Eugène Deloncle

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Antoine Octave Eugène Deloncle, né à Brest (Finistère) le 20 juin 1890 et mort à Paris le 7 janvier 1944, était un homme politique français.

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Il est le principal créateur, en 1935, du Comité secret d'action révolutionnaire (CSAR), plus connu sous le surnom de « Cagoule ».

Biographie

Eugène Deloncle naît à Brest le 20 juin 1890. Il connaîtra peu son père cependant : en effet, le capitaine Louis Deloncle périra, le 4 juillet 1898, dans le naufrage du paquebot qu’il commandait alors, le Bourgogne. Sa mère, Anna-Ange, est la fille d’un général, Paul-François Grossetti, qui, en 1914, arrêtera les Allemands sur l’Yser, à la tête de la 42e division d’infanterie. Eugène est le quatrième enfant du couple. Il a deux frères aînés, Dominique et Henri, nés respectivement en 1881 et 1886, et deux sœurs: Louise, née en 1887[1], et Blanche Marguerite Sylvie, née en 1894.

Polytechnicien et combattant

Il se révèle un jeune homme, au caractère bien trempé, audacieux, très intelligent et fort bon élève. De bonne heure, il envisage de poursuivre une double carrière d’ingénieur et d’officier. Reçu au concours d’entrée de l’école Polytechnique en 1910, il sort, en 1912, classé 2e à l’examen final. Il choisit alors d’intégrer le Génie maritime. En août 1914, il est tout naturellement mobilisé comme officier de marine. Mais il demande sa mutation au sein de l’Artillerie de Campagne où il se lie d’amitié avec un officier artilleur, François Méténier, qui deviendra, beaucoup plus tard, un de ses proches collaborateurs. Participant à l’offensive de Champagne lancée par Joffre le 25 septembre 1915, Deloncle est blessé à la hanche par un éclat d’obus. À peine remis, il rejoint le front d’Orient, et se trouve alors sous les ordres de son oncle, le général Paul-François Grossetti, à Monastir d‘abord, en Tunisie, puis à Salonique, dans le nord-est de la Grèce. Il fait alors la connaissance du général Lavigne-Delville, chef d’état-major du général Grossetti, auquel il restera lié. Ayant terminé la guerre avec plusieurs citations, il deviendra chevalier de la Légion d’Honneur en septembre 1920.

Un notable de l'industrie

Deloncle entre alors aux Chantiers de Penhoët, où il intègre l’équipe d’ingénieurs qui élaborent les études devant aboutir à la construction du paquebot Normandie. Il tombe sur un autre polytechnicien, ancien combattant comme lui, notamment dans les Balkans et le détroit des Dardanelles, Ernest Mercier, de douze ans son aîné. Ernest Mercier, qui deviendra président et/ou directeur de 49 sociétés différentes, sera une figure dominante du milieu industriel de l’entre-deux-guerres, et jouera un rôle politique en tentant de grouper, dans le Rassemblement français, les élites industrielles, administratives et politiques du pays, au nom d’une volonté de restauration de la grandeur nationale, grâce à une action économique hardie sous la houlette d’un État fort, étayée sur une conception fordiste de l’entreprise et une pratique de hauts salaires propre au développement d’une production et d’une consommation de masse. Ce projet était déjà le credo du parti républicain alors au pouvoir aux Etats-Unis, du gouvernement fasciste italien, et deviendra celui d’une large part de la droite en France. Mercier exercera une profonde influence sur Deloncle. Au long des années 1920 et 1930, ce dernier cumulera les paires de pantoufles et les jetons de présence dans un grand nombre de sociétés, grâce à ses relations polytechniciennes, ses relations tout court avec les milieux industriels, et ses origines familiales gratifiantes. Il sera ainsi ingénieur conseil auprès des Chantiers de Penhoët, de la société Sufredi, administrateur du Comité des Armateurs de France, du Groupe des constructeurs de Réservoirs, de la Standard française des Pétroles, de la Compagnie de Navigation du Rhin, de la Compagnie de Navigation Lemoris, de la Caisse hypothécaire maritime et fluviale, de la Société nouvelle de Gérance maritime, de la Compagnie des constructeurs d’Ouvrages métalliques, des Chantiers de Hollande, de la Compagnie de la Pêche au large, membre du Comité technique du Bureau Veritas et expert auprès du tribunal de la Seine.

Le 4 février 1918, alors qu’il est encore sous les drapeaux, Eugène Deloncle épouse Mercédès Cahier, fille du général Cahier et de Marie-Louise Godet de Mondésert, qui lui donnera un fils, Louis, et une fille, Claude. Deloncle semble tout destiné à devenir un notable de l’industrie et des affaires.

