Stefan George

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

Stefan Anton George, dit Stefan George, né le 12 juillet 1868 à Büdesheim (de nos jours, une partie de Bingen am Rhein en Rhénanie-Palatinat) dans le Grand-duché de Hesse et mort le 4 décembre 1933 à l'hôpital de Muralto (Locarno) dans le canton du Tessin en Suisse, est un poète allemand, représentant des courants du symbolisme et du néoromantisme tardif, et traducteur.

Stefan George
Stefan George, photographie de Jacob Hilsdorf, autour de 1910

Biographie

Né en 1868 dans le village de Büdesheim près de Bingen am Rhein, mort exilé en Suisse en décembre 1933, Stefan George est l'un des plus grands poètes allemands.

Il se rend, de 1888 à 1890, à Londres, en Italie et notamment à Paris, où il rencontre les poètes symbolistes, et plus particulièrement Stéphane Mallarmé, qui devient son modèle au début de sa carrière littéraire. À cette époque, la situation littéraire en Allemagne est marquée par un post-classicisme et par un naturalisme que rejette Stefan George. Auteur d’une œuvre au ton unique, il est le principal acteur du renouveau du langage poétique allemand à la fin du XIXe siècle et a eu une influence considérable sur des auteurs comme Hugo von Hofmannsthal, Rainer Maria Rilke, Gottfried Benn et même le jeune Paul Celan. La nouvelle sensibilité poétique qu’il a fait triompher en Allemagne a par ailleurs permis la découverte et la revalorisation des hymnes tardifs de Friedrich Hölderlin, perçu par Stefan George en tant que grand visionnaire de l'Allemagne, par un de ses disciples au début du siècle.

Stefan George a fondé, avec son ami Carl August Klein, Blätter für die Kunst (Feuillets pour l'art), une revue de poésie éditée à Berlin et qui a paru de 1892 à 1919 et a eu comme collaborateur régulier le belge Paul Gérardy, le Polonais Wacław Rolicz-Lieder, le Néerlandais Albert Verwey, ainsi que Karl Wolfskehl et Richard Perls.

Il est un traducteur de Dante, William Shakespeare, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Arthur Rimbaud et Gabriele D’Annunzio.

Stefan George a été influencé par Friedrich Nietzsche.

Romaniste

Dans le querelle entre les romanistes, qui estiment que le peuple allemand doit revendiquer l'héritage de l'Empire romain, et les germanistes, qui pensent le contraire, Stefan George, ainsi que plusieurs membres de son cercle, penchent en faveur des idées des premiers, alors que Otto Höfler est aligné sur celles des seconds. Ce dernier reproche au Cercle Stefan George son élitisme et l'accuse d'ignorer la puissance vitale du peuple. Il affirme qu'Ernst Kantorowicz et Friedrich Gundolf, de par le fait qu'ils sont juifs, font preuve, en soutenant la thèse de la continuité avec Rome, d'un déracinement. Ceux-ci se focaliseraient que sur la seule continuité dans le temps.

Langues

Germanophone, Stefan George a appris l'italien, le latin, l'hébreu, le néerlandais, le danois, l'anglais, le français, le polonais et le norvégien.

Famille

Fils du tavernier et marchand de vin Stephan George II et de Eva Schmitt, Stefan George est le deuxième des trois enfants du couple. Stefan George est bi-sexuel et ouvertement homosexuel.

Influence

Statues de Stefan George et de Claus von Stauffenberg au musée Stefan George à Bingen am Rhein.
Stefan George et deux des frères Stauffenberg à Berlin-Grunewald en 1924

Stefan George a influencé les frères Stauffenberg, qui ont été, dés leurs jeunes années, membres du Cercle George :

Ceux-ci, se voyant en tant qu'héritiers spirituels de Stefan George, ont veillé son corps lorsqu'il est décédé à la fin de l'année 1933. Claus et Berthold von Stauffenberg ont été la cheville ouvrière de l’attentat réalisé le 20 juillet 1944 à Rastenburg contre Adolf Hitler. Claus von Stauffenberg était convaincu que Stefan George était le plus grand poète de son époque et les idées d'un nouvel empire allemand développées par ce dernier l'ont fortement influencé. Lors de son exécution, Claus von Stauffenberg aurait crié : « Es lebe das geheime Deutschland » (Vive l’Allemagne secrète) en référence au poème « Allemagne secrète » contenu dans le dernier ouvrage de poèmes de Stefan George, paru en 1928, et intitulé Das neue Reich.

Stefan George a influencé :

Le Cercle George comprenait :

La maison d'édition privilégiée du Cercle Stefan George est la Georg Bondi Verlag.

