Giovanni Volpe
Giovanni Volpe, né à Santarcangelo di Romagna en 1906 et mort à Rome le 15 avril 1984 était un ingénieur, militant politique et un éditeur italien.
La maison d'édition qu'il a fondée en 1962 a été l'une des plus importantes de la droite italienne jusqu'en 1984, où en raison du décès de Volpe elle cesse ses activités.
Sommaire
Biographie
Il est le fils de l'historien Gioacchino Volpe (1876-1971).
Il effectue une formation d'ingénieur. Il travaille dans le domaine de l'agriculture, plus précisément sur la mise en valeur des terres et l'irrigation, ainsi que sur la construction de tunnels pour les centrales hydroélectriques. En parallèle, il commence à s'intéresser activement aux fouilles archéologiques : en Calabre, il contribue à la mise au jour de la ville de Sibari.
Désespéré par la mainmise du marxisme sur la culture en Italie, il fonde une une maison d'édition en 1962, afin de pouvoir publier tous les auteurs non-conformistes qui feraient appel à ses services. Il baptise l'entreprise Il Quadrato, mais fait rapidement le choix de lui donner son propre nom.
Il lance aussi deux revues culturelles : le mensuel La Torre (d'abord intitulée Totalità, dirigé par Barna Occhini, gendre de Giovanni Papini, avec la collaboration et les illustrations xylographiques de Sigfrido Bartolini) et le trimestriel Intervento.
Intervento
Cette publication paraît, de 1972 à 1984, sous une forme bimestrielle. Elle sort ensuite à périodicité trimestrielle jusqu'au début des années 1990. Elle apparaît bientôt comme l’une des meilleures revues culturelles de droite dans l’Italie de l’après-guerre.
Parmi ses collaborateurs italiens plus ou moins réguliers, on relève les noms d'Enzo Erra, du philosophe catholique Augusto Del Noce, de l’éditeur traditionaliste Alfredo Cattabiani (qui joua un rôle important à la fin des années 60 et au début des années 70 pour relancer une culture de droite dans le cadre des éditions Rusconi), de Julius Evola, de Giano Accame, de Fausto Gianfranceschi et du philosophe Marcello Veneziani. Faisant preuve d’un certain éclectisme, Intervento a compté, parmi ses collaborateurs étrangers, les Français Bernard George, Roland Laudenbach, Jean Cau, Jean Anouilh, le Suisse Armin Mohler, Thomas Molnar et le penseur d’origine grecque et d’expression française Kostas Papaioannou[1].
L'éditeur non conformiste
Pour de nombreux jeunes auteurs qui deviendront célèbres plus tard, comme Maurizio Cabona, Gennaro Malgieri, Enrico Nistri, Francesco Perfetti, Stenio Solinas, Marco Tarchi, Marcello Veneziani ou Giulio Vignoli, la maison d'édition a constitué leur première rampe de lancement. Elle fait aussi connaître en Italie les œuvres traduites de nombreux auteurs étrangers, comme Maurice Bardèche, Abel Bonnard, Robert Brasillach, Jean Cau, Pierre Drieu La Rochelle, Ernst Jünger ou Thomas Molnar.
Le dimanche 15 avril 1984, lors de la douzième rencontre romaine de la Fondation Gioacchino Volpe, qu'il avait fondée, Giovanni Volpe prononce le discours de clôture de la conférence intitulée « Oui à la paix, non au pacifisme ». D'un coup, il s'effondre, frappé d'une crise cardiaque.
La maison d'édition cesse d'exister avec le décès de son créateur.
Publications personnelles
- Della cogestione, Roma, La Torre, 1973.
- La doverosa impossibile obbedienza, Roma, La Torre, 1976.
- Cultura e nazione, Roma, G. Volpe, 1985.
- La destra oggi, Roma, G. Volpe, 1975.
- avec Vittorio Enzo Alfieri et Piero Capello, Piero Operti: un eretico dell'antifascismo, G. Volpe editore, 1977
- en collaboration avec Enzo Erra, Maurice Bardèche, Gottfried Eisermann, Julien Freund et A. James Gregor, contribution sous le nom d'« un témoin anonyme », Sei risposte a Renzo De Felice, Roma, Giovanni Volpe Editore, 1976.
Bibliographie
- Francesco Germinario, « Giovanni Volpe e “Intervento”: storia di una rivista di cultura della destra (1972-1984) », Studi piacentini, no 30, 2001, p. 77-114.