Jean Rivain

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Jean Rivain (1883-1957) est un sociologue traditionaliste chrétien, disciple de René de La Tour du Pin et d'Albert de Mun.

Jean Rivain se situe initialement dans la mouvance de l'Action française et dans la proximité des idées sociales chrétiennes développées par Firmin Bacconnier. Il participe en 1906 à la création de la Nouvelle librairie nationale, qui sera, jusqu'en 1926, la maison d'édition du mouvement royaliste.

En avril 1908, il crée avec ses amis l'écrivain Eugène Marsan et l'historien Jean Longnon, ainsi qu'une pléiade de jeunes talents de l'école maurrassienne (Henri Clouard, Pierre Gilbert Crabos, André du Fresnois, Gilbert Maire, René de Marans, Henri Lagrange, Georges Valois...), La Revue critique des idées et des livres, importante publication politique et littéraire, qui concurrence La Nouvelle revue française d'André Gide et défend les couleurs du nationalisme littéraire et du néoclassicisme.

Cette revue se situe jusqu'à la première guerre mondiale dans le sillage des idées de l'Action française, mais sur un registre moins directement politique et davantage tourné vers la critique littéraire et des idées. Elle prend toutefois ses distances avec le mouvement maurrassien en 1914, ses principaux rédacteurs (parmi lesquels Jean Rivain et Gilbert Maire) refusant de choisir entre leur admiration pour Henri Bergson et leur amitié pour Maurras.

Une partie de la rédaction de La Revue critique participe, son l'égide de Georges Valois, d'Henri Lagrange et d' Edouard Berth, à la création du Cercle Proudhon, qui rapproche entre 1910 et 1913 quelques éléments issus du syndicalisme révolutionnaire et les jeunes intellectuels d'Action française. Jean Rivain se tiendra à l'écart de cette aventure intellectuelle, que Charles Maurras et les dirigeants monarchistes regardent eux aussi d'un œil sourcilleux, voire inquiet.

Durant le premier conflit mondial, La Revue critique perd une grande partie de ses jeunes rédacteurs (17 soit le tiers de ses effectifs). Jean Rivain et les survivants relancent sa parution en 1919 mais l'époque est moins réceptive et la publication se heurte à la création en 1921 de La Revue universelle de Jacques Bainville et d'Henri Massis, qui occupe son terrain tout en développant une ligne maurrassienne plus orthodoxe. La Revue critique se confine désormais dans un rôle plus strictement littéraire et publie son ultime numéro en mars 1924.

Très marqué par l'échec de ce qui était pour lui une aventure intellectuelle et d'amitié, Jean Rivain participe jusqu'en 1930 à la création de quelques revues éphémères, qui se situent toutes aux marges du maurrassisme (notamment Les Cahiers d'Occident et Latinité). Il publie en 1926 un important ouvrage consacré à son maître La Tour du Pin (La Tour du Pin, précurseur d'un Programme de Restauration Sociale).

Au travers des Cercles Jeune France, il parvient à partir de 1935 à diffuser ses idées sur l'organisation sociale idéale et sur l'Unité française à laquelle il consacre un livre important. Après l'armistice de 1940 et son retour de captivité, il cherche pendant quelque temps à poursuivre cette entreprise avec la protection indispensable du régime de Vichy auquel il refuse cependant toute allégeance. De même, il tente, au printemps 1944, des rapprochements (notamment grâce à ses réseaux d'amitié au sein des milieux royalistes et nationalistes) entre maréchalistes et gaullistes pour permettre au courant traditionaliste de trouver sa place dans la Résistance, mais en vain.

A partir de 1947, il abandonne toute activité politique et se consacre à son œuvre philosophique qui est l'objet d'un important ouvrage, De la Matière à l'Esprit, dont deux volumes seulement ont été publiés chez Vrin, le troisième annoncé n'étant jamais paru.