Rudolf Hess

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Rudolf Walter Richard Hess, dit Rudolf Hess, est un dirigeant national-socialiste allemand.

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Compagnon politique indéfectible d’Adolf Hitler depuis le tout début des années 1920, ministre sans portefeuille (Reichsminister ohne Geschäftsbereich) de son gouvernement dès son accession au pouvoir en 1933, alors porté à la direction du parti national-socialiste sous le vocable Stellvertreter des Führers (« adjoint » du Führer en tant que chef du parti), Hess est une personnalité majeure du Troisième Reich jusqu’en 1941, mais dont l’influence est restée limitée.

Il a été emprisonné de 1941 à la fin de la guerre (après un raid en Angleterre) puis en Allemagne après le procès de Nuremberg jusqu’à sa mort en prison le 17 août 1987, à l’âge de 93 ans.

Biographie

Rudolf Walter Richard Hess est né le 26 avril 1894 à Alexandrie en Égypte.

Un cadre des origines du mouvement national-socialiste

Munich, en 1923, il s’investit dans la tentative du putsch de la Brasserie ; en conséquence, il est emprisonné avec Hitler et l’aide à dactylographier son manifeste politique, Mein Kampf.

Il participe activement en 1935 à la rédaction des lois antisémites de Nuremberg. Le reste du temps, bien que dans le premier cercle de Hitler, il est cantonné à des rôles de représentation.

Le « raid » en Angleterre

Le 10 mai 1941, il décolle seul, secrètement, pour l’Écosse aux commandes d’un avion Messerschmitt, soi-disant sans en informer Hitler, afin de proposer un traité de paix séparée avec le Royaume-Uni, peu avant l’attaque-surprise allemande contre l’Union soviétique, violant le pacte de non-agression ou plus probablement anticipant de quelques jours une attaque massive des troupes de Staline.

Son geste peut s’expliquer par des évènements ayant eu lieu presque un an auparavant, alors que l’armée allemande, victorieuse, se précipitait vers la Manche, menaçant d’enfermer dans une gigantesque nasse l’ensemble des armées alliées imprudemment entrées en Belgique, suite à la rupture du front français de Sedan.

Les services secrets avaient encouragé le Premier ministre britannique à accepter d’ouvrir des discussions avec des représentants de l’Allemagne nazie pour gagner du temps, permettre à l’armée de se rétablir après Dunkerque et laisser Hitler penser qu’une paix était envisageable. Pour rendre crédible cette opération, la stratégie consistait à laisser croire qu’une fois que Winston Churchill serait mis en opposition à la Chambre des lords, Lord Halifax — son successeur le plus crédible — accepterait de négocier un arrêt des hostilités. À cette époque, l’Empire britannique se retrouvait le seul État en Europe non occupée en conflit avec l’Allemagne, supportait seul l’effort de guerre et la politique de Churchill était mise en doute par une minorité de parlementaires et une petite partie de la classe politique qui souhaitaient l’arrêt des hostilités afin de préserver l’Empire.

En effet, le 20 mai, deux divisions de panzers commandées par Heinz Guderian atteignent Abbeville et la mer. La Wehrmacht parvient ainsi à couper les armées alliées en deux. Un million de soldats français, belges et britanniques sont isolés entre la Manche et les troupes allemandes dont les chars poursuivent leur progression vers la côte. Le 24 mai, les avant-gardes de Guderian établissent six têtes de pont sur l’Aa et atteignent Bourbourg. Elles ont pratiquement le champ libre lorsqu’un ordre impératif du général von Rundstedt, confirmé par Hitler, les stoppe jusqu’au matin du 27.

Les troupes britanniques en profiteront pour se replier sur Dunkerque, détruisant ainsi tout l’effort franco-belge pour reconstruire un front cohérent sur la Lys et entraînant la capitulation de l’armée belge.

L’armée française n’avait alors plus d’autre choix que de protéger la retraite britannique, en espérant que la Royal Navy intervienne afin de lui permettre, également, d’embarquer. Cet espoir fut vain et la magnifique résistance des Français autour du camp retranché portuaire ne fut nullement récompensée par les Britanniques…

Mais l’armée de Grande-Bretagne, composée d’engagés et indispensable à la continuation du combat pour ce pays, dépourvu de service militaire en temps de paix, fut sauvée. Elle était à vrai dire le seul trésor dont disposait ce pays.

Cela explique qu’après avoir vaincu la France et obtenu l’armistice de Rethondes, effectif le 25 juin 1940, l’Allemagne soit restée l’arme au pied pendant plus de quinze jours, offrant aux Britanniques le répit indispensable pour préparer leur résistance lors de la bataille d’Angleterre.

En Allemagne, le départ imprévu de Rudolf Hess, un an plus tard, est publiquement assimilé à une désertion, même si personne ne peut affirmer que Hitler n’en avait pas été au préalable informé.

À son arrivée, en Écosse, sa démarche n’est pas prise au sérieux ; il est arrêté et maintenu en détention jusqu’à la fin de la guerre, puis il est transféré à Nuremberg pour y être jugé avec les principaux responsables allemands.