La leçon de Malaparte

En dehors de ses activités professionnelles, il lit, se passionne pour la poésie, en particulier celle de Baudelaire, et les ouvrages sur l’ésotérisme et les sociétés occultes. En 1931, il est littéralement envoûté par le livre de Curzio Malaparte, La Technique du coup d’État, qui vient de sortir. L’écrivain italien affirme que la réussite d’un coup d’État ne dépend pas des circonstances de sa perpétration (favorables ou défavorables), ni du nombre de conspirateurs impliqués dans l’affaire, mais uniquement d’un groupe restreint d’hommes décidés, capables de s’emparer des points clefs de l’administration (préfecture, casernes, centraux téléphoniques, distributeurs d’électricité) pour mettre le gouvernement dans l’impossibilité d’appeler à la rescousse ses hauts fonctionnaires, ses militaires et la population, et ce quelle que soit la valeur des hommes au pouvoir[2]. Il convient de remarquer que l’ouvrage de Malaparte n’est pas aussi original que le talent littéraire de l’auteur le laisse croire. En somme, le romancier italien ne fait que reprendre et synthétiser avec un grand talent de plume, propre à subjuguer le lecteur, le thème de la supériorité d’une minorité résolue et capable d’efficacité dans l’action, sur une majorité timorée et passive ; et sa « technique du coup d’État » n’est que la resucée de celle de Blanqui et de Trotski auxquels il se réfère d’ailleurs ouvertement. Par ailleurs, écrivain de fiction et non spécialiste de sciences politiques, sollicitant son imagination plus que sa rigueur dans la maîtrise et l’analyse de l’information, il sous-estime les obstacles que peut rencontrer l’action d’une minorité décidée, et oublie l’échec de la tentative de prise du pouvoir en France, le 12 mai 1839, par Blanqui et Barbès qui, afin de provoquer la chute de la Monarchie de Juillet, s’étaient emparés, avec une équipe réduite, de l’Hôtel de Ville et du palais de justice de Paris, mais avaient échoué à prendre la préfecture de police, et avaient été facilement arrêtés par les forces de l’ordre, leur entreprise sombrant dans le ridicule. Et on pourrait citer d’autres exemples, français ou étrangers, tout aussi mémorables.

Malaparte évoque le succès des bolcheviks russes en octobre 1917, pourtant très minoritaires (en dépit de leur nom) à la Douma et dans la population, et rappelle que Trotski faisait dépendre le triomphe de la révolution d’un petit nombre d’hommes décidés et habiles, mais il oublie que le renversement du gouvernement de Kerenski fût resté impossible sans l’appui des masses, lassées de la guerre et affamées, auxquelles Lénine avait promis la paix et du pain. Deloncle, pour sa part, restera trop tributaire de Malaparte et de son interprétation de la victoire des bolcheviks russes, laquelle exagère la théorie de la supériorité décisive de la minorité agissante selon Trotski qui était, en fait, plus nuancé que cela et ne négligeait pas les autres éléments.

Le militant de l'Action française

Nationaliste, réactionnaire, hostile à la République, Deloncle n’est, par là, pas révolutionnaire, même s’il est intéressé par la technique bolchevique du coup d’État telle que la présente Malaparte. La mouvance politique en laquelle il se reconnaît alors est celle de l’Action française. Il semble conquis par la doctrine de Charles Maurras qui fonde son nationalisme antidémocratique et monarchiste sur la raison, l’empirisme, l’expérience et le positivisme comtien, ce qui résonne agréablement à son esprit mathématicien et scientifique. Au début des années 1930, Deloncle milite parmi les Camelots du Roi. Son zèle impressionne le président des Camelots, le sculpteur Maxime Réal del Sarte, ancien combattant, comme lui, et mutilé de guerre.

Sa réputation parvient bientôt à la connaissance de Maurras lui-même. Les deux hommes se rencontrent. Maurras est d’autant plus conquis par Deloncle qu’en ce début des années 1930, son mouvement manque de sujets d’élite issus de surcroît de la bonne société. Ceux-ci, qui intégraient en nombre l’Action française (ou s’en sentaient proches) au début du XXe siècle, la boudent souvent durant la dernière décennie de l’avant-Deuxième Guerre mondiale, du fait de l’incapacité de ce mouvement, selon eux, à s’adapter aux temps nouveaux. Deloncle est donc le bienvenu, avec son intelligence, son énergie et son dévouement sans faille. Maurras le nomme président de la section des Camelots du quartier de La Muette, dans le XVIe arrondissement, et responsable de la fédération des ingénieurs et techniciens de la Ligue d’Action française. Autour de 1933 environ, Deloncle semble devoir prendre le relais, sinon de Maurras lui-même, du moins des caciques de l’Action française de la Belle Époque, déjà trentenaires (ou presque) autour de 1899-1900, ou avant 1914.

