Roland Hélie

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Roland Hélie (né en 1958) est un cadre et éditeur du mouvement nationaliste français. Il est le directeur des éditions Synthèse nationale et du magazine homonyme.

Roland Hélie

Biographie

Giorgio Almirante, Jean-Pierre Stirbois, Roland Hélie au congrès du MSI à Sorrente en décembre 1987.

Roland Hélie a adhéré au Front national dès 1973, puis l'a quitté pour rejoindre le Parti des forces nouvelles en 1974.

Après le départ du PFN d'Alain Robert et de Pascal Gauchon en 1981, Roland Hélie en devient l'un des quatre dirigeants, avec Jack Marchal, Didier Lecerf et Olivier Cazal. Il est alors partisan de renouer avec le militantisme activiste et dote de ce fait le PFN d'une nouvelle organisation de jeunesse, le Renouveau nationaliste, et d'un organe militant, Pour une force nouvelle.

En 1984, il préconise le ralliement des cadres et militants du PFN au Front national, où il travaille en étroite collaboration avec Jean-Pierre Stirbois alors Secrétaire général du FN.

De 1986 à 1991, il collabore à National-Hebdo qui est dirigé par un autre ancien du PFN, Roland Gaucher.

Roland Hélie fonde en 1986 avec Georges-Paul Wagner et Philippe Colombani l'Institut d'Histoire et de Politique qui sera l'embryon du futur Institut de formation national, le centre de formation du Front national.

En 1990, il quitte le FN en compagnie d'un certain nombre de cadres, tous issus du PFN, tels Jean-François Touzé et Robert Spieler, ancien député du Bas-Rhin, pour créer les Comités Espace nouveau.

En 1992 Espace nouveau devient l'Alliance populaire et Roland Hélie y occupe la place de Secrétaire général, poste qu'il continue d'occuper quand AP se transforme, en 1995, en Parti national républicain, le Président de l'AP et du Parti national républicain étant Jean-François Touzé.

Après le retour de Jean-François Touzé au Front national en 1998, Roland Hélie fait partie du bureau du club politique Ligne droite, aux côtés d'Olivier Cazal et de Didier Lecerf. Ce club, qui se veut une boîte à idées au service du FN, est présidé par Jean-François Touzé.

Roland Hélie anime, à partir de 2006, le site d'information et la revue nationaliste et identitaire Synthèse nationale qui devient également une maison d'édition d'ouvrages nationalistes. En 2014, il lance, comme prolongement des travaux d'édition de Synthèse nationale, une revue de recherche historique, les Cahiers d'Histoire du Nationalisme.

En 2008, il participe à la création de la Nouvelle droite populaire au bureau politique de laquelle il appartient et dont il est le trésorier. Début 2010, il fonde, avec Robert Spieler, la maison d'édition de CD et DVD Semis diffusion.

Cheville ouvrière de la création de l'Union de la droite nationale, Roland Hélie en est son secrétaire national.

Le 13 octobre 2017, il est l'invité de l'émission Bistro libertés sur TVLibertés [1]

Liens externes


Texte à l'appui

Interview de Roland Hélie, de la revue Synthèse Nationale paru sur le site du Mouvement Nation

Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer quel est votre parcours politique ?

J’ai commencé à m’intéresser à la politique lorsque j’avais 14 ans. C’était au début des années 70, l’essentiel du débat politique dans les lycées et dans les facultés était alors monopolisé par les communistes et les gauchistes de toutes obédiences. Lorsque l’on refusait cette mainmise idéologique, c’était mon cas, on se retrouvait très vite au milieu du désert. La « droite » classique, bien qu’étant au pouvoir, était inexistante sur le terrain et rencontrer des militants de ce que l’on appelle aujourd’hui « la droite radicale » et qui était plus communément appelée alors l’« extrême droite » relevait quasiment du parcours du combattant.

