Junio Valerio Borghese

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Le prince Junio Valerio Scipione Borghese, dit Junio Valerio Borghese, né le 6 juin 1906 à Rome et mort le 26 août 1974 à Cadix, est un militaire et un homme politique italien.

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Sous-marinier et officier émérite pendant la Seconde Guerre mondiale, il devient après la guerre l'une des personnalités emblématiques de la Droite italienne. Issu d'une famille aristocratique, il est surnommé le « Prince noir ».

Biographie

Junio Valerio Borghese est le troisième fils de Livio Borghese, 11e prince de Sulmona et chef de la famille Borghese. En tant que cadet, il ne porte pas le titre de prince, mais celui de noble romain, patricien de Naples, de Venise et de Gênes.

Après avoir suivi des études secondaires à Londres, il entre à l'Académie navale italienne de Livourne à 17 ans. Il choisit la spécialité de scaphandrier et sert dans la Marine royale. Il s'intéresse au développement des combattants en milieu aquatique.

Le 3 septembre 1931, à Florence, il épouse la comtesse russe Daria Vassilievna Olsoufieva (1909-1963), écrivain, avec qui il aura quatre enfants (Elena, Paolo, Livio et Andrea).

Guerre d'Ethiopie et guerre d'Espagne

En 1933, il est promu commandant de sous-marin et participe, en 1935, à l'invasion de l'Éthiopie. En 1937, il participe à la guerre d'Espagne pendant laquelle il commande le sous-marin Iride. Deux marins de son équipage trouvent la mort lors d'un assaut contre le bâtiment HMS Havock.

La Deuxième Guerre mondiale

Il est promu Capitano di corvetta (capitaine de corvette) au début de la guerre. En 1940, il commande le sous-marin Scirè, spécialement conçu pour le lancement des torpilles à guidage humain, que l'on surnomme alors les maiali (cochon) en raison de leur forme. Son sous-marin est intégré à la 1ère Flottiglia MAS.

Il s'illustre notamment en mars 1941 en coulant à l'aide de bateaux d'assaut chargés d'explosif (« barchini ») le croiseur York, en décembre 1941, lors de l'assaut sur les cuirassés britanniques à Alexandrie, mais surtout lors de quatre attaques contre le port de Gibraltar, dans lesquelles plusieurs navires anglais seront coulés.

La X-MAS

Le 1er mai 1943, il reçoit le commandement de la nouvelle unité de nageurs de combat, la Decima MAS, un corps d'élite de 4 000 hommes.

Après la chute de Benito Mussolini, il sert dans la Marina Nazionale Repubblicana, au service de la République sociale italienne (RSI). De nombreux volontaires qui rejoignent la RSI s'engagent dans la Decima MAS, qui comptera près de 25000 hommes en 1944. Borghese la réorganise en nouvelles unités (infanterie de marine, nageurs parachutistes, alpines...). Inquiets du développement de cette armée, les autorités de la République sociale italienne (RSI) font arrêter Borghese, mais celui-ci est rapidement libéré sous la pression des Allemands. Le corps de la X-MAS participe aussi à la traque des partisans communistes en Italie du Nord.

Il est capturé par des résistants communistes à la fin de la guerre. Il échappe à une pendaison sommaire grâce au proconsul américain Ellery Stone qui le fait transférer à Rome. Il y est condamné à la prison à perpétuité, emprisonné dans la prison de Terra Murata sur l'île de Procida puis libéré en 1949.

Après la Seconde guerre mondiale

La lutte contre la subversion

En 1951, il entre au Mouvement social italien (MSI), où il est nommé président d'honneur, fonction qu'il assume jusqu'en 1953.

Assez proche de la tendance représentée par Giorgio Almirante, il est déçu par les orientations données au parti par le courant conservateur d'Arturo Michelini et d'Augusto De Marsanich, qui prennent la direction du MSI. Il s'éloigne alors du MSI. Se considérant comme un homme d'action et non comme un politicien, il continue à donner des allocutions, devenant une figure mythique pour les militants de base. En 1953, il rédige la préface de l'ouvrage Les Hommes au milieu des ruines du philosophe Julius Evola.

Le 24 mai 1953, à Rome, la police interdit un meeting du MSI dont il est le principal orateur.

Le 7 juin 1968, il lance un appel aux Italiens pour l'unité contre la « vague subversive qui investit l'Europe ». Le 13 septembre 1968, il fonde sa propre organisation, qui restera extraparlementaire, le Fronte Nazionale.

Le « coup d'État avorté » de décembre 1970

En décembre 1970, il est le personnage central d'une mystérieuse tentative de coup d'État qui aurait dû avoir lieu dans la nuit du 7 au 8 décembre 1970. Le nom de code de l'opération est Tora Tora. Le plan aurait prévu, dans sa phase finale, l'intervention des bâtiments de guerre de l'OTAN et des États-Unis en alerte en Méditerranée. Sous les ordres de Borghese, plusieurs centaines d'hommes se déploient dans le pays, pendant que des unités d'élite se rassemblent dans Rome. Un détachement emmené par le dirigeant de l'organisation Avanguardia Nazionale, Stefano Delle Chiaie, occupe le Ministère de l'Intérieur. Une deuxième unité, commandée par Sandro Saccucci, officier parachutiste, aurait été chargée d'arrêter les fonctionnaires politiques. Un troisième groupe est stationné dans un gymnase de la Via Eleniana à Rome, prêt à intervenir. Un autre groupe, commandé par le général Casero, aurait été chargé du Ministère de la Défense. Aux abords des bâtiments de la radio et de la télévision est stationné une unité commandée par le général Berti. Un dernier groupe, dirigé par le général Amos Spiazzi, aurait servi de force d'intervention de réserve. Mais, peu avant une heure du matin, Borghese reçoit un énigmatique coup de téléphone, et tous les groupes quittent leurs lieux de stationnement et se dispersent.

Jusqu'à aujourd'hui, cette « tentative de coup d'État » est restée entourée de mystère, nourrissant les fantasmes de la presse de gauche, pour qui il se serait agi d'une réelle tentative de coup d'État, organisée par la CIA, sur ordre direct du président Nixon. Toutes ces théories sont restées à l'état d'hypothèses et n'ont jamais été prouvées. Les incidents n'arrivent d'ailleurs à la connaissance du public que trois mois plus tard. Quoi qu'il en soit, Borghese s'exile ensuite en Espagne. 15 mandats d'arrêts sont lancés, dont un contre lui.

Borghese décède à Cadix le 27 août 1974.

Publications

  • Les Hommes-Torpilles attaquent, Paris, Amiot et Dumont, collection Bibliothèque de la mer, 1953, traduit par René Jouan et Albert Vulliez, titre original : Decima flottiglia mas.

Bibliographie

  • Laurent Berrafato et Enzo Berrafato, Decima mas : L'unité mythique du prince Borghese, Memorabilia, 2021.