La rupture avec Maurras

Pourtant, les rapports cordiaux entre Deloncle et la direction du mouvement vont tourner court. Homme d’action, brûlant de servir, Deloncle ne s’accommode guère de la passivité des Maurras, Pujo, de Roux, de Vesins et autres, notables rancis et hommes de plume, selon lui, timorés et ressassant de vieilles idées et des principes devenus caducs depuis le bouleversement provoqué par la Grande Guerre et la reconstruction de l’Europe à la suite des traités de Versailles, Saint-Germain et Trianon. Même les éclats de voix et de plume de Daudet lui semblent de dérisoires fanfaronnades. Ce que Deloncle déplore alors le plus, c’est la passivité de l’Action française face au dynamisme conquérant du parti communiste. Ce dernier, téléguidé par Moscou, a renoncé à la stratégie dogmatiquement marxiste, dite « classe contre classe », au nom de laquelle il refusait toute alliance avec les partis “bourgeois” de gauche (SFIO et parti radical). Sortant de son isolement, il accepte désormais une union des forces de gauche contre la droite au nom du progrès social, de la lutte contre le fascisme, et de la défense de la démocratie, fût-elle “bourgeoise”. Le 14 juillet 1935, il s’est joint à la SFIO et au parti radical pour former le Front populaire en vue des législatives d’avril-mai 1936. Deloncle voit dans cette alliance un fait capital, et le premier stade de la marche du parti communiste vers le pouvoir, la SFIO et le parti radical lui servant de marchepied. Il y voit également la stratégie de l’URSS, visant à satelliser la France et d’autres pays où le parti communiste est influent. À ses yeux, le péril communiste menace la France et toute l’Europe, et il regrette que l’Action française ne paraisse pas en avoir une claire conscience, non plus d’ailleurs que les autres formations politiques de droite. Il souhaite ardemment une union des droites contre ce danger, un « Front national » destiné à combattre le Front populaire dont, selon lui, le parti communiste est la cheville ouvrière et sera, à terme, le vrai et seul vainqueur.

Cette vision de la situation politique, ces inquiétudes, cette stratégie, Deloncle les exprime en novembre 1935, lors d’un discours de la réunion de la fédération des ingénieurs de l’Action française. Mais cet homme d’action n’a rien d’un diplomate. Au lieu d’appeler, arguments à l’appui, à une union des droites contre le parti communiste, grand bénéficiaire de son alliance avec les formations de gauche “bourgeoises”, il se lance dans une diatribe contre l’absence de clairvoyance et la mollesse de l’Action française, inconsciente du péril marxiste qui menace la France. Aussi, au lieu de galvaniser les troupes, il les braque et s’aliène Maurras, dont la susceptibilité est particulièrement vive. Maurras le convoque trois fois dans son bureau pour le morigéner vertement et tenter de l’amener à résipiscence. Peine perdue : ces deux caractères entiers se montrent allergiques au compromis ; le 9 novembre 1935, Deloncle est exclu de la Ligue d’Action française. Eût-il pu, avec moins d’agressivité et plus de souplesse, se concilier Maurras et transformer l’Action française vieillissante en un parti rénové, combatif et adapté au monde des années 1930 ? Peut-être, mais rien n’est moins sûr : Maurras était un doctrinaire ombrageux qui souhaitait certes voir surgir en son mouvement un homme fort capable de le relever, mais il n’admettait pas le moindre écart vis-à-vis de ses idées, élevées par lui à la hauteur de dogmes, ce qui était difficile si l’on voulait mettre l’Action française au diapason du monde des années 1930. De son côté, Deloncle était trop de sa génération (né en 1890) et de son temps, et trop homme d’action féru de « techniques de coups d’État » et de pratiques révolutionnaires pour ne pas se sentir à l’étroit dans le carcan des actes, méthodes et autres pratiques du mouvement maurrassien tels que les chahuts, les expéditions musclées contre la gauche, les manifestations tapageuses, les critiques verbales et écrites contre la République, et l’appel à quelque homme fort, un militaire de préférence, sorte d’improbable général Monk de la monarchie française. Sa rupture d’avec l’Action française semblait assez inévitable. Ce qui semble regrettable est qu’elle découle seulement d’une opposition de (fortes) personnalités et de caractères (intransigeants) et non d’une question de convictions. Deloncle avait fait siennes les idées de Maurras, avait adopté son nationalisme intégral et son monarchisme, et, en scientifique qu’il était, avait été séduit par le caractère de démonstration logique qui imprégnait son argumentaire. Comme Maurras, il avait le goût des élites en lesquelles il voyait, comme lui, le ferment de la grandeur de la France.. Comme Maurras enfin, il haïssait l’Allemagne et l’âme germanique, et voyait dans le Reich d’outre-Rhin l’ennemi héréditaire et irréconciliable de la France. Mais, entre les deux hommes, les oppositions de personnalités devaient l’emporter sur les convictions communes.

