Georges Valois

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Georges Valois
De son vrai nom Alfred-Georges Gressent (1878-1945), Georges Valois était un homme politique français. Recherchant une nouvelle forme d'organisation économique et sociale ainsi que la synthèse du national et du social, il a oscillé entre les radicalités de gauche et de droite. Arrêté en 1944 par la Gestapo pour propagande pacifiste, il meurt du typhus à Bergen-Belsen en 1945. Il est le fondateur de faisceau, le premier mouvement français s'inspirant du fascisme italien.

Biographie

Débuts dans l'anarcho-syndicalisme

Né à Paris le 7 octobre 1878 d'une famille paysanne et ouvrière, Alfred-Georges Gressent perd son père très jeune et de 5 à 13 ans est élevé par ses grands-parents maternels en Seine-et-Marne. « Mon grand-père, ouvrier chaudronnier, était républicain et libre-penseur. Avec l'instituteur, il fit de moi un homme libre. Avec ma grand-mère, il m'enseigna le travail et la méthode ».

À 13 ans, il entre dans une école professionnelle à Paris, d'où il est exclu deux ans plus tard pour « manifestation intérieure ». Il est successivement employé chez un marchand de toiles , dans les bureaux du journal France Nouvelle, chez un fabricant de clarifiants, chez un maroquinier. « À 16 ans, j'ai été arrêté comme anarchiste, ce qui était faux ». À 17 ans, il part pour Singapour employé chez un commerçant français; à 19 ans, il rentre à Paris pour étudier. « J'étais devenu anarchiste ». Il travaille comme secrétaire à L'Humanité nouvelle, où il rencontre Georges Sorel dont il devient le disciple.

À 22 ans, il est incorporé dans l'armée puis réformé pour tuberculose. À 24 ans, il tente de devenir horloger à Genève, mais de là, il part à Moscou comme précepteur chez un comte russe où il épouse la dame de compagnie de la comtesse. Il rentre en France en août 1903 et travaille jusqu'en 1912 comme secrétaire à la librairie Armand Colin.

L'engagement à l'AF (1906-1925)

À la suite de la rédaction de son premier ouvrage L'Homme qui vient, il fait la connaissance de Charles Maurras et se rallie en 1906 à l'Action française. Travaillant toujours chez Armand Colin et ne pouvant se permettre de perdre son travail pour engagement politique, Alfred-Georges Gressent utilise alors le pseudonyme de Georges Valois. Il dirige la rubrique économique et sociale de l’Action française. Mais son action s'exprime plus dans des mouvances marginales telles que le Cercle Proudhon, un groupe intellectuel dont il est, avec Édouard Berth, l'un des fondateurs en 1911 et qui tente de promouvoir la monarchie auprès des syndicalistes révolutionnaires révulsés par la « république fusilleuse » de Clemenceau. Ce qui l'attire, c'est que le Roi doit (et peut, estime-t-il) être contre le Parlement composé trop souvent de politiciens soumis aux puissances d'argent. Il reste un extraordinaire lanceur d'idées : il s'intéresse surtout à l'économie sociale, à l'organisation des métiers et des syndicats, seuls capables de lutter contre les banques et les trusts qui sont des parasites.

L'année suivante, il fonde et prend la direction de la Nouvelle librairie nationale, maison d'édition de l'Action française, qu'il conservera sous ce titre jusqu'en 1925. Mobilisé en 1914 comme deuxième classe, il devient officier et il est à Verdun jusqu'en 1916. En 1915, il théorise, dans un ouvrage intitulé Le Cheval de Troie, l'invention du char d'assaut qui va être mis au point par le général Estienne. Pendant la guerre, les rapports commencent à se détériorer avec l'Action Française. Le soutien et les interventions de Léon Daudet pour sauver Georges Valois de la mort, après une blessure en 1916, empêchent une rupture brutale. Mais en 1925, la rupture est totale.

Le Faisceau (1925-1928)

Il fonde ce qui est considéré comme la première ligue fasciste française, Le Faisceau des combattants et des producteurs, et un journal, Le Nouveau Siècle. Le Faisceau est créé sur le modèle mussolinien, mais il est « non anti-socialiste, ni anticommuniste, ni antisémite ».

L’organisation est composée de quatre sortes de faisceaux :

  • le Faisceau des combattants, le plus important, qui regroupait les combattants de 14-18, ceux des guerres coloniales, et même des plus jeunes, qui avaient vingt ans en 1925, recrutés comme aspirants,
  • le Faisceau des corporations, composés de paysans, d’ouvriers, de techniciens et de chefs d’entreprises,
  • le Faisceau des jeunes, pour les moins de vingt ans,
  • le Faisceau civique, qui regroupait les Français et Françaises qui n’appartenaient à aucune des trois autres catégories.

