Pino Romualdi
Giuseppe Romualdi, dit Pino Romualdi (né à Predappio le 24 juillet 1913 et mort à Rome le 21 mai 1988) est un militant et un homme politique italien. Il a été cadre du Parti fasciste républicain (PFR), puis une figure centrale du Mouvement social italien (MSI).
Sommaire
Sous le Ventennio
Romualdi obtient un doctorat en sciences politiques. Au cours de ses études, il est secrétaire des Gruppi universitari fascisti à Forlì de 1936 à 1938. Il travaille ensuite comme journaliste.
Il sert dans l' armée italienne lors des campagnes en Éthiopie et, pendant la Seconde Guerre mondiale, en Grèce et en Albanie, en tant que capitaine d'infanterie. Il rentre en Italie en 1943.
La RSI
Il contribue à la fondation de la République Sociale Italienne la même année. Il participe au Congrès de Vérone et dirige ensuite le journal Gazzetta di Parma. Peu de temps avant la chute de la République, il est nommé vice-secrétaire du Parti fasciste républicain.
Après-guerre
Romualdi est capturé par les partisans communistes d'Urbano Lazzaro à Dongo, en Lombardie, en avril 1945. Cependant, il réussit à s' échapper. Il est condamné à mort par contumace. Après son évasion, il s'implique, en 1946, dans les activités l'organisation clandestine des Faisceaux d'action révolutionnaire. Cependant, il décide, avec son ami Pino Rauti, de quitter l'organisation pour participer à la création du Mouvement Social Italien.
Le 7 mars 1948 il est arrêté dans des conditions mystérieuses. En effet, condamné à mort par contumace en tant que vice-secrétaire du Parti fasciste républicain, il vit alors dans la clandestinité sous le nom d'emprunt de « Giuseppe Versari ». Or, au cours de cette cavale, il rencontre à plusieurs reprises les autorités, dont même le ministre Palmiro Togliatti, secrétaire du Parti communiste italien. Avec elles, il participe aux négociations au sujet de l'amnistie prévue en faveur des prisonniers fascistes et même à la préparation du référendum institutionnel. Emprisonné en 1948, sa peine est réduite à quatre ans de détention et il est libéré en 1951, reprenant son poste de secrétaire adjoint du MSI.
Le MSI
Au sein du MSI, il est l'un des représentants, avec Arturo Michelini, Filippo Anfuso et Giovanni Roberti, de la tendance modérée du parti, qui prône l'élaboration d'une « Grande Droite », qui regrouperait toutes les forces anticommunistes, en opposition avec la tendance « révolutionnaire » de Giorgio Almirante ou les tendances plus radicales et activistes, comme celle menée par Pino Rauti.
Il siège à la Chambre des députés de 1953 à 1979, puis au Sénat italien de 1983 à 1987. En 1959, il fonde la revue mensuelle L'Italiano, dans laquelle paraîtront de nombreux articles de son fils, Adriano Romualdi, qui décède accidentellement en 1973. Il a également dirigé les revues Lotta Politica, Il Poplo Italiano et Ardito à divers moments. Devenu secrétaire adjoint du parti, il participe à la rédaction du programme en neuf points de 1967.
Au parlement européen
Romualdi est élu au Parlement européen en 1979 et gardera son siège jusqu'à son décès. Il est vice-président du Groupe des Droites européennes de 1984 à 1988. Il est par ailleurs membre de la commission des affaires étrangères du Parlement européen.
Le 11 avril 1985, il fait partie de la délégation du Groupe des Droites Européennes au parlement européen, reçue officiellement en audience par le pape Jean-Paul II. Parmi les 16 membres de cette délégation, on trouve aussi Giorgio Almirante, le Grec Dimitriadis Krisantos et le Français Jean-Marie Le Pen. Le pape les encourage à « continuer leur combat contre l'avortement » et « contre la décadence des valeurs morales en Europe.
Romualdi décède d'un cancer à Rome en 1988, à peu près au même moment que ses contemporains Almirante et Grandi. Deux leaders du Parti Communiste Italien, Nilde Iotti et Giancarlo Pajetta se joignent à ses obsèques, de la même manière que lui et Almirante avaient participé à celles d'Enrico Berlinguer. Almirante avait alors déclaré qu'il s'agissait d'un geste entre « ennemis qui se respectent ».
Famille
Il est le père du brillant intellectuel et théoricien de la « Cultura di Destra » Adriano Romualdi.
Bibliographie
- François Duprat, L’Ascension du M.S.I. Movimento Sociale Italiano, Les Sept couleurs, Paris, 1972.
- Massimo Magliaro, « Le MSI. Le Mouvement Social Italien », Cahiers d'Histoire du Nationalisme, Paris, Synthèse nationale, n° 11, 2017, 250 p.