Augusto Del Noce

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Augusto Del Noce, né à Pistoia le 11 août 1910 et mort à Rome le 30 décembre 1989, est un philosophe et politologue catholique italien.

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Biographie

Fils d'Ubaldo Del Noce, un officier de l'armée, et de Rosalia Pratis, dite Lia, une descendante d'une famille noble de Savoie, Augusto Del Noce est né à Pistoia en 1910. L'année suivante, sa mère déménage avec son fils à Savone et, au début de la Première guerre mondiale, à Turin, chez une tante maternelle. C'est à Turin qu'Augusto fait son parcours d'étudiant : d'abord au célèbre lycée D'Azeglio, fréquenté par certains des futurs protagonistes de la vie politique et culturelle italienne (Norberto Bobbio, Massimo Mila, Gian Carlo Pajetta, Cesare Pavese, Felice Balbo et d'autres), puis à l'Université de Turin, à la Faculté des Lettres et de Philosophie, où il est l'élève d'Adolfo Faggi, d'Erminio Juvalta et de Carlo Mazzantini. Il obtient son doctorat en 1932 en soutenant une thèse sur Malebranche.

Il enseigne ensuite dans des lycées (Novi Ligure, Assisi, Mondovì), tout en effectuant plusieurs séjours à l'étranger.

En 1936, il lit avec enthousiasme l'Humanisme intégral de Jacques Maritain, qui renforce en lui, entre autres, une opposition de plus en plus convaincue au fascisme. Il essaye en vain d'obtenir un transfert à Turin et d'y faire une carrière universitaire. En 1941, il s'installe à Rome. Il y rencontre Franco Rodano qui, avec Felice Balbo et d'autres, anime l'expérience "Sinistra Cristiana", une tentative de réconciliation entre communisme et christianisme qui fascine brièvement Del Noce. En 1944, sa demande de transfert dans un lycée de Turin, où il est retourné vivre, est acceptée. Il accompagne son enseignement d'une intense activité d'étude et de collaboration à divers périodiques, dont Cronache Sociali, qui lui donne l'occasion de rencontrer Giuseppe Dossetti.

En 1946, il écrit et publie l'essai La non filosofia di Marx (La non philosophie de Marx), qu'il republiera vingt ans plus tard dans son œuvre majeure (Le problème de l'athéisme) et dans lequel il pose les termes généraux de son interprétation du marxisme. La même année, il publie l'édition italienne de Concupiscentia irresistibilis de Lev Isaakovič Šestov. En 1954, il commence à collaborer à l'Encyclopédie philosophique du Centre d'études philosophiques chrétiennes de Gallarate, dirigé par Luigi Pareyson. De 1957 à 1961, il est détaché à Bologne au centre de documentation dirigé par Giuseppe Dossetti. Dans la capitale de l'Émilie, il fréquente Nicola Matteucci et collabore régulièrement au nouveau périodique Il Mulino. Il écrit un certain nombre d'essais dans Ordine Civile, dont l'un, Idee per l'interpretazione del fascismo, qui aura une influence certaine sur les travaux historiographiques de Renzo De Felice et d'Ernst Nolte.

En 1959, il participe à la conférence organisée par le partie de la Démocratie chrétienne à Santa Margherita Ligure, où il tient un discours consacré à L'incidenza della cultura sulla politica nella presente situazione italiana. Proche de la tendance conservatrice de la Démocratie chrétienne, ses rapports avec les dirigeants du grand parti seront en général assez tendus. Il interviendra pourtant régulièrement aux conférences officielles, notamment à San Pellegrino en 1963 et à Lucca en 1967.

En 1963, il participe à un concours pour l'obtention d'une chaire à Trieste, mais n'obtient pas le poste ; en 1964, il publie Il problema dell'ateismo et l'année suivante Riforma cattolica e filosofia moderna, Volume I, Cartesio. Le 30 avril 1966, il participe à la "Giornata rensiana" avec une intervention intitulée Giuseppe Rensi fra Leopardi e Pascal - O ovvero l'autocritica dell'ateismo negativo in Giuseppe Rensi, dans lequel il expose sa phénoménologie fondamentale du pessimisme comme pensée religieuse. La même année, il remporte le concours pour la création d'une chaire d'histoire de la philosophie moderne et contemporaine à l'université de Trieste, où il devient professeur titulaire et enseigne jusqu'en 1970. Cette année-là voit la publication de L'epoca della secolarizzazione (L'âge de la sécularisation), qui rassemble un grand nombre de ses essais et discours des années 1960.

C'est également en 1970 qu'il retourne à Rome, où, à l'université La Sapienza, il est chargé de l'enseignement de l'histoire des doctrines politiques. En 1974 il obtient la chaire de philosophie politique.