Et pourtant, en 1973, j’entendis parler d’un jeune mouvement dont les idées et les méthodes me semblaient correspondre à ce que j’attendais, il s’agissait d’Ordre nouveau. Je me souviens du 21 juin de cette année-là, Ordre nouveau organisait son meeting « fatal » à la Mutualité et le Quartier Latin était à feu et à sang. J’avais 15 ans et j’ai passé la soirée l’oreille rivée sur mon transistor pour écouter le déroulement des affrontements qui durèrent jusqu’à tard dans la nuit. Le lendemain matin, ma décision était prise, j’écrivais au siège du mouvement, rue des Lombards, pour adhérer. Mais mon enthousiasme fut très vite contenu car, une semaine plus tard, Ordre nouveau était dissous par le pouvoir. Première désillusion…

Néanmoins, au début du mois de septembre, je fus contacté par un garçon, étudiant à Poitiers, qui voulait créer une section du Front national à Niort, la ville où j’habitais alors. Il m’envoya un bulletin d’adhésion et le programme « Défendre les Français ». Certes, ce n’était pas Ordre nouveau, mais le Front avait été créé par les responsables d’ON, donc cela ne pouvait pas être mal. Mais, lorsque je revis mon camarade étudiant poitevin, quelques semaines plus tard, celui-ci m’annonça que l’ensemble (somme toute assez réduit) des militants du Front national de la région avait décidé de rejoindre les Comités Faire Front, structure provisoire qui rassemblait les cadres et les militants issus d’ON à la suite d’un désaccord survenu avec Jean-Marie Le Pen. Première scission…

En à peine six mois de militantisme, j’avais déjà connu du haut de mes seize ans les deux principales maladies de l’extrême droite française, la déceptionnite et la scissionnite. Pas mal pour un début. Normalement, j’aurais dû renoncer à persister dans cette voie et me consacrer à des activités plus conformistes, mais il n’en fut rien. Quelques mois plus tard, les Comités Faire Front donnèrent naissance au Parti des forces nouvelles, parti pour lequel j’allais consacrer l’essentiel de mon temps libre au cours des dix années qui suivirent.

Lorsque j’ai commencé à militer, ma motivation principale était bien sûr l’anticommunisme. L’attitude des profs engagés à gauche et celle des élèves qui, souvent par souci de se faire bien voir, en faisaient autant suffisaient pour me motiver. Néanmoins, très vite, grâce en particulier à la lecture de revues comme Défense de l’Occident, Rivarol ou La Pensée nationale, cet anticommunisme somme toute « réactionnaire » se transformait en nationalisme « révolutionnaire ».

A la fin des années 70, je m’installais à Paris pour continuer mes études. La Droite nationale traversait alors une sorte de désert politique. Il fallait faire exister notre parti et par conséquent nos idées ; faire en sorte que la flamme nationale, cette magnifique flamme allumée par nos maîtres à penser et par nos grands ancêtres, ne s’éteigne surtout pas. Dans la France giscardienne aseptisée de la fin des années 70, ce n’était vraiment pas évident…

En 1981, après l’arrivée de la gauche au pouvoir, la plupart des dirigeants nationaux du PFN étaient persuadés que notre famille d’idées était définitivement condamnée à disparaître et qu’il était temps de se reconvertir dans la droite conservatrice. Nous étions quelques-uns, avec Jack Marchal et Roger Girard, à penser le contraire, voilà pourquoi nous avions décidé de continuer le combat. Nous étions jeunes, clairvoyants et remplis d’espérance mais sans aucune expérience de la politique politicienne et sans aucun moyen financier. Pendant trois ans, notre préoccupation majeure fut de combler ces lacunes en tentant de faire régulièrement « la une » de la presse grâce à un activisme débordant et plus ou moins réfléchi qui, en réalité, nous conduisit dans une impasse (isolement politique, arrestations et emprisonnements arbitraires de militants, destruction de nos locaux par un attentat jamais élucidé…).

Lorsqu’en 1984 nous assistâmes à la percée historique du Front national, « l’organisation rivale du PFN » pour reprendre le qualificatif que lui donnait la presse à l’époque, la raison voulut que nous décidâmes d’auto-dissoudre notre parti afin de rejoindre le Front. D’ailleurs, dès 1983, des pourparlers avaient déjà été engagés avec Jean-Pierre Stirbois, alors Secrétaire général du FN, à cette fin.

Durant les 5 années qui suivirent, je militai donc au Front national.

En 1989, après la disparition tragique de Jean-Pierre, j’ai quitté le FN pour participer à une expérience qui me semblait intéressante, les Comités Espace Nouveau, structures authentiquement nationalistes révolutionnaires qui devaient se transformer au printemps 1992 en Alliance populaire puis en Parti national républicain. Mais cette expérience s’avéra être un échec et, en 1999, je me retirais de l’action politique.

