Parti national fasciste

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Le Parti national fasciste, PNF (Partito Nazionale Fascista) est un parti politique italien fondé le 9 novembre 1921 par Benito Mussolini.

Il exerce le pouvoir gouvernemental du 30 octobre 1922 au 27 juillet 1943, où il est dissout par le gouvernement de Pietro Badoglio. Cette période est couramment appelée le Ventennio.

Le parti est ressuscité le 13 septembre 1943 sous le nom de Parti fasciste républicain (PFR).

Histoire

Les origines : des Faisceaux d'action internationaliste aux Faisceaux italiens de combat

Dès 1914, certains interventionnistes se regroupent autour d'une déclaration, le « manifeste des Faisceaux d’action internationaliste ». Ce texte, publié le 5 octobre 1914, réclame l'engagement de l'Italie dans la Première Guerre mondiale, car le conflit constituerait un moment historique indispensable au développement des sociétés les plus avancées dans le sens politique et social. Parmi les signataires se trouvent Michele Bianchi, qui participera au quadriumvirat de la Marche sur Rome, et Angelo Olivetti.

Le 11 décembre 1914, les Faisceaux d’action internationaliste fusionnent avec les Fasci autonomi d’azione rivoluzionaria (Faisceaux autonomes d’action révolutionnaire), fondés par Benito Mussolini et qui participent à la campagne interventionniste pour l’entrée en guerre de l’Italie. Mais le véritable coup d’envoi de la campagne interventionniste est lancé par le poète Gabriele D’Annunzio, lors de son discours du 5 mai 1915 au Quarto, près de Gênes.

La « victoire mutilée »

À son retour du front, Benito Mussolini reprend l’activité politique et nationaliste, regroupe autour de lui des interventionnistes et nationalistes de tous bords. Les nationalistes agitent le thème de la « victoire mutilée », réclamant les « terres irredentes ».

Le 7 janvier 1919, le futuriste Mario Carli, proche du nationalisme radical, crée à Rome la première association d’ arditi, composée des troupes de choc de la Première guerre. Quelques jours plus tard, une deuxième association d’ arditi est créée à Milan, à l’appel du poète futuriste Marinetti et du capitaine des sections d’assaut Ferruchio Vecchi. Ces différentes associations d’anciens combattants, qui comprennent aussi le futuriste Giuseppe Bottai, se fédèrent au niveau national à la fin du mois de janvier 1919.

Dans le cadre de la constitution de ces associations nationalistes, Mussolini et son journal, le Popolo d’Italia, organisent une réunion à Milan, le 21 mars 1919, qui regroupe une soixantaine de personnes. Le but est de créer, dans une optique antiparlementariste, un mouvement qui perpétuerait l’inspiration révolutionnaire de la guerre, fidèle à l’interventionnisme. L’assemblée est hétéroclite, regroupant aussi bien les arditi de Ferruchio Vecchi que des anarcho-syndicalistes, attirés par la phraséologie révolutionnaire, et des interventionnistes de gauche, qui se reconnaissent en la personne de Mussolini. La réunion accouche du Faisceau milanais de combat, dont le bureau inclut Mussolini, Vecchi, et Michele Bianchi, un dirigeant anarcho-syndicaliste de l’ Unione Italiana del Lavoro (UIL), expulsé de l’ Unione Sindacale Italiana en raison de ses positions interventionnistes pendant la guerre.

Le terme Fascio (« Faisceau »), équivalent italien du terme français de ligue, évoque à la fois la nostalgie de la guerre et les aspirations révolutionnaires des faisceaux siciliens de 1893-1894.

Deux jours plus tard, le mouvement prend une ampleur nationale. On convoque une assemblée générale, le 23 mars 1919, dans une salle de la piazza San Sepolcro à Milan. 119 personnes répondent à l’appel, dont les futuristes Mario Carli, Marinetti et Giuseppe Bottai. Outre Mussolini, Italo Balbo, Cesare Maria De Vecchi, Emilio De Bono et Michele Bianchi, le futur quadrumvirat de la marche sur Rome, sont présents, ainsi que Roberto Farinacci, futur secrétaire du Parti national fasciste. Ils décident alors de créer les Faisceaux italiens de combat (Fasci italiani di combattimento) à la suite d’une réunion houleuse au bout de laquelle ils se mettent d’accord sur un programme.

La fondation du PNF

Au cours de l’été 1921, les escouades fascistes se retrouvent face à une amorce de riposte organisée, aussi bien de la part du gouvernement italien que des organisations socialistes. A ce moment un gouvernement, dirigé par Ivanoe Bonomi, est décidé à mettre un terme, ou au minimum des limites, à l’activisme des squadristes.

