Islam

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L'islam (en arabe : الإسلام ; Alʾislām, « la soumission ») est une religion abrahamique s'appuyant sur le dogme du monothéisme absolu (تَوْحيد, tawhid) et prenant sa source dans le Coran, considéré comme le réceptacle de la parole de Dieu (الله, Allah) révélée, au viie siècle en Arabie, à Mahomet (محمّد, Muḥammad), proclamé par les adhérents de l'islam comme étant le dernier prophète de Dieu. Un adepte de l'islam est appelé un musulman ; il a des devoirs cultuels, souvent appelés les « piliers de l'islam ». Les musulmans croient que Dieu est unique et indivisible et que l'islam est la religion naturelle au sens où elle n'a pas besoin de la foi en l'unicité divine pour constater l'existence de Dieu, cette vérité étant donnée tout entière dès le premier jour et dès le premier Homme (Adam). Ainsi, elle se présente comme un retour sur les pas d'Abraham (appelé, en arabe, Ibrahim), en une soumission exclusive à la volonté d'Allah.

Doctrine

Les cinq piliers de l'islam

Ces cinq piliers (arkān) constituent la base commune de la pratique religieuse de tous les musulmans.

  • Chahada (« déclaration de foi ») : elle représente une partie credo islamique et consiste en une phrase très brève : écouter (« أشهد أن لا إله إلا الله و أشهد أن محمداً رسول الله ») « Je témoigne qu’il n’y a de véritable divinité qu'Allah et que Mouhamed est Son messager. », soit la foi en un Dieu unique (tawhid), Allah, et la reconnaissance de Mahomet comme étant son prophète ;
  • Salat, l'accomplissement de la prière quotidienne et ce cinq fois par jour ; الصبح (Al-Sobh); الظهر (Al-Dohr); العصر (Al-Asr); المغرب (Al-Maghreb); العشاء (Al-Ichâa)
  • Saoum, le respect du jeûne lors du mois de ramadan ;
  • Zakat, l'aumône légale envers les nécessiteux, si on est imposable : elle consiste en un prélèvement obligatoire de 2,5 % dès un seuil d'imposition de 20 dinars (évalués à 84 grammes d'or de 18 carats)6 ;
  • Hajj (« pèlerinage ») : il consiste à se rendre à La Mecque au moins une fois dans sa vie, si on en a les moyens matériels et physiques.

Courants

L’islam se répartit en différents courants, dont les principaux sont le sunnisme, qui représente 90 % des musulmans, le chiisme et le kharidjisme.

Population et démographie

En 2015, le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,8 milliard, soit 24 % de la population mondiale, ce qui fait de l'islam la deuxième religion du monde après le christianisme et devant l'hindouisme.

L'islam en Europe

Proportion de la population musulmane dans quelques villes d'Europe

  • Marseille : 30–40 %
  • Barcelone : 30 %
  • Bruxelles : 30 %
  • Malmö : 30 %
  • Amsterdam : 25 %
  • Rotterdam : 25 %
  • Luton (Grande Bretagne): pls de 25 %
  • Savile Town (Grande Bretagne) : plus de 90 %

Ces statistiques ne tiennent évidemment pas compte de la pyramide des âges.

La Droite radicale et l'Islam

Pour ou contre l'Islam?

À la fi n du XIXe siècle, l’islam a, aux yeux des nationalistes français, un avantage important : il est hostile à la communauté juive. Quand, en Algérie, éclate la révolte musulmane de Si Mokrani contre le décret Crémieux, elle trouve un soutien en Édouard Drumont qui l’encense dans La Libre parole. De son côté, Gustave Le Bon publie, au début du XXe siècle, La Civilisation des Arabes, dans lequel il fait ressortir « l’influence immense » de la civilisation musulmane qui, pour lui, a policé les peuples barbares qui avaient détruit l’Empire romain et qui aurait ouvert à l’Europe des connaissances scientifiques, littéraires et philosophiques. Durant l’Entre-deux-guerres, ligues et partis nationaux accueillent dans leurs rangs des militants musulmans.

