Fédération d'action nationale et européenne

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La Fédération d'action nationale et européenne, souvent désignée par l'acronyme FANE, était une organisation nationaliste française. D'abord plutôt nationaliste-révolutionnaire, elle s'est mise à se réclamer de plus en plus ouvertement d'une nouvelle forme de national-socialisme.

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Fondée le 8 avril 1966, elle est dissoute définitivement en 1987. Son secrétaire général était Mark Fredriksen (1936-2011).

Création

Le 21 mars 1964, un groupe d'anciens partisans de l'Algérie française, résolus à prolonger la solidarité forgée dans ce combat, créent le mouvement « Action Occident ». Les fondateurs veulent donner à cette organisation un objectif européen, et non plus purement national. Marc Fredriksen (1936-2011), issu des mouvements monarchistes (il a été exclu de la Restauration nationale), prend la tête du nouveau mouvement.

Le 8 avril 1966, la « Fédération d'action nationale et européenne (FANE) pour une Europe populaire, unitaire et blanche » est fondée, fusionnant trois groupes : Action-Occident ; les Cercles Charlemagne, dont les membres sont majoritairement issus d'Occident, en rupture avec lui suite à la mise à l'écart de Pierre Sidos; le Comité de soutien à l'Europe réelle (CSER) — section française du Mouvement social belge de l'ancien rexiste et Waffen-SS Jean-Robert Debbaudt (adhérent du Nouvel ordre européen du Suisse Gaston-Armand Amaudruz) —, animé par Hubert Kohler, dit Roland Dursanne, Didier Renaud et Arsène Crespin. Fredriksen est élu président, et Didier Renaud trésorier.

La FANE ne se considère pas comme un nouveau parti, ni comme un mouvement monolithique, mais comme une fédération de tendances, un mouvement fédérateur pré-révolutionnaire, dont l'objectif sera de jeter les bases de l'avant-garde d'un futur parti, dans laquelle elle se dissoudrait. Les trois flèches, utilisées dans la symbologie de la FANE, représentent les trois groupes fondateurs.

Marc Fredriksen

Orientations

Antisionisme et tiers-mondisme

Une des caractéristiques de la FANE est, dès sa fondation, son soutien inconditionnel à la cause palestinienne. Sa virulence envers l'État d'Israël est telle que, lors de la guerre des Six Jours, elle sera poursuivie en justice pour « apologie de l'antisémitisme ». En 1967, le service d'ordre de la FANE assure la sécurité des réunions publiques des « Comités Palestine », qui réunissent pourtant essentiellement des militants d'extrême gauche, des étudiants arabes et des travailleurs immigrés. Le local parisien de la FANE abrite aussi le siège du Rassemblement pour la libération de la Palestine, fondé par François Duprat.

Le caractère non monolithique de la FANE implique que de nombreuses tendances divergentes cohabitent au sein de cette fédération. Ainsi, une partie du mouvement, notamment Michel Faci et Henry-Robert Petit, soutiennent les régimes autoritaires anti-communistes latino-américains, comme celui de Pinochet au Chili, ou celui de Somoza (1925-1980) qui dirige le Nicaragua jusqu'à sa chute en 1979 face au Front sandiniste de Libération nationale (FSLN). En revanche, une majorité des responsables de la FANE préfèrent l'option révolutionnaire, comme le soutien à la révolution islamique de Khomeyni, et rejette les « États réactionnaires », considérés comme des pions de l'impérialisme « américano-sioniste ».

Soutien au révisionnisme historique

Une autre caractéristique de la FANE est son soutien actif et assumé à la diffusion du révisionnisme historique.

Du nationalisme révolutionnaire au national-socialisme

Jusqu'en 1979, la FANE se réclame plus volontiers du nationalisme révolutionnaire que du national-socialisme. Jusqu'à cette période, on voit la FANE mettre en avant bien plus volontiers Juan Perón et Michel Aflak (le fondateur du Baas) que Adolf Hitler ou Benito Mussolini. À partir de 1979, il sera beaucoup plus nettement fait état de la volonté de construire un « État européen national-socialiste ».

Le conflit grandissant, qui passera par des affrontements physiques et même des sabotages, avec le Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR) de Jean-Gilles Malliarakis joue un rôle certain dans l'abandon du terme « national-révolutionnaire » par la FANE. Son bulletin Notre Europe ne s'intitule désormais plus « mensuel national-révolutionnaire» mais « revue de la FANE », comme si la précédente étiquette était abandonnée au MNR. Il n'en demeure pas moins que certaines pratiques de la FANE, comme le port d'uniformes, le salut romain, la célébration de l'anniversaire d'Adolf Hitler, certains slogans comme celui de « Ouvrier fasciste, rejoins nos rangs ! » sont bien l'apanage de la FANE, et totalement étrangers au MNR.

Métapolitique

Peu intéressé par les joutes électorales, à l'exception de la candidature de Fredriksen sous l'étiquette Front National en 1977, la FANE semble préférer le terrain métapolitique.