Dénonçant l’impuissance du parlementarisme, la faillite des vieux partis, la « paix manquée », le Faisceau a pour but de créer au-dessus des partis et des classes un véritable « État national et populaire ». Cet État national « donnera une attention particulière à l’aménagement du pays, des moyens de transport et de répartition ». L’accent est mis aussi sur la défense des intérêts ouvriers, l’organisation de la justice dans la vie sociale. Le Faisceau réclamait un chef national, mais qui était ce chef ? Valois ne se met pas en avant. Il écrit dans le Nouveau Siècle du 3 septembre 1926 : « Il y a le dictateur lorsque la dictature est faite ». Valois envisage-t-il d’avoir recours à la violence pour conquérir le pouvoir ? En tout cas, il ne l’exclut pas, même s’il pense à cette époque que l'État s’effondrera bientôt, à la suite de l’aggravation de la situation financière.

Il milite pour une monnaie ferme, contre l'inflation et toute dévaluation. Lors d'une grande assemblée générale à Reims en juin 1926 (certains parlent de 25.000 personnes), il en appelle à une évolution vers le socialisme contre le poincarisme. Ayant acquis la conviction de ne pouvoir lutter contre la ploutocratie avec les masses à tendances nationalistes, il dissout le Faisceau en mars 1928, en appelle à une « République syndicale » et regarde vers le socialisme révolutionnaire. Il fonde le Parti républicain syndicaliste (PRS) le 10 juin 1928, à la recherche d'une nouvelle économie syndicaliste et coopérativiste. Il publie L'Homme contre l'argent, un ouvrage qui sera un « tournant décisif » pour toute une époque.

Les années 30

De 1928 à 1932, Georges Valois collabore aux Cahiers bleus et, tout en conservant la Librairie nationale, devenue Librairie Valois, commence un fonds d'études techniques, économiques, culturelles… qui, en 1932-1933, servira de matériaux idéologiques au mouvement de Nouvel Age, destiné à établir une économie nouvelle propre à remplacer le capitalisme.

À partir de 1931, il travaille avec Albert Thomas et d'autres à la rédaction de la Nouvelle Encyclopédie, mais la mort de ce dernier en 1932 met un terme à ce qui devait être un « formidable mouvement culturel ». En 1934, création du journal Nouvel Åge qui deviendra quotidien. Georges Valois prend des positions de plus en plus pacifistes et même gauchistes. Il démontre le soutien des capitalistes français et anglais à Franco et dénonce la gauche quand elle ne sert que de paravent au capitalisme.

En février 1936, Valois, dans la formule bi-mensuelle de Nouvel Âge, publie un Plan (Le plan de Nouvel Âge) où il met en forme les propositions distributistes de Gustave Rodrigues. Des réunions pour constituer un Front de l'Abondance ont lieu en 1936 (après la victoire du Front Populaire. Mais la fusion avec le Droit au Travail de Jacques Duboin avorte, ce dernier refusant de donner au mouvement une coloration politique. Dès la fin de 1936, Rodrigues et Valois, soucieux d'action concrète, consacrent l'essentiel de Nouvel Âge au soutien de l'idée coopérative.

En 1938, Valois mène campagne contre les accords de Munich. Les opposants sont alors rares : ils s'appellent Churchill, De Gaulle, Bidault, Cot, de Kérillis, les communistes... Pour Valois, il faut vaincre l'Allemagne sans guerre, instituer un blocus économique de l'Allemagne et de l'Italie.

La lutte jusqu'en fin de parcours

En juillet et août 1940, Georges Valois et son adjoint Gustave Rodriguès sont à Bayonne. Ce dernier se suicide. Georges Valois passe au Maroc où il crée un groupe clandestin qui édite une lettre confidentielle. Fin octobre 1940, il est arrêté "par précaution" et emprisonné à Meknès puis transféré à Clermont-Ferrand où il retrouve Pierre Mendès-France dans la même prison militaire. Les deux hommes se connaissent déjà puisque Valois a aidé Pierre Mendès-France dans la préparation de sa thèse de docteur en droit sur la Banque des Règlements Internationaux.

Le 27 avril 1941, Georges Valois est libéré. Il retrouve à Vichy Roger Maria (ancien SFIO) qui est démobilisé le 30 avril et s'apprêtait à gagner la France Libre par l'Afrique du Sud... Georges Valois et Roger Maria, devenu son secrétaire, au lieu de rejoindre Londres, décident alors de "s'exiler" dans la région lyonnaise où ils ont des amis dans divers groupes de résistance. Georges Valois pense pouvoir acquérir une librairie. « Je suis trop connu pour passer dans la clandestinité, je vais me mettre en quelque sorte, en résidence surveillée officielle pour que la police sache que je ne m'occupe plus que d'activités éditoriales non politiques ».

