Criticón
Criticón était une revue politique et culturelle allemande, à parution trimestrielle.
Fondée en 1970 avec la volonté de lutter contre les courants issus de 1968, elle a constitué une plateforme de réflexion et d'intenses débats d'idées, ainsi qu'un carrefour où s'exprimaient tous les courants de la Droite intellectuelle allemande.
Histoire
La revue est fondée en 1970 par Caspar von Schrenck-Notzing (1927-2009), avec pour objectif de combattre l'hégémonie intellectuelle de la nouvelle gauche issue du mouvement de 1968. La revue appelle toutes les forces de droite à se réunir, à débattre sur les plans politique, culturel et intellectuel et à contribuer à l'élaboration de nouvelles perspectives.
Le nom de la publication fait référence au roman allégorique El Criticón du jésuite espagnol Baltasar Gracián (1601-1658)[1].
Dans les années 1970 et 1980, Criticón est le pivot incontournable de la réflexion politique en Allemagne. Toutes les plumes des Droites allemandes, des conservateurs aux nationaux-révolutionnaires, des catholiques de la CDU/CSU à la droite protestante, des chrétiens aux païens, des néo-conservateurs aux tenant de la Nouvelle droite s'y retrouvent. La revue va d'ailleurs jouer un rôle important dans la diffusion des travaux de la Nouvelle droite française en Allemagne.
Parmi ses contributeurs les plus célèbres, on peut citer Armin Mohler, le Français Alain de Benoist, les historiens non-conformistes Ernst Nolte, Hellmut Diwald et Günther Deschner, le philosophe autrichien Gerd-Klaus Kaltenbrunner, le juriste Günther Krauss, le politologue Karlheinz Weissmann et l'homme politique Franz Schönhuber.
En 1998, Gunnar Sohn reprend la direction de la revue, et Ansgar Lange devient le nouveau rédacteur en chef. Sous leur direction, la revue va peu à peu s'éloigner du combat culturel et s'axer sur la défense des libertés économiques. De phare de la Droite intellectuelle et des nouvelles droites, elle passe aux positions du libéral-conservatisme et du libertarianisme. En 2005, le revue change de nom, devenant Neue Nachricht. Elle cesse de paraître en format papier en 2007.
Notes et références
- ↑ Ce récit est basé sur la confrontation entre le personnage de Critilo, « l'homme critique », qui incarne la désillusion, et celui d'Andrénio, « l'homme naturel », qui représente l'innocence et les instincts primaires. Le livre est assez connu en Allemagne, en particulier depuis Arthur Schopenhauer, qui le considérait comme le plus grand roman allégorique de tous les temps.