Le Parti nationaliste révolutionnaire et social (PNRS)

À la différence de Maurras, trop âgé pour comprendre le fascisme et en subir l’attrait, Deloncle, avec sa soif d’action, son goût pour les coups d’État et leur préparation, devait inéluctablement connaître la séduction de la conquête brutale du pouvoir par Mussolini et des coups de commandos des squadristi transalpins, et voir dans la dictature du Duce un modèle politique. Cela explique aussi qu’en dehors de son caractère entier qui se heurtait à l’intransigeance de Maurras, il n’ait rien fait pour éviter la rupture avec l’Action française. En fait, cette exclusion se présente pour lui comme une libération. D’ailleurs, à peine exclu de l’Action française (9 décembre 1935), il fonde, dès janvier 1936, sa propre formation, le Parti nationaliste révolutionnaire et social (PRNS). Cette dénomination est significative. Deloncle, toujours nationaliste, se dit aussi “révolutionnaire”, car, s’il ne s’est aucunement converti au marxisme et à la foi bolchevique, il n’en a pas moins découvert l’intérêt de la stratégie et de la tactique des communistes pour s’emparer du pouvoir, bouleverser radicalement les institutions et entraîner les masses. Et il se veut également “social”, non par adhésion au socialisme, mais parce qu’il a compris que si les élites sont seules aptes à la direction des affaires publiques et à l’exercice des responsabilités importantes, elles agissent sur une population majoritairement composée de gens du commun qui forment la nation, constituent une masse de manœuvre utile, voire indispensable, et incluent quelques personnalités riches de capacités.

Les buts du nouveau parti sont flous : il s’agit « d’organiser l’action sociale pour le redressement économique et national du pays en luttant contre tout groupement qui s’opposerait à la réalisation de ce programme ». On aimerait plus de précision. La phrase que nous citions à l’instant semble faire dépendre le redressement économique et national de l’action sociale, ce qui laisse penser que le PNRS entend organiser l’économie et le travail en France sur le mode corporatif, comme l’a fait Mussolini en Italie, et comme le préconisent les Croix de Feu et diverses formations fascistes, comme le Parti franciste de Marcel Bucard. Mais ce point n’est nullement précisé dans les statuts déposés par le PNRS à la préfecture de la Seine, ni dans ses autres textes fondateurs. En tout cas, cela ne distingue pas le parti des autres formations d’extrême droite de l’époque.

Deloncle, en tout cas, ne manque pas de bailleurs de fond. Robert Lefranc, PDG de Ripolin, est le plus généreux et le plus enthousiaste administrateur de plusieurs sociétés importantes, Deloncle dispose de relations solides au sein du patronat, et n’éprouve aucune difficulté à se procurer des subsides. Il bénéficie également de soutiens militaires notables en raison de ses origines familiales et de sa qualité d’ancien combattant : les généraux Grossetti, son oncle, Lavigne-Delville, Duseigneur. Forte personnalité, homme d’autorité, il recrute vite une équipe dévouée pour étoffer la direction de son parti, tels Jean Filiol, Jean Corrèze, Aristide Corre, François Méténier, Georges Cachier, Jean Moreau de la Meuse, Fernand Jakubiez, Gabriel Jeantet, Adolphe Juif et Léon Jean-Baptiste. Ces hommes sont beaucoup plus jeunes que lui. Pour la plupart, ils ne viennent pas de la haute société, classe d’origine de Deloncle, mais de la moyenne bourgeoisie. Ils n’ont généralement pas effectué d’études supérieures (sauf Aristide Corre), et, pour beaucoup, offrent un profil de déclassés, égarés par l’activisme politique, généralement au service des Camelots du Roi ou des autres ligues nationalistes. Deloncle est également épaulé par son frère Henri.

Les subventions de ses amis fortunés permettent à Deloncle d’installer le siège de son parti au 31 rue Caumartin, dans le IXe arrondissement de Paris. Malgré ses atouts, Deloncle comprend que le PNRS ne deviendra pas le grand parti de la droite nationale française. En particulier, il réalise qu’il ne pourra pas supplanter la ligue des Croix de Feu du colonel de La Rocque, qui frise alors les 350 000 adhérents, dispose, elle aussi, de puissants appuis financiers, et se signale par une remarquable organisation, propre à attirer les catégories les plus diverses de la population française. Par ailleurs, les débuts d’activité du PNRS se révèlent des faux pas, à moins dire : quelques-uns de ses militants sont peu ou prou mêlés à l’agression subie par Léon Blum le 13 février 1936[3], et d’autres sont interpellés pour divers actes de brutalité. Le 10 juin 1936, le siège du parti est perquisitionné. À peine fondé, le PNRS fait l’objet d’une surveillance suivie.

