Le Livret du chef de nid

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Le Livret du chef de nid est un ouvrage de Corneliu Zelea Codreanu.

Couverture d'une édition allemande du Livret du chef de nid.

Un guide du militant politico-spirituel

Le petit livre est composé de directives et d'explications, structurées en 92 points. Adressé en principe au chef de « nid », nom donné au groupe de base de la la Garde de fer, il s'agit en fait d'un guide complet pour chaque militant. Le livret aborde aussi bien les aspects les plus pratiques de la vie quotidienne d'un groupe de militants que les objectifs politiques, ainsi que, surtout, les particularités spirituelles demandées à un soldat politique.

La seconde vie d'un petit ouvrage

Après la Seconde guerre mondiale, les groupes d'exilés roumains qui ont décidé de continuer la lutte contre le communisme s'efforcent de faire connaître ce qu'a été la tragédie de la Garde de fer. Ils se mettent à traduire peu à peu les œuvres de Codreanu à destination du public non roumain.

Le Livret renaît par l'Italie

Mais la deuxième vie du mouvement légionnaire commence véritablement en Italie. En effet, parmi les jeunes militants de la Droite italienne se développe un fort courant « spiritualiste », inspiré par le philosophe Julius Evola, qui effectue une relecture critique du fascisme historique et tente d'établir les bases d'un renouveau culturel et spirituel, préalable indispensable selon eux à toute action politique. C'est ainsi que le Centro Studi Ordine Nuovo, un laboratoire politico-culturel fondé en 1956, va s'intéresser de très près à l'expérience de la Garde de fer. Dès la fin des années 1950, ces jeunes « évoliens » commencent ainsi à traduire les textes roumains en italien, à les étudier et à les diffuser. Ceux-ci deviennent célèbres dans les mouvances radicales et sont bientôt traduits en allemand, en français, en anglais.

Aujourd'hui encore, le Livret du chef de nid est considéré comme un texte de base par de nombreux groupes de Droite radicale à travers le monde.

À titre d'exemple, on peut signaler que le parti politique Forza Nuova, fondé en 1997, nomme ses sections locales « cuib » (nid, en roumain). Le groupe de rock nationaliste italien Ultima frontiera a de son côté intitulé une de ses chansons « Il Capo di cuib » (Le Chef de nid).

Encore plus récemment, le militant identitaire Marco Scatarzi, dans son ouvrage Cap sur la communauté ! Une boussole pour les militants identitaires, paru en 2017 et traduit en 2023 en français, s'appuie sur l'opuscule pour poser les bases de définition de la « Communauté militante ». L'organisation créé par Codreanu « fut un ordre de croyants et de combattants qui est toujours d'actualité pour inspirer l'édification d'une Communauté militante sur des bases solides, parce qu'il a eu l'intuition qu'il fallait focaliser son attention sur l'homme, en faisant passer la formation avant la rédaction de programmes politiques »[1].

Textes à l'appui

Article paru dans Rivarol le 7 juillet 2021 :

Article sur Le livret du chef de nid dans Rivarol

Éditions

en français

en allemand

  • Handbuch für die Nester - Leitfaden für die Legionäre der Eisernen Garde, Regin-Verlag, Straelen, 2006, 138 p.

en italien

  • Il Capo di Cuib, Edizioni di Ar, 2009 (rééd.), 134 p.

Manipulations

En 1975 paraît en Italie un roman, Occident, dont l'objectif consiste à dépeindre les militants de la Droite radicale italienne comme des « ennemis de la classe ouvrière » et des assassins sans aucun scrupule. La figure de l'anti-héros « Franco » fait clairement référence à l'éditeur militant Franco Freda, qui dira d'ailleurs plus tard ne se reconnaître aucunement dans ce personnage.

L'auteur du roman, Ferdinando Camon, place dans la bouche de l'anti-héros en question des citations qu'il présente comme provenant du Livret du chef de nid. A la fin du livre, Camon revient sur les propos en affirmant qu'ils seraient bien authentiques : « Tout ce qui est raconté dans ce roman n'est pas le fruit du hasard ou de l'imagination : au contraire, c'est le fruit de la réalité, aussi bien en ce qui concerne les idées, qu'en ce qui concerne les évènements »[2].

On lit ainsi dans le roman :

« Chaque section pour son propre compte et chaque militant peut prendre l'initiative de la terreur. Il peut faire sauter un pont, une école, une maternelle, un cinéma, une maison, abandonner ici et là des engins qui exploseront tous en même temps »[3] (sic !)

Mais le texte de Codreanu n'a qu'un lointain rapport avec la « citation » introduite par Camon :

« Le cuib peut prendre l'initiative d'un chantier. C'est­-à-dire qu'il peut réparer un pont affaissé, un fossé, une route, une palissade, qu'il peut aider un enfant malade, réparer la maison d'un vieillard ou d'une veuve. Prendre soin des tombes abandonnées »[4].

Il s'agit donc d'une manipulation évidente et particulièrement malhonnête[5].

Notes et références

  1. Marco Scatarzi, Cap sur la communauté ! Une boussole pour les militants identitaires, trad. Gérard Boulanger, Éditions de la Nouvelle Librairie, 2023, p. 120.
  2. Ferdinando Camon, Occident, Garzianti, 1975 ; traduction française : Gallimard, 1979, p. 325.
  3. Camon, op. cit., p.153.
  4. Le Livret du chef de nid, Éditions de Montag, 2020, p.11.
  5. voir aussi : Claudio Mutti, « Ferdinando Camon, Occident » [recension], in: Totalité, no 8, juillet-août 1979, p. 82-87.