Géopolitique

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Étude (ou pratique concrète) qui associe la politique des peuples, des nations, des États avec la maîtrise des espaces vitaux géographiques, terrestres ou marins.

Géographie et stratégie politique

En tant que théorie, la géopolitique constitue la branche de la science politique qui étudie les rapports complexes existant entre les catégories de phénomènes relevant du politique ou ayant des implications politiques et la multiplicité des configurations spatiales de la surface terrestre, ou encore, en d'autres termes, c'est une méthode qui cherche à établir la part active prise par la géographie dans la détermination des événements politiques et historiques mondiaux ; en tant que pratique, elle inspire la stratégie politique des puissances appliquées à la maîtrise de l'espace continental et océanique.

Condamnée, dénigrée au lendemain de la deuxième guerre mondiale parce qu'elle avait trop ouvertement justifié les entreprises militaires du Troisième Reich, la géopolitique réoccupe aujourd'hui en force toute la place qui lui revient dans le domaine de la réflexion politiques. Elle n'avait d'ailleurs jamais cessé - en sous-main - d'être actuelle. Mieux, ce sont ses principes mêmes qui permirent aux Super-Grand de bâtir leur puissance et de triompher en 1945. Et le plus fondamental de ces principes pose la relation étroite existant entre puissance et espace. Aussi, le dernier grand conflit opposa-t-il en fait des peuples pauvres en espace - les puissances de l'Axe - à d'immenses empires territoriaux et maritimes - l'Union soviétique et les États-Unis, ces derniers prenant la relève d'une Grande-Bretagne en déconfiture - qui entendaient bien conserver l'avantage stratégique essentiel que leur conférait le contrôle de vastes espaces et renforcer une hégémonie contestée par leurs adversaires.

Ainsi, dès le début du XIXème siècle, l'Union des treize colonies révoltées contre l'Empire britannique s'assigna clairement comme but la domination totale du continent américain - au prix de l'extermination des Peaux-Rouges et d'une politique de conquête, contre les Anglais, les Espagnols, les Mexicains, etc. - afin d'en faire une base inexpugnable d'une thalassocratie mondiale dont Alfred Mahan se fit le théoricien : la doctrine de Monroe (« l'Amérique aux Américains », 1923 : un modèle d'analyse avant la lettre !) fut avant tout une déclaration de guerre à l'Europe - guerre dont le premier acte décisif s'acheva par l'invasion de 1944, préméditée de longue date. Quant à l'Empire russe, son expansionnisme séculaire se résume en deux séries de chiffres. Jusqu'en 1667, la frontière de l'Europe (Pologne) se trouvait à 220 km de Moscou ; en 1945, l'armée rouge s'est arrêtée à moins de 600 km de Paris. En 278 ans, donc, la marée russe s'est enfoncée en Europe sur plus des trois quarts de la distance Paris-Moscou (2.500km). Plus probant encore : depuis 1462, l'empire moscovite s'est agrandi en moyenne de plus de 130 km2 par jour !

Dès lors, pour mettre en cause les enseignements de la géopolitique et, en premier lieu, l'importance primordiale de la dimension spatiale, il faut être aveugle ou de très mauvaise foi - comme les oligarchies d'affairistes et de vaincus professionnels qui prétendent nous gouverner tout en prenant leurs ordres à Washington, et qui, obéissant à une logique toute occidentale, se montrent toujours prêtes à l'abandon quand il s'agit des possessions ou des intérêts européens dans le monde. A l'heure présente, aux yeux de l'observateur averti, les slogans fatigués de déphasés des idéologies occidentales, tels le catéchisme des « droits de l'homme », cachent de plus en plus mal ces aiguillons omniprésents de la politique mondiale que sont le désir d'hégémonie et la volonté de contrôler des positions stratégiques. Car quels que soient les paravents invoqués, la politique des puissances inclut toujours la lutte pour l'espace - qu'il faut conquérir, conserver, exploiter et, si possible, ne jamais céder. La raison évidente en est que l'espace constitue le support, le théâtre, de toutes les actions humaines, qu'il conditionne le destin des peuples - par ses dimensions, ses ressources, sa conformation et sa situation - et que, pour tout dire, il est la base même de la vie. Sans oublier que, l'histoire étant par excellence le lieu de l'inattendu, l'espace constitue la seule grandeur fixe et prévisible dans l'équation de la politique mondiale.