De toute façon, le temps n’est plus à l’efflorescence des ligues nationalistes, qui se neutralisent mutuellement par les rivalités les opposant les unes aux autres et inquiètent une part croissante de la population. Le 13 février 1936, le soir même de l’agression contre Blum, le gouvernement Sarraut dissout la Ligue et la Fédération des Étudiants d’Action française, ainsi que les Camelots du Roi. Et, le 18 juin, le gouvernement Blum, issu de la victoire électorale du Front populaire, dissout plusieurs ligues nationalistes dont les Croix de Feu, les Jeunesses patriotes et le Parti franciste. Contre la gauche au pouvoir, le temps est venu de la lutte armée, du coup de force, Deloncle en est convaincu. Dès le 13 février 1936, alors que le gouvernement Sarraut n’envisage pas la dissolution du PNRS, Deloncle décide de mettre fin à l’existence de ce dernier, dont il comprend l’inutilité.

Le Comité secret d'action révolutionnaire (CSAR)

Il n’est aucunement marri de ce constat. Homme d’action, répétons-le, il n’est pas fait pour diriger un parti, mais pour préparer, dans l’ombre, le renversement des institutions républicaines. Ce même 13 février 1936, il crée l’Organisation secrète d’Action révolutionnaire nationale (OSARN), appelée aussi Comité secret d’Action révolutionnaire (CSAR), constituée dans ce but. Les termes de “Cagoule” et de “cagoulards” viendront plus tard, en décembre 1936 quand Maurice Pujo, directeur de L’Action française, les utilisera pour brocarder le CSAR et ses membres.

Deloncle organise son association. Lui, en est le chef. Le CSAR est organisé autour de quatre bureaux. Le premier, dirigé par Deloncle lui-même, assisté de Jacques Corrèze, François Méténier et Georges Cachier, dirige l’organisation, contrôle le recrutement des membres, et assure la discipline. Le deuxième, dirigé par Henri, frère de Deloncle, est le service d’information du CSAR. Il se charge aussi de coder les listes des membres. Le troisième bureau, dirigé par Georges Cachier, prépare le futur coup d’État, organise les opérations ponctuelles, et assure l’entraînement des membres au combat. Le quatrième bureau, sous la responsabilité de Jean Moreau de la Meuse, a pour tâche l’approvisionnement du CSAR en armes, munitions et matériel, leur transport et leur stockage. L’unité de base de l’organisation est la cellule, groupe de 10 hommes divisée en 2 mains comprenant chacune 5 membres. 3 cellules forment une unité. 3 unités forment un bataillon, 3 bataillons forment une brigade, et 3 brigades constituent une division de 2700 hommes.

C’est Paris, et singulièrement le XVIe arrondissement (celui de Deloncle), qui concentre les effectifs les plus importants. Mais le CSAR a d’autres points forts, notamment le département des Alpes-Maritimes, où il est organisé de main de maître par Joseph Darnand, le futur chef de la Milice française sous l’Occupation. Deloncle dispose également du concours d’autres collaborateurs dévoués, tels que le général Édouard Duseigneur, le docteur Henri Martin, Aristide Corre, Gabriel Jeantet, Maurice Juif, Léon Jean-Baptiste et l’indispensable Jean Filiol, qui l’ont suivi du PNRS au CSAR. En raison de ses liens avec les milieux industriels, Deloncle trouve facilement des appuis financiers, notamment ceux de Jacques Lemaigre-Dubreuil, PDG de Lesieur, d’Eugène Schueller, PDG de L’Oréal, et de Michelin, à Clermont-Ferrand. Deloncle ne manque pas non plus de soutiens militaires, et non des moindres : ceux du général Giraud, gouverneur militaire de Metz, et du maréchal Franchet d’Espèrey, un des héros de la Grande Guerre.

Le CSAR ne se réclame pas d’une ligne idéologique précise. Il n’est pas une formation politique, mais une organisation clandestine constituée pour la perpétration de coups de commando et la préparation d’un coup d’État ouvrant la voie à l’instauration d’une dictature nationaliste. Deloncle se présente comme très hostile à la République, à la démocratie, au legs politique de la Révolution française, et entend donner à la France un régime autoritaire fortement inspiré du fascisme italien quant aux principes, méthodes et pratiques d’exercice du pouvoir. Il tient son aversion pour la République et la démocratie de Maurras et de l’Action française, dont il a conservé les postulats fondamentaux en dépit de sa rupture avec eux, et bien qu’il ait mis à distance l’idée d’une restauration monarchique. Quant au fascisme, il en retient le mode dictatorial de gouvernement, laissant au second plan le volet social de ce régime, corporatiste et socialisant. Deloncle, en effet, est conservateur, et n’entend pas changer la société. Parmi les caciques du fascisme italien, il se serait senti plus proche d’un conservateur affirmé comme Cesare Maria De Vecchi, grand propriétaire, catholique et monarchiste ardent, que de “socialistes” comme Roberto Farinnacci, Achille Starace ou Alessandro Pavolini. De plus, s’il incline à s’inspirer du fascisme, il se défie du national-socialisme car il voit en lui l’instrument par lequel l’Allemagne, l’ennemie irréconciliable de la France, selon lui, prendra sa revanche sur celle-ci à l’occasion d’une nouvelle guerre qu’elle ne manquera pas de provoquer pour laver l’humiliation du traité de Versailles. Les papiers laissés par Deloncle le montrent rêvant, pour l’avenir, d’une union étroite de la France, “encagoulée”, avec l’Italie, le Portugal salazarien, l’Espagne devenue franquiste, l’Autriche de Dollfuss et Schuschnigg et la Belgique (si Degrelle en devient le maître), alliance entre des nations à régime autoritaire, catholiques et conservatrices, et tournée aussi bien contre l’URSS communiste que contre l’Allemagne nationale-socialiste.