Dans le même temps, des intellectuels de droite succombent à l’attrait de l’islam, comme René Guénon et Valentine de Saint Point, qui se convertissent. Dans la logique de ce qui précède, les musulmans de l’Empire français sont nombreux, durant la Seconde Guerre mondiale, à avoir de la sympathie pour la Collaboration et les puissances de l’Axe, certains endossant même l’uniforme allemand[1].

Jacques Benoist-Méchin connaît le succès avec des ouvrages très favorables à la dynastie wahhabite et son Frédéric de Hohenstaufen vante l’alliance de cet Empereur avec l’islam…

Europe - Islam : même combat?

Dans le contexte de la Guerre froide et d'une Europe divisée, suite aux décisions de la conférence de Yalta, des personnalités et des mouvements affirment la nécessité pour les Européens de s'affranchir des deux superpuissances, du « condominium américano-soviétique », et de trouver une « troisième voie », qui tournerait le dos à la fois au Bloc soviétique et à l'OTAN. Dans cette optique, ils se tournent vers le développement d'alliances avec certaines forces du monde non occidental dans le cadre d'une lutte commune des mouvements de libération nationale contre l'« impérialisme ».

Si beaucoup sont à la recherche d'une « internationale » des nationalistes-révolutionnaires laïcs, d'autres se découvrent un intérêt pour la religion musulmane et les mouvements islamiques.

Les nationalistes révolutionnaires

Maurice Bardèche, l'un des premiers tiers-mondiste de droite français, exalte le nationalisme arabe, notamment le Baas et même le FLN algérien. Le beau-frère de Brasillach ne se contente pas d'ailleurs d'afficher sa sympathie pour les nationalistes arabes, mais il s'enthousiasme pour la religion musulmane, ou du moins pour ce qu'il en connait. Il écrit ainsi que: « Dans le Coran, il y a quelque chose de viril, quelque chose que l’on peut nommer romain ».

Il est d'ailleurs attesté que Bardèche correspond régulièrement par la plume avec Johann von Leers (1902-1965), un ancien membre de la NSDAP converti à l'islam qui travaille au Caire pour le gouvernement égyptien depuis 1956. Dans son petit ouvrage Qu'est-ce que le fascisme? (1961), il se livre à un véritable panégyrique du président baasiste égyptien Gamal Abdel Nasser, affirmant découvrir chez lui une authentique « mystique fasciste », alliant nationalisme et islam. Bardèche semble oublier ou méconnaître certains faits, tels le rôle des chrétiens arabes dans le mouvement panarabiste, comme celui du Syrien Michel Aflak (1910-1989) ou du Libanais Antoun Saadé (1904-1949). De même, ses éloges d'un Nasser, vu comme l'incarnation d'une « virilité spirituelle islamique », sont peu compatible avec la réalité de la politique du Raïs, qui, à la même époque, réprime durement les organisations islamiques radicales comme celle des Frères musulmans[2].

François Duprat, lui, verra dans les Frères musulmans une forme arabe du fascisme.


Dans les années 1980-1990, plusieurs mouvements nationalistes-révolutionnaires saluent le réveil musulman tout en anticipant les ravages d’une immigration de peuplement déjà bien avancée. L’islam est à cette époque considéré comme un éventuel allié sur lequel les partisans de l’Europe libre s’appuieraient contre le condominium soviéto-yankee.

Les « mystiques »

Une autre tendance s'est développée dans des milieux intellectuels et des cercles mystiques. En recherche de spiritualité, face à un Occident considéré comme « décadent », des intellectuels de la droite radicale, souvent inspiré de René Guénon, ont pensé trouver dans l'islam un modèle applicable à l'Europe. Un des précurseurs de ce « philo-islamisme de droite » est le militant national-révolutionnaire italien, converti à l'islam, Claudio Mutti, soutien inébranlable de la république islamique d'Iran. Selon lui, le christianisme aurait perdu son caractère ésotérique et ne pourrait donc plus conférer une véritable initiation à « l'homme de la Tradition », qui devrait donc se tourner vers l'islam.

