Parti des forces nouvelles (France)

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Le Parti des forces nouvelles (PFN) était un parti politique français nationaliste né en novembre 1974 des Comités Faire front (parmi lesquels de nombreux ex-cadres d'Ordre nouveau), eux-mêmes issus de la scission d'une partie des membres du Front national entrés en rébellion contre Jean-Marie Le Pen.

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Histoire du Parti des forces nouvelles

Le PFN a été fondé lors d'un congrès constitutif réuni du 9 au 11 novembre 1974 à Bagnolet. L'équipe dirigeante initiale rassemble plusieurs anciens responsables du mouvement Ordre nouveau, dissous le 28 juin 1973. Le premier comité central de seize membres est élu : François Brigneau, Jean-Marc Brissaud, José Bruneau de La Salle, Thierry Bruon, Jean-François Galvaire, Roland Gaucher, Pascal Gauchon, Gabriel Jeantet, Jean-Claude Jacquart, Jack Marchal, Anne Meaux, Gerald Penciolelli, Roland Poynard, Emmanuel Renaud, Alain Robert, Yves Van Ghele. Pascal Gauchon est élu secrétaire général, José Druneau de La Salle, Gabriel Jeantet et Alain Robert sont élus secrétaires nationaux.

Il dispose alors aussi, sur le terrain, de deux organisations de jeunesse, le Front de la jeunesse et le Groupe union défense (GUD).

Tout au long de son existence (1974-1984) le PFN essaya de donner une image à la fois dynamique et rénovée à la « droite nationale ». Il multiplia les opérations de prestige tels le Forum avec la Nouvelle droite (mars 1975), le lancement d'une revue luxueuse, Initiative nationale, la Semaine du cinéma de droite (mai 1976), les meetings militants contre la venue de Brejnev à Paris en juin 1977, celui contre le Polisario – qui détenait des otages français – en octobre de la même année, celui pour le lancement de l'Eurodroite avec le Mouvement social italien et Fuerza Nueva en juin 1978, ou celui contre les ministres communistes en février 1982.

Le PFN fut aussi à l'origine d'opérations unitaires de la droite comme le Comité de soutien à l'armée du sergent Joël Dupuy. Ainsi, un groupe de militants , mené par Dupuy de Méry, occupe Antenne 2 pendant l’émission les Dossiers de l’écran, où Alain Krivine, leader de la Ligue communiste révolutionnaire, s'exprimait contre l'armée. A une autre occasion, un groupe occupe les studios d’Europe 1, lors d'une émission animée par le chanteur pacifiste Maxime Le Forestier, l'auteur de la chanson antimilitariste Parachutiste.

Le PFN cofonde aussi un Comité de défense de la liberté d'expression au moment où le Parti communiste et la CGT s'attaquaient par la violence au quotidien populaire Le Parisien libéré, alors marqué à droite.

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Orientations initiales

Le projet du PFN était de tenter une osmose entre la mouvance nationaliste et les franges les plus nationales des partis de gouvernement formant la majorité parlementaire de Giscard d'Estaing. Pour risqué qu'il soit, ce pari s'appuyait sur des éléments objectifs :

  • Les antagonismes nés de la guerre d'Algérie glissent dans l'oubli, le fossé séparant les nationalistes des gaullistes n'existe plus dans l'électorat. Une part non négligeable de l'extrême droite tend déjà à revaloriser l'héritage gaullien.
  • Les appareils des partis et la haute fonction publique sont colonisés par des anciens d'Occident, des membres du Club de l'Horloge et du GRECE, ce qui fait autant de passerelles potentielles.
  • Qui plus est, le giscardisme se donne des coquetteries « libérales avancées » qui indisposent son aile droite.
  • La présidence de Giscard apparaît faible face à la surpuissance médiatique et syndicale de l'union de la gauche : la droite de gouvernement n'est pas en situation de refuser des alliances.

En application de cette stratégie le PFN, tout en participant à des élections sous ses propres couleurs, a réussi à monter des listes de coalition avec les partis gouvernementaux aux élections municipales de 1977 et 1983, mais les résultats en termes de sièges d'élus ont été assez limités. Parallèlement, le parti a présenté aux premières élections européennes de 1979 une liste conduite par Jean-Louis Tixier-Vignancour qui n'a obtenu que 1,31% des voix.

Le tournant de 1979-1981

Durant les années 1970, le parti surclasse en surface militante et en implantation territoriale le Front national, lequel apparaît alors comme une pièce de musée sans grand avenir tandis que le PFN a réussi dans une large mesure sa dédiabolisation et attire des éléments de valeur.

