Congrès de Montreux
Les Congrès de Montreux ou Congrès internationaux de Montreux sont deux congrès, organisés en 1934 et en 1935, à Montreux, en Suisse, par les Comités d'action pour l'universalité de Rome. Leur objectif était de rapprocher les mouvements fascistes ou proches du fascisme, et de constituer une sorte d'« Internationale des fascismes ».
Sommaire
Pour une « Internationale des fascismes »
Les Comités d'action pour l'universalité de Rome organisent à Montreux, en Suisse, un colloque international de deux jours, les 16 et 17 décembre 1934.
Participants
Ce projet d'« Internationale fasciste » rassemble des délégués de 13 pays européens :
- Autriche : un représentant du Front patriotique
- Belgique : Paul Hoornaert, pour la Légion nationale, et Charles Somville, pour la Ligue nationale corporative du travail (LINACO) ou (NACO)
- Danemark : Frits Clausen, du Parti national-socialiste danois
- Espagne : Ernesto Giménez Cabalerro, de la Phalange espagnole des JONS
- France : Marcel Bucard, du Mouvement franciste
- Grèce : Geórgios Merkoúris, du Parti national-socialiste grec
- Irlande : Eoin O'Duffy, des Chemises bleues (Army Comrades Association)
- Lituanie : des représentants du Tautininkai
- Norvège : Vidkun Quisling, représentant le Nasjonal Samling
- Pays-Bas : le Nationaal-Socialistische Beweging in Nederland et l'Algemeene Nederlandsche Fascisten Bond, ainsi que Wouter Lutkie et Arnold Meijer pour le Front noir (Zwart Front)
- Portugal : António Eça de Queiroz, représentant de l'Acção Escolar Vanguarda
- Roumanie : Ion Mota, représentant la Garde de fer
- Suisse : des représentants de la Fédération fasciste suisse, du Front national et de l'Union nationale
Le deuxième congrès
Une deuxième et dernière édition du colloque international a lieu à Montreux en avril 1935. José Antonio Primo de Rivera y aurait représenté en personne la Phalange espagnole des JONS[1].
Disparition
La disparition et donc l'échec de cette tentative s'efface devant la geste de la guerre d’Espagne, qui voit affluer des contingents de volontaires pour combattre aux côtés des franquistes, puis, durant le second conflit mondial, la mobilisation faite au nom de la croisade contre le bolchevisme et pour « l’Europe nouvelle », notamment par l’engagement sur le Front de l’Est.
Documents
La Charte de Montreux
Document établi en décembre 1934, rédigé par Marcel Bucard et approuvé par le général Coselschi.
I. Considérant que le Fascisme, doctrine politique, économique et sociale nouvelle, créée par Mussolini, son génial fondateur, est devenu un phénomène à caractère universel qui, par la force de ses principes et des choses incluses en lui, s’est imposé aux nations éprises de jeunesse et de renouveau :
Le Congrès de Montreux confirme l’Universalité du Fascisme.
II. Considérant que le Fascisme fonde un ordre nouveau qui, tout en maintenant et en réorganisant les disciplines morales, spirituelles, familiales, sociales et nationales nécessaires aux peuples, force l’individu à se dépasser lui-même pour un idéal supérieur :
Le Congrès de Montreux dresse devant l’Internationale du Capitalisme et celle du Communisme une barrière infranchissable et s’engage à combattre le matérialisme marxiste et son internationalisme négateur de la Nation, le communisme destructeur de la morale et de la Liberté, aussi bien que l’égoïsme capitaliste, le faux nationalisme bourgeois et les injustices sociales qui en découlent.
III. Considérant que le Fascisme, d’essence révolutionnaire, ne doit pas se cantonner seulement dans une attitude de combat contre des forces mauvaises ou rétrogrades, mais se doit d’être un perpétuel mouvement en avant, une création continue :
Le Congrès de Montreux affirme l’esprit révolutionnaire constructif du Fascisme, seule doctrine capable de conduire le monde du travail dans la voie du mieux-être. Il déclare qu’il ne peut exister de véritable doctrine fasciste sans qu’elle soit guidée par l’idéal de l’ordre corporatif de l’Etat et de la Société.
Sources
- Jean Mabire, L’Internationale fasciste 1934-1939, Dualpha, Paris, s.d. (2014).
Cité dans
- Lionel Baland, La Légion nationale belge. De l'Ordre nouveau à la Résistance, collection Le devoir de mémoire, Ars Magna, Nantes, 2022.
- Alain Colignon et Mélanie Bost, La Wallonie entre « Noirs » et « Rouges ». Un autre regard sur les tensions politiques de l’entre-deux-guerres, Aparté, Bruxelles, 2024, p. 141-143.
Notes et références
- ↑ La présence du chef de la Phalange à ce Congrès est contestée par certaines sources. En outre, cet événement n'est même pas mentionné dans le principal ouvrage de référence sur l'histoire de la Phalange, José Antonio et la Phalange espagnole d'Arnaud Imatz (Éditions Albatros, Paris, 1981, 620 p.; rééd. augm. Jean-Cyrille Godefroy, 2000).