Jean Parvulesco

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Jean Parvulesco, né en 1929 en Roumanie et mort le 21 novembre 2010 à Paris, est un écrivain, essayiste et journaliste français d'origine roumaine.

Jean Parvulesco (à dr.) avec Raymond Abellio

Héritier de la pensée de la Tradition dans la lignée de René Guénon, mais aussi et surtout de celle de Julius Evola, proche de la Nouvelle Droite tout en s'affirmant catholique, mais adepte d'un catholicisme atypique proche d'un panthéisme tellurique, il est connu pour ses nombreux romans et son style d'écriture nouveau et poétique, mêlé d'intuitions et d'énigmes « mystiques ».

Biographie

Né en Roumanie en 19292, ayant fait l'école des cadets, Ion (de son nom de naissance) Pârvulescu fuit le tout nouveau régime communiste de Roumanie en juillet 1948 en traversant le Danube à la nage pour passer en Yougoslavie. Arrêté par les Yougoslaves, expédié dans un camp politique de travaux forcés près de Tuzla, il s'en échappe pour rejoindre clandestinement l'Autriche en août 1949. Il arrive à Paris en 1950, et suit alors des cours de philosophie et de lettres à la Sorbonne sans s'y consacrer sérieusement, préférant fréquenter les cercles littéraires, artistiques et cinématographiques. Il est par ailleurs secrétaire général du « Centre syndical des journalistes et publicistes roumains démocrates réfugiés », fondé en 1950 et comptant une trentaine de membres. Il est naturalisé français.

Il fréquente les différents milieux de la Droite intellectuelle dès la fin des années 1950. Il rédige des articles géopolitiques dans diverses publications, dont le quotidien Combat, préconisant la mise en place d'un « axe Paris-Berlin-Moscou » pour contrer l'« hégémonie anglo-saxonne », concept précédemment avancé par Gabriel Hanotaux et évoqué par Raymond Abellio dans le deuxième tome de ses mémoires Les Militants.

Un personnage d'écrivain portant son nom apparaît dans À bout de souffle en 1959 ; comme il est en Espagne au moment du tournage, c'est Jean-Pierre Melville qui l'interprète, pour des raisons de ressemblance physique. Antoine de Baecque voit cette apparition comme une « référence souterrainement cryptée à un jeune fasciste d’origine roumaine, Jean Parvulesco, rencontré par Godard au ciné-club du Quartier latin, qui le fascine par ses prises de position radicalement extrémistes, admirateur fervent des légions du général Franco et de la Nouvelle Vague ». Il apparaît également chez Éric Rohmer (L'Arbre, le Maire et la Médiathèque), Barbet Schroeder (Maîtresse), etc. De juin à août 1960, il publie dans la revue espagnole phalangiste Primer Plano une série de sept articles particulièrement favorables à la Nouvelle Vague, tentant de démontrer que celle-ci est imprégnée d'idées de Droite radicale : l'universitaire Hélène Lioger relève qu'il « semble particulièrement bien informé sur les films et les metteurs en scène de la Nouvelle Vague ».

Le réalisateur Jean-Pierre Melville incarne le personnage de Jean Parvulesco dans son film À bout de souffle (1959).

En février 1978, il fait partie des membres fondateurs du Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés.

Auteur d'une œuvre abondante et variée (romans, essais et poésies), revendiquant de très nombreuses influences littéraires, Jean Parvulesco a commencé à publier à partir des années 1980. Il se rapproche du Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE) puis de Synergies européennes, ainsi que de Raymond Abellio, Jacques Bergier, Arno Breker, Jean Daniélou, Guy Dupré, Mircea Eliade, Vintila Horia, Henry Montaigu, Louis Pauwels, Dominique de Roux et, dans le monde du spectacle, de Jean-Luc Godard et d'actrices telles que Carole Bouquet, Aurora Cornu, Ava Gardner ou Bulle Ogier.

Au cours de sa longue carrière journalistique et littéraire, il se met en relation avec des auteurs aussi divers que Pierre Boutang, Alain de Benoist, Marguerite Duras, Julius Evola, Martin Heidegger, Michel Marmin, Ezra Pound, Michel d'Urance… En 1973, il rencontre Michel Mourlet qui dirige alors le magazine Matulu et il y publie un long article sur Le Cercle rouge de Jean-Pierre Melville. Par ailleurs, il a publié sur Mourlet trois études importantes : Renaissance de la tragédie (postface de la Sanglière, Loris Talmart, 1987), Ce qui se cache derrière la Chanson de Maguelonne (La Revue littéraire, Éditions Leo Scheer, no 16, juillet 2005) et Histoire d'un maléfice (Cinq Chemins secrets dans la nuit (DVX, 2008).

