Jack Marchal

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Jack Marchal, né le 19 septembre 1946 et décédé le 1er septembre 2022, était un militant, dessinateur et musicien nationaliste français.

Jack Marchal

Il est notamment le créateur d'un style et d'une graphie qui va marquer la droite radicale à travers l'Europe : le personnage humoristique du « Rat noir ».

Biographie

Jack Marchal grandit à Alençon. Il s'inscrit en faculté de sociologie à Nanterre, en septembre 1966. Jusqu'alors peu politisé mais d'une sensibilité « gaulliste de gauche », il assiste de très près aux débuts de l'agitation gauchiste : lors de sa deuxième année d'études, il est dans le même groupe de TD que Cohn-Bendit ! Il est rapidement exaspéré par la suffisance et l'insupportable arrogance des gauchistes. Il dira plus tard :

« C'est en voyant les gauchistes du campus de Nanterre que j'ai compris que les ennemis de ces bâtards ne pouvaient être que mes amis ; voilà comment j'ai rejoint la croix celtique, dans l'hiver 1966-1967. »

Et effectivement, fin 1966, il fait la connaissance des jeunes militants d'Occident venus distribuer des tracts devant sa faculté et s'engage immédiatement dans ce qui est alors le seul groupe à s'opposer activement à la mode gauchiste.

Après la dissolution d'Occident en octobre 1968, il ne participe pas aux premières réunions qui donnent naissance au Groupe union défense, mais il le rejoint quelques semaines plus tard. Il devient une figure centrale du « syndicat étudiant ».

Les rats noirs arrivent à Assas

Il entre à la direction politique d'Ordre nouveau dès sa création en 1969. Il participe au lancement du Front national en 1972.

Comme la plupart des anciens cadres d'Ordre nouveau, il entre rapidement en désaccord avec la ligne prônée par Jean-Marie Le Pen. Il quitte le FN pour participer à la fondation du Parti des forces nouvelles en novembre 1974.

A la fin des années 1980, il se rapproche du Front national. Il s'en éloigne après la scission et la crise de 1998-1999.

Le créateur du Rat noir

Contre l'insulte, la dérision !

En 1970, il a l'idée de retourner l'insulte de « rat noir », utilisée par la propagande gauchiste pour désigner les militants nationalistes, en la transformant en une figure plutôt sympathique : un rat noir, devenant personnage de bande dessinée, sarcastique, provocateur et bagarreur[1]. Il s'inspire, pour les premières mises en forme, de la bande dessinée Chlorophyle de Raymond Macherot.

Presque tous les jours sur le panneau du syndicat à l’Université dite d’Assas, « avec un talent indéniable et un humour ravageur [2] », le Rat noir présente alors son commentaire ironique ou sarcastique.

Même Charlie-Hebdo rend hommage au coup de crayon de ce « jeune homme bourré de talent »[3].

Le Rat noir transalpin

La Voce della Fogna

Non seulement le petit personnage devient indissociable de la jeunesse nationaliste, mais son succès est rapidement européen. Les militants italiens du Fronte della Gioventù, qui vivent alors un plein bouillonnement culturel, s'en emparent immédiatement. Italianisé, il devient la figure principale de La Voce della Fogna, le « journal qui apprit à la Droite à rire d'elle-même  ».

Alternative, journal différent

En décembre 1973, Marchal créé avec quelques amis, dont Olivier Carré, un journal satirique mensuel, qui a pour ambition de devenir un Charlie-Hebdo de droite : ce sera Alternative, journal différent.

Les « gudards » vont alors voir leurs aventures contées dans le feuilleton « Les Rats noirs », sous-titré « La véridique et consternante histoire du GUD ». La revue est marquée par un style corrosif et volontairement provocateur. Outre la bande dessinée et les caricatures, elle comprend une rubrique culturelle intitulée « Quand j'entends parler de Kultur... » et, notamment, une rubrique « rock », qui fait l'éloge des Rolling Stones et des Who, démontrant l'absence totale de dogmatisme ou conformisme chez les « rats noirs ».

Alternative paraît jusqu'en novembre 1975[4].

Le GUD est partout

Le Rat noir en Suisse

En 1978, le mouvement nationaliste-révolutionnaire suisse du Nouvel ordre social traverse une crise interne et la parution de son organe de presse Avant-garde est interrompue. En janvier 1979, un groupe de militants du NOS lance Le Rat noir, présenté comme le premier numéro d'un « bulletin de liaison et d'information NR de Suisse ». Le bulletin promet la reparution prochaine d'Avant-garde. Mais il va en être autrement. En avril 1979, contre toute attente, Le Rat noir annonce que le Bureau politique du NOS vient de décider la dissolution du mouvement et la création d'une nouvelle organisation, Forces Nouvelles. L'éditorial affirme qu'il ne s'agit pas d'un simple changement de nom, mais d'une volonté réelle de changement, du désir de créer une nouvelle Droite révolutionnaire, et de gagner une audience plus large.

Le Rat noir, dont la vocation initiale était celle d'un bulletin provisoire, va se transformer en une revue axée sur un travail de réflexion métapolitique, mais donnant aussi une large place à l'humour, à la satire et à la bande dessinée. La revue, désormais sous-titrée journal différent, va paraître jusqu'en 1984, publiant 18 numéros.