Après l'arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes, une partie des membres du cercle, juifs, quittent l'Allemagne, d'autres – comme Ludwig Thormaelen, Albrecht von Blumenthael, Kurt von Hildebrandt qui rejoignent le NSDAP – se rapprochent du régime. Les frères Stauffenberg, d'abord sympathisants, deviennent ensuite des opposants.

Le sculpteur Frank Mehnert est proche du Cercle Stefan George.

Melchior Lechter a développé pour Stefan George une police de caractères et a réalisé des couvertures d'ouvrages de Stefan George.

En outre, le Quatuor à cordes n° 2 en fa dièse mineur op. 10 du compositeur Arnold Schönberg est basé sur un poème de Stefan George. Anton Webern a également mis en musique des poèmes de Stefan George.

Opposition

  • Otto Höfler, Dans le querelle entre les romanistes et les germanistes sur la question de la continuité de l'Allemagne avec Rome, Otto Höfler est du côté de ces derniers qui estiment que l'Allemagne doit rejeter l'héritage de Rome, alors que plusieurs membres du Cercle Stefan George sont du côté des romanistes. Il reproche au Cercle Stefan George son élitisme et l'accuse d'ignorer la puissance vitale du peuple. Il affirme que Ernst Kantorowicz et Friedrich Gundolf, de par le fait qu'il sont juifs, font preuve, en soutenant la thèse de la continuité avec Rome, d'un déracinement. Ceux-ci se focaliseraient que sur la seule continuité dans le temps.
  • Christoph Steding juge le Cercle Stefan George nomade, esthétisant et déraciné. [1]

Postérité

Sous le Troisième Reich, le ministre Joseph Goebbels a fondé un Prix Stefan George. De 1990 à 2006, l'université de Düsseldorf a attribué un prix Stefan George à de jeunes traducteurs de littérature française.

Bingen am Rhein

Un monument de Stefan George se trouve dans le centre de Bingen am Rhein, devant la maison qui accueille, au premier étage, un musée qui lui est consacré et qui ouvre le samedi après-midi.

La maison à Bingen am Rhein habitée par Stefan George pendant son enfance et qui a été détruite durant la Seconde Guerre mondiale.

Une rue de Bingen am Rhein porte son nom. Sur une des maisons de la rue figure une plaque rendant hommage à Stefan George. Elle est apposée à l'endroit où se trouvait la maison que Stefan George habitait lors de son enfance et qui a été détruite durant la Seconde Guerre mondiale.

Un établissement d'enseignement secondaire de Bingen am Rhein s'appelle le Stefan-George-Gymnasium.

Büdesheim

Une plaque se trouve sur la façade de la maison natale de Stefan George.

Minusio

La tombe de Stefan George se trouve à Minusio, près de Locarno, dans le canton du Tessin, en Suisse.


Tombe de Stefan George 1.jpg

Tombe de Stefan George 2.jpg

Autres

La Fondation Stefan George [1] et la Stefan George Archive [2] ont été fondées en 1959 à l'initiative du Suisse Robert Boehringer que Stefan George avait désigné en tant qu'héritier.

Citations

De Stefan George :

Stefan George à propos de Nietzsche.jpg

(Source : Ego Non)

À propos de Stefan George :

Voir aussi

Œuvre

Œuvres complètes

  • Gesamt-Ausgabe der Werke. Endgültige Fassung. Georg Bondi, Berlin 1927–1934.
  • Sämtliche Werke in 18 Bänden. Herausgegeben von der Stefan George Stiftung. Bearbeitet von Georg Peter Landmann, Ute Oelmann und Christoph Perels. Klett-Cotta, Stuttgart 1982–2012 (édition scientifique).
  • Gesamtausgabe der Werke, Faksimile und Volltext, Directmedia Publishing, Berlin 2004, ISBN 3-89853-499-5 (ressource électronique).

Ouvrages

  • Die Fibel, 1901
  • Hymnen, 1890
  • Pilgerfahrten, 1891 [3]
  • Algabal, 1892
  • Die Bücher der Hirten- und Preisgedichte der Sagen und Sänge und der hängenden Gärten, 1895 [4]
  • Das Jahr der Seele, 1897 [5]
  • Der Teppich des Lebens und die Lieder von Traum und Tod. Mit einem Vorspiel, 1900
  • Tage und Taten, 1903
  • Der siebente Ring, 1907 [6]
  • Der Stern des Bundes, 1914
  • Der Krieg, 1917
  • Drei Gesänge, 1921
  • Das neue Reich, 1928 [7]