Marc Fredriksen et François de Vandamme se diront très intéressés par les travaux du Groupement de recherches et d'études pour la civilisation européenne. Le GRECE est qualifié, par les dirigeants de la FANE, de « bouffée d'oxygène idéologique », malgré certaines divergences et « l'évitement de certains sujets ». Mais, d'un autre côté, ils reprochent au GRECE son « sectarisme » vis-à-vis des mouvements activistes de la Droite RADICALE, ainsi que son entrisme à l'endroit de la « droite du système ».

Michel Faci, un autre dirigeant de la FANE, se montre beaucoup plus tranché face au GRECE. Pour lui, « le succès de demain dépend de la réhabilitation des hommes d'hier », c'est-à-dire, dans son esprit, des nationaux-socialistes historiques allemands. Dans cet esprit, la FANE lancera une campagne pour la libération de Rudolf Hess.

De son côté, le GRECE ignorera totalement la FANE, qui mènera ses propres activités culturelles et métapolitiques.

Activités

Élections

En 1976, François Duprat rallie la FANE à ses Groupes nationalistes révolutionnaires (GNR), faisant fusionner Notre Europe — organe de la FANE — avec les Cahiers européens, et la fait entrer au sein du Front national. Cette fusion permet à Duprat de faire présenter Mark Fredriksen sous l'étiquette du Front National aux élections municipales de 1977 en Seine-Saint-Denis. Il obtiendra 1,4 % des voix. Ce sera la seule expérience électorale de la FANE.

Un activisme culturel

La FANE va développer nombre d'activités culturelles ou métapolitiques. Elle organise de nombreux camps et des célébrations de solstice.

Elle dirige le Syndicat national de la presse indépendante et publie un bulletin à vocation culturelle, Le Lien du Lynx Club. Le Lynx Club organise par exemple des expositions de peintures, comme en avril 1980 au Musée social de Paris.

La revue du mouvement Notre Europe exalte une Europe « socialiste et blanche », le « fascisme immense et rouge » et proclame la « lutte à mort contre l'hydre judéo-matérialiste ». On peut encore noter la publication d'un pastiche du quotidien Le Monde, intitulé L'Immonde.

Structures

La FANE ne s'est jamais considérée comme un parti, mais comme un mouvement fédérateur pré-révolutionnaire, qui avait pour destinée de créer l'avant-garde d'un futur grand parti national-socialiste.

La FANE est dirigée par un comité directeur de six membres. Fredriksen, dans les faits, cumule les fonctions de secrétaire national et de président, et sa direction n'est jamais contestée. En revanche les sections locales semblent disposer d'une grande autonomie. Chaque section est dirigée par un chef de section, ou premier secrétaire. Chaque section publie son bulletin et choisit ses modes d'activités.

Suivant les fichiers tombés aux mains de la police en 1980, le groupe semble avoir eu 60 militants en région parisienne, 200 militants en province et près de 500 sympathisants.

Dissolution

La FANE est dissoute par décret du Conseil des ministres du 3 septembre 1980. La dissolution est confirmée le 23 janvier 1985 (après l'annulation, le 31 octobre 1984, du précédent décret par le Conseil d'État pour vice de forme), et une troisième fois le 16 septembre 1987 (après l'annulation du deuxième décret pour un nouveau vice de forme), au motif de « manifestations violentes organisées par ce mouvement dont l’un des buts exprimés est l’installation d’un nouveau régime nazi, l’organisation paramilitaire de cette association et ses incitations à la discrimination raciale ».

Les « policiers » de la FANE

La presse de gauche a construit un véritable roman autour de policiers membres de la FANE. On a même poussé l'absurdité jusqu'à accuser le président Giscard d'Estaing de complicité avec la FANE !

S'il est vrai que des policiers ont été membres de la FANE, la presse de gauche s'est bien gardée d'en conclure que les Renseignements généraux avaient infiltré cette organisation. Il était bien plus rentable, politiquement, de prétendre y voir une preuve que la police était en voie de passer sous le contrôle de la FANE.

Le journaliste Jean-Claude Valla, bien plus réaliste, a démystifié ce roman de politique-fiction. Il a fait remarquer que la FANE existait depuis longtemps et qu'elle ne s'était pas signalée par des actions particulièrement violentes. Il a ajouté que l'organisation s'était mise à commettre ou à revendiquer des actions violentes, au moment où des policiers avaient commencé à l'infiltrer. Selon Valla, on pouvait donc penser, dans le contexte politique de l'époque, que certaines officines de police, travaillant pour le compte de Mitterrand, auraient sciemment manipulé la FANE. L'objectif aurait été de créer un « danger nazi » imaginaire et détourner l'électorat juif du pouvoir giscardien.

