Essence du politique

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« La » politique (activité) ou « le » politique (fonction) ont pour objet la pérennité et la défense, dans tous les domaines, d'une Cité (d'où l'étymologie grecque polis), c'est -à-dire d'un ensemble humain habité par une communauté d'origine et de destin, et dont le lieu d'exercice est la fonction souveraine.

Qu'est-ce que l'essence du politique?

Dans la philosophie politique contemporaine, entachée d'économisme, l'essence du politique se résume à la « gestion de la nation », réduite à une sorte d'entreprise. Ce qui transforme nécessairement la classe politique, comme in le voit aujourd'hui, en une caste de carriéristes, très proche des apparatchiks des régimes communistes. Le destin du peuple échappe totalement à cette vision du politique, tout comme la dimension historique de l'activité politique.

La politique ne se résume pas à la gestion du quotidien ou à la recherche du bonheur (pursuit of hapiness) de la philosophie américaine. Elle n'est pas non plus seulement la désignation de l'ennemi comme l'enseignait Carl Schmitt, bien que cette définition soit intéressante et partiellement juste. L'essence du politique est d'abord, fondamentalement, la désignation de l'ami, c'est-à-dire du camarade, de celui qui appartient à la même communauté et qui partage les mêmes valeurs. En ce sens, elle est d'abord le tracé d'un champ d'appartenance. Qui est de quel côté? Qui est qui? Telle est la question politique centrale.

En troisième lieu, l'essence du politique est esthétique, poétique et historique. Selon le verbe grec poïeïen « faire », « créer ». La vocation profonde de la chose politique, en effet, de créer, de façonner un peuple dans l'histoire. Il en découle que l'essence du politique ne concerne pas seulement l'économie, la recherche de la justice et de l'équilibre social, de la paix civile et de la sécurité extérieure, mais aussi l'architecture, l'écologie, les beaux-arts, la culture, la démographie, la biopolitique, etc.

Le politique est le domaine de la volonté et de la recherche de souveraineté. Il ne faut pas s'étonner alors que notre époque fasse tout pour pour détruire le politique au profit de la sphère économique ou de pouvoirs diffus préoccupés de leurs seuls intérêts immédiats. Les politiciens contemporains sont dépolitisés et l'Europe souffre d'un effacement du politique, c'est-à-dire de l'inexistence d'une fonction souveraine. Ils sont soumis aux facéties et aux flatteries du spectacle (les médias) et de l'argent, mais leurs calculs à court terme ne portent plus aucune projet historique ; de même, ils n'ont plus aucun pouvoir réel, ce dernier étant passé entre les mains de forces financières.

L'Etat lui-même ne détient plus ni monopole, ni volonté politique. Il a cessé d'être une instance politique pour n'être plus qu'une instance techno-bureaucratique. Il n'est plus, qu'il soit bruxellois ou parisien, qu'une administration, une corporation à courte vue. Fonctionnaires et politiciens - qui se confondent bien souvent - ont des comportements de salariés ou de stipendiés de firmes industrielles, mais nullement de serviteurs de leur peuple. Les politiciens européens, sauf exception, se situent à mi-chemin entre des vedettes du show-business et des cadres supérieures avides de privilèges. La vanité et l'argent, mais sans le pouvoir. Car le véritable pouvoir politique suppose le désintéressement comme l'esprit visionnaire.

Ainsi nous arrivons à la notion de Grande politique, terme choisi par Nietzsche. Elle est l'expression principale de l'essence du politique : inscrire et maintenir un peuple dans la durée, comme libre créateur et acteur de son destin, en préservant son identité et, si possible, en accompagnant son ascension. La Grande politique s'inscrit ainsi dans la longue dutrée historique, à l'inverse de la « petite politique » des politiciens, fondamentalement présentiste et non historique. La Grande politique s'ancre à la croisée des chemins : le bien-être des individus et la pérennité du peuple, la pacification et la puissance, la fidélité aux traditions et l'ambition innovatrice.

Désormais, une Grande politique devrait prendre en compte les facteurs et les objectifs essentiels suivants (la liste n'est pas exhaustive) totalement ignorés des politiciens français et européens :

1) Affronter la reprise de la lutte ancestrale de l'Islam contre les peuples européens

2) Enrayer notre déclin démographique et notre colonisation de peuplement par le tiers monde.

3) Assurer la protection économique de l'espace européen.

4) Libérer les Européens de la sujétion américaine et leur rendre leur indépendance ; construire avec la Russie une véritable union continentale de puissance ayant comme alliés principaux l'Inde et la Chine.

5) Trouver une alternative à la pente catastrophique sur laquelle s'engage, à courte vue, l'économie mondiale, notamment quant à ses conséquences écologiques.

On en est loin. Mis les dramatiques sanctions des imprévoyances pourront bien remettre les choses à leur place.

Le politique ne remplacera jamais le spirituel, c'est vrai. Mais le spirituel ne sera jamais rien sans le politique. La notion de politique suppose donc les idées de souveraineté et de sens historique transcendant.

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