L'obsession de la lutte contre le communisme

Cela dit, Deloncle n’est ni un théoricien ni un visionnaire politique. Et le CSAR est une organisation activiste (de nos jours on la qualifierait de “terroriste ”). Son but : déstabiliser le régime de la IIIe République par la commission d’une série d’attentats, avant de le renverser et de lui substituer une dictature dont la tâche consistera certes à opérer un salutaire redressement dans tous les domaines, mais avant tout et surtout, à combattre efficacement, à l’intérieur comme à l’extérieur, le communisme que les gouvernements des années 1930 se révèlent incapables d’éradiquer, quand ils ne préparent pas son triomphe, comme le ministère issu du Front populaire.

Dans ce but, le CSAR va multiplier les meurtres et les attentats au cours de l’année 1937. Deux meurtres sont perpétrés à la demande de personnalités ou d’organisations dont le CSAR recherche l’appui. Ainsi, le CSAR assassine Dimitri Navachine (23 janvier 1937), haut fonctionnaire jouant un rôle d’intermédiaire entre l’URSS et la France, pour prouver au maréchal Franchet d’Espèrey sa détermination et sa capacité à éliminer une personnalité importante affiliée au camp communiste. Il abat les frères Nello et Carlo Rosselli (9 juin 1937), antifascistes notoires, à la demande de la police secrète italienne[4]. D’autres meurtres relèvent de règlements de comptes internes au CSAR : ceux de Jules Salles, accusé de trahison (17 mars 1937), puis de Laetitia Toureaux (16 mai 1937), jeune aventurière ayant approché des adhérents du CSAR et travaillant pour la Sûreté[5].

L'action terroriste

Les attentats proprement dits relèvent, eux, de l’engagement terroriste du CSAR dans le cadre de la lutte contre le communisme et le renversement des institutions. Tel est le cas de la destruction, par incendie, de deux avions de combat destinés à l’Espagne républicaine, à Toussus-le-Noble[6] (28 août 1937). Tel est le cas, surtout, des attentats à l’explosif perpétrés le 11 septembre 1937 au 4 rue de Presbourg, au siège de la Confédération du Patronat français, et au 45 rue Boissière contre le siège de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie[7].

Tel est enfin le cas de l’esquisse de coup d’État du CSAR, durant la nuit du 15 au 16 novembre 1937. Deloncle en rêvait depuis longtemps. Mais ce fut sa croyance en l’imminence d’un coup d’État communiste qui le décida à passer à l’action. Plus tard, devant le juge d’instruction, il affirma avoir eu vent de ce complot le 20 octobre 1937 par « plusieurs sources ». En conséquence, il prépare une contre-offensive visant à le faire échouer et, dans la foulée, à s’emparer du pouvoir. Il fixe le passage à l’action du CSAR à la nuit du 15 au 16 novembre, qu’il croit savoir être la date de l’offensive des comploteurs communistes. En réalité, aucun complot communiste n’existait alors. Deloncle a été abusé par ses fameuses “sources”, bien peu fiables. La principale d’entre elles était l’Entente internationale anticommuniste (EIA)[8] qui entretenait les rumeurs les plus folles sur le complot communiste mondial dirigé par Moscou. Deloncle, comme beaucoup de hautes personnalités militaires et politiques, croyait dur comme fer aux scénarios délirants de cette association. Ceux-ci, d’ailleurs, stimulaient, en le justifiant, son besoin d’ourdir un complot, et jouaient le rôle d’une drogue chez lui. Aussi ne cherchait-il pas à en vérifier la véracité. Et, pour ce qui relève du prétendu complot communiste de novembre 1937, il y souscrivit tête baissée, et contribua à propager cette rumeur dans les milieux qu’il fréquentait.

