Nouvelle droite ou Nouvelle culture

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« Nouvelle droite » ou « Nouvelle culture » constitue le texte introductif du livre Pour une renaissance culturelle. Le GRECE prend la parole. Il est l'œuvre de Pierre Vial.

Le texte


Une vague de fond ! Du 22 juin au 15 novembre 1979, la grande presse, française et internationale - de la Pravda à Playboy -, a consacré à la Nouvelle droite plus de cinq cents articles. Nouvelle droite ? Une étiquette utilisée au cours de cette campagne de presse pour désigner une nouvelle école de pensée, apparue en France en 1968-1969, et qui, depuis cette date, s'exprime essentiellement par le canal de deux revues d'idées, Nouvelle École (dirigée par Alain de Benoist) et Éléments (dirigée par Michel Marmin), et d'une association culturelle : le Groupement de Recherche et d'Études pour la Civilisation Européenne (GRECE).

Pour les responsables du GRECE, dont ce livre constitue le travail commun, cette étiquette de "Nouvelle droite" appelle un certain nombre de réserves. Les mots, on le sait, ne sont jamais innocents. Dans l'introduction d'un essai intitulé, précisément, Vu de droite (Copernic, 1977), Alain de Benoist notait : "Personnellement, la question de savoir si je suis ou non de droite m'indiffère complètement. Pour l'heure, les idées que défend cet ouvrage sont à droite ; elle ne sont pas nécessairement de droite. Je peux même très bien imaginer des situations où elles pourraient être à gauche. Ce ne sont pas les idées qui auraient changé, mais le paysage politique qui aurait évolué. On verra ce qu'il en adviendra avec le temps. D'un autre côté, on ne peut pas perpétuellement siéger au plafond. Acceptons donc ce terme de "droite" : les mots, après tout, ne sont pas les choses..."

Voici pour la "droite". Et en quoi donc est-elle "nouvelle" ? D'abord en raison de l'âge de ses représentants : trente ans en moyenne. Ensuite en raison de ses orientations profondes et de ses idées générales la Nouvelle droite est née d'une incontestable volonté de rupture avec la "vieille droite" - tout aussi bien avec ses vieux démons (totalitarisme, colonialisme, nationalisme, racisme, ordre moral) qu'avec son indifférence vis-à-vis des idées constituées. C'est à l'émergence d'une nouvelle génération qui ne se reconnaît pas dans les idéologies à la mode que l'on assiste aujourd'hui. Et son but, sa raison d'être, est de bâtir un corps de doctrine touchant, sans aucune exception, à tous les domaines de la science et de la vie de l'esprit.

La Nouvelle droite ne représente en effet nullement un phénomène de politique politicienne. Ses objectifs, comme ses activités, sont purement intellectuels et culturels. C'est la raison pour laquelle ceux qui s'expriment en son nom, et qui se sont vu décerner brusquement cette étiquette, préfèrent, quant à eux, employer l'expression de "Nouvelle culture".

En retraçant les étapes principales de Dix ans de combat culturel mené par le GRECE, cet ouvrage entend clarifier un débat. Cette clarification nous paraît nécessaire pour achever de mettre un terme à une situation ambiguë, due, principalement, au dogmatisme et à l'intolérance que les adversaires de la " Nouvelle Droite" n'ont pas cessé de lui témoigner depuis déjà tant d'années.

Après avoir fait le silence sur le nouveau courant de pensée représenté par le GRECE, ses adversaires se sont employés - sans grand succès jusqu'à présent - à tenter de le disqualifier. L'entreprise obéit à une méthode des plus simples : on présente d'abord de façon déformée, voire caricaturale, les opinions de la Nouvelle droite ; après quoi, on justifie le refus du débat, le refus du dialogue, en alléguant le caractère infâmant ou odieux de la caricature qu'on a soi-même tracée. Il s'agit de déshonorer. Il s'agit aussi d'exciter à la haine. Il s'agit enfin, et surtout, d'empêcher de lire - et de se reporter aux textes.