Pouvez-vous nous expliquer le pourquoi et le comment de Synthèse Nationale ?

Le virus ne nous quitte jamais aussi facilement. Ayant gardé tous mes contacts au sein de la famille nationaliste, en 2006 je décidais de me relancer dans l’aventure. Comme je vous l’indiquais au début de cette présentation, Défense de l’Occident, la revue de Maurice Bardèche, avait contribué à ma formation politique, ainsi qu’à celle d’un grand nombre de mes camarades. Or, en 2006, ce type de revue n’existait plus. D’où notre idée, avec quelques amis parmi lesquels Robert Spieler, de créer la revue nationale et identitaire Synthèse nationale. Nous venons de sortir le n° 21 et de fêter son 4ème anniversaire, le 11 novembre dernier à Paris lors de notre 4ème journée nationale et identitaire, en présence d’un millier de personnes. Synthèse nationale est devenue une revue de référence dans le paysage médiatique national français.

Au-delà de ce positionnement, Synthèse nationale, dès sa création, avait une autre ambition, et non la moindre. Celle d’introduire au sein de notre famille, tant divisée et morcelée, un nouvel état d’esprit. Jusque là, les différents mouvements se regardaient « en chiens de faïence », chacun était persuadé que les autres étaient des ennemis. Lors de la première journée nationale identitaire, en octobre 2007, nous avons réussi à réunir pratiquement toute la famille à la même tribune : de l'Œuvre française au Bloc identitaire (qui faisait moins la fine bouche à cette époque), du MNR à certains élus du FN, de Terre et peuple aux milieux catholiques traditionalistes comme Monde et vie, de Minute à Rivarol en passant par des journalistes de Présent etc… Bref, du jamais vu depuis des décennies. Ce n’était pas évident au départ et finalement, tout s’est bien passé. Je dois dire que je suis assez heureux de cette réussite puisque, depuis, nous avons pu plus ou moins la renouveler chaque année. Le processus d’entente des forces nationales est amorcé et je pense que Synthèse nationale y est pour quelque chose.

Vous êtes également une cheville ouvrière de la « Nouvelle Droite Populaire », quelle est l’origine de ce mouvement et quels sont ses objectifs ?

La Nouvelle Droite Populaire, dont le Délégué général est justement l’ancien député alsacien Robert Spieler, qui fut aussi à l’origine de Synthèse nationale, a été créée en mai 2008. Juste après les élections municipales qui avaient vu la chute du Front national (une quarantaine de listes et des résultats très inférieurs à ceux de 2001). Le constat était simple : 90% des militants de la cause nationale et identitaire étaient dans la nature. Ils ne se reconnaissent plus dans la formation, le FN, qui était censée les rassembler. Si l’on fait abstraction de ces derniers mois au cours desquels le Front s’est refait artificiellement une santé en vue du congrès qui « décidera » de la succession de Jean-Marie Le Pen, cette situation n’a fait qu’empirer (je vous rappelle qu’en 2009, Carl Lang et un grand nombre de cadres historiques du FN ont quitté ce mouvement pour créer le Parti de la France).

Notre projet est donc, si l’on ne veut pas que le mouvement national disparaisse, de créer les structures nécessaires pour remobiliser ses troupes.

La NDP est, dans cette perspective, une organisation militante originale qui se définit comme nationaliste, régionaliste, identitaire et européenne. Un peu ce qu’était le PFN en son temps. D’ailleurs, ce n’est sans doute pas un hasard si une grande partie des membres de sa direction nationale a appartenu au PFN.

Pragmatique, dans l’esprit de Synthèse nationale, la NDP a dès sa création entrepris un travail dans la perspective d’une refondation future de la famille nationale. Elle a ainsi œuvré en faveur du regroupement en vue des élections européennes de juin 2009 et des régionales de mars 2010 des principales formations de la droite nationale et identitaire. C’est ainsi que des listes communes avec le Mouvement national républicain et le Parti de la France se sont constituées. Ainsi, aux régionales de mars 2010, en Lorraine, une liste intitulée « Non aux minarets » regroupant le MNR, le PdF et la NDP a fait plus de 3% des suffrages. Une autre liste similaire a totalisé 2,7% en Franche-Comté.