L'échec

Mais la lucidité finit par l’emporter chez ces derniers. La Sûreté Nationale, le 2e Bureau, l’état-major, eux aussi intoxiqués par l’EIA, comprennent leur erreur. Les militaires qui avaient promis leur soutien à Deloncle se défilent. Le chef du CSAR n’a plus alors qu’à renoncer à son coup de force. Il demande à ses hommes de se disperser. Car Marx Dormoy, le ministre socialiste de l’Intérieur, qui est sur leur piste depuis la série d’attentats de l’année écoulée, est sur le point de les faire arrêter. Politicien retors, il avait su instrumentaliser le CSAR pour pouvoir, le moment venu, le neutraliser et faire apparaître le gouvernement de gauche auquel il appartenait comme le sauveur des institutions républicaines et démocratiques.

Deloncle est arrêté le 25 novembre 1937. Ses proches collaborateurs et nombre de ses hommes le seront entre la mi-novembre 1937 et février 1938. Au total 120 personnes seront saisies. L’instruction sera close le 6 juillet 1939. Deloncle et la plupart de ses hommes recouvrent la liberté au début de la guerre, en septembre 1939 : on a alors besoin de leurs compétences. Deloncle est affecté successivement au Génie militaire, au secrétariat d’État à l’Armement, et dans la Marine. Il rencontre alors Anatole de Monzie, Déat et Doriot.

Le MSR

Rallié au régime de Vichy, il fonde, en septembre 1940, le Mouvement social révolutionnaire (MSR), d’inspiration à la fois pétainiste et fasciste[9]. Son équipe comprend Eugène Schueller, PDG de l’Oréal, Jean Fontenoy, Jean Filiol, André Tenaille et Jacques Corrèze (anciens cagoulards), Georges Soulés (futur écrivain Raymond Abellio), l’éditeur Robert Denoël, Henry Charbonneau, et d’autres encore. Installé au 141 boulevard Haussmann, doté d’une revue, Révolution nationale, animée par Lucien Combelle, le MSR affirme vouloir « construire la nouvelle Europe en coopération avec l’Allemagne nationale-socialiste et toutes les autres nations européennes libérées comme elles du capitalisme libéral, du judaïsme, du bolchévisme et de la franc-maçonnerie », ce qui représente un étourdissant virage à 180 degrés pour un Deloncle viscéralement germanophobe, qui, quelques années plus tôt, envisageait une union des pays fascistes (ou fascisants) excluant le Reich, et même tournée contre lui.

La nouvelle carrière politique de Deloncle, au grand jour cette fois, commence mal. Les Allemands se défient de cet homme qui les a tant détestés naguère et continue sans doute à le faire. Ils ne subventionnent que chichement son parti. De plus, Deloncle est assez mal vu de Pétain en raison de son choix collaborationniste. Enfin, excellent organisateur de société secrète, il apparaît comme un chef politique médiocre : il est antipathique, hautain, piètre orateur, et ne séduit donc pas le public. Son parti ne dépassera pas le millier d’adhérents, ce qui est négligeable au regard des 120 000 du Parti populaire français de Doriot, des 30 000 du Rassemblement national populaire de Marcel Déat ou même des 5000 du PFF de Marcel Bucard. Le besoin impérieux d’un allié l’incite à opérer la fusion du MSR avec le RNP de Déat, lequel cherche à étoffer ses rangs pour faire pièce à son rival, Doriot. Dès le 2 février 1941, les deux partis se fondent en un seul. Les troupes de Déat sont plus nombreuses, mais Deloncle parvient à dominer les deux formations de choc de l’ensemble, le Comité de Sécurité et la Ligue nationale populaire. Il installe leurs sièges au 40 rue de Paradis, où se trouvent aussi les locaux de son imprimerie[10].

Les rapports entre Deloncle et Déat se détériorent vite. Le premier, ancien maurrassien, est réactionnaire, antirépublicain ; le second, venu de la gauche, se veut laïque, révolutionnaire et socialiste (en plus d’être nationaliste). Par ailleurs, Déat s’engage sans réserve aux côtés de l’Allemagne, ce que Deloncle répugne encore à faire vraiment. En outre, Déat voit en Deloncle un rival dans la course au pouvoir ; il le soupçonne d’utiliser le RNP comme un multiplicateur de puissance du MSR et un marchepied vers le pouvoir. D’autant plus que Deloncle fait fonder, par ses hommes, une association, La communauté française, filiale du MSR.

L’attentat contre Laval et Déat, à Versailles, le 27 août 1941[11], va déterminer la rupture ; les deux victimes se persuadent en effet de la responsabilité de Deloncle dans cet acte, en réalité celui d’un isolé. En octobre 1941, à sa sortie de l’hôpital, Déat exclut Deloncle et ses hommes des postes de responsabilité qu’ils occupaient au RNP. Deloncle réorganise le MSR et le dote d’une nouvelle direction, d’un service d’ordre, la Légion sociale Révolutionnaire et d’un insigne tricolore avec une devise, Aime et sers.

