Destin
Voie d'un peuple dans l'histoire, ou d'une personnalité créatrice, déterminée à la fois par la Providence, par la volonté et par la capacité.
Le destin est à la fois une étincelle qui habite intérieurement un peuple (ou exceptionnellement un individu), c'est-à-dire une projection de lui-même dans le futur, mais en même temps un pacte invisible avec des puissances supérieures et un combat contre les aléas.
Le destin ne s'offre qu'aux peuples long-vivants et aux personnalités créatrices. Il est le fatum des Romains et la moïra des Grecs, cette force inconnue et bien réelle qui ploie l'échine des divinités elles-mêmes. Le destin est cette sombre lumière qui a permis à Ulysse de retrouver Ithaque et Pénélope, à Agamemnon de vaincre Troie, à Romulus de fonder Rome, à Charles Martel de vaincre Abdel-Rahman. La furie du destin a embrasé Bouddha, Confucius, le Christ, Mahomet et tant d'autres.
Le mystère du destin c'est qu'il est à la fois biologique et spirituel, qu'il réunit l'aléa et la volonté-de-puissance dans la même gerbe de forces. Mais le destin n'est pas que le hasard ; une part en lui relève du mouvement volontaire. En effet, il ne suffit pas d' « être », il faut aussi « devenir ». Selon la formule fondamentale de Robert Steuckers, l'identité est inconcevable sans la continuité et cette dernière doit être voulue et provoquée. Autrement dit, dans la tradition européenne, le destin n'est pas passif mais actif. Il est une réponse à un appel, une réponse positive à une prédestination, à une requête du divin. Mais il est aussi synonyme de possession. Car « qui a un destin est un possédé », selon l'idée constante de Shakespeare, mais il faudrait ajouter : celui qui possède un destin répond à des puissances intérieures qui le possèdent pour l'appeler à agir. Un peuple qui n'a plus conscience d'avoir un destin est voué à la disparition.
Citations
« Nous ne combattons pas pour rendre le peuple heureux, nous combattons pour lui imposer sa destinée ». Ernst von Salomon, Les Réprouvés
Articles connexes
Sources
- Guillaume Faye, Pourquoi nous combattons : Manifeste de la Résistance européenne, Paris, L'AEncre, 2002, 292 p., p. 113.
