Jean Castrillo
Jean Castrillo, né en décembre 1922 et décédé le 29 janvier 2012, était un militant nationaliste français.
Biographie
Jean Castrillo est le fils d’un homme d’affaires espagnol installé en France depuis 1907 et d’une mère née à Paris mais d’origine alsacienne, flamande et néerlandaise. Ses parents étaient phalangistes et deux de ses cousins se sont engagés dans les rangs franquistes durant la guerre d'Espagne.
En 1936, l’année où le Parti populaire français fut fondé, son père se rendit pour affaire à Saint-Denis où il rencontra l’écrivain Pierre Drieu La Rochelle dont il devint l'ami. Avant la fin de l’année, son père s’inscrivit donc au PPF, tandis que Jean Castrillo était intégré à la branche de jeunesse.
De juin 1940 à octobre 1941, Jean Castrillo finit ses études secondaires et passe son baccalauréat. Comme son père, il admire le Maréchal Pétain. Sa famille encourage la croisade contre le bolchevisme, et pense déjà que l’Allemagne aura besoin d’aide, bien qu’il ne soit pas question que Jean s’engage à la Légion des volontaires français. En juin 1942, il se porte volontaire pour les Chantiers du Maréchal. Posté au camp des Châteliers, près d’Orléans, il reçoit un mois d’entraînement par un sous-officier de la LVF, blessé pendant l’hiver 1941-1942 devant Moscou. Il obtient son diplôme de moniteur des Chantiers de la Jeunesse, et part pour le camp de Méry-ès-Bois, en Sologne, où son travail consiste à entretenir des plantations d’arbres. En août 1942, il décide avec des amis de se rebeller contre les chefs du chantier, qu’ils jugent corrompus, et appellent leurs supérieurs hiérarchiques à Orléans. Peu après, des gardes mobiles sont dépêchés sur place et arrêtent les trois meneurs dont le jeune Castrillo. Envoyé au camp de travaux forcés de Vouzeron, près de Vierzon, il ne peut écrire à son père qu’en novembre 1942. Le PPF contacte Otto Abetz, ambassadeur d’Allemagne, qui ordonne sa libération.
De retour à Paris, il participe au grand congrès du PPF, du 4 au 8 novembre 1942. Il décide de s’engager au plus vite dans les Schutzkommando de l’organisation Todt, avec l’accord de son père. On l’envoie dans une compagnie d’entraînement à la Celle-Saint-Cloud, sous la direction de l’instructeur Roger Mariage. La compagnie prête serment à Hitler, et il reçoit les épaulettes noires des SK. Après trois jours de repos, ils partent pour la Norvège, avec des volontaires néerlandais et des officiers et sous-officiers allemands, tous originaires de Saxe. La compagnie est assignée à la protection d’un complexe industriel au sud de Bergen, où ils doivent faire face à des attaques de résistants norvégiens durant trois semaines. En octobre 1943, la compagnie doit affronter des commandos britanniques qui essaient de s’approcher du complexe. Les SK perdent cinq hommes, et dix sont gravement blessés et une vingtaine ne le sont que légèrement, dont Castrillo, qui reçoit le Badge des blessés. Le 14 novembre 1943, la compagnie est relevée et assignée à la protection du port de Memel, sur la Baltique, au côté d’unités de police lettones. Promu SK-Rottenführer en mars 1943, Castrillo garde le souvenir d’une population très amicale, et farouchement anticommuniste. D’après ses dires, il se serait senti « encore mieux qu’à la maison » !
De retour en France en avril 1944, il renoue avec le PPF, et apprend la mort de deux de ses amis sur le front de l’Est. Il rencontre Victor Barthélémy, l’un des chefs du parti, qui le félicite. Il essaie, sans succès, de se faire muter à la LVF.
Castrillo est muté avec l’ensemble des SK à la Division Charlemagne à l’automne 1944. Il est affecté à la 5e compagnie du Waffen-Grenadier-Regiment der SS 58, dont il devient un élément moteur, malgré son grade modeste. Apprécié de ses camarades, Castrillo est toujours là pour détendre l’atmosphère.
Il combat avec courage en Poméranie, et se retrouve dans le bataillon de marche de Jean Bassompierre, dans les combats de Körlin. Blessé gravement lors du repli, il essaie quand même de s’échapper avant d’être capturé, près d’une voie ferrée, en compagnie d’un camarade. Un major soviétique le fait soigner dans un hôpital de Körlin.
Emprisonné par les Russes, il devient slavophile et se convertit à l'orthodoxie.
À son retour en France, il est jugé. En août 1946, avec le verdict, le juge lui demande s’il a des regrets, ce à quoi Castrillo répond : « Monsieur le Président, je n’ai qu’un seul regret, et c’est d’avoir perdu la guerre ». La cour lui reproche d’avoir prêté serment à Adolf Hitler, et il est condamné à quatre ans de prison ainsi qu’à l’indignité nationale à vie.
Jean Castrillo reprendra l'action politique avec Europe action et participera à ses divers avatars; après l'échec du Mouvement nationaliste du progrès, il sera de l'équipe qui fondera la revue Militant, en 1967, et le groupe éponyme qui deviendra le Parti nationaliste français. Il restera fidèle à cet engagement jusqu'à son décès, animant de plus une fantomatique Association des amis de François Duprat.