Bref, le terrorisme intellectuel est toujours bien vivant. Les tribunaux de l'inquisition restent vigilants.

Contre la "Nouvelle culture" - retenons ce terme une bonne fois pour toutes,' la diffamation a le plus souvent pris la forme d'une déformation quasi systématique de ses points de vue.

Le GRECE a été accusé, d'une part de préconiser une sorte de "darwinisme social", d'autre part de soutenir une conception-du-monde fondée sur le "matérialisme biologique". Darwinisme social : il s'agirait de justifier le système social, en considérant que les meilleurs postes y sont automatiquement détenus par les plus doués. Or, depuis sa création, le GRECE n'a pas cessé de dénoncer les fausses hiérarchies de la société marchande dans laquelle nous vivons, en soulignant notamment que l'économisme et le bourgeoisisme sécrètent des privilèges indéfendables, car fondés sur l'argent. Matérialisme biologique : il s'agirait d'affirmer que l'homme est, à l'instar des autres animaux, entièrement conditionné par son héritage génétique.

Or, le GRECE, dénonçant clairement l'erreur du matérialisme biologique (comme de toute autre forme de matérialisme ou de réductionnisme), affirme qu'à l'intérieur de sa constitution l'homme est parfaitement libre de ses comportements, qu'il existe une spécificité humaine irréductible à toute explication "biologique" - bref, que l'homme, loin d'être le passif réceptacle de forces "naturelles", est au contraire, sur la base de ses capacités propres, un créateur de formes, le "seigneur des formes" dont parle Ernst Jünger. Au niveau humain, il n'y a donc pas de déterminisme absolu, qu'il soit biologique, économique ou autre. La grandeur de l'homme est d'être, seul, capable de se construire lui-même et de construire le monde à sa mesure.

Chaque fois qu'il a engagé un débat ou développé son point de vue, le GRECE s'est toujours gardé de procéder à des amalgames ou de faire des procès d'intention. Il critique, le cas échéant, les idées de ses adversaires ; il s'agit alors des idées que soutiennent effectivement ses interlocuteurs - non d'idées imaginées pour les besoins du discours ou de la démonstration. À l'inverse, le GRECE est en droit d'attendre des dits interlocuteurs qu'ils lui rendent la réciproque. Nous l'avons dit plus haut : pour l'heure, on en est loin. L'honnêteté intellectuelle n'est pas, dans ce pays, la chose du monde la mieux distribuée.

C'est exactement dans la même intention que nous avons décidé de rééditer, sous la forme du présent ouvrage, un livre publié en 1977 par le GRECE qui s'intitulait Dix ans de combat culturel pour une renaissance. L'objectif est en effet toujours le même : permettre à ceux qui s'intéressent à nos idées et à nos travaux de se faire eux-mêmes une opinion en se reportant à des sources précises et incontestables.

Bien entendu, cette réédition est beaucoup plus qu'une simple redite. Le contenu de Pour une renaissance culturelle diffère de façon assez considérable de celui de Dix ans de combat culturel.

Dans les pages qui suivent, on trouvera notamment des textes et des thèmes nouveaux, reflets concrets des travaux entrepris et menés à bien au cours de ces derniers mois. Pour la plupart, ces textes sont extraits des dossiers que la revue Éléments a consacrés à des sujets d'importance capitale pour la compréhension du monde contemporain : Les équivoques de l'écologie (n°21-22), L'agonie de la ville (n°24-25), Le retour des dieux (n°27), L'économie totalitaire (n°28-29), L'Allemagne (n°30), La guerre culturelle (n°31).

À ce propos, je voudrais d'ailleurs évoquer ici le rôle déterminant d'Éléments dans la diffusion des idées de la "Nouvelle culture". Né en 1968 (ce n'était alors qu'un simple bulletin de liaison), Éléments est devenu, en décembre 1970, le journal intérieur, trimestriel, du GRECE. Puis, en septembre 1973, nouvelle transformation : Éléments devient alors l'organe central du GRECE. Enfin, en décembre 1978, Éléments devient une revue indépendante, publiée par la Société d'édition, de presse et de publicité.