L'affaire Copernic

Le 3 octobre 1980, une bombe de forte puissance explose à proximité de la synagogue de la rue Copernic à Paris, provoquant la mort de quatre passants. Moins d'une heure plus tard, un correspondant anonyme – on apprendra plus tard qu'il s'agissait de Jean-Yves Pellay – téléphone à l'Agence France-Presse pour revendiquer l'attentat au nom des Faisceaux nationalistes révolutionnaires (la FANE a été dissoute par le gouvernement le 3 septembre précédent). Des centaines de juifs et de militants de gauche se réunissent aussitôt pour aller crier leur colère devant le ministère de l'Intérieur. Le soir même, la presse de gauche établit un parallèle avec l'attentat de la Fête de la bière à Munich qui avait fait treize morts et qui a eu lieu huit jours plus tôt, et avec celui de la gare de Bologne où quatre-vingt-cinq personnes avaient trouvé la mort, et qui a eu lieu deux mois plus tôt. Les deux attentats ont été attribués à « l'extrême droite », et pour les journalistes de gauche, il s'agit d'une « preuve » inespérée de l'existence de la mythique « Internationale noire », clandestine et terroriste.

Le lendemain, samedi 4 octobre, une autre manifestation se met en branle devant la synagogue de la rue Copernic à l'instigation de Henri Hajdenberg, alors président du Renouveau juif. Cette organisation ne réclame pas moins que la démission du ministre de l'Intérieur, Christian Bonnet, et la constitution d'une commission d'enquête sur « le noyautage de la police par les fascistes ». Le même jour, en fin d'après-midi, le Comité de liaison des étudiants sionistes socialistes (CLESS) organise un autre défilé aux cris de « Bonnet, Giscard, complices des assassins ! »

La FANE, pourtant déjà dissoute, est désignée comme coupable par la presse.

Sans attendre l'enquête, des groupes activistes sionistes décident de passer à l'action directe. Mark Fredriksen est passé à tabac et s'en sort avec un traumatisme crânien et les poignets fracturés. Michel Caignet, cadre de la FANE, a le visage vitriolé. Un commando débarque chez Jean-Yves Pellay, le responsable du service d’ordre de la FANE. Menotté, il subit des injections d’un mélange mi-huile, mi-œstrogènes [1]. Des organisations et des personnes sans lien avec la FANE sont par ailleurs aussi prises pour cibles : ainsi, des coups de feu sont tirés sur le local de l’Œuvre française. Un autre commando projette de l'acide sur le visage d'un retraité, nommé Charles Bousquet, dont le seul tort est d'être lointainement homonyme de l'ancien combattant de la Division Charlemagne Pierre Bousquet.

L'enquête établira plus tard que les véritables coupables de l'attentat sont venus du Moyen-Orient. Assez rapidement, la police découvrira que les auteurs de l'attentat de la rue Copernic avaient pénétré en France avec de faux passeports chypriotes. On sait aujourd'hui qu'il s'agissait de Palestiniens appartenant à un petit groupe dissident du FPLP de Georges Habbache, le « Palestinian Liberation Front Special Command » dont le chef s'appelait Salim Abou, et que l'explosif avait été acheminé par une valise diplomatique libanaise.

Les Faisceaux nationalistes européens (FNE)

En juillet 1980, avant la dissolution de la FANE, Mark Fredriksen avait créé les Faisceaux nationalistes européens (FNE) et un « Centre de Culture Européenne ». C'est sous le nom des FNE que l'organisation, en gardant d'ailleurs le même sigle, va perdurer et continuer à publier son bulletin, devenu Notre Europe combattante.

Les FNE fusionnent ensuite avec le Mouvement national et social ethniste en 1987, puis avec le Parti nationaliste français et européen (PNFE) en janvier 1994. En 1981, quatre militants et sympathisants sont jugés à Nice, accusés d'avoir envoyé des menaces de mort à des personnalités israélites des Alpes-Maritimes.

Dès la mort de François Duprat, qui marque le retour en force des Solidaristes au sein du Front National, la FANE aura de mauvais rapports, allant parfois à l'affrontement physique, avec les nationaux-révolutionnaires (MNR, Troisième Voie), les Solidaristes (Groupe d'action jeunesse, JNS, etc.) et le Parti des forces nouvelles (PFN). Les membres de la FANE saccageront même la Librairie française, proche du Mouvement nationaliste révolutionnaire.

Bibliographie

Notes et références

  1. L'hebdomadaire « Tribune juive » du 26 décembre 1980 révélera que Jean-Yves Pellay, connu comme le plus excité des militants de la FANE, et dont la journaliste Annette Levy-Willard avait rapporté de furieux propos antisémites dans « Libération » du 2 septembre 1980, était en réalité un agent provocateur de l'Organisation juive de défense (OJD, précurseur de la LDJ). Il était demi-juif par sa mère. Après la mort de son père, résistant et déporté, survenue en 1958, il avait séjourné un an en Israël où il en avait profité pour apprendre l'hébreu. Et c'est après avoir contacté l'OFD à la fête parisienne des « Douze Heures pour Israël » qu'il avait rejoint la FANE en mai 1980.