Désignation de l'ennemi et de l'ami

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L'ennemi est celui qui menace concrètement et physiquement, qui cherche à éliminer en faisant disparaître ; l'adversaire est celui qui cherche à dominer et à l'affaiblir.

L'essence du politique

Pour Carl Schmitt, la désignation de l’ennemi constitue la base du combat politique. Cet ennemi peut être extérieur mais aussi intérieur. Schmitt écrit :

« Aussi longtemps qu’un peuple existe dans la sphère politique, il devra opérer lui-même la distinction entre amis et ennemis, tout en la réservant pour les conjonctures extrêmes dont il sera juge lui-même…Dès l’instant que la capacité ou la volonté d’opérer cette distinction fait défaut au peuple, ce dernier cesse d’exister politiquement. S’il accepte qu’un étranger lui dicte le choix de son ennemi et lui dire contre qui il a le droit ou non de se battre, il cesse d’être un peuple politiquement libre et il est incorporé ou subordonné à un autre système politique. »

Julien Freund a défini le politique comme « un art de la décision », fondé sur trois types de relations: la relation entre commandement et obéissance, le rapport public/privé et, enfin, l'opposition ami/ennemi. Ce dernier dispositif bipolaire constitue, selon Freund, l' essence même du politique : elle légitimise l'usage de la force de la part de l'Etat et détermine l'exercice de la souveraineté. Sans force, l'Etat n'est plus souverain; sans souveraineté, l'Etat n'est plus l'Etat.

Cependant, il est faux de penser, comme le font par exemple les marxistes, que l'Etat « choisirait » ou désignerait un ennemi en fonction de ses intérêts ou de ses objectifs propres :

« [...] vous pensez que c'est vous qui désignez l'ennemi, comme tous les pacifistes. Du moment que nous ne voulons pas d'ennemi, nous n'en aurons pas, raisonnez-vous. Or, c'est l'ennemi qui vous désigne. Et s'il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire vos plus belles protestations d'amitié. Du moment qu'il veut que vous soyez son ennemi, vous l'êtes. Et il vous empêchera même de cultiver votre jardin ».

Ennemis et adversaires

Suivant Guillaume Faye, il est parfaitement erroné de désigner comme ennemis une entité abstraite, une doctrine ou un système comme le libéralisme ou le socialisme, même si lon pense qu'il faut les combattre. En effet, l'ennemi est quelqu'un. Carl Schmitt disait de l'ennemi qu'il était « la figure de ta propre question ». Il ajoutait : « Malheur à celui qui n'a pas d'ennemi, car je serai ton ennemi, le jour du Jugement ». Car celui qui n'a pas d'ennemi et ne s'estime pas menacé sera toujours la proie sans défense d'ennemis cyniques. Comme aujourd'hui par exemple les Européens face aux colonisateurs venus du Tiers-Monde.

De nos jours, toujours suivant Faye, l'ennemi principal de l'Europe c'est le binôme « masses immigrantes colonisatrices et allogènes / Islam ». Et le principal adversaire, c'est l'Amérique ». Cette dernière a d'ailleurs passé un pacte historique souterrain avec l'islam pour affaiblir et dominer l'Europe.

Pour s'opposer au libéralisme, qui ne voit dans l'essence du politique que la « gestion de la Cité », le politique avait été défini par Carl Schmitt comme la « désignation de l'ennemi »; définition vraie mais insuffisante. Le politique est aussi la désignation de l' Ami, c'est-à-dire à la fois de l'allié (toujours provisoire), mais surtout du coreligionnaire, du camarade de combat, du frère ethnique, celui qui possède à la fois les mêmes intérêts, la même origine et les mêmes valeurs.

Les civilisations décadentes désignent leurs amis comme ennemis et leurs ennemis comme amis. Ainsi, les élites et les gouvernants européens actuels diabolisent et ostracisent ceux qui s'opposent à la colonisation ethnique de l'Europe comme « fascistes », alors même qu'ils défendent l'identité et la survie du peuple. À l'inverse, ils désignent comme leurs amis et leurs protégés ceux-là mêmes qui les colonisent, les masses allogènes et l'islam.

Pour donner un exemple frappant et lapidaire : pour nous, les Arabes et les musulmans peuvent être nos alliés géopolitiques et culturels s'ils restent chez eux, mais, installés chez nous, ils nous désignent comme leurs ennemis.

De même, l'Amérique est un adversaire, toutefois elle ne l'est pas intrinsèquement et éternellement. L'adversaire cherche à affaiblir et à dominer mais non pas à coloniser physiquement et à anéantir. C'est pourquoi les intellectuels qui déclarent l'Amérique comme « ennemi principal » commettent une grossière erreur de logique[1].


Articles connexes

Bibliographie

  • Guillaume Faye, Pourquoi nous combattons : Manifeste de la Résistance européenne, Paris, L'AEncre, 2002, 292 p., p. 111-112.
  • Julien Freund, L’essence du politique, Sirey, 1965.
  • Carl Schmitt, La notion du politique - Théorie du partisan, Paris, Calmann-Lévy, 1972 [rééd. Flammarion, 1992]

Notes et références

  1. Guillaume Faye, Pourquoi nous combattons : Manifeste de la Résistance européenne, Paris, L'AEncre, 2002, 292 p., p. 111-112.