Jordan Bardella

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Jordan Bardella, né le 13 septembre 1995 à Drancy en Seine-Saint-Denis, est un homme politique français, président du Rassemblement national (RN) depuis 2021.

Il est député européen depuis 2019, réélu en 2024.

Jordan Bardella

Biographie

Jordan Bardella a vu le jour à Drancy, en Seine-Saint-Denis, le 13 septembre 1995. Son père, Olivier Bardella, né en 1968 à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, est le chef d’une entreprise de fabrication et de commercialisation de distributeurs de boissons. Il est d’origine italienne par son père, franco-algérienne par sa mère. La mère de Jordan, elle, née Luisa Bertelli Mota, est née à Turin en 1962. Guerrino Bardella, né en 1944, grand-père de Jordan, originaire du Latium, s’est fixé à Montreuil en 1960, a épousé Réjane Mada, née en 1944 en Seine-et-Marne, et est devenu menuisier-ébéniste. Réjane Mada, elle, est la fille d’un Kabyle d’Algérie qui travailla dans une manufacture de teinturerie, puis comme ouvrier du BTP à Villeurbanne. Guerrino et Réjane divorcèrent. Installé à Casablanca, Guerrino épousa une Marocaine en deuxièmes noces[1].

Jordan est enfant unique. Ses parents s’étant séparés, il ne grandit pas dans un foyer uni. Il passe la plus grande partie de son temps chez sa mère, dans une cité HLM de Drancy.

Il obtient un baccalauréat économique et social, avec la mention Très bien, en 2013. Il jette un moment son dévolu sur l’Institut d’Études politiques de Paris, mais échoue au concours d’entrée. Il opte alors pour des études de géographie à l’université de Paris IV Sorbonne, mais les abandonne.

Des débuts précoces au Front national

Dès sa prime jeunesse, Jordan Bardella se voue à une activité militante importante. Il adhère en 2012 à ce qui s’appelle encore le Front national, dont Marine Le Pen exerce la présidence depuis le 16 janvier 2011. Il dira, plus tard, que la personnalité de Marine Le Pen et sa présence à la tête du FN ont joué un rôle déterminant dans son adhésion. Durant ses brèves années d’études supérieures, il adhère à l’Union nationale interuniversitaire (UNI), organisation à la fois politique et syndicale regroupant étudiants et universitaires nationaux et de la droite républicaine. Mais, ayant abandonné ses études, il lui faut bien travailler. Cette nécessité apparaît comme d’autant plus impérieuse que Jordan a une vie de couple (en concubinage). En 2017, il entretient une relation avec Kerridwen Chatillon, fille de Frédéric Chatillon et de Marie d’Herbais. Le premier, longtemps animateur du Groupe Union et Défense (GUD), est un ami et un conseiller de Marine Le Pen, ainsi que la patron de l’agence de communication RIWAL, prestataire de services pour le FN. La seconde est une animatrice régulière du blog vidéo de Jean-Marie Le Pen. Cette liaison ne dure cependant pas. De 2020 à 2024, Jordan vit en concubinage avec Nolwenn Olivier, fille de Marie-Caroline, sœur aînée de Marine Le Pen. Jordan travaille alors dans l’entreprise de son père. Puis il exerce divers emplois. En 2019, il acquiert un appartement à Garches.

La politique devient vite son activité principale. Dès 2014 — il a alors 19 ans—, il devient secrétaire départemental du Front national en Seine-Saint-Denis. Il est alors le plus jeune des secrétaires départementaux de ce parti. Il fait partie de l’entourage de Frédéric Chatillon, et bientôt, de Marine Le Pen. En 2015, Marine le charge de l’étude du problème des banlieues au sein du FN. De février à juin 2015, Jordan Bardella exerce la fonction d’assistant parlementaire de Jean-François Jalkh, alors député européen du FN. En mars 2015, il est candidat aux élections départementales à Tremblay-en-France, en Seine-Saint-Denis. Avec sa colistière, Christine Prus, il est battu par un ticket du Front de Gauche, ne réunissant que 41,04 % des suffrages exprimés au second tour du scrutin. La même année, il se présente aux élections régionales en Île-de-France sur la liste menée par Wallerand de-Saint-Just ; élu, il devient conseiller régional. Âgé d’à peine 20 ans, Jordan Bardella est perçu comme un militant d’élite par Marine Le Pen et Florian Philippot, le principal vice-président du Front national. Philippot le place à la tête du collectif « Banlieues patriotes » fondé pour tenter de gagner une audience populaire au Front national. Bardella est chargé d’organiser ce collectif, qui n’aura d’ailleurs qu’une existence éphémère.