Mais sa stratégie va se fracasser à la fin de la décennie face à l'irruption de facteurs imprévus qui marquent un tournant historique :

  • La série télévisée Holocauste, diffusée en 1979, remet l'obsession du national-socialisme à l'ordre du jour.
  • En réplique, le révisionnisme historique s'invite dans le débat public. « L'affaire Faurisson » éclate à la fin de 1979 et nourrit d'énormes polémiques.
  • Cette même année, une gigantesque campagne de presse se déchaîne contre la « Nouvelle Droite » et ses relais dans les médias, en particulier Le Figaro Magazine, qui va être contraint d'épurer ses collaborateurs proches du GRECE.
  • Le point d'orgue est, le 3 octobre 1980, l'attentat (faussement attribué à l'extrême droite) contre la synagogue de la rue Copernic, à Paris. Il déclenche une crise de mythomanie « antifasciste » sans précédent. Les militants nationalistes sont raflés par la police et pourchassés par les milices juives.
  • Dans cette ambiance d'hystérie, une équipe de militants du GUD et du FEN (Front des étudiants nationalistes, issu du GAJ) venus pacifiquement distribuer des tracts à l'université de Nanterre est brutalement attaquée, des membres d'organisations sionistes ayant ameuté les étudiants contre les « nazis ». Un jeune militant du GUD est entre la vie et la mort, plusieurs sont gravement blessés, d'autres sont coffrés par la police, dont deux qui passeront un mois en détention avant d'être innocentés.
  • Les organisations juives vont jusqu'à dénoncer Giscard comme ennemi d'Israël et accuser d'antisémitisme son premier ministre Raymond Barre[1], ce qui prépare l'accès à la présidence de François Mitterrand quelques mois plus tard.

Les effets de cette période surchauffée se font durement ressentir sur le milieu droitiste. Ils découragent de nombreux militants, et convainquent plusieurs responsables d'abandonner la voie nationaliste pour s'installer dans la droite classique. Le PFN échoue en 1981 à réunir les 500 signatures pour présenter à l'élection présidentielle (au Front national, J.M. Le Pen butte sur le même obstacle). Pascal Gauchon se retire de l’action politique pour se consacrer à l’édition et à l'enseignement.

Seconde période

La direction du PFN est alors reprise par une équipe de jeunes responsables rassemblés autour de Roger Girard, Roland Hélie, Didier Lecerf, Jack Marchal et Olivier Cazal, tandis que d'anciens dirigeants comme Hervé Novelli ou Alain Robert partent au Centre national des indépendants et paysans.

Le PFN, renouant avec une tradition activiste, multiplie alors les campagnes agitées contre le nouveau pouvoir « socialo-communiste ». En février 1982, une trentaine de militants aspergent de peinture rouge les façades de deux ministères (les Transports, et la Solidarité) tenus par des ministres communistes. Le 19 mars 1982, 150 militants du PFN et de son organisation de jeunesse, le Renouveau nationaliste, ancien Front de la jeunesse, rompent le défilé organisé par une association d'anciens combattants proche du PC, la FNACA, sur les Champs-Élysées. Le 2 mai de la même année, ils manifestent violemment avec des militants du RPR et d'organisations proches de ce parti. Devant le scandale provoqué (Le Monde titre « Le RPR et l'extrême droite bras dessus, bras dessous »), Alain Robert, qui continuait à superviser discrètement le parti, rompt définitivement et abandonne l'idée d'attirer la droite classique dans des manifestations de rue susceptibles de dégénérer.

En mai 1983, le PFN, le GUD et le Renouveau nationaliste prennent une part déterminante dans l'agitation contre la loi Savary dans les universités. Les manifestations parisiennes, et les violences policières ordonnées par le gouvernement socialiste, atteignent une ampleur jamais vue. Jamais depuis les années 1950 la droite nationale n'a atteint une telle puissance dans la rue. La réaction tombe le 23 mai 1983 : à 3 heures du matin, un attentat à la bombe détruit le siège national du PFN, boulevard de Sébastopol à Paris, et ravage trois étages de l'immeuble. Les responsables n'en seront jamais identifiés. Il semble qu'il n'y ait pas même eu d'enquête policière à ce sujet.

Le mouvement paraît alors à son apogée mais il délaisse de plus en plus le front électoral. Or, c'est sur ce terrain que les partenaires et concurrents du Front national vont rebondir, en remportant pour la première fois des scores à deux chiffres dans des élections partielles, et surtout en obtenant un succès historique aux élections européennes de juin 1984 (10,95% des votes et 10 sièges).

Le PFN n'a dès lors plus d'espace. Moins compromise dans les querelles des années 70, une nouvelle direction rassemblée autour de Roland Hélie tire le bilan de la situation et préconise le ralliement au FN. Cette position ne fait toutefois pas l'unanimité : le GUD et de nombreux jeunes choisissent de se rapprocher du Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR) de Jean-Gilles Malliarakis (ce qui donnera lieu à la création du mouvement Troisième Voie en novembre 1985), et un PFN « maintenu » restera actif jusqu'au début des années 1990, surtout en Provence et en Alsace.

Publications

Le PFN édita deux journaux : d'abord Initiative nationale puis, à partir de 1981, Pour une force nouvelle.

Bibliographie

Références

  1. Un quart de siècle plus tard, R. Barre n'hésitera pas à affirmer publiquement que « le lobby juif est capable, et pas seulement en ce qui me concerne, de monter des opérations qui sont indignes »[1]