En mai 1941, ils sont à Couzon au Mont d'Or où ils prospectent la région. Georges Valois se rend compte qu'une librairie lyonnaise serait tout de même trop surveillée et il opte finalement pour une "résidence" plus discrète dans la région. L'hôtel du Val d'Ardières aux Ardillats est alors à vendre pour une bouchée de pain. Voilà une résidence, à l'écart, où l'on peut se faire oublier, mais qui permet aussi de recevoir des amis.

Fin juin, 1941, Georges Valois, ainsi que son épouse, emménagent au Val d'Ardières. Roger Maria est là aussi. Ils vont alors mener deux activités rédactionnelles parallèles. L'une, officielle, traite de l'histoire des coopératives, de la législation des jardins ouvriers, donne aussi des conseils de jardinage au travers de fascicules ronéotés de 4-6 pages que reçoivent quelque deux cents abonnés. Les "amis" reçoivent, eux, en supplément clandestin une lettre politique avec renseignements ou études sur... disons l'actualité. Régulièrement, Roger Maria poste ces périodiques mensuels puis hebdomadaires, en éparpillant ses dépôts pour ne pas se faire repérer, dans diverses boîtes aux lettres d'un large secteur couvrant Belleville, Villefranche et Lyon.

En 1943, avec Cerf-Ferrière et Delmas, de Combat, basés à Beaujeu, Georges Valois publiera une nouvelle revue, Après. Seul, ensuite, il écrira sous le pseudonyme d'Adam, un numéro spécial d'Après, intitulé La France trahie par les trusts. Tapée à la machine aux Ardillats et imprimée à Villefranche-sur-Saône, c'est la brochure clandestine la plus volumineuse.

Le 18 mai 1944, Georges Valois et Roger Maria sont arrêtés à l'Hôtel d'Ardières, aux Ardillats, par la Gestapo. Quand même condamnés à mort pour le principe, leur peine est commuée en déportation en camp de concentration. Roger Maria verra une dernière fois Georges Valois au fameux camp (français) de Compiègne, appelé Royallieu... une sorte de gare de triage pour toutes destinations vers les camps nazis. Georges Valois, de son côté, est déporté au camp de Neuengamme où il se retrouve dans un groupe de déportés âgés, préposé aux tresses, en compagnie du marquis de Moustiers, du célèbre biologiste et dirigeant communiste Marcel Prenant, du général Bardi de Fourtou (de l'affaire Staviski) et de quelques autres "notables" de la Résistance "intello". Grâce à l'écrivain Louis Martin-Chauffier qui l'y a rencontré, dans ce même drôle de groupe de vétérans, nous savons comment il rêvait, encore là-bas, de refaire le monde... Transféré au camp de Bergen-Belsen, il succombe au typhus le 18 février 1945.

Citations

« Nous travaillons dans des magasins, des usines, des bureaux, qui ont poussé n'importe comment, n'importe où... La vérité, c'est que Paris et sa banlieue ne font qu'un. Ce qui existe aujourd'hui c'est la région parisienne, le Grand Paris. On travaille dans le centre, on habite de plus en plus la banlieue. Ceux qui font vivre Paris, ceux qui créent la richesse parisienne, ce sont en grande partie ceux qui vivent hors du Paris actuel. Cela n'a pas de sens. Un nombre énorme de banlieusards qui travaillent chaque jour à Paris, sont sans pouvoir sur la gestion de la ville ».

Georges Valois, Le Nouveau Siècle, 12 mai 1926.

« Fascisme et bolchevisme sont une même réaction contre l’esprit bourgeois et ploutocratique. Au financier, au pétrolier, à l’éleveur de porcs qui se croient les maîtres du monde et veulent l’organiser selon la loi de l’argent, selon les besoins de l’automobile, selon la philosophie des cochons, et plier les peuples à la politique du dividende, le bolcheviste et le fasciste répondent en levant l’épée. L’un et l’autre proclament la loi du combattant ».

Georges Valois, La Révolution nationale, 1924.

« La propriété familiale et personnelle est le plus puissant moyen de faire sortir l’homme du nomadisme, de la barbarie, de le fixer au sol et de lui faire construire la cité, de le faire entrer dans les voies de la civilisation. » ibidem

Bibliographie

Œuvres principales

  • L'Économie nouvelle, 1919.
  • La Politique de la victoire, 1925.
  • Basile ou la politique de la calomnie, 1927.
  • L'Homme contre l'argent, 1928.[1]
  • Un Nouvel âge de l'humanité, 1929.
  • Finances italiennes, 1930.
  • Économique, 1931.
  • Guerre ou révolution, 1931.
  • Journée d'Europe, 1932.
  • 1917-1941. Fin du bolchevisme, conséquences européennes de l'événement, 1941.
  • L'Homme devant l'éternel (posthume), 1947.


Textes politiques


Littérature secondaire

Liens externes