières). Les Bases Autónomas participent dès le départ à ce mouvement de jeunesse qui multiplie les manifestations tout au long du mois de décembre. A chaque fois, les militants basistes s'efforcent de déclencher des affrontements avec la police. Les groupes d'extrême gauche veulent aussi expulser ces trublions du mouvement, ce qui provoque d'autres affrontements[1]. Le groupe prend désormais son nom définitif et lance une campagnes pour se faire connaître : les murs de Madrid se recouvrent de graffitis au nom des Bases.

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Au printemps 1987, en dépit de l'obstruction des marxistes qui redoutent que la violence ne ruine peur stratégie vis-à-vis du gouvernement, les Bases organisent leur propre 1er mai, en concurrence avec celui de la gauche, et parviennent à y réunir 300 personnes. la télévision couvre l'événement et les Bases sont désormais médiatisées comme un « groupe paramilitaire, ultraviolent, provocateur »[2].

En 1988, le groupe soutient même la campagne menée par la CNT, la centrale anarchiste, pour la grève générale. Ils organisent des journées d'action baptisées « CAOS! » (Chaos), le A cerclé pour anarchie et le O transformé en croix celtique. La plupart des anarchistes n'appréciant pas ce soutien, des affrontements avec ces derniers ont lieu à chaque fois.

Les années 1988-1990 voient un large développement des Bases. De nouvelles publications sortent, dont la plus diffusée est Tribuna Disidente. Les Bases se structurent en sections appelées groupes de base locaux. Des liens sont établis avec les groupes Juventud Radical de Burgos, Orden NR de Bilbao et Acción Radical de Valence.

Le 21 novembre 1987 se tient une conférence transnationale pour la « Tercera Via - Alternativa de futuro » à Madrid. De gauche à droite : Trajan Popescu (Mouvement légionnaire roumain), Daniel Gilson (Parti des forces nouvelles (Belgique)), Jean-Gilles Malliarakis et Bertrand Burgalat (Troisième Voie, France), Carlos Ruiz de Castro (Bases Autónomas), Yannis Sorotos (Antidoto, Grèce), Jose Manuel Ferreira (Jovem Revoluçao, Portugal).

En septembre 1989, à l'occasion des élections européennes, ils lancent une campagne d'action contre les « Politiciens pourris » qui culmine par une manifestation lors du coup d'envoi de la campagne du CDS d'Adolfo Suarez[3], qui tourne en bagarre et se termine par l'incarcération de sept membres des Bases. L'action est médiatisée et fait grand bruit.

Après l'assassinat de Josu Muguruzades[4] le 20 novembre de la même année, une forte vague de répression judiciaire et policière sur les Bases les amène à proclamer leur autodissolution lors d'une conférence de presse publique en janvier 1990.

En 1991, les militants de retrouvent pour fonder le parti Area Inconformista, qu'ils présentent au Palais des Congrès de Madrid, et l'Association Bernal Díaz del Castillo pour commémorer le Cinquième Centenaire, qui n'organise qu'une seule manifestation, le 2 janvier 1992, à Grenade. Le parti lance le journal El Porvenir.

Les Bases sont réactivées en septembre 1992. Elle relancent la publication de ¡A por ellos !. Dans cette deuxième période du groupe, elles adoptent l'aigle bicéphale des Habsbourg comme symbole et leur ligne idéologique continue d'être NR. Elles s'opposent toujours à la droite franquiste, mais d'une manière plus modérée que par le passé. Les Bases se répandent dans toute l'Espagne et constituent de nombreuses associations culturelles. Mais en janvier 1995 le suicide de l'un des fondateurs des Bases ébranle la dynamique du mouvement. En l'espace de quelques mois, le groupe se dissout pour la seconde fois.

Au cours de son histoire, les Bases Autónomas ont été continuellement l'objet de campagnes de haine et de calomnie dans la presse. Ainsi, elles ont régulièrement été présentées comme « anarcho-nazis », terme qu'elles n'ont jamais employé. Elles ont été dépeintes comme « bande de rues, composées et skinheads », alors que le mouvement était composé à près de 90 % d'étudiants universitaires. Elles ont été accusées de nombreux délits, dont des meurtres qu'elles n'ont jamais commis.

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Doctrine

Les Bases Autónomas se voulaient en rupture totale avec tout nostalgisme et refusaient tout lien avec le franquisme. Prônant un nationalisme révolutionnaire radical, elles estimaient que ce courant n'avait plus été représenté en Espagne depuis la mort de Ramiro Ledesma Ramos, le fondateur des JONS. Elles n'avaient pas une doctrine strictement définie mais reconnaissaient l'influence de Nietzsche, de Georges Sorel, d'Otto et de Gregor Strasser, du fascisme italien des origines, plus tardivement de Julius Evola et de Yukio Mishima. Elles se revendiquaient aussi de la première CNT[5] et du leader anarchiste espagnol Buenaventura Durruti (1896-1936).

Les Bases Autónomas se définissaient comme « un groupe en rupture absolue avec le système social, libéral, capitaliste, atlantiste et bourgeois », des « sociaux-révolutionnaires européens » ou des « antisystèmes ». Elles avait pour objectif la constitution d'un « anti-parti sans idéologie concrète qui incarne les aspirations de ceux qui ne se sentent pas représentés par l'actuelle partitocratie, [...] un groupe pragmatique qui s'efforce d'être présent dans toutes les luttes »[6].

Liens externes

  • Site consacré à l'histoire de l'« anarcho-fascisme » espagnol (en espagnol) : [1].

Notes et références

  1. « Que sont, que veulent les Bases autonomes », in : Révolution européenne, no 23, janvier-février 1990.
  2. Ibidem
  3. Ancien secrétaire du Movimiento franquiste, il se reconvertit en homme politique centriste lors du changement de régime.
  4. Josu Muguruza (1958-1989) était un journaliste nationaliste basque. Le 20 novembre 1989 il est assassiné dans un restaurant de Madrid. La responsabilité des GAL (Groupes antiterroristes de libération) sera rapidement établie, mais la police politique tente d'impliquer les Bases, qu'elle accuse, sans preuve, d'avoir fourni les exécutants de l'assassinat.
  5. Confédération nationale du travail, anarchiste, très puissante avant la guerre civile.
  6. « Que sont, que veulent les Bases autonomes », art. cit.