Per Engdahl

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Per Claes Sven Engdahl, né le 25 février 1909 à Jönköping et mort le 4 mai 1994 à Malmö, est un leader nationaliste suédois, essayiste, poète, théoricien de la nysvenskhet (« nouvelle suédité »), fondateur du Nysvenska Rörelsen (« Mouvement néo-suédois ») et qui à ce titre a été à l'origine du Mouvement social européen.

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Biographie

Issu d'une famille de la bonne bourgeoisie chrétienne de la ville industrielle de Jönköping, Per Engdahl a été très jeune sensibilisé à la question sociale par la fréquentation à l'école de condisciples de la classe ouvrière. Il montre un intérêt précoce aussi bien pour la tradition du patriotisme romantique suédois que pour l'actualité politique internationale de son époque.

Pour un fascisme à la suédoise ?

Per Engdahl n'a que 13 ans lorsqu'il se passionne pour la montée du mouvement fasciste italien, dans lequel il voit une synthèse concrétisant ses idéaux politiques. Il s'enthousiasme pour la « marche sur Rome » de 1922, contracte pour Benito Mussolini une fascination qui ne le quittera plus jamais, et qu'il exprimera notamment dans un poème (dont extrait suit) publié bien plus tard, après la Seconde Guerre mondiale :

Visst var han min hjälte,
min tonårshjälte,
han som lärde sig drömma
i den enkla lilla stugan
bland fattiga grannar
och kärva gärden,
han,
smedsonen.
Bien sûr qu'il fut mon héros,
héros de mes jeunes années,
lui qui s'apprit à rêver
dans l'humble petite maison
entourée de pauvres voisins
et de dures nécessités,
lui,
le fils du forgeron.

En 1928, Engdahl adhère à un groupement nommé SFKO (Sveriges Fascistiska Kamporganisation, « Organisation fasciste suédoise de combat ») et en crée une section à l'université d'Uppsala où il étudie alors le droit. La SFKO, de plus en plus inspirée par le national-socialisme en plein essor en Allemagne, se rebaptise en 1930 NSAP (Nationalsocialistiska Arbetarepartiet). Per Engdahl et ses amis désapprouvent cette évolution, car ils n'ont pas envie de suivre aveuglément des modèles étrangers.

1930, genèse du « néo-suédisme »

Per Engdahl raconte à ce sujet :

Quelle appellation prendre ? Nous avions refusé d'enlever la chemise noire italienne pour enfiler une chemise brune allemande. Mais pourquoi conserver le mot « fascisme » ? Nous étions des nationalistes suédois. Aussi peu nationaux-socialistes que nationaux-conservateurs. Le corporatisme signifiait pour nous rénovation radicale de la société. Dans la tradition suédoise, évidemment. Mais une tradition en constant renouvellement. De là naquit le concept : Nysvensk (néo-suédois).

Le 28 octobre 1930 une équipe de 7 étudiants d'Uppsala conduits par Engdahl fondent l'association Det nya Sverige (« La Nouvelle Suède »), destinée à devenir plus tard Svensk Opposition puis Nysvenska Rörelsen. Davantage société de pensée qu'organisation militante, le mouvement attire nombre d'individus destinés à de belles carrières (comme Ingvar Kamprad, futur fondateur d'IKEA), mais dont beaucoup se renieront plus tard. Comme dira Engdahl, « les années 1930 étaient une ère de liberté en comparaison de l'intolérance massive et butée des années 1960-70 ».

Homme de haute culture et d'un naturel conciliateur, Engdahl — contrairement à l'image de nazi fanatique qu'on lui a collée par la suite — défendra toujours des points de vue extrêmement nuancés quant aux courants nationaux-révolutionnaires européens des années 1930-40. Il se défie aussi bien d'une certaine brutalité fasciste que du racisme primitif et des tendances païennes du hitlérisme, et écrit : « La société du futur sera socialiste, mais d'un socialisme basé sur un fondement chrétien. »

Il lance en 1932 le périodique Vägen framåt (« La Voie en avant »), qui durera jusqu'en 1992. Dans le n° 2, il énonce « Ni le conservatisme sénile ni le national-socialisme d'importation ne pourront être des solutions à nos besoins d'aujourd'hui. »

