Johann Wolfgang von Goethe
Johann Wolfgang von Goethe, né le 28 août 1749 à Francfort-sur-le-Main, ville livre du Saint-Empire romain germanique, et mort le 22 mars 1832 à Weimar, dans le grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach, est un romancier, dramaturge, poète, juriste, homme d'État et scientifique allemand.
Son œuvre peut être rattachée au Sturm und Drang, au romantisme, puis au classicisme de Weimar, que Johann Wolfgang von Goethe représente aux côtés de Friedrich von Schiller, Johann Gottfried von Herder et Christoph Martin Wieland. Il a également rédigé des poèmes de style Rococo.
Sommaire
Biographie
Johann Wolfgang von Goethe est né le 28 août 1749 à midi à Francfort-sur-le-Main.
Issu d'une famille bourgeoise aisée, Johann Wolfgang von Goethe commence très tôt à écrire. Ses études de droit le conduisent à Leipzig, puis à Strasbourg où Johann Gottfried von Herder lui révèle Shakespeare, Homère, Ossian, la poésie populaire.
Licencié en droit, Goethe devient conseiller à la Cour suprême du Saint Empire à Wetzlar. Suite à une déception amoureuse, il écrit en un mois un court roman : Les Souffrances du jeune Werther (1774). L'ouvrage a un énorme succès dans toute l'Europe.
À l'automne de 1775, il est invité à la cour de Saxe-Weimar pour y être l'ami, le confident, le collaborateur du jeune duc. Bien accueilli, il s'installe à Weimar où il reste jusqu'à la fin de ses jours, assumant des charges gouvernementales aussi diverses qu'accaparantes : guerre, finances, mines, ponts et chaussées. Par la suite, il se consacre plus spécialement aux questions culturelles, notamment au théâtre de la cour, qu'il dirige de 1791 à 1817. Il est anobli en 1782 et nommé ministre d'État en 1815. À Weimar, Goethe prend ses distances envers le Sturm und Drang, le préromantisme allemand, mais aussi vis-à-vis de la littérature en général. Attentif aux réalités, plus riches que toute fiction, il s'initie à l'administration, à l'exploitation minière, à la géologie, à la botanique. D'une femme de qualité, plus âgée que lui, Charlotte von Stein, il apprend la modération, la patience, le renoncement, la maîtrise de soi. Il vante le mérite de ceux qui travaillent sans relâche à parfaire en eux-mêmes le type de l'humanité accomplie. Toute sa vie, il se méfie de ceux qui aspirent à changer la face du monde. Ni en géologie, ni en biologie, ni dans le devenir des sociétés, il ne croit aux bouleversements : l'évolution se fait lentement, à petits pas. L'unité de mesure de l'échelle des temps, c'est la génération.
Johann Wolfgang von Goethe passe deux ans en Italie. Il y dessine et peint. Il revient ensuite à Weimar. Aux côtés du duc de Weimar, il participe, en 1792-1793, à la Campagne de France. Il raconte avoir assisté à la bataille de Valmy et avoir dit ce soir-là : « De ce lieu, de ce jour commence une ère nouvelle de l'histoire universelle, et vous pourrez dire : j'y étais. »
En 1795-1797, il publie Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister considéré, par certains, comme le plus grand roman de langue allemande et le modèle du Bildungsroman.
Le prestige de Goethe est immense. À Weimar, on vient de l'Europe entière voir « le plus grand écrivain allemand. En 1808, Napoléon lui accorde audience à Erfurt, lui confère la croix de la Légion d'honneur et déclare : « Voilà un homme. »
Johann Wolfgang von Goethe a été influencé par Friedrich von Schiller, Napoléon Ier, Hafez, Johann Gottfried von Herder, Charlotte von Stein et Voltaire.
Famille
Goethe était bi-sexuel. Johanna Christiana Sophie Vulpius von Goethe a été l'amante, puis l'épouse de Johann Wolfgang von Goethe.
Les expériences de Goethe avec les femmes ont influencé les personnages féminins dépeints dans ses œuvres : ainsi le personnage de Charlotte dans Les Souffrances du jeune Werther correspond à la fois à Charlotte Buff et à Maximiliane von La Roche, jeune épouse de Peter Anton Brentano ; la jeune Ulrike von Levetzow (1804-1899) lui inspire un dernier poème, « L'Élégie de Marienbad », qui est un magnifique « chant du cygne ».
L'unique fils de Goethe à avoir survécu, August (Julius August Walther von Goethe), chambellan du grand-duc de Saxe-Weimar et né en 1789 de ses amours avec Christiane Vulpius, décéde du vivant de son père en 1830, à l'âge de quarante ans et ses trois petits-enfants, Walther-Wolfgang Freiherr von Goethe (1818-1885), compositeur d'opérettes et de chansons, Wolfgang-Maximilian Freiherr von Goethe (1820-1883), juriste et poète, et Alma von Goethe (1827-1844), n'ont pas eu de descendance.
Julius August Walther von Goethe a eu ses trois enfants avec son épouse Ottilie von Pogwisch (1796-1872), qui s'est occupée de Johann Wolfgang von Goethe jusqu'à sa mort en 1832.