Éléments est l'œuvre d'une équipe d'un collectif de réflexion et de travail culturels. Il en est de même pour ce livre, dont j'assume la responsabilité en tant que secrétaire général du GRECE, mais qui, en fait, est le produit d'un travail de réflexion plus général, auquel ont participé tous ceux qui, depuis dix ans, ont contribué à créer une nouvelle école de pensée, porteuse d'une nouvelle culture.

On ne peut constater aujourd'hui que l'échec d'un certain type de société. Echec qui porte moins sur les conditions de vie matérielles - la crise économique qui semble s'annoncer, à l'échelle mondiale, ne semble pas avoir remis véritablement en question le paradigme de l'abondance - que sur un état d'esprit, une mentalité, caractérisés principalement par le désenchantement, le désengagement, l'incommunicabilité, la tristesse et l'ennui. À l'évidence, les professionnels de la politique politicienne sont de moins en moins pris au sérieux. Leurs querelles, leurs rivalités laissent de plus en plus indifférents ceux qui, ne consentant pas à vivre seulement au jour le jour, cherchent quel sens donner à leur vie. Chaque jour, il apparaît un peu plus que les problèmes fondamentaux, qui sont appelés à déterminer l'avenir de nos contemporains, sont évoqués ailleurs que dans les cénacles des politiciens. Nous vivons dans une société qui donne des moyens de vivre, mais non des raisons de vivre. Nous vivons en "état de manque" spirituel.

Comment pourrait-il en être autrement ? La société que nous connaissons est une société marchande. C'est une société dont l'échelle des valeurs - car toute société repose sur une échelle des valeurs, que ce soit consciemment ou non - est déterminée par l'économisme. Cette vision du monde est l'aboutissement d'un long processus, lié historiquement à la montée des valeurs bourgeoises, du bourgeoisisme. C'est-à-dire à la volonté, progressivement affirmée -- l'évolution a duré plusieurs siècles -- chez les possesseurs du pouvoir économique, de se rendre indépendants du pouvoir politique, et, dans un second temps, de l'assujettir à leurs ambitions propres.

Sans qu'il soit possible, ici, de donner une analyse détaillée du phénomène, mentionnons-en les étapes principales. Aux XIIe et XIIIe siècles, grâce à l'essor urbain, au développement du commerce et de l'économie monétaire, une classe de marchands se constitue dans certaines régions : Italie, Flandre, villes de la Hanse. Leurs activités portent déjà l'empreinte de la mentalité capitaliste. La puissance de ces marchands devient rapidement telle que ses détenteurs parviennent parfois à s'emparer du pouvoir politique. Ce phénomène reste toutefois localisé - et ne remet pas en cause l'organisation générale de la société. En raison d'une hiérarchie sociale basée, implicitement, sur une idéologie "trifonctionnelle" héritée du modèle indo-européen, la fonction économique reste, sur le plan des valeurs, au dernier rang, derrière la fonction de souveraineté -- que se disputent chefs temporels et chefs spirituels - et la fonction guerrière.

Au XVIe siècle, la Réforme - dont certains aspects sont, par ailleurs, éminemment positifs - a apporté à la volonté de puissance des marchands une sorte de justification théologique : Dieu, désormais, bénit la recherche de la richesse, qui est la récompense des travailleurs et des justes. Ainsi, jusqu'au XVIIIe siècle, les prétentions bourgeoises vont pouvoir lentement mûrir, en attendant que la philosophie des "Lumières" vienne leur fournir un corpus idéologique susceptible d'ébranler, puis de détruire la société féodale de l'Ancien régime. Celle-ci, qui n'a pas su échapper à la sclérose (en se coupant, notamment, de la substance populaire), est remplacée, avec la Révolution, par un autre modèle de société. Un modèle éminemment bourgeois, dominé, en ce qui concerne les institutions, par les valeurs économiques et marchandes. La tentative napoléonienne de recréer, à partir du peuple, une nouvelle aristocratie, est éphémère. Le XIXe siècle voit le triomphe du bourgeoisisme : capitalisme sauvage, essor industriel anarchique, exploitation des travailleurs. Ces tendances sécrètent également leur antithèse relative : le marxisme, tout en prônant le renouvellement de la classe dirigeante, reprend à son compte - en se contenant de l'inverser - le postulat économisant du libéralisme : l'économie constitue l'infrastructure, le politique et le culturel ne sont que les superstructures.

