Alfred Baeumler

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Alfred Baeumler, né le 19 novembre 1887 à Neustadt an der Tafelfichte et mort le 19 mars 1968 à Eningen unter Achalm, est un philosophe et pédagogue allemand.

Penseur de la Révolution conservatrice et particulièrement de son courant völkisch, il apportera son soutien au national-socialisme.

Son système philosophique repose essentiellement sur une interprétation existentialiste et panvitaliste de l’esthétique et de la Critique de la faculté de juger de Kant.

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Biographie

Alfred Baeumler est né le 19 novembre 1887 à Neustadt an der Tafelfichte (Bohème autrichienne). Il obtient son doctorat de philosophie en 1914 à l'université de Munich. Il sert ensuite au front dans l'armée austro-hongroise durant la Première guerre mondiale, où il est plusieurs fois décoré.

En 1929, il obtient une charge de professeur de philosophie et de pédagogie à l'université technique de Dresdes. En 1933, il est chargé de cours de pédagogie politique à Berlin. En 1942, il est promu directeur de l'office scientifique pour le contrôle de la formation spirituelle et philosophique au sein de la NSDAP, aux côtés d'Alfred Rosenberg.

Il fait alors publier le bulletin Weltanschauung und Schule (Conception-du-monde et instruction publique).

Après la Deuxième guerre mondiale, il est interné et « dénazifié ». Il décède le 19 mars 1968 à Enningen bei Reutlingen.

Nietzsche et la nouvelle Hellas

Alfred Baeumler a été le premier philosophe allemand à donner à Nietzsche une interprétation politique. Avant Jaspers et Heidegger, qui ont été influencés par lui, il a vu dans l'Allemagne « hellénique » envisagée par Nietzsche la représentation héroïque d'une révolution des valeurs primordiales incarnées dans la Grèce archaïque, dont le pivot philosophique et idéologique a été perçu dans le texte controversé de Nietzsche sur la volonté de puissance. Non systématique dans la forme, mais très cohérent sur le fond.

Dans une série d'écrits allant de 1929 à 1964, Baeumler s'est engagé dans une lutte culturelle pour ramener Nietzsche à sa place naturelle de penseur historique et politique, le sauvant des tentatives de ceux - alors comme maintenant – qui insistaient sur des interprétations métaphysiques ou psychologiques et voulaient, de ce fait, désamorcer le potentiel perturbateur de la vision du monde de Nietzsche, afin de le réduire à un cas purement intellectuel donc inoffensif.

Dans les écrits (études, postfaces, essais ou extraits d'autres ouvrages) rassemblés dans L'Innocence du devenir, Alfred Baeumler mesure la force conceptuelle de Nietzsche par rapport à l'histoire, au caractère culturel germanique et au destin de la culture européenne. Il identifie l'esprit bourgeois comme le dernier élément de division, qui s'est inséré sous la dialectique hégélienne pour opérer une malheureuse superposition entre l'ancien monde classique et le christianisme, obtenant ainsi un infâme obscurcissement du premier et du second. Un procédé, tel celui-ci, Nietzsche le considérait comme déterminant pour la perte de contact entre la culture européenne et l'identité originelle de l’Europe (hellénique). C’est là une catastrophe de la pensée qui se serait répercutée sur le destin européen, l’aurait oblitéré du moralisme et l’aurait soustrait à toute authenticité, d'abord pour des raisons spéculatives, puis politiques. C'est seulement dans une nouvelle Hellas qu'allait pouvoir se retrouver l'Allemagne ; annoncée d'abord par la culture romantique et sa sensibilité aux traditions mythiques et populaires, puis par Hölderlin et enfin par Nietzsche, la reconquête de l'unité de l'homme se réalisera, selon Baeumler, enfin libérée des intellectualisations rationalistes et ramenée à la vérité première faite d'esprit, de corps, de volonté, de lutte organisée, d'héroïsme dionysiaque, de liens entre l'histoire et la nature, de virginité des instincts et des pulsions, de coexistence sereine avec la nature tragique du destin, de dépassement vers une vision du mythe comme âme religieuse primordiale, comme volonté surhumaine de pouvoir[1].

Œuvres

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Originaux

  • Kants Kritik der Urteilskraft, ihre Geschichte und Systematik, 2 tomes, Halle (Saale), Niemeyer, 1923.
  • Bachofen und Nietzsche, Zurich, Verlag der Neuen Schweizer Rundschau, 1929.
  • Die Unschuld des Werdens. Der Nachlass, ausgewählt und geordnet von Alfred Baeumler, Leipzig, Kröner (collection d'écrits de Nietzsche non publiés auparavant), 1931.
  • Nietzsches Philosophie in Selbstzegunissen. Ausgewählt und herausgegeben von Alfred Baeumler, Leipzig, Reclam, 1931.
  • Nietzsche, der Philosoph und Politiker, Leipzig, Reclam, 1931.
  • Männerbund und Wissenschaft, Berlin, Junker und Dünnhaupt, 1934..
  • Politik und Erziehung. Reden und Aufsätze, Berlin, Junker und Dünnhaupt (discours et essais collectés), 1937.
  • Studien zur deutschen Geistesgeschichte, Berlin, Junker und Dünnhaupt, 1937.
  • Alfred Rosenberg und des Mythus des 20.Jahrhunderts, Hoheneichen-Verlag, 1943.
  • Studien zur deutschen Geistesgeschichte, Junker und Dünnnhaupt Verlag, Berlin, 1937. Comprend : Romanisch und gotisch (1922) – Bamberg und Naumburg (1925) – Hegel und Kierhegaard (1924) – Kierkegaard und Kant über die Reinheit des Herzens (1925) – Gedanken über Kierkegaard (1927) – Von Winckelmann zu Bachofen (1926) – Bachofen und Nietzsche (1929) – Nietzsche (1930) – Nietzsche und der Nationalsozialismus (1934) – Hellas und Germanien (1937)

Traductions françaises

  • Le Problème de l'irrationnalité dans l'esthétique et la logique du XVIIIe siècle, trad. O. Cossé, PU Strasbourg, 1999. Traduction de : Kants Kritik der Urteilskraft, Halle, 1923, repris sous le titre : Das Irrationalitätsproblem in der Ästhetik und Logik des 18. Jahrhunderts bis zur Kritik der Urteilskraft, Darmstadt, 1967.

Traductions en italien

  • Dal simbolo al mito, vol. I. Da Winckelmann a Bachofen, Spirali, Milan, 1983.
  • Estetica, Edizioni di Ar, Padoue, 1999.
  • Nietzsche filosofo e politico, Edizioni di Ar, Padoue, 2003.
  • L'Innocenza del divenire, Edizioni di Ar, Padoue, 2003.
  • Stile e destino. Inediti nietzscheani, Edizioni di Ar, Padoue, 2007.

Bibliographie

Cité dans :

  • Manfred Riedel, Geheimes Deutschland. Stefan George und die Brüder Stauffenberg, Kulurverlag Kadmos, Berlin.
  • Robert Steuckers, La Révolution conservatrice allemande - Biographies de ses principaux acteurs et textes choisis, tome I, éditions du Lore, 2014, 348 p.

Notes et références

  1. Luca Lionello Rimbotti, « L'Allemagne dionysiaque d'Alfred Bäumler », in : Linea, 1/12/2003 : [1]