Jack Marchal va collaborer (également sous son avatar « Crunch » [5]) à chacune des livraisons, comme le feront aussi d'autres dessinateurs, tels le Français Rémi[6], les Belges Pascal Paulon (alias « Julius ») et Stan Sluydts (sous ses pseudonymes « Korbo » et parfois « Prik »), l'Italien Maurizio (du « Centre graphique » du FUAN), le Suisse Pedro, et même Reiser[7].

Genève assurera ainsi pendant cinq ans le rôle de pôle européen de la bande dessinée de droite[8].

Carrière musicale

Débuts musicaux

Jack Marchal fait ses débuts musicaux bien avant de commencer à militer. Début 1963, il rejoint un groupe qui s’était formé dans son collège, à Alençon, qui dispose de deux guitares, une basse, une batterie et des amplis bricolés. Le groupe joue des reprises des Shadows et des Spotnicks dans les fêtes locales.

Science et violence

En 1979, avec le peintre Olivier Carré et Mario Ladich, le fondateur et batteur du groupe Janus[9], il lance un projet de rock psychédélique ou progressif, Science et violence. Il s'agit historiquement du premier groupe de rock nationaliste français, à une époque où la musique rock elle-même est encore très peu appréciée dans la droite nationale.

Ils produiront un album qu'ils enregistrent à Rome les 3 et 4 septembre 1979.

Ils jouent aussi lors du troisième Campo Hobbit, organisé par le Fronte della Gioventù et qui se tient dans les Abruzzes en juillet 1980.

Elendil

Dans les années 1990, Jack Marchal reprend du service musical dans le rock identitaire français. Il rejoint en 1998 le groupe Elendil, fondé en 1992, qui emprunte son nom à un personnage de l'univers de Tolkien. Il en sera le guitariste, tandis que sa fille Ariane en sera la bassiste.

Le groupe va jouer lors de nombreux concerts en France, en Belgique et surtout en Italie, grâce aux nombreux contacts que Marchal y a depuis longtemps avec la mouvance nationale-révolutionnaire. Le groupe cesse toutefois ses activités en 2001.

Publications

  • Histoire de la civilisation racontée aux enfants, 1975.
  • avec Frédéric Chatillon et Thomas Lagane, Les Rats maudits. Histoire des étudiants nationalistes 1965-1995, Paris, Les Éditions des Monts d'Arrée, 1995, 147 p.

Œuvre musicale

  • Science et Violence, 1981, réédité en 1998 en CD.

Bibliographie

  • « Jack Marchal … un parcours nationaliste 100 % politiquement incorrect », in : Devenir, no 13, 2000. Lire en ligne : [1]
  • Pierre Gillieth, « Jack Marchal, nous voilà ! - Entretien avec Jack Marchal », in: Réfléchir et agir, no 24, automne 2006, p. 38-45.

Liens externes

Documents audio

  • Radio Méridien Zéro Émission n°92 avec Jack Marchal : « Le rock et nous… » : [2]
  • Travail sonore du groupe expérimental Science et violence, « Derrière ta porte »  : [3]
  • Science et violence, « Les nazis font des bêtises » : [4]

Documents vidéo

Notes et références

  1. Dans son ouvrage Tricolores — Une histoire visuelle de la droite et de l'extrême droite (éd. L'Échappée, Montreuil, 2011, ISBN-978-29158305-4-5), le spécialiste de la communication politique visuelle Zvonimir Novak note que cette innovation a inauguré « un nouvel outil de propagande, le politiquement incorrect ».
  2. Comme l'admet le propagandiste gauchiste Nicolas Lebourg :[6]
  3. Grégory Pons, Les Rats noirs - Aigris, agressifs et dangereux, intégristes ou fascistes, ce sont les droitistes français, Éditions Jean-Claude Simoën, 1978, 215 p., p. 14.
  4. Le personnage du Rat noir va connaître une nouvelle gloire à partir de 1990, sous le fusain du dessinateur Sergueï.
  5. Lambiek Comicopedia:[7]
  6. L'auteur de la bande dessinée La bande à Balder, qui paraît dans Balder (1976-1979), la revue culturelle du Front de la jeunesse, créée par Emmanuel Ratier.
  7. Le célèbre dessinateur de gauche collabora effectivement au numéro 14 du Rat noir .
  8. Une partie des membres du groupe de Genève sera à l'origine de la création, en 1986, de la branche suisse du mouvement Troisième voie, qui continuera d'ailleurs utiliser la case postale du Rat noir.
  9. Janus est, parmi les groupes de Musica alternativa di Destra italienne, le premier à délaisser le style folk pour le rock, variante psychédélique. Il devient rapidement l'un des plus populaire dans la jeunesse de Droite. Fondé à Rome en 1976, il produit 3 singles et un album. Le 7 janvier 1978, Stefano Recchioni, le guitariste du groupe, est abattu à l'arme automatique par un commando communiste devant le siège du Mouvement social italien d'Acca Larentia. En septembre 1980, les stocks du deuxième 45 tours du groupe, Pescatore di Sogni, sont détruits dans un attentat à la bombe à la librairie Europa de Rome. Le groupe se sépare en 1981.