Bientôt, les relations se détériorent entre Marine Le Pen et Philippot. Ce dernier, qui faisait figure de numéro 2 du FN, se voit de plus en plus contesté par les militants qui lui reprochent sa ligne étatiste en économie et le côté jugé par trop radical de son hostilité à la Communauté européenne. Ces militants lui reprochent de vouloir faire du parti une simple formation souverainiste de type gaulliste. Par ailleurs, Philippot subit la rivalité de Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen. Celle-ci voit tout naturellement en lui un obstacle sur la route des hautes responsabilités au sein du FN qu’elle cherche à s’ouvrir. Les adversaires de Philippot ont beau jeu. Il leur est facile de stigmatiser l’apparent irréalisme de ses propositions favorables au renoncement à l’euro, à la sortie de l’Europe et à un dirigisme économique colbertien et jacobin qui ne semble plus de mise au début du XXIe siècle. Ils mettent en avant les possibles conséquences économiques de ces options et la peur qu’elles suscitent chez des électeurs qui, initialement tentés par le vote en faveur du FN, inclineraient, par prudence, à réviser leurs préférences électorales, si elles devaient faire partie du programme de ce parti.

Le choix en faveur de Marine Le Pen

Jordan Bardella se range alors résolument dans le camp mariniste. Et son compagnonnage avec une des nièces de Marine Le Pen le rapprochera nettement de la famille de cette dernière. Le départ de Philippot du Front national, en septembre 2017, balaiera les derniers scrupules de Bardella à cet égard. Bardella ne semble d’ailleurs pas avoir de convictions politiques très fermes. Il est certes populiste, mais ne se réclame d’aucune idéologie ou doctrine précise, non plus que d’un programme politique comportant des principes ou des points forts, non susceptibles de remise en question ou de révision. Comme Marine Le Pen elle-même, il ne s’embarrasse pas de théorie et, dans l’action, privilégie le pragmatisme. Chronologiquement trop éloigné des divers courants du nationalisme du XXe siècle, il se présente comme le défenseur de la France et des Français au nom du patriotisme et de la justice sociale. Il accepte pleinement la démocratie républicaine fondée sur le legs des “Lumières” du XVIIIe siècle, de la Révolution française, de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Il se tient à égale distance du libéralisme économique radical et du socialisme. S’il reconnaît l’importance des problèmes environnementaux, il réprouve cependant l’écologisme extrême des Verts EELV, et se sent plutôt proche des positions climatosceptiques, sans y adhérer vraiment. Reconnaissant la responsabilité du capitalisme dans les problèmes écologiques, il se prononce en faveur de contrôles économiques tant au plan national qu’au niveau international, et contre la multiplication des traités de libre-échange. Cela ne signifie pas qu’il incline à une sorte de « troisième voie » équidistante du capitalisme et du socialisme, comme bien des nationalistes du XXe siècle. Il se pose, en fait, comme un défenseur résolu de la libre entreprise. Se réclamant d’ « un programme économique en faveur du business et de l’entreprenariat », il fustige une « France championne d’Europe des impôts et des taxes ». Sur cette ligne, il de- mande l’abolition de la contribution sociale de solidarité des sociétés, qui alimente le financement des retraites, et de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Ces deux impôts concernent surtout les grandes sociétés du CAC 40. En réclamant leur suppression, Bardella se pose en défenseur fort orthodoxe du libéralisme économique classique, et non en défenseur des seules PME et TPE. En outre il fait, avec une telle préconisation, bon marché du financement des retraites. D’ailleurs, en 2024, il est revenu sur la promesse de son parti d’abroger la réforme du régime des retraites opérée par Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Quoique adversaire du pouvoir actuel, il a soutenu la décision de Macron de réduire à 25% le taux de l’impôt sur les sociétés. Cette orientation économique conservatrice semble en contradiction avec le populisme affiché du Rassemblement national, lequel se pose en défenseur des travailleurs, des foyers à bas revenus et des petits retraités.