C'est ce réductionnisme économiste qui a été, très superficiellement, mis en cause en mai 1968. Le psychodrame qui s'est joué cette année-là dans les rues du Quartier latin a eu, il faut le souligner, un retentissement sans commune mesure avec son importance et sa nature propres. Il traduisait en effet la recherche, maladroite, titubante, d'un "autre chose" - d'une autre façon de vivre de celle proposée par les thuriféraires de la société marchande. Cette aspiration, mêlée d'éléments plus ou moins fantaisistes, était intrinsèquement positive. La société redécouvrait cette vérité élémentaire que l'homme ne vit pas seulement de pain, de frigidaires et de machines à laver. Une prise de conscience s'effectuait "à gauche", suivie d'une autocritique et d'un aggiornamento. Il en allait de même "à droite ". Ce n'est pas un hasard si le Groupement de Recherche et d'Etudes pour la Civilisation Européenne (GRECE) est né au même moment.

Mais le mouvement du mois de mai n'a pas résisté à ses contradictions internes. Il n'a pas su remonter jusqu'au bout l'enchaînement des causes et des effets. Le GRECE, lui, a voulu mettre réellement "l'imagination au pouvoir". Non, comme le faisaient les barricadiers, en essayant de se persuader que les mots peuvent remplacer les réalités de la vie concrète, mais en procédant à une quête systématique, plus méthodique, plus obstinée, des racines d'une vision spécifique du monde. Il ne suffisait pas de dénoncer la "société de consommation", le ravalement des sociétés à des collections hasardeuses de sujets consommateurs. Il fallait encore mettre à jour l'idéologie égalitariste à l'œuvre dans ce processus de pétrification et de matérialisation des individus. Cette tâche, seul à ce jour le GRECE l'a entreprise. Et, du même coup, il a mis l'accent sur la nécessité, face au nivellement égalitaire et marchand, de retrouver la dimension perdue : celle du passé-présent, celle des identités collectives. "L'homme de l'avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue" : cette phrase de Nietzsche aura longtemps résonné sur notre route. Son auteur aura été un fraternel compagnon sur le chemin où nous nous sommes engagés. Par cette phrase se résumait toute une démarche intellectuelle : aller au plus lointain passé, non pour y retourner mais pour s'y rattacher - afin de construire le plus puissant des avenirs.

Aller au plus lointain passé, c'est partir, comme le fit Renan, en pèlerinage sur l'Acropole - ou aller écouter, au cœur de la forêt des Carnutes, battre le cœur de l'antique Celtie. C'est avoir les pieds sur la terre quand on a la tête dans les étoiles. C'est raison garder tout en se mettant à l'écoute des forces vitales de la culture populaire. C'est rechercher le sacré là où il est : dans la fraîcheur d'une source, la force d'un souvenir, la grandeur d'un projet, l'ombre des grands arbres, les yeux clairs d'un enfant. "Animal religieux en relation avec l'infini", "créature qui contient de l'éternel" : voilà, campé en quelques mots par Louis Pauwels (Comment devient-on ce que l'on est ?, 1978), l'homme de la grande santé - de la santé "païenne". Voilà dessiné le portrait de l'homme qui n'a ni décalogue ni catéchisme pour se guider dans la vie. Qui entend créer dans le monde des formes nouvelles par-delà bien et mal. Qui prend le risque de la liberté et qui entend relever les défis qu'il s'est à lui-même lancés. De quoi s'agit-il ? De combler le fossé, entretenu par quinze siècles de christianisme entre le corps et l'esprit. De libérer le mental des Européens de l'idée de péché. De substituer une morale de l'honneur à un dualisme inavoué, qui a fait porter la malédiction sur tout ce qui apporte l'allégresse de la chair et la plénitude de l'esprit. De refaire de l'homme l'auteur d'une création qui se continue sans cesse, à la mesure de sa puissance et de sa volonté. Il s'agit, en bref, de recréer les conditions du grand défi prométhéen, où Apollon et Dionysos se retrouvent et s'unissent en se dépassant eux-mêmes. Le chant du monde est païen tel est le message de la révolution du siècle prochain.