Recueil d'articles

Travaux de traduction

  • Charles Baudelaire's Blumen des Bösen, 1891
  • Uebertragungen aus den Werken von Albert Verwey, 1904
  • Uebertragungen aus den Werken von Waclaw Rolicz-Lieder, 1905
  • Zeitgenössische Dichter, 2 vol. , 1905
  • Stéphane Mallarmé: Herodias, 1905
  • Dante. Stellen aus der Göttlichen Komödie, 1909
  • Shakespeare Sonnette, 1909
  • Dante: Göttliche Komödie, 1912

Traductions françaises

Poésies complètes.
  • Dichtungen/Poèmes, traduction bilingue par Maurice Boucher, éditions Aubier Flammarion, Paris, 1969.
  • Maximim, précédé de Poèmes à Gundolf, traduction par Dominique Le Buhan et Eryck de Rubercy, éditions Bibliothèque Artistique et Littéraire (Fata Morgana), Montpellier, 1981.
  • Effigies, des poètes et de la poésie, traduction par Dominique Le Buhan et Eryck de Rubercy, éditions Bibliothèque Artistique et Littéraire (Fata Morgana), Fontfroide, 2004.
  • L'Étoile de l'Alliance, traduction et postface par Ludwig Lehnen, éditions de La Différence, Paris, 2005.
  • Poésies complètes, édition bilingue, traduction par Ludwig Lehnen, éditions de La Différence, Paris, 2009.
  • Feuilles pour l'art, 1892-1919 et autres textes du Cercle de George, traduits et présentés par Ludwig Lehnen, éditions Les Belles Lettres, Paris, 2012.
  • Stefan George, Poésies complètes. Traduction et édition de Ludwig Lehnen. Nouvelle version, HD Éditions, Villiers St-Josse, 2023.

Bibliographie

En français

En Allemand :

  • Stefan Breuer, Äshetischer Fondamentalismus. Stefan George und der deutsche Antimodernismus, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt, 1995.
  • Jürgen Egyptien, Stefan George. Dichter und Prophet. Biographie, Theiss, Darmstadt, 2018.
  • Dirk Heißerer, Wo die Geister wandern: Literarische Spaziergänge durch Schwabing, C.H.Beck, München, 2016.

Cité dans :

  • David Clay Large, Hitlers München. Aufstieg und Fall der Hauptstadt der Bewegung, C.H.Beck, Munich, 2018.
  • Kerstin Decker, Franziska zu Reventlow. Eine Biografie, Berlin Verlag/Piper Verlag, München, 2018.
  • Astrid Hohlbein, Das unmögliche wollen. Freiheit und Liebe bei Franziska zu Reventlow. Biographie, Igel, Hamburg, 2020.
  • Ego Non : «Ernst Kantorowicz, le grand historien de l'État moderne » – Entretien avec Guillaume Travers, avril 2023 : [9]
  • (Traduction : Charles Tanung) Kadmon [Gerhard Hallstatt], Blutleuchte. Petite histoire du cercle des Cosmiques, Les éditions du Lore, s.l., 2017.
  • Giovanni Monastra et Philippe Baillet, Piété pour le cosmos : Les précurseurs antimodernes de l'écologie profonde, Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2017, 170 p. (ISBN 978-2-913612-66-2)
  • Manfred Riedel, Geheimes Deutschland. Stefan George und die Brüder Stauffenberg, Kulurverlag Kadmos, Berlin.
  • Robert Steuckers, La Révolution conservatrice allemande - Biographies de ses principaux acteurs et textes choisis, tome I, éditions du Lore, 2014, 348 p.
  • Guillaume Travers, Ernst Kantorowicz‎‎, col. Qui suis-je ?, Pardès, 2023.
  • Ulrike Voswinckel, Freie Liebe und Anarchie: Schwabing – Monte Verità. Entwürfe gegen das etablierte Leben, Allitera Verlag, Munich, 2009.

Liens externes

  • Site Internet du musée Stefan George à Bingen : [10]
  • Page consacrée au musée Stefan George sur le site de la ville de Bingen : [11]
  • Site Internet de la société Stefan George : [12]
  • Site Internet de la Stefan George Archiv à la Württembergische Landesbibliothek : [13]
  • Article paru dans la revue Vouloir à propos de Stefan George : [14]
  • Article paru dans la revue Vouloir à propos de l'Allemagne secrète : [15]
  • Article-reportage de Lionel Baland sur Stefan George, paru sur Eurolibertés : [16]
  • Article de Christopher Gérard, paru sur son blog : [17]

Références

  1. Robert Steuckers, La Révolution conservatrice allemande - Biographies de ses principaux acteurs et textes choisis, tome I, éditions du Lore, 2014, p. 332.