Sa collaboration avec des revues et des périodiques, dans lesquels il intervient également sur l'actualité politique et culturelle, s'intensifie. Il dirige la série Documenti di cultura moderna, de l'éditeur turinois Borla, proposant au public italien des auteurs tels que Marcel de Corte, Titus Burkhardt, Manuel García Pelayo, Hans Sedlmayr et Eric Voegelin. Il prend une part active au débat sur le divorce. Après le milieu des années 1970, il entre en relation suivie avec la branche universitaire de Communion et Libération, participant aux conventions et aux réunions promues par le Mouvement populaire. En 1978, il publie l'essai Il suicidio della rivoluzione. En 1981, avec Il cattolico comunista (Le catholique communiste), il fait le bilan, négatif, du long dialogue entre intellectuels catholiques et marxistes. En 1978, il entame également une collaboration continue avec l'hebdomadaire Il Sabato et en 1983, il contribue à la création de la revue 30 jours.

Suite au décès d'un représentant de la Démocratie chrétienne, il entre au sénat en 1984, où il siège jusqu'en 1986.

En 1986, il est décoré de la Médaille d'or internationale pour le mérite de la culture catholique. En 1989, il reçoit la Plume d'or du Prix national pour la culture dans le journalisme.

Augusto Del Noce décède dans la nuit du 29 au 30 décembre à Rome.

Sa bibliothèque et ses archives sont conservées par la Fondazione Centro Studi Augusto Del Noce.

Thèses

Un adversaire résolu de l'athéisme et du marxisme

Augusto Del Noce a été un spécialiste de Hegel et de Marx, qu'il a analysés d'un point de vue catholique.

Pour Del Noce, l'histoire contemporaine se présente comme un temps d'expansion de l'athéisme. Il y distingue une période « sacrée » (celle des Grands Récits : communisme, fascisme, nazisme), qui s'achève avec la mort de Staline, et une période « profane », caractérisée par le renoncement du marxisme au message messianique et par le développement de la société du bien-être. L'obsession de l' « absolument nouveau » a pris la place de l'idée de Dieu. Produisant sans cesse de faux non-conformismes, favorisant les conduites de fuite chez ceux qui ne s'intègrent pas, cette société du bien-être serait en réalité profondément étouffante et aliénante.

Selon lui, fascisme et communisme procédaient d'une même volonté, d'une même « hérésie », consistant substituer une religion de l'histoire (ou de la nation, de l'Etat, ou de la race) à la transcendance religieuse.

Publications

  • Il problema ideologico nella politica dei cattolici italiani, Bottega d'Erasmo, Turin, 1964
  • Il problema politico dei cattolici, UIPC, Rome, 1967
  • L'epoca della secolarizzazione, Giuffrè, Milan, 1970
  • L'Eurocomunismo e l'Italia, Europa informazioni, Rome, 1976
  • Il suicidio della rivoluzione, Rusconi, Milan, 1978
  • Il cattolico comunista, Rusconi, Milan, 1981
  • L'interpretazione transpolitica della storia contemporanea, Guida, Naples, 1982
  • Secolarizzazione e crisi della modernità, Esi, Naples, 1982
  • Il problema dell'ateismo, Il Mulino, Bologne, 1990

Ouvrages posthumes

  • Giovanni Gentile. Per una interpretazione filosofica della storia contemporanea, Il Mulino, Bologne, 1990
  • Da Cartesio a Rosmini, a cura di F. Mercadante e B. Casadei, Giuffrè, Milan, 1991
  • Filosofi dell'esistenza e della libertà, a cura di F. Mercadante e B. Casadei, Giuffrè, Milan, 1992
  • Rivoluzione, Risorgimento, Tradizione, a cura di A. Tarantini, F. Mercadante e B. Casadei, Giuffrè, Milan, 1993
  • I cattolici e il progressismo, a cura di B. Casadei, Leonardo, Milan, 1994
  • Fascismo e antifascismo, a cura di B. Casadei, Leonardo, Milan, 1995
  • Cristianità e laicità, a cura di F. Mercadante e P. Armellini, Giuffrè, Milan, 1998
  • Pensiero della Chiesa e filosofia contemporanea - Leone XIII / Paolo VI / Giovanni Paolo II, Edizioni Studium, Rome, 2005
  • Verità e ragione nella storia - Antologia di scritti (Bur, Milano 2007 )

Ouvrages traduits en français

  • L'Irréligion occidentale, [trad. Philippe Baillet ], Paris, Fac-éditions, 1995, 302 p.
  • L'époque de la sécularisation, [trad. Philippe Baillet et Bernard Dumont], Paris, Editions des Syrtes, 2001, 256 p.
  • Gramsci ou le « suicide de la révolution », [trad. Philippe Baillet et Hugues Portelli], Paris, Editions du Cerf, 2010, 208 p.

Notes et références