Avec Marine Le Pen, Bardella se prononce en faveur d’une politique migratoire se voulant relativement rigoureuse, tout en rejetant la remigration. Comme Marine Le Pen, il a des positions absolument catastrophiques sur le plan sociétal : acceptation du “mariage” homosexuel, de la PMA pour les lesbiennes, constitutionnalisation du « droit à l’avortement », même s’il vient de se prononcer (mais pour combien de temps et avec quel degré d’engagement et de sincérité ?) contre la proposition de loi visant à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté. Jordan Bardella n’a aucune conviction religieuse. Il se dit agnostique et n’a pas reçu d’éducation catholique.

Ambitieux, Bardella s’affaire à se construire une image. En cela, l’éducation qu’il a reçue l’aide beaucoup. Mais il est tout de même grandement formé à la communication en public par des professionnels, notamment son coach en la matière, Pascal Humeau, qui lui apprend non pas les règles de la bonne conduite ou de la bonne tenue ou des belles manières, qu’il avait déjà acquises en sa prime jeunesse, mais l’art de se rendre avenant et de susciter l’intérêt et la sympathie. Au vu du comportement actuel de Bardella devant des journalistes, des contradicteurs, des meetings du RN ou de ses interventions à l’Assemblée nationale, on peut estimer qu’il a parfaitement réussi.

Une ascension rapide dans le sillage de Marine Le Pen

Jordan Bardella intègre l’équipe de campagne de Marine Le Pen lors de la présidentielle d’avril-mai 2017, qui voit la qualification de la cheffe du RN pour le second tour, mais, à l’issue de ce dernier, la victoire très nette d’Emmanuel Macron : 66,1% des suffrages exprimés contre 33,9 pour sa concurrente. Ce score atteste d’une forte poussée électorale du RN et de sa présidente et candidate, qui, en 2012, avait été éliminée dès le premier tour de la course élyséenne avec 17,9 % des suffrages exprimés. Mais il montre, à l’évidence, que les Français sont encore bien loin d’être prêts à confier leur sort à à Marine Le Pen et à son parti. Cette réticence se trouve confirmée par les législatives qui suivent cette présidentielle (11-18 juin) à l’issue desquelles le RN ne conquiert que 8 sièges de députés. C’est un progrès si l’on se souvient qu’il n’en avait obtenu que 2 en 2012, mais c’est tout de même dérisoire.

En juin 2017, Bardella fait acte de candidature dans la 12e circonscription de la Seine-Saint-Denis, mais il est éliminé dès l’issue du premier tour (11 juin), avec 15 % des voix. Marine Le Pen s’emploie à assurer l’émergence d’une nouvelle génération de cadres de son parti, composée de personnalités jeunes, étrangères aux diverses chapelles de la droite française de la seconde moitié du XXe siècle, sans passé de militant du Front national, et plus proches de ses idées rénovatrices (et politiquement correctes) que les vieux routiers du temps de son père. Ces nouveaux venus s’appellent Sébastien Chenu, Julien Odoul, Philippe Balard, Edwige Diaz, Julie Rechagneux, Hélène Laporte, David Rachline, Julien Sanchez, Jean-Philippe Tanguy, entre autres.

Jordan Bardella en fait partie. Son entregent, son habileté, son sens stratégique, lui assurent très vite la prééminence sur les autres. Le 12 mars 2018, il est nommé président du Front national de la Jeunesse (FNJ), qu’il renommera Génération Nation, et porte-parole du RN. Simultanément, au sortir du XVIe congrès de ce qui est encore le Front national, il intègre le bureau politique de ce parti, et en devient 2e vice-président.

Marine Le Pen nomme Bardella tête de liste du RN lors des européennes de mai 2019. Ces élections sont un succès pour le RN et Bardella lui-même. Avec 23,3 % des suffrages exprimés, la liste RN est la première des listes françaises de candidats. À moins de 24 ans, Jordan Bardella devient le plus jeune eurodéputé depuis les premières élections européennes, celles de juin 1979[2].

Son ascension n’est cependant pas irrésistible. Les régionales des 20 et 27 juin 2021 se soldent pour lui par un net échec. La liste RN qu’il mène en Île-de-France ne récolte que 13,1 % de voix au premier tour. Pire : au second, elle tombe à 10,08 %. Les observateurs imputent cet échec au manque d’implantation francilienne du RN, ce qui peut sembler étonnant tant les lepénistes ont labouré cette région durant des décennies. Mais il est vrai qu’ils n’ont jamais brillé dans une région fortement travaillée par la gauche, et où l’intelligentsia impose son credo beaucoup plus facilement qu’ailleurs.