Pour Deloncle, ce divorce sonne le glas de ses ambitions. La fusion avec le RNP permettait au MSR de bénéficier des subsides donnés par les Allemands à ce dernier, ce qui n’est plus le cas. De plus, la position de Deloncle vis-à-vis de Vichy est compromise, Laval, chef du gouvernement, étant persuadé de sa responsabilité dans l’attentat du 27 août. Deloncle fait un nouveau faux pas en organisant, avec l’aide du SD[12], 6 attentats à l’explosif contre des synagogues parisiennes, dans la nuit du 4 octobre 1941, afin de s’assurer l’appui des SS auprès de Vichy pour l’obtention d’un poste de ministre. Or, ces attentats, qui suscitent l’effroi des Parisiens, sont désavoués par les autorités militaires d’occupation, l’ambassade allemande et le gouvernement de Vichy. Leur seul résultat est de faire perdre définitivement à Deloncle toute chance d’accéder au ministère.

Les déboires de Deloncle ne s’arrêtent pas là : son adjoint Jean Filiol le trahit et le fait exclure de son propre parti, le MSR, pour incompétence, en mai 1942.

Le retournement, les contacts avec l'amiral Canaris et la fin

Deloncle est dépité. À ce dépit s’ajoutent ses doutes sur le bien-fondé de la Collaboration. L’entrée en guerre des Etats-Unis, les échecs de la Wehrmacht en Russie, puis le débarquement des Alliés en Afrique du Nord lui font pressentir la défaite finale de l’Allemagne. Ses sentiments nationalistes et germanophobes se réveillent, et l’incitent à changer de camp. Resté antirépublicain et antidémocrate, il ne prend pas contact avec la Résistance française, mais avec l’opposition secrète à Hitler. Il pense que l’instauration en Allemagne d’un régime anti-national-socialiste mais réactionnaire (ce que veulent les personnalités qui complotent contre Hitler) et capable de négocier une paix séparée avec les Anglo-Saxons permettrait de libérer la France tout en y maintenant un pouvoir antidémocratique (comme celui de Vichy) au sein duquel il trouverait peut-être sa place. Il assure donc la liaison entre l’amiral Darlan, son seul appui à Vichy, et l’amiral Canaris, chef de l’Abwehr[13] et opposant à Hitler. Après le débarquement allié en Afrique et la mort de Darlan, il prend contact avec le général Giraud (par l’intermédiaire du frère de celui-ci).

Mais ses déplacements attirent l’attention des Allemands. Le SD décide de l’éliminer et confie cette tâche à ses auxiliaires de Paris. Aussi, le matin du 7 janvier 1944, ces derniers l’abattent à son domicile, non sans qu’il leur ait opposé une prompte et bruyante résistance armée. Ainsi s’achève la carrière de cet homme, inlassable comploteur, aux convictions fortes mais aux idées floues, qui fit de sa vie un roman[14]. On doit noter que, plus tard, on commencera à soupçonner cet expert en intrigues d'avoir été un agent double au service de Staline[15].

Notes et références

  1. Elle épousera, en 1916, Jean Laurent-Cély, et sera la mère du célèbre écrivain Jacques Laurent (1919-2000).
  2. Malaparte va jusqu’à affirmer : « Mettez Poincaré à la place de Kerenski, et le coup d’État bolchevique d’octobre 1917 réussira tout aussi.
  3. Cette agression est commise par des militants de l’Action française, à l’occasion des obsèques de Jacques Bainville, un des dirigeants et des plus brillants intellectuels de ce mouvement.
  4. Plus exactement l’OVRA : Office de Vigilance et de Répression de l’Antifascisme.
  5. Ces meurtres de 1937 suivent celui d’Adolphe Juif, en décembre 1936, lui aussi accusé de trahison (et, de surcroît, d’incapacité).
  6. Dans l’actuel département des Yvelines.
  7. En raison de leur proximité avec la place de l’Étoile (aujourd’hui place Charles De Gaulle), ces attentats recevront l’appellation d’« attentats de l’Étoile ». Leur auteur est un jeune ingénieur chimiste, Pierre Locuty.
  8. Fondée en 1924 par l’avocat suisse Louis Aubert, et ayant son siège à Genève.
  9. Deloncle dote ses militants d’un uniforme de type fasciste et d’une hiérarchie paramilitaire.
  10. En outre, il impose l’uniforme du MSR aux membres de ces deux formations.
  11. À l’occasion d’une remise d’étendard au premier régiment de la LVF, en partance pour le front de l’Est.
  12. Sicherheitsdienst : Service de Sécurité, service de renseignements et de maintien de l’ordre des SS.
  13. Service de renseignements allemand.
  14. Paul-André Delorme, « Eugène Deloncle, inlassable comploteur », Rivarol, 16.6.2021.no 3563, 26 avril 2023, p. 14-15.
  15. Gabriele Adinolfi, Mythe ou Utopie ? Une relecture verticale d’Orwell, trad. Gérard Boulanger, La Nouvelle Librairie Éditions, coll. « Les idées à l’endroit », 2022, 326 p., p.31.