Mouvance identitaire

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Le terme de mouvance identitaire renvoie à une multitude de mouvements et d'organisations qui, dans plusieurs pays d'Europe, ont mettent en priorité la défense de l'identité des peuples européens.

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Il n'existe pas un mouvement ou une organisation identitaire unique ou monolithique. La notion de mouvance identitaire est un terme générique par lequel on désigne de nombreuses structures, personnalités, publications aux tendances différentes voire antagoniques quant à leurs stratégies, leurs références doctrinales, ou même l'essence de la notion d'identité. Elles ont toutefois en commun, outre le fait de se revendiquer d'un combat pour la défense des identités collectives, l'opposition à l'invasion migratoire et au développement de l'Islam en Europe, la volonté de dépassement du nationalisme classique et la mise en avant d'un patriotisme européen.


Les origines : la quête de l'identité

Un mouvement d'envergure européenne

France

Les débuts d'une mutation

La notion d'identité est discutée dès le début des années 1980 dans la Nouvelle Droite française, dans les mouvements nationalistes et dans la mouvance nationaliste-révolutionnaire. A la fin des années 1980, elle entre dans le discours du Front national. Un début de renouvellement doctrinal se fait ainsi autour d'une nouvelle revue théorique, lancée à l'initiative de Bruno Mégret et nommée Identité.

Mais, de manière générale, la Droite radicale française se définit le plus souvent comme nationale-révolutionnaire ou nationaliste-révolutionnaire jusqu'à la fin des années 1990. Le changement sera incarné par la transition d’Unité radicale (UR) en Bloc identitaire. En fait, Unité radicale est déjà traversée par une sorte de « lutte des deux lignes », entre les partisans d'un nationalisme révolutionnaire « invariant », emmenés par Christian Bouchet, et les tenants d'une « révolution culturelle », qui pensent qu'il est temps de remettre en question l'éternel discours sur l' « impérialisme américano-sioniste, ennemi principal » et d'évoluer vers des formes plus en phase avec les problématiques ethniques. L'un des principaux porte-parole de cette tendance est Fabrice Robert.

Sur le plan des idées, l'un des acteurs clefs de cette métamorphose a été sans conteste Guillaume Faye qui, avec des essais comme L’Archéofuturisme (1998), La Colonisation de l'Europe (2000), Pourquoi nous combattons - Manifeste de la Résistance européenne (2001) et des articles chocs replace l’ethnicité au centre du combat. Pour lui, le mondialisme et l'américanisation sont certes des ennemis de l'Europe, mais le danger numéro un était désormais représenté par la submersion migratoire, qui « s’accomplit autant par les maternités que par les frontières ouvertes ». Les troubles ethniques, la délinquance et l’émergence d’un Islam radical étaient en fait les prémices d’affrontements ethniques à venir. Bien avant les émeutes de 2005, il envisageait la recrudescence de ces actes, conséquences d’une assimilation impossible, car « une République, un Empire, un Royaume ne peuvent fédérer des peuples que si ces derniers sont ethniquement apparentés ».

Aux discours et à la vision métapolitique véhiculée par ses compatriotes, Faye opposait la dure réalité. Les conflits ethniques et la submersion migratoire n’auraient rien à voir avec les débats académiques opposant les tenants de la Révolution conservatrice contre les adeptes d’un socialisme européen. Cet intellectualisme minant le camp national était pour lui une tare. Les grands mots ne changeraient rien quand la situation dégénérerait. Tout partait d’abord et avant tout du fait ethnique, de la survie des peuples européens qui est menacée sur leurs territoires ancestraux, leurs derniers retranchements. Le reste n’était que discussion stérile sur le sexe des anges[1].

La naissance d'un Bloc identitaire

En France, la naissance d'organisations se définissant en premier lieu comme identitaire remonte à 2002. Le 1er septembre, le site les-identitaires.com est créé. Le 18 septembre, Philippe Vardon annonce la constitution des Jeunesses identitaires (JI), dont il sera le porte-parole. Le but de l'association est la « défense de l'identité française et européenne à travers tout type de manifestations telles que l’organisation de conférences, de défilés ou de randonnées, la diffusion et l'édition de livres, brochures, revues ou disques; les jeunesses identitaires entendent ainsi participer au sein de la jeunesse française à la préservation et à l'enracinement de l'héritage culturel européen ». Le 3 décembre les statuts de l'association Les Identitaires (ID) sont déposés à la préfecture de la Côte-d'Or. Le 7 avril 2003 est lancé le Bloc identitaire, qui fédèrent toutes ces nouvelles structures.

Les fondateurs de ces premières associations identitaires sont presque tous issus de l'organisation Unité radicale, dissoute le 6 août 2002. Mais la naissance des organisations identitaires ne correspond pas à une refondation de l'organisation dissoute. Il s'agit pour les militants de l'aboutissement d'un long processus de maturation nécessitant une « révolution culturelle ». En déclarant « avoir tourné la page de l'islamophilie judéophobe pour imposer la ligne "Ni kippa, ni keffieh": tout en demeurant solidaires des souffrances palestiniennes, nous affirmons que notre combat ne doit être inféodé qu'aux seuls intérêts européens », une rupture se fait avec le tiers-mondisme de la mouvance nationaliste-révolutionnaire qui marquait encore fortement Unité radicale. Les fondateurs expriment aussi leur volonté d'autonomie, rompant avec la stratégie d'Unité radicale qui consistait à se développer à l'intérieur des partis politiques, notamment le Mouvement national républicain, mais refusant de retourner à l'« action de type groupusculaire » qui caractérisait par exemple Nouvelle Résistance, organisation par laquelle nombre de cadres d'Unité radicale avaient commencé à militer au cours des années 1990. Une des premières innovations du BI sera une optimisation des stratégies de communication et d'usage de l'internet.