Influence
Johann Wolfgang von Goethe a influencé :
Notoriété
- L'Institut Goethe (en allemand : Goethe-Institut) a pour mission de promouvoir l'apprentissage de la langue allemande en tant que langue étrangère, d'encourager le rayonnement de la culture allemande et de favoriser la coopération culturelle internationale.
Citations
- « Parler est un besoin, écouter est un art. »
- « Que toutes les associations secrètes soient éradiquées, qu'importe ce qui en résultera ! »
Voir aussi
Distinctions
- Officier de la Légion d'honneur, 1808
- Ordre de Sainte-Anne de première classe, 1808
- Ordre du Faucon blanc, 1816
- Ordre du mérite civil de la Couronne de Bavière, 1827
Ouvrages
Romans
- Les Souffrances du jeune Werther (Die Leiden des jungen Werthers), 1774.
- Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister (Wilhelm Meisters Lehrjahre), 1796.
- Les Affinités électives (Die Wahlverwandschaften), 1809.
- Les Années de voyage de Wilhelm Meister, 1826.
Théâtre
- L'Amant capricieux (Die Laune des Verliebten), 1767 ou 1768.
- Goetz de Berlichingen (Götz von Berlichingen), 1773.
- Mahomet, 1772-1773.
- Clavigo, 1774.
- Stella, 1776.
- Iphigénie en Tauride, 1779
- Nausicaa, 1787.
- Egmont, 1789.
- Torquato Tasso, 1790.
- Le Grand Cophte, 1790.
- Le Citoyen général, 1793.
- Les Révoltés, 1793.
- La Fille naturelle, 1804.
- Écrits sur les Lumières et la Philosophie de l'histoire contenant les notes inédites de Goethe à sa traduction du Neveu de Rameau de Diderot, 1805.
- Faust I, 1808
- Faust II, 1832 (posthume)
Poésies
- Pygmalion, 1767.
- Prométhée, 1774.
- Der König in Thule, 1774.
- Chansons de société, 1776.
- Ballades, 1787.
- Le Roi des Aulnes, 1782.
- L'Apprenti sorcier, 1797.
- Élégies romaines, 1788-1790.
- Épigrammes vénitiennes, 1790.
- (avec Friedrich von Schiller) Xénies, 1796.
- La Fiancée de Corinthe, 1797.
- Hermann et Dorothée, 1798.
- Achilléide
- Le Roman de Renart
- Ginkgo biloba, 1815
- Divan occidental-oriental, 1819
- Lieds
- Odes
- Vers inspirés par la vue du crâne de Schiller
- Petite Rose
- Le Réveil d'Épiménide
Autobiographie
- Poésie et vérité, 1811-1833.
Ouvrages scientifiques
- La Métamorphose des plantes et autres écrits botaniques, 1790.
- De l’expérience considérée comme médiatrice entre l’objet et le sujet, 1792.
- Le Traité des couleurs, 1810.
- Œuvres d’histoire naturelle, 1830
- (Traduit par Claude Maillard) La Forme des nuages d'après Howard suivi de Essai de théorie météorologique, Premières Pierres, 1999.
Textes sur la littérature
- Sur le Laocoon, 1798.
- Le Collectionneur et les siens, 1798
- Maximes et réflexions, 1833.
- Entretiens de Goethe et d'Eckermann, 1822–1833.
Autres
- Le Serpent vert, 1795.
- Voyage en Suisse
- Voyage en Italie, 1816-1817.
- Campagne de France, 1822.
- Entretiens d'émigrés allemands, Le Conte, 1795.
- Discours en l'honneur de Wieland
- Importance de l'individuel
- Kotzebue
- Sur moi-même
- Proposition amiable
- Fréron
- Du goût
- Palissot
- Piron
- Voltaire
- La Cène de Léonard de Vinci
- Vérité et vraisemblance dans les œuvres d'art
- Poésies de Jean Henri Voss
- Poésies alémaniques par J-P Hebel
- Sans-culottisme littéraire
- (Traduction) Lucrèce par Knebel
- Pour les jeunes poètes
- Encore un mot pour les jeunes poètes
- Les animaux peints par eux-mêmes
Correspondance
- Goethe et Bettina, correspondance inédite, Comptoir des imprimeurs unis, Paris, 1843.
- Claudia Schweizer, Johann Wolfgang von Goethe und Kaspar Maria von Sternberg, Münster, 2004. (ISBN 3-8258-7579-2)
- (édition de Charles Eliot Norton ; traduction de Georges Khnopff), Correspondance : Goethe, Éditions du Sandre, Paris, 2005. (ISBN 2-914958-22-6)
Sources
Cité dans
- Jean-Numa Ducange, Quand la gauche pensait la nation. Nationalités et socialismes à la Belle époque, Fayard, Paris, 2021.
- Brigitte Hamann, La Vienne d'Hitler. Les années d'apprentissage d'un dictateur, préface de Jean Sévillia, Coll. Histoire et document, Éditions des Syrtes, 2014, 512 p.
- Giovanni Monastra et Philippe Baillet, Piété pour le cosmos : Les précurseurs antimodernes de l'écologie profonde, Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2017, 170 p. (ISBN 978-2-913612-66-2)
- Manfred Riedel, Geheimes Deutschland. Stefan George und die Brüder Stauffenberg, Kulurverlag Kadmos, Berlin.