Cependant, une mise en garde s'impose. En effet, si le rôle capital du facteur spatial mérite d'être mis en lumière, il ne faudrait pas pour autant tomber dans le piège réductionniste du déterminisme géographique, à la façon d'un certain dogmatisme fréquent chez les premiers géopoliticiens. En la matière, il ne saurait y avoir d'absolu : le terme même de géopolitique renvoie à l'idée d'une combinaison active de facteurs géographiques et politiques - c'est-à-dire humains - en interaction permanente. Or, la diversité, le nombre, la taille des phénomènes d'ordre géographique sont infinis et leurs configurations spatiales, qui varient souvent avec le temps, se superposent sans presque jamais coïncider. D'autre part, l'homme du fait de son « programme ouvert » de comportement et de sa variabilité culturelle, s'accommode des données de la géographie de très diverses manières. Les choix dépendent de la culture, de l'idéologie, du niveau technologique des groupes humains. Quelques agents physiques - géologiques, climatiques, etc. - ne sauraient suffire à expliquer le déroulement de l'histoire ; ils lui imposent seulement un cadre plus ou moins contraignant. La réalité est beaucoup plus complexe et un contexte géographique identique peut induire des solutions géopolitiques fort différentes, voire même inverses. En un mot, l'esprit commande et dispose là ou la nature propose, de telle sorte que la géopolitique invite à une vision possibiliste de l'histoire plutôt que déterministe. Et c'est pourquoi le combat des idées garde toute son importance, car toute politique vise des hommes, qu'elle veut saisir, et les espaces, qu'elle veut occuper : géostratégie et psychostratégie ne sont que des aspects d'une même réalité.

Conçue et affinée depuis la fin du siècle dernier par des hommes tels que Friedrich Ratzel, Reclus, Rudolf Kjellén, Halford John Mackinder et Haushofer (bien que Grecs et Romains n'en aient pas ignoré certaines prémisses), la géopolitique connaît aujourd'hui un regain de vitalité, et ceci en contradiction avec les idéologies mondialistes et universalistes. En effet, faire de la géopolitique, c'est implicitement admettre que les peuples luttent pour la possession de l'espace (impératif territorial). Actuellement, on assiste à une amplification de ce type de conflit : lutte pour le contrôle des voies maritimes, pour les gisements de ressources primaires, pour les espaces maritimes fermés, etc. Le regain de pratique géopolitique des États, comme le récent succès de cette discipline dont les présupposés corroborent notre vision du monde et des relations internationales, attestent d'une échec du "projet libéral" de "pacification" et d'unification homogénéisante de la Terre. Les grandes tendances des mouvements géopolitiques contemporains sont : la conscience de solidarités continentales dans le Tiers-Monde, l'opposition croissante "Ouest-Ouest" et la divergence d'intérêts entre les États-Unis et l'Europe, et, d'une manière générale, l'infirmation de la "solidarité atlantique" et de l'homogénéité occidentale.

La géopolitique permet de repenser les ensembles humains comme des "blocs ethno-politiques territoriaux. les enjeux géopolitiques sont les enjeux décisifs dans l'histoire des sociétés.

Le grand retour de la géopolitique au XXIème siècle

Condamnée au lendemain de la Seconde guerre mondiale, parce que stupidement déclarée « nazie » et accusée de légitimer l'idéologie de l' « espace vital » (que pratiquent pourtant toutes les nations, des Chinois aux Américains), la géopolitique revient en force aujourd'hui.

