Mouvement nationaliste du progrès

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Le Mouvement nationaliste du progrès (MNP), qui a existé durant l'année 1966, résulte de la transformation en parti politique du mouvement Europe-Action. Il a changé en fin d'année son nom en Rassemblement européen de la liberté (REL) afin de participer aux élections législatives de mars 1967, mais cette expérience peu probante a entraîné l'éclatement et la disparition de la mouvance Europe-Action.

Tout comme son prédécesseur Europe-Action, le Mouvement nationaliste du progrès revendique un socialisme non marxiste, le socialisme français de Pierre-Joseph Proudhon et de Georges Sorel. Il prend soin de marquer sa filiation avec les révoltes populaires, comme la Commune de Paris. Ici, le 1er mai 1966, date du premier congrès du MNP, une délégation conduite par le général Cariou dépose une gerbe au mur des Fédérés.

Historique

Principale force organisée de la mouvance nationaliste française, où il se distingue par son européisme et son insistance sur le « réalisme biologique », Europe-Action, dirigé par Dominique Venner, a apporté une importante contribution à la campagne présidentielle de Jean-Louis Tixier-Vignancour tout au long de l'année 1965. Au lendemain de l'élection présidentielle des 5 et 19 décembre 1965, les Comités Tixier-Vignancour, qui avaient placé des espoirs excessifs dans leur candidat, éclatent, déçus des 5,2% de voix obtenues au premier tour. Les différentes composantes du mouvement Tixier reprennent leur autonomie, ou bien se démobilisent purement et simplement.

La tendance Europe-Action se sent alors en mesure, grâce à la solidité de ses structures, de prendre l'ascendant sur cette mouvance en déshérence en capitalisant sur l'indéniable magistère intellectuel qu'elle exerce sur une grande part de celle-ci.

Les 29 et 30 janvier, Europe-Action réunit à Paris ses principaux responsables dans le cadre d'une structure appelée « Centre nationaliste », dont l'objectif annoncé est la constitution du Mouvement nationaliste du progrès, le mot « progrès » ayant été retenu dans l'intention de « rompre avec le substrat réactionnaire de la droite nationale ». Ce Centre nationaliste est mené par une équipe composée de Dominique Venner, Ferdinand Ferrand, Amaury de Chaunac-Lanzac dit François d'Orcival, Luis Daney et François Sidos. Sa mission est d'orchestrer la mutation en parti politique d'Europe-Action et d'organiser le congrès constitutif du MNP.

Ce congrès a lieu les 30 avril et 1er mai 1966. Le MNP se donne pour président Aurélien Guineau et pour vice-président Roger Lemoine (futur président du GRECE dans les années 1970-80), mais il est bien clair que le leader reste Dominique Venner. Ces assises réunissent des centaines de participants. Parmi les soutiens marquants, on remarque Jules Monnerot, Louis Rougier et Henri Massis. La qualité des débats, la présence de nombreuses délégations étrangères et l'organisation millimétrée de ce congrès font grande impression. La mouvance Europe-Action semble atteindre alors son apogée.

Mais des signes de fragilité apparaissent d'emblée. Parmi les militants, beaucoup d'anciens de Jeune nation et d'ex-activistes de l'OAS sont réticents à s'engager dans un patient travail de militantisme à visées électorales, sans parler de ceux qui rejettent par principe toute compromission dans les rituels démocratiques. Ce sentiment rencontre celui de très jeunes militants imbus de romantisme révolutionnaire. Et il y a aussi un paramètre générationnel d'importance : le principal atout d'Europe-Action est constitué d'étudiants formés à la FEN autour de Fabrice Laroche (alias Alain de Benoist) ; ils sont nés autour de 1941-42, vont sur leurs 25 ans, doivent déjà envisager leur avenir professionnel — ils n'auront plus désormais autant de disponibilité que par le passé.

Cela fait autant d'éléments qui se sentaient à l'aise dans une société de pensée telle qu'était Europe-Action, mais qui sont peu enthousiastes à l'idée de la voir se plier aux servitudes d'un parti politique. Un cas exemplaire est celui de Jean Mabire, que la politique électorale n'amuse pas. Il rompt avec Europe-Action au moment du congrès fondateur du MNP. En regard, ce dernier ne rallie pas grand monde à l'extérieur de la mouvance Europe-Action, les seuls éléments neufs de quelque relief étant Pierre Pauty, venu du mouvement Poujade, et le général Lucien Cariou.

Enfin, l'ambiance de démobilisation qui sévit dans la droite nationale consécutivement à l'écroulement du mouvement Tixier retentit jusque dans la mouvance Europe-Action. Durant le second semestre 1966, les réunions publiques qu'organise le MNP et les manifestations auxquelles il tente de prendre part marquent une nette érosion des effectifs qu'il parvient à mobiliser, notamment du fait de la concurrence exercée par le mouvement Occident.

Le MNP prit fin le 12 octobre 1966 lorsque sa direction annonça que la participation aux élections législatives de mars 1967 se ferait sous l'égide d'une nouvelle étiquette, celle du Rassemblement européen de la liberté (REL). Dans la pratique, le MNP devint le REL, lequel cessa toute activité en 1968.