Rassemblement européen de la liberté

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Le Rassemblement européen de la liberté est l'étiquette adoptée fin 1966 par le MNP (Mouvement nationaliste du progrès) de Dominique Venner en vue de participer aux élections législatives de 1967. Cette expérience a conduit à un grave échec qui a précipité l'effondrement de la mouvance issue du mouvement Europe-Action.

Histoire

Le 30 novembre 1966, les responsables du MNP (fondé seulement sept mois plus tôt) annoncent par conférence de presse leur décision de prendre part aux élections législatives de mars 1967 sous la nouvelle appellation Rassemblement européen de la liberté, celle-ci ayant été retenue comme étant moins doctrinaire et plus ouverte que le sigle MNP. L'intention proclamée est de s'aligner dans une centaine de circonscriptions afin de pouvoir faire campagne à la télévision, ce qui requiert un plancher de 75 candidats.

Les principaux points du programme sont :

  • Europe fédérale respectant les spécificités nationales,
  • maintien en France du régime présidentiel mais « réunion d'une convention nationale désignée en dehors du cadre des partis pour définir les lois fondamentales »,
  • « remplacement du contrôle des banques sur l'Etat par le contrôle de l'Etat sur les banques »,
  • suppression de l'aide aux pays sous-développés,
  • arrêt de l'immigration nord-africaine et « expulsion des éléments dangereux pour la sécurité et la santé publiques ».

Faute de temps et de moyens financiers (toute la mouvance Europe-Action est alors au bord de la banqueroute), le REL peine pour faire connaître son sigle. Sa campagne passe inaperçue, et il est obligé d'en rabattre sur ses ambitions. Le 28 février 1967, Dominique Venner est contraint de faire savoir que le nouveau parti ne pourra présenter qu'une quarantaine de candidats.

En fait il y en aura seulement 27 qui, sauf exception (comme les 4,4% de Paul Gérard à Metz ou les 3,8% de Maurice Rollet à Marseille), ne recueilleront que des scores anecdotiques.

Les suites

Début juillet 1967, Dominique Venner fait savoir qu'il abandonne l'action politique. Son poste de délégué général du REL est confié au Dr Maurice Rollet (1933-2014), entouré d'un bureau politique composé de Xavier Bouillon, Ferdinand Ferrand, Georges Schmelz et François Sidos, et dont la mission est de liquider l'héritage ruiné d'Europe-Action.

Ce qui reste du REL va alors se disperser entre quatre factions :

  • Alain de Benoist rassemble l'aile intellectuelle, ce qui donnera naissance au GRECE,
  • une aile formée de jeunes militants renoue avec l'activisme et rejoint le mouvement Occident,
  • une tendance éphémère mêlant « gauchisme » et nationalisme ethnique, menée par Paul Gérard et sa fille Edith, va revendiquer la succession légitime du REL avant de disparaître fin 1968.
  • le courant « orthodoxe », dirigé par Pierre Bousquet, Jean Castrillo et Pierre Pauty, ira former, autour de la publication éponyme, le groupe Militant. D'une rare stabilité, ce dernier va rester pour les décennies suivantes un véritable conservatoire de la tradition d'un nationalisme français sans concession.