Ernst Nolte

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Ernst Nolte, né le 11 janvier 1923 à Witten en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et mort le 18 août 2016 à Berlin, est un historien et philosophe allemand spécialiste des mouvements politiques de l'entre-deux-guerres.

Ernst Nolte
La Guerre civile européenne

Biographie

Ernst Hermann Nolte est né le 12 janvier 1923 à Witten (Ruhr), dans une famille d'enseignants catholiques. Il grandit à Hattingen (Ruhr), où son père est devenu directeur d'école. Ernst Nolte sera membre de la Hitler-Jugend.

Après avoir obtenu son baccalauréat en 1941, il est dispensé du service militaire, car il lui manque trois doigts de naissance à la main gauche. Il étudie alors la littérature allemande, le grec et la philosophie aux universités de Münster, Berlin et de Freiburg en Brisgau, où il suit notamment les cours de Martin Heidegger. Il passera en 1945 ses examens dans un bunker antiaérien.

Après la guerre

Après la fin de la guerre, Ernst Nolte enseigne de 1945 à 1964 l'allemand et le grec ancien aux gymnases de Paderborn, Brühl, Neuss et Bad Godesberg. De 1950 à 1952, il fréquente à nouveau l'université de Freiburger. En 1952, il y obtient son doctorat de philosophie en soutenant, sous la direction de Eugen Fink, une thèse consacrée à l'auto-aliénation et la dialectique chez les idéalistes allemands et chez Marx.

Carrière d'historien

Il se lance alors dans la recherche historique.

Il devient célèbre en 1963 quand il publie Le fascisme dans son époque, qui sera publié en plusieurs langues.

En 1965, il devient professeur ordinaire d'histoire contemporaine à l'université de Marbourg.

En 1973, il est nommé professeur ordinaire à l'université libre de Berlin.

En 2000, Nolte a reçu le prix Konrad-Adenauer

Au cours des dernières années de sa vie, il collabore à la revue culturelle Sezession.

Thèses

Le fascisme dans son époque

Contrairement à Renzo De Felice pour qui le fascisme a été un mouvement spécifique propre à un contexte et à une époque donnée, Ernst Nolte considère qu'il existe un vaste contenant, qui regroupe aussi bien le fascisme italien, le national-socialisme allemand, la Phalange espagnole, les Jeunesses patriotes de Taittinger et même l'Action française.

Nolte ne s'est pas intéressé aux aspects spirituels du phénomène fasciste. Pour lui, le fascisme a été essentiellement un mouvement anti-marxiste, qui se donnait pour but la destruction totale de son adversaire. Selon lui, les origines du fascisme doivent être recherchées chez Charles Maurras et dans l'Action française, qui a constitué la première tentative d'actualiser et de transformer en parti politique l'entièreté du courant contre-révolutionnaire postérieur à 1789.

La Guerre civile européenne

La « Querelle des historiens »

Le 6 juin 1986, il déclenche la polémique qui va devenir célèbre sous le nom de Historikerstreit (« Querelle des historiens »), en publiant un article dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Dans ce texte, Nolte affirme que le Goulag a précédé Auschwitz, aussi bien dans les idées que dans les faits. Il déclare ainsi que le « génocide » des nationaux-socialistes n'a pu se produire qu'en raison de la terreur suscitée précédemment par les « massacres de classes » commis par les bolcheviks. Selon Nolte, la persécution des Juifs, qui n'était déjà pas tenue pour un point central dans ses travaux précédents consacrés au fascisme, n'a été qu'une réaction aux atrocités qui ont suivi la Révolution d'octobre, et ne peut être comprise sans que l'on tienne compte du rapport entre les deux phénomènes. Il lance ensuite le concept de « guerre civile européenne », pour caractériser la période 1917-1945.

Nolte s'est ensuite opposé au durcissement des lois réprimant le révisionnisme historique et l' « incitation à la haine », les dénonçant comme un danger pour la liberté d'opinion. En 1998, il publie Historische Existenz. Zwischen Anfang und Ende der Geschichte?, qu'il considère comme la synthèse de tous ses travaux, et dans lequel il réaffirme ses positions. Il ajoute que les actions commises par les partisans communistes derrière la ligne du front ont certainement joué un rôle important dans l'intensification de la persécution des Juifs.

Selon Nolte, le fait que Hitler ait considéré les Juifs comme des ennemis et qu'il ait pris certaines mesures est explicable dès 1939. Le boycott général des produits allemands sur les marchés étrangers, l'appel à la « guerre économique et financière » par des organisations juives dès le 24 mars 1933 dans Daily Express, les lettres de Chaim Weizmann au Premier ministre anglais, tout cela ont constitué une forme de « déclaration de guerre juive », qui a justifié un internement préventif des Juifs au début de la guerre.

Toutefois, Ernst Nolte n'a jamais montré la moindre sympathie ni le moindre intérêt pour le révisionnisme historique.

La « Querelle des historiens » a révélé un fossé entre les historiens de tendance conservatrice, qui se sont rangés derrière Nolte, et les historiens libéraux et marxistes, qui se sont unis pour hurler au scandale et abreuver d'injures Nolte.

Mais surtout, cette polémique a mis en évidence l'absurdité du mythe d'une « histoire neutre » en Allemagne. Il est apparu aussi clairement que les historiens comme Udo Walendy qui osaient sortir du cadre restreint de cette polémique s'exposaient à des sanctions pénales ainsi qu'à la mort sociale.