Jean Parvulesco a collaboré à Matulu, La Place royale, Contrelittérature, Éléments, Nouvelle École, Rébellion, L'Athenaeum (revue internationale russe), La Revue littéraire, etc. Il a été également proche du scénariste-réalisateur Tony Baillargeat, qui a annoncé vouloir lui consacrer un documentaire. Il a aussi été figurant dans Maîtresse de Barbet Schroeder, film dans les premières scènes duquel il ouvre une porte à Gérard Depardieu, avant de l'éconduire. En 1996, il apparaît dans un roman de Bertrand Delcour, Blocus solus, qui tourne autour de la figure de Guy Debord.

Le traducteur et essayiste Philippe Baillet, qui l'a connu, le dépeint comme un « inénarrable farceur et fou littéraire (mais fou d'une folie feinte et contrôlée) »[1].

En 2017, un colloque international s’est tenu à propos de son œuvre en Moldavie.

Jean Parvulesco est le père de l'écrivain et journaliste Constantin Parvulesco qui vivrait désormais retiré dans un monastère des Carpates. Il est le grand-père de Stanislas Parvulesco, l’un des prétendants au « trône » d'Araucanie-Patagonie.

Œuvres

  • La Miséricordieuse Couronne du Tantra, Ethos, 1978;
  • Imperium, Les Autres Mondes, 1980 ;
  • Traité de la chasse au faucon, Éditions de L'Herne, 1984 ;
  • Diane devant les portes de Memphis, Catena Aurea, 1986 ;
  • La Spirale prophétique, Guy Trédaniel, 1986 : Grand Prix National de la Place royale ;
  • La Servante Portugaise, L'Âge d'Homme, 1987 : Grand Prix Continental des Éditions des Nouvelles Littératures Européennes et du Comité des Sept ;
  • Le Manteau de glace, Guy Trédaniel, 1987 ;
  • Le Soleil rouge de Raymond Abellio, Guy Trédaniel, 1987 ;
  • India, Éditions Styles, 1988 ;
  • Les Mystères de la Villa Atlantis, Éditions L'Âge d'Homme, 1990 ;
  • Journal de l'Île de Pâques, Præceptum, 1990 ;
  • L'Étoile de l'Empire invisible (préface de Guy Dupré), Guy Trédaniel, 1994 ;
  • Les Fondements géopolitiques du grand gaullisme, Guy Trédaniel, 1995 ;
  • Rapport secret à la nonciature, Guy Trédaniel, 1995 ;
  • Le Gué des louves, Guy Trédaniel, 1995 ;
  • Le Retour des Grands Temps, Guy Trédaniel, 1997 ;
  • Versailles, Guy Trédaniel, 1998 ;
  • La Conspiration des noces polaires, Guy Trédaniel, 1998 ;
  • Un bal masqué à Genève, Guy Trédaniel, 1999 : Prix des Treize ;
  • Rendez-vous au Manoir du Lac, Jean Curutchet, 2000, réédition Alexipharmaque, 2011 ;
  • Le Visage des abîmes, L'Âge d'Homme, 2001 ;
  • La Pyramide des braises, Alexandre, 2001 ;
  • La Stratégie des ténèbres, Guy Trédaniel, 2003 ;
  • En approchant la jonction de Vénus, Arma Artis, 2004 ;
  • Mission secrète à Bagdad, E-Dite, 2004 ;
  • Une stratégie transcendantale pour la « Grande Europe », Arma Artis, 2004 ;
  • Vladimir Poutine et l'Eurasie, Amis de la Culture Européenne, 2005 ;
  • Investir l'histoire. Au sujet de Michel d'Urance, « Jalons pour une éthique rebelle », DVX, Marseille, 2005 ;
  • L'élu du serpent rouge de Jean-Paul Bourre, DVX, 2006 ;
  • Le Sentier perdu, Alexipharmaque, 2007 ;
  • Henry Montaigu clandestinement en Colchide, DVX, 2007 ;
  • Dans la forêt de Fontainebleau, Alexipharmaque, 2007 ;
  • L'Étrange Knut Hamsun, DVX, 2008 ;
  • Cinq Chemins secrets dans la nuit (Pound, Tisserant, Mourlet, Eliade, La contrelittérature frappe à l'Est), DVX, 2008 ;
  • La Confirmation Boréale, Alexipharmaque, 2010 ;
  • Un retour en Colchide (préface de Michel d'Urance), Guy Trédaniel, 2010.

Traduction

  • Ana Novac, Les Beaux jours de ma jeunesse, 1968

Bibliographie

  • « Cahier Jean Parvulesco » : volume hors série de la revue Style, sous la direction d'André Murcie ; contient de nombreux textes, poèmes de Jean Parvulesco ainsi que des études sur son œuvre ; Nouvelles Littératures Européennes, Paris, 1989, 344 p., illustré.
  • Claudio Siniscalchi, Quando la Nouvelle Vague era fascista : Jean Parvulesco e il nuevo cinema francese (1960), Rome, Settimo sigillo/Europa libreria, 2018.

Notes et références

  1. Philippe Baillet, De la confrérie des Bons Aryens à la nef des fous. Pour dire adieu à la droite radicale française, Saint-Genis-Laval, Akribeia, 2018, 200 p., p. 118