Chef-né

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Personnalité créatrice habitée par une vision historique du monde.

Pour être fécondés par l'histoire, tout mouvement ou régime politique, tout peuple, a besoin d'un chef, c'est-à-dire d'une tête. Le chef, même s'il est élu, choisi est néanmoins prédestiné et habité par une étincelle divine, à moins qu'elle ne soit génétique. L'histoire est la fécondation de l'âme passive des peuples par l'âme active des chefs-nés.

Le chef-né, homme ou femme, est une figure récurrente et nécessaire de l'histoire, notion qu'ont récusée les marxistes égalitaires (attachés au dogmatisme des « masses ») qui, pourtant, n'ont survécu que par des chefs-nés.

Le chef-né porte en lui les dangers du despotisme, mais le destin est ainsi fait, il n'est pas irénique. La texture de l'histoire n'est pas conforme aux visions de l'égalitarisme humanitaire actuel. Le chef-né est l'homme des tempêtes, mais aussi des créations fulgurantes. Il surgit là où l'on ne l'attend pas, quelle que soit l'idéologie qui l'anime. Il prend la réalité à bras-le-corps et la transfigure. Il séduit le peuple comme le serpent paralyse l'oiseau. Il est la surprise de l'histoire, qu'elle soit divine ou qu'elle soit dramatique et sanglante.

Le chef-né est une figure à la fois indispensable et tragique. Il peut élever et libérer (Charles Martel, Jeanne d'Arc, etc) comme être un tyran (Lénine, Staline, Mao, etc.) ou un conquérant (Alexandre, Napoléon, Abd-El-Raman...). Mais il est une donnée incontournable de la vie des peuples face aux périls qui les menacent toujours et aux occasions qui se présentent à leurs ambitions.

Dans cette civilisation décadente et en fin de course, les chefs-nés n'apparaissent plus parce que les élites naturelles se détournent du politique et désertent le service du peuple (confondu avec l' «État »), abandonné aux fonctionnaires carriéristes. Dans la situation que nous vivons, seule une crise tragique, qu'il faut peut-être souhaiter, permettra à un chef-né de surgir. Il serait le seul qui puisse permettre de trancher le nœud gordien d'une situation historique qui paraît inextricable. Robert Steuckers pouvait écrire, à propos de Carl Schmitt, un des apologues du chef-né : « Schmitt veut restaurer la dimension personnelle du pouvoir car seule cette dimension personnelle est susceptible de faire face rapidement à l'exception, au cas d'urgence. Pourquoi ? Parce que la décision est toujours plus rapide que la lente mécanique des procédures.» (Vouloir, janvier-février 1995)

Le chef-né a donc un caractère dictatorial, mais au sens positif du terme. Le dictateur n'est pas le tyran oppressif, mais celui qui « dicte », qui tranche et qui sauve dans les situations d'urgence. Le chef-né apparaît donc comme le protecteur suprême du peuple, désintéressé, symbole supérieur de la véritable démocratie, la démocratie « populiste », conforme à la philosophie politique hellénique.

Le chef-né est celui qui, tout à la fois, met en mouvement le peuple et protège son ancestralité, son identité. Il est celui qui brise un système pour lancer une dynamique futuriste qui va paradoxalement préserver l'archaïque, c'est-à-dire l'âme d'une civilisation. Il est tout à la fois Éveilleur et Dictateur.

Le chef-né est une figure de l' individualisme au sens positif du terme, celui de l' « individualisme altruiste ». À un moment donné, à un point tragique et fécondant de l'histoire, il cristallise et formule la volonté inconsciente du peuple. Mahomet fut peut-être le plus grand chef-né de tous les temps, lui qui a réussi en quelques décennies, à embraser le monde par sa doctrine guerrière et religieuse qui constitue aujourd'hui, pour l'Europe comme pour bien d'autres peuples, la plus grande des menaces, l'ennemi principal le plus urgent à contenir et à refouler.

Aujourd'hui, l'Europe a besoin de chefs-nés car elle ne sera sauvée ni par les intellectuels, ni par les politiciens, ni par les entrepreneurs, mais par celui ou ceux qui incarneront l'Âme du Peuple.

Mais attention : il n'est pas de généraux sans armée. Il n'est pas de chef sans peuple[1].

Articles connexes

Notes et références

  1. Guillaume Faye, Pourquoi nous combattons. Manifeste de la résistance européenne, L’Æncre, 2001, 302 p., p. 81-83.