Droite

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La droite est une catégorie ou un concept politique qui comprend des organisations qui défendent des idées tendant vers le conservatisme.

Le terme de droite politique a toujours été difficile à définir, car il ne constitue pas un bloc monolithique mais une grande variété de tendances, dont le plus clair dénominateur commun est l'opposition totale ou partielle aux thèses de la gauche politique.

On peut ainsi distinguer :

Tentatives de définitions

Alain de Benoist

Dans son ouvrage Vu de droite, Alain de Benoist donne les valeurs communes suivantes des mouvements de droite :

  • L'idée que l'homme est toujours modelé (mais pas forcément déterminé) par des valeurs qui lui sont antécédentes et dont il a hérité ;
  • Une certaine aspiration à l'ordre social ;
  • La tendance à pencher en faveur de la liberté et non de l'égalité, lorsque l'une et l'autre entrent en conflit ;
  • L'idée que la société est plus que l'addition des seuls individus qui la composent ;
  • Une certaine tendance à privilégier le concret par rapport à l'abstrait, l'organique par rapport au pur intellect, le particulier par rapport au général, la puissance par rapport à la connaissance (ou la « vita activa » par rapport à la « vita contemplativa »).

Adriano Romualdi

En revanche, Adriano Romualdi (1940-1973), l'un des plus célèbres disciples de Julius Evola, donne une définition plus tranchée de la Droite :

« Être de droite signifie, en premier lieu, reconnaître le caractère subversif des mouvements nés de la Révolution française, qu'il s'agisse du libéralisme, de la démocratie ou du socialisme.

Être de droite signifie, en second lieu, voir la nature décadente des mythes rationalistes, progressistes, matérialistes, qui préparent l'avènement de la civilisation plébéienne, le règne de la quantité, la tyrannie des masses anonymes et monstrueuses.

Être de droite signifie, en troisième lieu, concevoir l'Etat comme une totalité organique où les valeurs politiques prédominent sur les structures économiques et où le principe "à chacun son dû" ne veut pas dire égalité, mais équitable inégalité qualitative.

Enfin, être de droite signifie faire sienne cette spiritualité aristocratique, religieuse et guerrière qui a marqué de son empreinte la civilisation européenne, et - au nom de cette spiritualité et de ses valeurs - accepter le combat contre la décadence de l'Europe »[1].

Daniel Cologne

Selon Daniel Cologne, « une des plus belles victoires du terrorisme intellectuel de la Gauche a été d'imposer à l'opinion une fausse défi­nition de la Droite. La Droite est devenue synonyme de conservatisme inconditionnel. Elle est censée vouloir tout préserver, y compris le pire. Sa mentalité présumée consiste à sauvegarder à tout prix l'ordre établi ». En suivant Julius Evola qui a proposé de redéfinir la Droite comme une tournure d'esprit traditionaliste, Cologne écrit que « l'homme de droite est celui qui adhère aux valeurs dont on trouve l'empreinte dans toutes les grandes civilisations indo­-européennes : prééminence du politique, de l'éthique et du culturel sur l'économique et le social, nécessité d'un Etat fort capable d'organiser en un tout cohérent la pluralité naturelle de la société, nécessité de l'aristocratie (au sens étymologique grec de « gouvernement des meilleurs »), reconnaissance des valeurs héroïques comme critères de l'élite, refus du matérialisme [2]».

Il rappelle que « c'est seulement par les caprices de l'histoire que la Droite a fini par être confondue avec le conservatisme bourgeois. Au lendemain de la révolution de 1789, I'ìdéo­logie libérale du Tiers-Etat représentait la Gauche face aux monarchistes qui constituaient la Droite. L'irruption des forces prolétariennes sur la scène politique - socia­lisme, communisme, anarchisme - a provoqué un glisse­ment : les monarchistes ont été peu à peu exclus du débat politique, le libéralisme bourgeois est devenu la Droite et les courants plébéiens susdits ont pris le relais du Tiers-Etat dans l'opposition de gauche. Autant est abusive l'extrapolation qui, nonobstant la relativité historique, assimile la Droite au conservatisme bourgeois, autant il serait illégitime d'attribuer l'orien­tation droitière au seul courant monarchiste. Disons plus exactement que la Droite se reconnaît de façon générale à son traditionalisme, par opposition à la Gauche où se rejoignent toutes les idéologies antitraditionnelles : libé­ralisme bourgeois, socialisme marxiste, anarchisme.[3] »

Origine

Un terme né de la Révolution française

Le 28 août 1789, lors du débat sur le veto royal au sein de l'assemblée constituante, les députés opposés à cette mesure se regroupent à gauche du président, le comte Stanislas de Clermont-Tonnerre, et les partisans du veto royal se placent à droite.

L’expression « extrême droite »

L’idée d’un positionnement politique sur un axe gauche-droite est relativement récente. Elle date de la seconde moitié du XIXe siècle, où elle correspondait surtout aux pratiques parlementaires : l’extrême droite se trouvait alors géographiquement à cette position dans l’hémicycle. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, les citoyens ne se classaient guère eux-mêmes sur cet axe. Le politiste allemand Uwe Backes[4] a montré que le mot « extrémiste », dont la première attestation en français date de 1915, n’apparaît dans le débat public qu’en 1917, la presse hexagonale l’utilisant alors pour fustiger les Bolcheviques qui venaient de prendre le pouvoir en Russie. Dans la foulée des révolutions russes se forme une division entre une extrême droite réactionnaire, marquée par la Contre-révolution, plutôt chrétienne (catholique, même) et tournée vers le passé (pensons au Portugal de Salazar ou l’Espagne de Franco), et une autre ouvertement révolutionnaire, qui souhaite l’émergence d’un homme nouveau : le fascisme, puis le national-socialisme. C’est donc en réaction à « l’extrême gauche » que s’est imposé l’usage de l’expression « extrême droite »[5].

Antagonisme

Bibliographie

  • Eric Branca et Michel Marmin, Gauche + droite/Droite + gauche. Le tour de la question, Chronique éditions, Paris, 2016.

Liens externes

Notes et références

  1. Adriano Romualdi, « La culture de droite entre imposture et authenticité », in : Philippe Baillet, De la confrérie des Bons Aryens à la nef des fous : pour dire adieu à la droite radicale française, Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2018, p. 7-70.
  2. Daniel Cologne, Éléments pour un nouveau nationalisme, Paris, Cercle Culture et Liberté, 1977 (rééd. sous le titre Éléments pour un nouveau nationalisme et autres écrits vers un idéal hespérial, préf. Rémi Tremblay, Synthèse éditions, 2022, 224 p.), p. 9-13.
  3. ibid.
  4. Uwe Backes, Les extrémismes en politique. Un historique du terme et du concept de l’Antiquité à nos jours, Paris, Cerf, 2011.
  5. Stéphane François, « Territoires de l’extrême droite française », in : laviedesidees.fr, 1er mars 2022.