Le principal adversaire de Nolte a été Jürgen Habermas, qui a accusé Nolte, ses défenseurs et même le gouvernement Kohl, de vouloir « laver l'Allemagne de ses péchés ».

Oeuvre

en allemand

  • Der Faschismus in seiner Epoche. Action francaise – Italienischer Faschismus – Nationalsozialismus, Munich, 1963 [nouvelle édition 2000]. ISBN 3-7610-7248-1
  • Die faschistischen Bewegungen, dtv, Munich, 1966.
  • Die Krise des liberalen Systems und die faschistischen Bewegungen, Piper Verlag, Munich, 1968.
  • Sinn und Widersinn der Demokratisierung in der Universität, Rombach Verlag, Fribourg, 1968.
  • Was ist bürgerlich? und andere Artikel, Abhandlungen, Auseinandersetzungen, Stuttgart, 1979.
  • (éditeur) Theorien über den Faschismus. 6. Auflage, Munich, 1984. ISBN 3-492-10365-0
  • Marxismus und industrielle Revolution, Stuttgart, 1983.
  • Deutschland und der Kalte Krieg, 2. Aufl. Stuttgart, 1985.
  • Der europäische Bürgerkrieg 1917-1945. Nationalsozialismus und Bolschewismus, 4. Aufl. Frankfurt/M., 1989.
  • Das Vergehen der Vergangenheit. Antwort an meine Kritiker im sogenannten Historikerstreit, Berlin, 1988.
  • Nietzsche und der Nietzscheanismus, Francfort, 1990.
  • Geschichtsdenken im 20. Jahrhundert; von Max Weber bis Hans Jonas, Propyläen, Frankfurt/Main, 1991. ISBN 3-549-05379-7
  • Streitpunkte. Heutige und künftige Kontroversen um den Nationalsozialismus, Propyläen, Berlin Frankfurt/Main, 1993. ISBN 3-549-05234-0
  • Die Deutschen und ihre Vergangenheiten. Erinnerung und Vergessen von der Reichsgründung Bismarcks bis heute, Herbig Verlag, Munich, 1995. ISBN 3-7766-9004-6
  • (avec François Furet) „Feindliche Nähe": Kommunismus und Faschismus im 20. Jahrhundert. Ein Briefwechsel, Herbig Verlag, Munich, 1998. ISBN 3-7766-2029-3
  • Historische Existenz. Zwischen Anfang und Ende der Geschichte?, Herbig Verlag, Munich, 1998.
  • Der kausale Nexus. Über Revisionen und Revisionismen in der Geschichtswissenschaft; Studien, Artikel und Vorträge 1990–2000, Herbig Verlag, Munich, 2002. ISBN 3-7766-2279-2
  • L’eredità del nazionalsocialismo, Di Renzo Editore, Rome, 2003.
  • Siegfried Gerlich im Gespräch mit Ernst Nolte: Einblick in ein Gesamtwerk, Éditions Antaios, Dresde, 2005. ISBN 3-9350-6361-X
  • Die Weimarer Republik. Demokratie zwischen Lenin und Hitler, Herbig Verlag, Munich, 2006. ISBN 3-7766-2491-4
  • Die dritte radikale Widerstandsbewegung: der Islamismus, Landt Verlag, Berlin, 2009. ISBN 978-3-938844-16-8
  • Italienische Schriften. Europa – Geschichtsdenken – Islam und Islamismus. Aufsätze und Interviews aus den Jahren 1997 bis 2008, Landt Verlag, Berlin, 2011. ISBN 978-3-938844-22-9
  • Späte Reflexionen: Über den Weltbürgerkrieg des 20. Jahrhunderts, Karolinger Verlag, Vienne, 2011. ISBN 978-3-85418-142-2 Rezension mit Zusammenfassung der lehrreichsten und provokantesten Thesen.

Traductions françaises

  • Les Mouvements fascistes : l'Europe de 1919 à 1945, Paris, Calmann-Lévy, collection « Les grandes vagues révolutionnaires », 1969. Traduit de l'allemand par Rémi Laureillard
  • Le Fascisme dans son époque, 3 vol.: L'Action française, Le Fascisme italien, Le National-socialisme, Paris, Julliard, 1970
  • Le Fascisme, de Mussolini à Hitler, Paris, Librairie Universelle, « Encyclopédie politique », 1973. Préface par Jorge Semprún
  • avec François Furet, Correspondance, Fascisme et communisme, Paris, Plon, 1998
  • La Guerre civile européenne (1917-1945) : national-socialisme et bolchevisme, Paris, Édition des Syrtes, 2000. Traduit de l'allemand par Jean-Marie Argelès ; préface par Stéphane Courtois. Réédition : Paris, Librairie Académique Perrin, collection « Tempus », 2011
  • Nietzsche. Le champ de bataille, Paris, Bartillat, 2000. Traduit de l'allemand par Fanny Husson ; préface par Édouard Husson
  • Les fondements historiques du national-socialisme, Monte-Carlo, Éditions du Rocher, 2002
  • Fascisme & totalitarisme, textes rassemblés par Stéphane Courtois, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2008
  • Entre les lignes de front, Paris, Le Rocher, coll. « Démocratie ou Totalitarisme », 2008

Sources

  • SCHEIL Stefan, « Hundert Jahre Ernst Nolte », in Sezession, n°112, février 2023, Schnellroda, p. 52-53.