Le symbole de cette nouvelle politique de l’État est l’épisode de la fusillade de Sarzana, en Toscane, au cours de laquelle douze soldats font reculer les fascistes toscans. À la suite, des opposants socialistes aux fascistes leur font la chasse. Durant la même période, les faisceaux doivent composer avec une action de l’État dirigée en partie contre eux sous plusieurs formes : restrictions du commerce des armes, des déplacements en camions et voitures, échanges de coups de feu avec l’armée et la police.

Longtemps hostile à la transformation des faisceaux en parti, Mussolini envisage alors de s’appuyer sur une structure pour la conquête du pouvoir. Dans un éditorial du 27 juillet 1921, rédigé dans le contexte de négociation d’un pacte de pacification, il affirme la nécessité de s’emparer des leviers politiques que donne l’État à ceux qui le contrôlent et la nécessité d’un parti comme facteur de discipline vers cette conquête de l’État.

Le 2 août 1921, une trêve est signée entre les représentants des faisceaux, les représentants du Parti Socialiste Italien et de ses organisations et la Confédération Générale du Travail italienne, sous la présidence du président de la chambre. Et dans un article paru dans le Popolo d’Italia, le 23 août 1921, Mussolini, pose donc la question du devenir politique des groupements squadristes et publie un manifeste en faveur de la création d’un parti fasciste : « ou l’on crée un parti, ou l’on crée une armée ».

Le congrès fondateur du Parti national fasciste se tient à Rome, entre le 7 et 10 novembre 1921. Lors de sa constitution, le parti, conformément à l’article 17 des statuts, est dirigé par un Conseil national, présidé par le Secrétaire du Parti national fasciste, dont font aussi partie :

– les membres de la Direction nationale du Parti national fasciste ;

– les inspecteurs du Parti national fasciste ;

– les secrétaires fédéraux du Parti national fasciste ;

– le Secrétaire, le Secrétaire adjoint et deux inspecteurs des italiens à l’étranger ;

– le président de l’Association des fascistes, les familles des disparus, des invalides et blessés de la Révolution ;

– les curateurs nationaux des Associations fascistes de l’école, du secteur public, de l’emploi des travailleurs des chemins de fer de l’État, de la poste, et les employés des entreprises de l’État ;

– les présidents de l’Institut National de la culture Fasciste, de l’Œuvre nationale du temps libre, le Comité Olympique National italien, l’Association nationale des mutilés et invalides de la guerre, de l’Association nationale des combattants et des anciens combattants, de la Confédération des fascistes, des employeurs et des travailleurs, et la Confédération des fascistes, des professionnels et des artistes ;

– le secrétaire du Parti fasciste albanais.

À peine constitué et en ordre de bataille, celui-ci s’organise selon une double modalité : les escouades continuent leurs actions contre l’organisation socialiste déjà largement entamée pendant que les députés, appuyés par Mussolini, participent au jeu parlementaire jusqu’en octobre 1922.

Bibliographie

  • idem, Le fascisme un totalitarisme à l'italienne ?, préface d'Olivier Milza, traduction de Catherine Brice, Sophie Gherardi-Pouthier et Francesca Mosca, Presse de la fondation nationale des sciences politiques, 1988
  • idem, Les interprétations du fascisme : essai « Le interpretazioni del fascismo » (trad. de l'italien par Xavier Tabet, préf. Emilio Gentile), Paris, Éditions des Syrtes, 2000, 298 p.
  • idem, Brève histoire du fascisme, préface de Pierre Milza, traduction de Jérôme Nicolas, Éditions Points, 2009
  • Julius Evola, Le Fascisme vu de droite. Suivi de : Notes sur le IIIe Reich, Cercle Culture et Liberté 1981, 2ème éd. : Pardès, 1993, 214 p.
  • Emilio Gentile, Qu'est-ce que le fascisme ? : Histoire et interprétation [« Fascismo. Storia e interpretazione »], Folio, coll. « Histoire », 2004, 544 p.
  • idem, La voie italienne au totalitarisme : Le Parti et l'Etat sous le régime fasciste [« La via italiana al totalitarismo. Il partito e lo Stato nel regime fascista »], Editions du Rocher, 2004, 395 p.
  • idem, Soudain, le fascisme : La Marche sur Rome, l’autre révolution d’Octobre [« E fu subito regime. Il fascismo e la marcia su Roma »], Paris, Gallimard, coll. « NRF Essais », 2015, 416 p.
  • Michel Ostenc, Mussolini, une histoire du fascisme italien, Ellipses, 320 p.

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