Une telle affirmation repose sur l'idée de diversité - de l'heureuse diversité - du monde. L'homme n'est pas réductible à un modèle unique. En combattant pour le droit à la différence, pour le droit de tous les peuples à l'identité qui les fonde en propre, le GRECE se dresse, par le fait même, contre tous les réductionnismes, contre tous les totalitarismes. La foi en une vérité unique, en un dieu unique, la croyance selon laquelle un facteur unique - l'économie, la race, la sexualité, etc. - constituerait le facteur explicatif global de l'univers et de l'histoire, porte inéluctablement au fanatisme. Il s'agit pour nous, tout au contraire, de prendre en compte le réel sous toutes ses dimensions. C'est en insistant sur la nécessité du respect mutuel. que l'on peut (et que l'on doit) éviter l'unilatéralisme et l'intolérance. Et c'est la raison pour laquelle le GRECE affirme le droit des peuples à être eux-mêmes, leur droit de se libérer de toute emprise idéologique ressentie comme un viol psychique, une aliénation et un asservissement.

Un programme d'action aussi ambitieux que celui du GRECE peut-il être réalisé par une simple "société de pensée". Un exemple historique mérite à cet égard la réflexion. C'est celui des sociétés de pensée qui, au XVIIIe siècle, ont préparé les esprits à la révolution - en Amérique comme en France. Le travail de ces clubs, de ces organisations, a permis - par une sorte d'anticipation de la praxis sur la théorie gramscienne - de faire évoluer les mentalités, de transformer les esprits en vue de les rendre compatibles avec de profonds bouleversements. Un nouveau consensus s'est établi. Les évènements révolutionnaires n'ont fait que transposer dans la vie des sociétés une réalité déjà présente dans l'esprit du temps ; elles n'ont abattu qu'un arbre mort (cf. à ce propos le livre d'Augustin Cochin, La Révolution et la libre pensée, 1979).

En luttant pour une renaissance culturelle, le GRECE entend participer à l'élaboration d'un mythe fondateur: celui d'une Europe souveraine et libérée, tournée vers un destin impérial et qui, en liaison et en union avec les jeunes forces du Tiers-monde, saura mettre en échec l'impérialisme des superpuissances. Est-ce un vœu trop ambitieux ? Une utopie ? Nullement. Il n'y a pas d'ambitions trop fortes pour des volontés résolues. L'histoire n'obéit à aucune loi globale. Elle n'est que ce que les hommes décident d'en faire. L'Europe a déjà connu des renaissances. Aux VIIe et IXe siècles, une renaissance carolingienne a fleuri - c'était le moyen, pour l'Église, de se doter des armes intellectuelles qui lui étaient nécessaires pour influencer, puis contrôler le pouvoir politique. Aux XVe et XVIe siècles, la Renaissance, apparue d'abord en Italie et bientôt dans les pays voisins, a tenté de retrouver le message antique. La Primavera de Botticelli est un hymne à la beauté et à la joie. Puis, une fois encore, la reprise en mains est venue, étouffant le chant transmis du fond des âges...

À bien y réfléchir, la renaissance à laquelle nous travaillons ne peut se comparer pleinement à ces précédents historiques, qui n'en donnent qu'une évocation marginale. En se libérant de tous les dogmatismes, il s'agit, au sens propre, d'inventer un nouveau monde, une nouvelle vue-du-monde, de nouvelles règles de vie. De faire un saut qualitatif. De réveiller la voix d'Athéna pour partir à la conquête des étoiles. Cette renaissance, ce sera la révolution du siècle prochain.»

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