Le plus vieux prisonnier de guerre du monde

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Rudolf Hess est jugé au procès de Nuremberg pour complot, crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Au cours du procès, il ne se reconnaît coupable d’aucun de ces crimes et se dit même fier d’avoir servi son Chef, Adolf Hitler, et le peuple allemand. Il va invoquer son action en Écosse où il avait tenté de mettre fin à la guerre entre l’Allemagne et le Royaume-Uni au péril de sa vie.

Des quatre chefs d’accusation, seuls sont finalement retenus le complot et les crimes contre la paix. Il est condamné à la prison à perpétuité, sanction qui sera appliquée sans remise de peine.

Pendant les années qui suivent, il est le prisonnier « numéro 7 », étant donné qu’il occupe la cellule portant ce numéro.

Après les libérations de Baldur von Schirach et d’Albert Speer, qui ont purgé leurs peines de vingt ans en octobre 1966, il reste le dernier et unique prisonnier de la prison de Spandau de 1966 à 1987. Après le départ de ces deux derniers prisonniers, la cellule numéro 7, qui ne mesurait que deux mètres par trois, devint le logement à un seul lit le plus dispendieux du monde, avec son coût journalier de deux mille huit cents Marks, entièrement financé par l’Allemagne de l’Ouest.

Les forces alliées, les États-Unis, l’URSS, la France et le Royaume-Uni, trouvaient important de garder Rudolf Hess dans la prison de Spandau, notamment en tant que dernier symbole de leur alliance, qui commençait à s’effriter.

Ses aumôniers (Charles Gabel de 1977 à 1986, Michel Roehrig de 1986 à 1987) affirment que, contrairement aux idées reçues, Hess n’avait rien d’un fou, ou d’une personne psychologiquement fragile. Une pratique initiée en 1947 consistait à retirer les articles concernant le national-socialisme ou les personnalités du troisième Reich des journaux qui était remis aux prisonniers afin d’éviter qu’ils ne puissent se considérer comme étant des figures ayant marqué l’histoire.

Durant tout le temps de son emprisonnement, Rudolf Hess ne fut pas autorisé à parler avec la presse et n’eut droit qu’à une seule visite par mois, d’une durée maximale de trente minutes, le visiteur devait être un membre de sa famille immédiate. De plus, les quatre directeurs de la prison devaient être présents lors de ces visites.

Rudolf Hess avait le droit de recevoir des cahiers en prison, mais seulement pour écrire des lettres ou des notes ; une fois remplis, ces cahiers étaient détruits par les gardiens afin d’éviter qu’il puisse écrire ses mémoires, et de ne pas risquer qu’il soit glorifié par la suite.

Le 17 août 1987, âgé de quatre-vingt-treize ans, il est retrouvé pendu à un fil électrique. Sa mort est officiellement classée comme un suicide. Son fils Wolf Rüdiger Hess a toujours défendu la thèse d’un assassinat perpétré par les SAS (Spécial Air Service). L’un des brancardiers de la prison de 1982 à 1987, Abdallah Melaouhi, défend aussi la thèse de l’assassinat dans son livre Ich sah seinen Mördern in die Augen.

L’épitaphe « Ich habe gewagt » (« J’ai osé ») ornera sa tombe.

Après la mort de Hess, la prison de Spandau fut détruite sur décision des forces d’occupation de Berlin, les soviétiques voulant notamment éviter d’en faire un lieu de « pèlerinage ».

Cependant, des Allemands et d’autres Européens se retrouvent à Wunsiedel, ville d’origine de sa famille paternelle où il est enterré, pour une « marche de la mémoire ». Ces manifestations se renouvèlent chaque année, le jour anniversaire de la mort de Hess. Elles sont interdites de 1991 à 2000, mais les marches ont quand même lieu dans différentes villes des alentours. En 2002, les marches sont de nouveau autorisées.

Le 17 août 2010, le conseil municipal de Karlsruhe interdit une manifestation organisée par une association nationaliste et prévue pour le 21 août en mémoire de Hess.

La commune a finalement décidé de ne pas renouveler la concession, qui arrive à échéance le 5 octobre 2011.

Ses descendants avaient pourtant déposé une demande pour renouveler la concession de vingt ans. Mais la petite-fille de Rudolf Hess a assuré au cours d’un entretien avec des représentants de la paroisse qu’elle souhaitait désormais que la tombe soit détruite (n’y a-t-il pas là une contradiction?) afin d’éviter qu’elle ne demeure un lieu de pèlerinage des milieux d’extrême droite. « Elle a dit qu’ils ne voulaient plus rien avoir avec ça », a souligné l’ancien élu du canton. « Nous étions tous très soulagés », a-t-il ajouté.

Le 21 juillet 2011, le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung rapporte que les restes de Hess ont été exhumés et sa tombe détruite, notamment pour empêcher d’éventuels « rassemblements néo-nazis ».

Ses restes ont été incinérés puis ses cendres dispersées.

Sources

Cité dans

  • Franz Wegener, Alfred Schuler. Der letzte deutsch katharer, KFVR, Gladbeck, 2014.