Les premiers dirigeants du Bloc Identitaire (BI), qui forment le premier bureau national, sont : Fabrice Robert (ex-Unité Radicale), Guillaume Luyt (ex-Unité Radicale), Philippe Vardon (ex-Unité Radicale), Jean-Baptiste Santamaria (ex-Unité Radicale), Arnaud Menu-Naudin (venu de Terre et Peuple), Marie-Céline Bruneaut dite Marie Bérénice, Christophe Praturlon, et van Walgenwitz-Lajeanne.

Génération identitaire

Le 17 juillet 2012, la création d'une nouvelle structure de jeunesse est annoncée : Génération identitaire. Elle prend de fait la suite du réseau Une Autre Jeunesse (UAJ), qui avait lui-même succédé aux Jeunesses identitaires. Elle intègre rapidement le Projet-Apache (Paris; Pierre Larti, Alban Ferrari), Rebeyne! (Lyon; Arnaud Martin dit Delrieux, Damien Lefèvre dit Rieu), Jouinessa Rebela (Nice; Guillaume Jannuzzi, Benoît Vardon), Recounquista (Provence; Julien Langella) etc.

Autriche

Alexander Markovics, initiateur de la mouvance identitaire en Autriche, lors d'une action de blocage symbolique de la frontière de Spielfeld, le 28 novembre 2015. L'action a rassemblé plus d'un millier de militants.

En 2012, la capitale autrichienne voit naître le tout premier groupe identitaire de langue allemande, la Wiens Identitäre Richtung.

En 2013, Alexander Markovics, Martin Sellner et d'autre jeunes militants fondent l'Identitäre Bewegung et la revue Arcadi-Magazin.

Allemagne

Inspirés par le développement rapide et le dynamisme du Bloc identitaire français mais surtout par ceux des identitaires autrichiens, des militants allemands tentent de lancer un mouvement similaire dans leur pays. On peut noter que nombreux ceux les identitaires autrichiens qui, comme Alexander Markovics, estiment que l'Autriche fait partie intégrante de l'Allemagne. Les cercles réunis autour de l'hebdomadaire Junge Freiheit, de Götz Kubitschek et de sa revue Sezession, du périodique Blaue Narzisse et de son rédacteur en chef Felix Menzel prennent contact avec les Autrichiens.

Dès fin 2012, des initiatives sont lancées sur les réseaux sociaux, mais sont rapidement censurées. Le mouvement finit par se structurer en 2015. Il établira 16 sections régionales dans toute l'Allemagne.

Le 27 août 2016, l'Allemagne découvre son mouvement identitaire.

Le grand public va découvrir l'Identitäre Bewegung d'Allemagne pour la première fois en été 2016. Les 27 et 28 août de cette année, le le gouvernement régional, en collaboration avec le gouvernement fédéral, organise à Berlin une « journée de la porte ouverte ». Le samedi 27, une quinzaine de militants escaladent la Porte de Brandebourg et y déploient leur bannière ainsi qu'une large banderole portant le slogan : « Des frontières sûres ! Un avenir sûr ! ». Les militants seront arrêtés sans ménagement et la presse déclenchera une campagne de haine contre cette « insupportable provocation d'extrémistes de droite ». Mais le mouvement sera dès lors connu dans tout le pays.

Corpus doctrinaux et références théoriques

Bases doctrinales

La mouvance s'appuie en partie sur les travaux de la Nouvelle droite, mais surtout sur ceux de ses dissidents des années 1990 et 2000, comme Guillaume Faye et Dominique Venner.

La mouvance est d'ailleurs caractérisée par une nette rupture avec le « tiers-mondisme de droite », développé par les mouvements nationalistes-révolutionnaires dans les années à partir des années 1960, mais aussi par le GRECE à partir des années 1980.

Cette remise en question est d'ailleurs à l'origine de l'invention du terme polémique de « national-sionisme », dont certains nationalistes-révolutionnaires vont affubler les militants identitaires. La pertinence de cette notion est aussi plus que discutable, si l'on considère que, d'une part, personne dans la mouvance identitaire ne s'en est jamais revendiqué, et que, d'autre part, si certains identitaires ont adopté des positions favorables au sionisme ou à l'État d'Israël, celles-ci ne sauraient concerner l'ensemble de la mouvance. En revanche, il est correct d'affirmer que la mouvance identitaire se caractérise entre autres par un rejet des théories conspirationistes, l'abandon de la quête éperdue d' « alliés » dans le Tiers-monde, ainsi que celui de l'antisémitisme rabique et obsessionnel.

Principaux auteurs de références

Les principaux auteurs dont se réclament les militants de la mouvance identitaire sont :

Principales organisations, mouvements et structures

Action de Génération identitaire à Paris, lors d'une manifestation « Black lives matter » en juillet 2020

France

Allemagne

Autriche


Suisse

Organes de presse et revues

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Principales publications en français

Pincipales publications en allemand

Liens externes

  • Étienne M., Les réveils identitaires : une réponse à la crise de la Modernité, Mémoire de fin de cycle de formation Iliade, Promotion Don Juan d’Autriche, 2016/2017 : [2]

Notes et références

  1. Rémi Tremblay, « Que retenir de l’œuvre de Guillaume Faye? », Eurolibertés, 29 avril 2019.