Elle veille aussi à occuper le terrain. Le 9 mai dernier elle a activement participé à la grande manifestation contre le mondialisme qui a rassemblé plus d’un millier de militants nationalistes dans les rues de Paris. Une délégation de NATION nous avait d’ailleurs fait l’amitié de se joindre à nous ce jour-là.

Pour vous, la mouvance nationaliste/identitaire française est-elle désunie pour encore longtemps ?

Vous savez, si le Front national est repris par Marine Le Pen, celui-ci fera tout pour devenir un mouvement respectable. Il se transformera petit à petit en une sorte de CNI (le parti de droite de conviction des années 50, qui rassemblait alors une centaine de députés, dont Jean-Marie Le Pen et aussi Valéry Giscard d’Estaing, et qui s’est rallié aux gaullistes du RPR dans les années 70. le CNI a quasiment disparu aujourd’hui). Peut-on considérer qu’un tel Front fera encore partie de ce que vous appelez la mouvance nationaliste/identitaire ? Personnellement, j’en doute.

Quant au Bloc identitaire, celui-ci clame à qui veut l’entendre, depuis son dernier congrès, qu’il n’a plus rien à voir avec « l’extrême droite nationaliste », allant jusqu’à qualifier les idées du FN « d’antisémites », ce qui est quand même un tantinet exagéré. Enfin, si le BI pense que sa respectabilité passe par ce type de reniements, c’est son problème. Dont acte et bon vent.

On parle souvent des divisions endémiques qui fragilisent notre famille politique. Il serait un jour intéressant de s’interroger sur les causes, qui sont toujours les mêmes, de ces divisions plutôt que de se lamenter sur elles.

En fait, la seule force crédible capable aujourd’hui d’incarner nos idées est donc l’entente MNR-PdF-NDP. Elle a annoncé, en juillet dernier, la constitution d’un rassemblement de la Résistance nationale pour les prochaines élections (législatives et présidentielle) prévues au printemps 2012. Pour notre part, à Synthèse nationale et à la NDP, nous ferons tout ce que nous pourrons pour que ce rassemblement soit le plus performant possible. Il en va de l’avenir de la France.

(...)

Quelle est votre conception de l’Europe et de la collaboration entre mouvements européens ?

Je pense que l’Europe est une complémentarité de la nation. Celles-ci ont un passé commun, elles ont un destin commun. Mais l’Europe bruxelloise que nous ont imposée les politiciens mondialistes depuis une cinquantaine d’années est un obstacle à la création de cette Europe que nous souhaitons. Voilà d’ailleurs pourquoi nous menons en France, depuis le mois de septembre, une campagne militante en faveur de la sécession. Nous pensons que l’entente des peuples d’Europe est une nécessité absolue face aux dangers communs qui nous menacent. En particulier face à l’immigration afro-maghrébine et son corolaire qui est l’islamisation rampante de notre continent et aussi, et surtout, contre ceux qui, par haine de notre identité, ont engendré cet état de fait. Pour retrouver sa puissance face aux défis qui sont ceux du XXIe siècle, nous pensons qu’un axe Paris-Berlin-Moscou sera la colonne vertébrale de l’Europe que nous souhaitons. Il y a encore beaucoup de travail et le temps presse car, de jour en jour, l’Europe est de moins en moins européenne et la France de moins en moins française.

Dans cet esprit, depuis des années, nous avons veillé à entretenir des relations franches et cordiales avec les forces nationales et identitaires des différents pays européens. Bien sûr, chacun a sa spécificité et il peut arriver que nous soyons en désaccord sur telle ou telle initiative prise par l’un ou plusieurs de ces mouvements. Néanmoins, ce qui nous rassemble doit être plus fort que ce qui nous divise. Je crois que les liens personnels entre les différentes personnalités qui luttent en Europe pour la même cause sont primordiaux. Je suis donc très content que des liens se soient créés ces derniers temps entre la NDP et le mouvement Nation. N’oublions jamais que nous avons le même destin. Celui-ci peut être tragique comme il peut être radieux. A nous tous de faire en sorte que ce soit la seconde possibilité qui l’emporte.