Robert Steuckers, un des spécialistes européens de cette discipline, a pu écrire : « le plus fondamental des principes de la géopolitique pose la relation étroite existant entre puissance et espace ». Pour cet auteur, la guerre d'Indépendance américaine des colonies anglaises révoltées, les deux guerres mondiales, l'expansion de l'empire russe, la politique actuelle anti-européenne des États-Unis, sont des manifestations de la géopolitique en actes. Il estime, à juste titre, que les visées géopolitiques constituent un socle incontournable de l'histoire des peuples et des nations.

La géopolitique distingue les puissances continentales et les thalassocraties maritimes. Ces dernières visent systématiquement, comme jadis l'Angleterre et aujourd'hui les USA, à dominer les continents. Mais la force de l'Europe et de l'ensemble eurosibérien est d'être à la fois une puissance continentale et une puissance maritime.

La conquête et la domination des espaces vitaux terrestres et maritimes (pour des raisons autant commerciales que militaires) demeurent aujourd'hui plus que jamais le centre de la politique mondiale. Ceux qui nous assènent que la morale des droits de l'homme, les marchés financiers, la « nouvelle économie », la globalisation rendent obsolètes la géopolitique et la lutte pour l'espace disent exactement le contraire de la vérité. Le XXIème siècle sera celui de la lutte des peuples pour les terres et les mers, plus que tout autre siècle , puisque la Terre est « pleine » et qu'il n'existe plus d'espaces vides de séparation.

La perspective géopolitique déplaît aux idéologies mondialistes, car elle suppose que les peuples luttent pour la possession et la domination de l'espace (impératif territorial) avant de combattre pour une morale ou une idéologie. La géopolitique conforte l'échec de la vision libérale ou socialiste d'un « monde Un », d'une Terre territorialement unifiée comme patrie commune d'une humanité uniformisée. La géopolitique permet de repenser les ensembles humains comme des blocs ethno-politiques territoriaux.

Nous assistons depuis le début de ce siècle à un accroissement des luttes pour l'espace vital: pour les gisements pétroliers, gaziers, miniers, pour les bassins hydrauliques et l'eau potable (une des sources des conflits du Proche-Orient), pour les réserves maritimes halieutiques, pour les minerais rares, pour le contrôle des voies de navigation et des passages d'oléoducs, etc.

Quels sont, concernant l'Europe, les principaux affrontements et enjeux géopolitiques et planétaires actuels :

1) La formidable poussée et conquête territoriale de l'islam vers le Nord et l'Est, de Gibraltar à l'Inde. Cela démontre bien que même la religion a des impératifs géopolitiques et territoriaux. Cette poussée correspond à la reprise de l'offensive de conquête des peuples arabisés contre les Indo-Européens. S'engouffrent dans la brèche des cohortes d'autres peuples du tiers monde.

2) La tentative de contrôle et d'asservissement des USA sur le continent ouest-européen et la Russie. La grande peur de la thalassocratie américaine, depuis la fin du communisme, c'est l'Eurosibérie, l'union de l'Europe et de la Russie, formidable concurrent. D'où : le désarmement de l'Union européenne et l'extension de l'OTAN à l'Europe centrale; les guerres des Balkans, destinées à diviser les Européens ; le pacte américano-musulman (encouragement à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, etc) pour affaiblir l'Europe, etc.

Bref, l'Europe est l'enjeu de toutes les convoitises territoriales : occupation de la part du Sud et de l'islam, domination globale de la part des USA. Le condominium américano-soviétique est bien terminé. Yalta est fini, mais maintenant, nous avons en face une menace bien pire : un condominium américano-islamique sur l'Europe . Une colonisation par le haut et une colonisation par le bas. Tels sont les grands enjeux de la géopolitique de ce début de siècle. Si les Européens n'en prennent pas conscience, ils disparaîtront.

Articles connexes


Liens externes

Ressources bibliographiques