La guerre

La montée des périls dans les dernières années 1930 ne va pas tarder à soulever des enjeux difficiles. Per Engdahl et ses amis « néo-suédois » choisissent en 1937 de s'affilier au SNF (Sveriges Nationella Förbund, « Union nationale de Suède »), le parti national-conservateur historique du pays, avec lequel ils ont en commun l'hostilité résolue au communisme soviétique. Ils y animent une tendance appelée Svensk Opposition (SO), mais en seront exclus en 1942 pour activité fractionnelle. La SO deviendra en 1956 le Nysvenska rörelsen (« Mouvement néo-suédois »).

C'est à Malmö, tout au sud de la Suède, que Engdahl trouve le plus de partisans. Et c'est dans cette ville qu'il déménage vers la fin des années 1930.

En dépit de ses préventions envers le national-socialisme allemand, Engdahl défend de façon croissante le point de vue selon lequel la Suède, par nécessité historique et géopolitique, doit abandonner sa neutralité pour s'allier à l'Axe. Plus la défaite de ce dernier apparaît certaine et plus il insiste sur la nécessaire solidarité avec le Reich, ce dont il fait une question de loyauté intellectuelle.

Après-guerre : vers un nationalisme européen

La Suède neutre n'a pas été touchée par l'épuration sanglante de l'après-guerre. Engdahl aurait contribué a exfiltrer de nombreux Danois, Norvégiens et Baltes de leur pays où leurs vies étaient menacées et à leur trouver un refuge en Suède, puis éventuellement en Espagne ou en Amérique du Sud.

Il préside à la création du Mouvement social européen, dont les bases sont jetées à l'occasion de conférences préparatoires tenues à Rome en mars 1950 et qui est officialisé lors d'un congrès réuni à Malmö en mai 1951. Y prennent part notamment Maurice Bardèche et René Binet pour la France, Oswald Mosley pour le Royaume-Uni, Karl-Heinz Priester pour l'Allemagne, Ernesto Massi pour l'Italie, Gaston-Armand Amaudruz pour la Suisse. Ce rassemblement (souvent appelé « Internationale de Malmö ») apparaît comme celui des vaincus de la Seconde Guerre mondiale.

Per Engdahl est, avec l'Italien Massimo Anderson (secrétaire national des jeunesses du Mouvement social italien) un des deux orateurs étrangers invités à prendre la parole à la réunion publique du 13 mai 1970 à Paris, laquelle consacre la création du mouvement Ordre nouveau. M. Anderson, qui ne parle pas un mot de français, se lance dans un discours en italien. Polyglotte expert, le Suédois voit le problème (si tant est qu'il puisse voir, car il est alors déjà presque aveugle), se lève, saisit un micro, et se fait l'interprète improvisé de l'Italien, dont il traduit en français chaque phrase en en reproduisant l'exacte éloquence d'origine... Les deux hommes sont follement ovationnés.

Héritage

Nonobstant son attachement sentimental à la personne de Mussolini et au fascisme social des origines, et ses choix stratégiques durant la guerre, Per Engdahl a toujours été, au fond, un modéré, n'en déplaise à la diabolisation effrénée dont il a été l'objet. On l'a dépeint comme l'inspirateur secret d'une « Internationale noire » fantasmée, alors que son nationalisme était avant tout culturel et même pacifique.

Ce positionnement particulier explique l'influence durable d'Engdahl sur la scène nationale suédoise. Un des principaux dirigeants du mouvement anti-immigration Bevara Sverige Svenskt (BSS, « Gardez la Suède suédoise »), créé en 1979, était Sven Davidson, formé au Nysvenska rörelse. BSS a été par la suite à l'origine du mouvement national-populiste Sverigedemokraterna (SD, « Les Démocrates de Suède »), devenu au XXIe siècle un des principaux partis du pays et qui défend une synthèse spécifiquement suédoise où le patriotisme culturel s'allie à la tradition sociale-démocrate scandinave. Une orientation qui fait écho aux idéaux exprimés par Per Engdahl près d'un siècle auparavant.