Masse

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Masse, masses et Massification, c'est-à-dire la transformation d'un peuple en une masse d'individus indifférenciés et uniformisés.

Ce fut tout le travail de la modernité égalitaire. « Les masses » : tel fut le concept conjoint du capitalisme et du marxisme, pour lesquels l'idée de peuple organique et ethniquement apparenté était (et reste) inconcevable. La massification suppose l’uniformisation culturelle et le métissage, comme la soumission au consumérisme et au culte de la marchandise. La « masse atomisée » s'oppose à la fois à l'individu libre et au peuple comme ensemble organique subdivisé en communautés hiérarchisées. Mais cette entreprise de massification et d'uniformisation a échoué, sauf malheureusement auprès des Européens de souche qu'elle a émasculés.

En effet, malgré sa volonté de « réduction de tous au même », de standardisation socio-économique, la civilisation marchande et égalitaire n'a pas réussi à neutraliser - bien au contraire - les nationalismes ethniques et à enrayer le resurgissement des identités[1].

La massification, phénomène inéluctable

Le terme de masse désigne un grand nombre de personnes dépourvues de lien social solide entre elles, mais qui peuvent former, d'une manière accidentelle, un ensemble jouant un rôle politique. Il est probable que des masses ont émergé dès la protohistoire, en tout cas à partir de l'apparition de lieux favorisant la concentration de foules humaines : les places de culte centralisées, les premières villes, puis les grandes cités. Plus tard, le phénomène de l'émergence des masses s'accélère, dans l'Antiquité, avec les vagues d'exode rural, qui entraînent une dissolution des liens sociaux préexistants. On a tôt pris conscience du caractère problématique de la formation des masses, notamment en ce qui concerne leur comportement irrationnel et leur tendance à se laisser séduire par la démagogie. Les auteurs antiques attirent déjà l'attention sur l'involution de la démocratie vers l'ochlocratie, c'est-à-dire le gouvernement des masses[2].

Cette apparition des masses dans l'Antiquité est toutefois sans commune mesure avec leur émergence dans la modernité industrielle, où elles vont prendre leur signification historique. La croissance démographique, l'urbanisation massive, l'effondrement des traditions et des anciens liens de fidélité, l'essor de la technique et les nouveaux moyens de transport favorisent alors la formation progressive d'une société de masses en Europe, puis en Amérique du Nord.

Le potentiel de dangerosité des masses se manifeste pour la première fois de manière claire lors de la Révolution française, qui montre non seulement leur propension à se laisser séduire par les démagogues, mais aussi leur inclination à la violence. Pour la gauche, ce phénomène représente l'espoir politique : l'organisation autonome des masses devra être non seulement l'acteur de grands changements sociaux, mais aussi le « moteur du Progrès ». Pour la Droite, en revanche, ces événements constituaient un signal d'alarme. Si certains pensaient au début que l'on pourrait endiguer le phénomène dans son ensemble, ou que l'on pourrait peut-être effectuer un retour aux institutions passées, on a peu à peu reconnu que le processus de massification se révélait inéluctable.

En conséquence, la société de masses est devenue l'objet de nombreux travaux de recherches et de développements théoriques. On s'est penché sur la « psychologie des masses » et sur la conception d'une « politique des masses ». La psychologie de masse s'est préoccupée de l'ambivalence du phénomène : selon elle, la masse était d'un côté plus stupide et imprévisible que l'individu mais, d'un autre côté, elle pouvait aussi avoir un comportement plus héroïque que lui. La politique de masse, elle, se donnait pour but de chercher les moyens pratiques de diriger les foules. L'expérience du modèle bonapartiste a certainement joué un rôle important dans ces considérations. La politique de masse s'est aussi consacrées aux thématiques de l'éducation des masses et de leur intégration à un État technique (technocratie), capable de mettre un terme à leur comportement imprévisibles grâce des contraintes matérielles.

Ces travaux sociologiques semblent avoir échoué. Ils n'ont pas empêché le soutien des masses aux mouvements totalitaitres, ni le développement, après 1945, de ce que David Riesman a nommé les « masses solitaires ». Cette nouvelle forme du phénomène a suscité l'apparition d'une quantité de problèmes inconnus jusqu'alors, que l'on tente de maîtriser de manière provisoire en les évitant et en surchargeant les possibilités de l'État-providence[3].

Masses et culture de masse

Certains auteurs, comme Christopher Lasch, se sont penchés en particulier sur la thématique de la culture de masse contemporaine. Selon eux, la culture, conçue comme enrichissement et émancipation de l'esprit, fut en effet longtemps le socle de l'idéologie démocratique moderne : les hommes ne seraient plus des sujets mais des citoyens responsables qui doivent former leur esprit pour conduire la société sur la voie du développement et du progrès. Au XXe siècle toutefois, les tenants de la pensée égalitaire, par leur refus radical de toute forme d’esprit conservateur ou « d’élitisme bourgeois », se sont mis à accompagner ce nouvel asservissement de l’esprit qui consiste à réduire la culture à un mode de consommation.

Bibliographie

  • José Ortega y Gasset, La Révolte des masses, trad. de Louis Parrot, Stock, Paris, 1937, 207 p; rééd. Gallimard, coll. "Idées NRF", Paris, 1961, 1967, 256 p ; Livre Club du Labyrinthe, Paris, 1986, 308 p.
  • Gustave Le Bon, Psychologie des Foules (1895). Réédition : Paris, Presses universitaires de France, Collection Quadrige, 1988
  • Christopher Lasch, Culture de masse ou culture populaire ?, Climats, 2011, 75 p.

Articles connexes

Notes et références

  1. Guillaume Faye, Pourquoi nous combattons. Manifeste de la résistance européenne, L’Æncre, 2001, p. 201.
  2. Notamment chez Platon, Aristote et Polybe.
  3. Karlheinz Weißmann und Erik Lehnert, Staatspolitisches Handbuch, vol. 1, Antaios Verlag, 2010-2017.