Cet échec n’entame pas le crédit de Bardella auprès de Marine Le Pen. À l’issue du congrès de ce parti de juillet 2021, il est élu premier vice-président de ce qui s’appelle, depuis le 1er juin 2018, le Rassemblement national (RN). Numéro 2 du RN, parti en plein essor, député européen, passant très bien dans les médias, il est désormais une personnalité importante de notre vie politique. Pendant la campagne présidentielle de 2022, Le Monde, journal ennemi du RN, reconnaît qu’ « il a désormais tout du professionnel de la politique : l’aisance oratoire, le verbe affûté, et cette image bien lisse qui convient à la stratégie de normalisation du parti d’extrême droite ». À peine élu premier vice-président du RN, Jordan Bardella se voit chargé par Marine Le Pen d’assurer la présidence intérimaire de ce parti. Marine Le Pen souhaite, en effet, se consacrer entièrement à la campagne élyséenne de 2022.

Président du RN

En août 2022, Bardella annonce son intention de briguer la présidence à part entière de son parti. Le 5 novembre 2022, à l’issue du XVIIIe congrès du Rassemblement national, il est élu président de ce parti par 84,8 % des participants. Pour la première fois de son existence, le FN devenu RN est dirigé par une personnalité étrangère à la famille Le Pen. Jordan Bardella s’emploie à remodeler le parti à sa main. Il tient à ce que le RN soit bien son parti, non celui du clan Le Pen. Devenu président du RN de plein droit et à plein titre, il ne veut plus jouer le rôle du président intérimaire qu’il a été, sous la tutelle plus ou moins avouée de Marine Le Pen. Aussi, il expurge son entourage de personnalités trop proches de l’ancienne présidente. Steve Briois et Bruno Bilde sont ainsi évincés du bureau exécutif. À tous les niveaux, les instances du RN subissent une purge de “bardellisation”. Jordan Bardella s’entoure d’une réserve de collaborateurs et de militants venus de « GUD Connection », une association issue du GUD (Groupe Union et Défense), association d’étudiants de droite radicale assagis et devenus des notables de l’industrie et du commerce, mais encartés au RN, mobilisés lors des campagnes électorales, et surtout tout dévoués à Jordan Bardella. Axel Loustau et Frédéric Chatillon, tous deux anciens du GUD, en sont les principaux animateurs. Bardella confie la communication de ses campagnes à une agence, e-Politic, dont les militants de « GUD Connection » assurent la gestion.

Jordan Bardella a connu un beau succès aux européennes de juin 2024, lesquelles ont vu le RN arriver en tête des listes de partis, avec 31,37 % des suffrages exprimés et 30 sièges de députés à Strasbourg. Les eurodéputés RN prennent alors la direction du groupe des droites nationalistes (le troisième) du Parlement européen.

En revanche, les législatives des 30 juin et 7 juillet 2024 sont une déconvenue pour le RN, qui pâtit de la coalition, contre lui, de tous les partis de droite et de gauche dans un « front républicain », lequel donne un net coup de frein à sa progression et le frustre d’un bon nombre de sièges qu’il aurait conquis sans cette union de tous ses ennemis. Avec 37,7 % des suffrages exprimés au second tour, le RN obtient (avec ses alliés de la droite ciottiste) 143 sièges de députés, et se retrouve ainsi en troisième position derrière les coalitions hétéroclites et purement opportunistes que sont le Nouveau Front populaire (union improvisée de LFI, du parti communiste, des Verts EELV et du PS ; en tout 26,68 % et 192 sièges) et Ensemble pour la République (25,39 % et 164 sièges).

Ses proches

Ses proches en politique sont :

  • Pierre-Romain Thionnet, son plus proche conseiller de l'ombre
  • Laurent Alexandre
  • Mathilde Androuët
  • Victor Chabert, attaché de presse
  • Alexandre Loubet, directeur de campagne
  • François Paradol, directeur de cabinet, chargé des réseau sociaux
  • Arthur Perrier, son chef de cabinet
  • Donatien Véret

Publication

  • Ce que je cherche, Fayard, Paris, 2024, 324 p.

Liens externes

  • Le compte Twitter de Jordan Bardella : [1]

Notes et références

  1. Paul-André Delorme, « Jordan Bardella peut-il porter et maintenir le courant populiste au pouvoir ? », Rivarol, no 3660, 7.5.2025.
  2. Lesquelles avaient vu l’élection de Ilke Schröder, écologiste, alors âgée de 21 ans.