Dans l'aire francophone, cette tendance s'incarne, à la fin des années 1970, par la revue Totalité, porte-étendard d'un courant « traditionaliste-révolutionnaire », qui tente d'opérer une synthèse entre l'école traditionalistes de René Guénon et Julius Evola et le soutien aux « luttes de libération nationale et populaire ». Ce soutien se traduit par un intérêt pronocé pour l'Islam. Claudio Mutti participe d'ailleurs aux travaux de la revue. En 1979, Totalité célèbre ainsi avec enthousiasme la Révolution islamique iranienne.

Totalité se distanciera peu à peu de ce philo-islamisme au cours des années 1980, avant de disparaître. Mais cette recherche d'un « Front de la Tradition », réunissant traditionalistes païens, chrétiens et musulmans, trouvera une nouvelle expression à partir de la fin des années 1990 dans les cercles proches du Russe Alexandre Douguine.

La douche froide?

Devant le retour du terrorisme islamique, de nombreux militants de la Droite radicale réorientent leur position vis-à-vis de la religion islamique. Surtout une certaine prise de conscience face au développement des revendications islamiques en Europe, qui tendent à recouvrir en réalité un racisme anti-blanc à peine voilé.

Ainsi, un Guillaume Faye écrivait en 1985 dans Eléments : « Quel que soit le sentiment que puisse inspirer la vision du monde véhiculée par l’islam, le réveil de l’arabo-islamisme constitue un fait objectivement favorable au destin de l’Europe ».

Mais en 2002, après de son retour sur le devant de la scène, il effectue une dure autocritique sur ce qu'il considère comme un aveuglement auquel il a participé:

« Certains estiment que l’Islam est un “fascisme vert”, parce qu’il serait inégalitaire. D’où l’attirance exercée par cette religion idéologique sur plusieurs courants égarés des mouvements identitaires, et ce, depuis longtemps (Sigrid Hunke, Claudio Mutti, René Guénon, etc.). L’Islam, de fait, subordonne la femme à l’homme, soumis le non-converti (dhimmi) au musulman, l’esclave au maître. Mais cet inégalitarisme est parfaitement trivial, esclavagiste, mécaniciste. Il faut être inconséquent pour y voir un quelconque rapport avec le Surhumanisme européen. L’Islam appartient tout entier au grand courant égalitaire : il vise le Califat universel, l’homogénéité de l’humanité dans une seule “foi”, il prône rigoureusement la même conception du finalisme historique que le christianisme, le judaïsme, le marxisme, le libéralisme, fondée sur la gnôse du Salut. Il professe aussi la croyance en un Bien et un Mal absolus »[3].

Bibliographie

  • Philippe Baillet, L'Autre Tiers-mondisme : des origines à l’islamisme radical - Fascistes, nationaux-socialistes, nationalistes-révolutionnaires entre « défense de la race » et « solidarité anti-impérialiste », Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2016, 475 p. (ISBN 978-2-913612-61-7)
  • Christian Bouchet, « Islamophobie et mouvement national », Réfléchir et agir, été 2016, n°53, pp. 19-21.

Articles connexes

Notes et références

  1. Christian Bouchet, « Islamophobie et mouvement national », Réfléchir et agir, été 2016, n°53, pp. 19-21.
  2. Philippe Baillet, L'autre tiers-mondisme : des origines à l'islamisme radical : fascistes, nationaux-socialistes, nationalistes-révolutionnaires entre défense de la race et solidarité anti-impérialiste, Saint-Genis-Laval, Akribeia, 2016, 475 p., p. 145-156
  3. Guillaume Faye, Réflexions archéofuturistes inspirées par la pensée de Giorgio Locchi, 2002, préface de : L'essenza del fascismo, G. Locchi (Arktos, Roma, 1980), repris sous le titre « Espressione politica e repressione del principio sovrumanista », in : L'Uomo libero n°53, mars 2002.