Louis Dupeux
Louis Dupeux, né le 28 juillet 1931 à Châteauroux et mort le 20 mai 2002 à Strasbourg, est un historien et un germaniste français. Il a été professeur à l'Université Robert-Schuman et au Centre d'études germaniques de Strasbourg.
Sommaire
Un point de vue de gauche sur le phénomène du « national-bolchevisme » allemand
Spécialisé dans l'Allemagne de la République de Weimar et dans l'histoire des idées dans l'Allemagne de la première moitié du XXe siècle, il a consacré la plupart de ses travaux aux milieux culturels de l'entre-deux guerres, notamment à la Révolution conservatrice allemande et au national-bolchévisme, phénomène sur lequel il a rédigé sa thèse de doctorat. Sur cette thématique, il distingue jusqu'à sept sens différents de l'expression « national-bolchevisme ». Il est aussi de ceux qui ont contribué à démolir la légende qui a fait, à tort, des « nationaux-bolcheviques » d'hommes aussi différents que Arthur Moeller van den Bruck, Ernst Jünger, Brockdorff-Rantzau, Ernst zu Reventlow ou Otto Strasser[1]. Selon les distinctions opérées par Dupeux, il y a eu effectivement des formes de « national-bolchevisme » venues de la gauche, comme celle du groupe de Hambourg de Heinrich Laufenberg et Fritz Wolffheim. En revanche, pour lui, les auteurs « nationaux-bolcheviques » de la Révolution conservatrice, comme Ernst Niekisch, ont toujours été des « hommes de la plus extrême droite qu'unissait une véritable religiosité de la Nation », et jamais des hommes de gauche[2], ni des « hommes de gauche de la droite ». Il récuse d'ailleurs cette expression qu'il considère comme absurde, née du pacifiste Kurt Hiller et introduite plus tard dans la recherche historique par Otto-Ernst Schüddekopf[3].
Publications
- National bolchevisme : stratégie communiste et dynamique conservatrice. Essai sur les différents sens de l'expression « National-bolchevisme » en Allemagne, sous la République de Weimar (1919-1933), Paris, Librairie Honoré Champion éd., 1979, 2 vol., 743 p. [reprise de la thèse de doctorat soutenue en 1974]
- Histoire culturelle de l'Allemagne (1919-1960) (RFA), Paris, Presses universitaires de France, 1989.
- (dir.), La « Révolution conservatrice » dans l'Allemagne de Weimar, Actes du colloque, 20-21 mars 1981 et 15-17 mars 1984, Strasbourg ; organisé par le Groupe d'étude de la Révolution conservatrice, Paris, Éditions Kimé, « Histoire des idées, théorie politique et recherches en sciences sociales », 1992, 437 p.
- Aspects du fondamentalisme national en Allemagne de 1890 à 1945 et essais complémentaires, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, « Les mondes germaniques », 2001.
Articles
- « Ernst Niekisch, de la gauche au stalinisme par l’extrême droite », in : Ni gauche, ni droite, édité par Gilbert Merlio, Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, 1995, p. 93-101.
Notes et références
- ↑ Voir : Introduction à : Ernst Niekisch, « Hitler - une fatalité allemande » et autres écrits nationaux-bolcheviks, textes choisis et préfacés par Alain de Benoist, Pardès, coll. révolution conservatrice, 1990, 315 p., p. 8.
- ↑ L'historien Sebastian Haffner dépeint effectivement Niekisch comme un Prussien authentiquement de gauche, voir : Sebastian Haffner et Wolfgang Venohr, Profils prussiens, préf. de Michel Tournier, trad. Isabelle Hildenbrand, Gallimard, 1983, 312 p.
- ↑ Otto Ernst Schüddekopf, Linke Leute von Rechts. Die nationalrevolutionären Minderheiten und der Kommunismus in der Weimarer Republik, Stuttgart, 1960; rééd. augm.: Nationalbolschewismus in Deutschland 1918–1933, Frankfurt am Main 1973.