Activités de l'Action française en 1908-1909

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4 septembre. — Le lieutenant de Boisfleury comparaît devant un conseil d'enquête sous l'inculpation d'avoir publié et signé de son nom cinq articles de presse « injurieux » pour ses chefs. Il demande à passer devant un conseil de guerre, où il pourrait faire la preuve des accusations qu'il a dirigées contre Picquart et Percin ; mais ceux-ci s'empressent de fuir le débat.

8 septembre. — Par décision du Président de la République et sur avis conforme du conseil d'enquête, le lieutenant de Boisfleury, à qui on n'a pas voulu laisser faire, selon son droit, la preuve de ses accusations, est mis en réforme pour « faute grave contre la discipline ».

10 septembre. — Pendant la première audience du procès Grégori, le président de Vallès ayant dit que la Cour de Cassation s'était «prononcée d'une façon définitive et irréfragable » sur l'innocence prétendue de Dreyfus, André Gaucher l'interrompt : « La Cour a fait un faux... Elle a violé l'article 445 ». Amené devant la cour André Gaucher maintient ses paroles, et le président, dans son désarroi, se borne à le faire expulser.

11 septembre. — L'acquittement de Grégori par le jury parisien est salué par l'Action française et par tous les patriotes comme l'annulation de l'arrêt monstrueux rendu en faveur de Dreyfus.

15 septembre. — Le commandant Cuignet adresse à Ballot-Beaupré, premier président de la Cour de Cassation, une lettre publique qui sera affichée par toute la France, et dans laquelle il démontre que, «le premier en dignité » à la Cour de Cassation, Ballot-Beaupré y est aussi « le premier en forfaiture et en infamie ».

19 septembre. — Un article de l'officieux Petit Marseillais déclare que si la lettre du commandant Cuignet à Ballot-Beaupré est affichée, « il semble bien difficile que le commandant Cuignet ne soit pas renvoyé devant les assises ».

24 septembre. — La lettre du commandant Cuignet à Ballot-Beaupré, prévaricateur et faussaire, est affichée sur les murs de Paris. Elle le sera bientôt dans toute la France, et l'on ne verra pas venir les poursuites annoncées par le Petit Marseillais.

30 septembre. — Le traître Dreyfus, prenant là défense de la Cour de Cassation, requiert le gérant de l'Action française d'insérer une réponse signée « Commandant Dreyfus », à la lettre du commandant Cuignet à Ballot-Beaupré.

L'Action française du 1er octobre publie cette lettre du traître avec les rectifications nécessaires.

2 octobre. — Le traître Dreyfus ayant adressé une seconde lettre à l'Action française, celle-ci annonce qu'elle ne se prêtera pas à la nouvelle diversion tentée par le parti de Dreyfus au moment où l'on va inaugurer à Nîmes le monument du juif Bernard Lazare. Ces nouveaux mensonges du traître seront insérés plus tard (8 octobre); l'Action Française, pour le moment, se borne à rééditer la lettre du commandant Cuignet au président Ballot-Beaupré.

4 octobre. - Inauguration officielle du monument Bernard Lazare. Henri Vaugeois, Léon Daudet, le commandant Cuignet donnent à Nîmes une réunion où ils dénoncent, devant 4.000 patriotes, la mainmise de l'étranger sur les affaires de notre pays. Un véritable corps d'armée a été réuni à Nîmes par le gouvernement, en vue de cette réunion d'Action française.

5 octobre. — Les royalistes de Valence, sous la présidence de M. Flachairé de Roustan, reçoivent le commandant Cuignet et Henri Vaugeois.

7 octobre. — Troisième lettre du traître Dreyfus demandant insertion intégrale de l'arrêt du 19 juillet 1906.

Le commandant Cuignet, essaye en vain de faire insérer dans le Temps une réponse où il rétablit les faits et les textes que ce journal a dénaturés en résumant la lettre à Ballot-Beaupré.

8 octobre. — L'Action Française, publie avec les commentaires utiles la deuxième lettre du traître Dreyfus.

9 octobre. — Quatrième lettre du traître Dreyfus. Nous l'avons « longuement injurié et diffamé». Qu'attend-il pour nous poursuivre devant les Assises ?

11 octobre. — L'Action Française relève deux phrases bouffonnes dans la cinquième et la sixième lettre que le traître Dreyfus vient de lui adresser et qu'elle refuse d'insérer.

La lettre du commandant Cuignet est placardée sur la porte des immeubles habités par Ballot-Beaupré et par le traître Dreyfus.

500 auditeurs applaudissent à La Châtre le commandant Cuignet et Bernard de Vesins.

13 octobre. — A l'occasion de la rentrée des Chambres, la lettre du commandant Cuignet à Ballot-Beaupré, avec le portrait du magistrat « prévaricateur et faussaire » est distribuée devant le Sénat et le Palais-Bourbon, ainsi que sur les grands boulevards.

15 octobre. — Le traître Dreyfus assigne l'Action française en 10.000 francs de dommages-intérêts pour la non-insertion des impudents mensonges qu'il lui avaient adressés.

16 octobre. — A l'audience solennelle de réouverture de la Cour de Cassation, toutes Chambres réunies, le Procureur général Baudouin prononçant l'éloge de son prédécesseur défunt, le dreyfusard Manau, est interrompu par un jeune ligueur, Maxime Real del Sarte, qui crie : « Magistrats indignes et faussaires, il ne sera pas dit qu'un Français ne vous crachera pas au visage votre forfaiture et votre infamie ».

Après avoir jeté dans le prétoire un exemplaire de la lettre du commandant Cuignet à Ballot-Beaupré, il est entraîné hors de la salle par les policiers, conduit au poste et presque aussitôt relâché. Aux termes de la loi, Maxime Real del Sarte était passible de deux à cinq années d'emprisonnement.

Maxime Real del Sarte s'était déjà signalé le 8 mai 1907 en décrochant une banderole maçonnique qui salissait la statue de Jeanne d'Arc, place St-Augustin, à Paris.

17 octobre. — Le traître Dreyfus assigne le gérant du journal, Léon Daudet, Charles Maurras et la Société du journal, non pour diffamation, car il faudrait aller devant le jury, où la preuve est permise mais pour « injures », devant le tribunal civil, et en réclamant 100.000 francs de dommages-intérêts.

18 octobre. — A Avallon, sous la présidence de Mme la marquise de Mac-Mahon, le commandant Cuignet et Bernard de Vesins sou- lèvent l'enthousiasme de 800 auditeurs qui acclament la vérité monarchique.

20 octobre.Pierre Biétry, député de Brest, interpelle le garde des Sceaux, Briand, sur la violation de l'article 445 au profit du traître juif Dreyfus. Briand répond en répétant les mensonges que l'Action française a cent fois réfutés, et Biétry se fait censurer, puis exclure et enfin expulser pour avoir deux fois désigné Dreyfus de son nom de traître. .

A la reprise de la séance, la Chambre à tout faire adopte un ordre du jour « flétrissant énergiquement l'odieuse campagne menée contre la Cour de Cassation ».

22 octobre. - Maxime Real del Sarte, Eugène Marsan et Louis Thomas adressent deux lettres ouvertes à Briand, dans lesquelles ils relèvent les faux et les mensonges proférés par lui à la tribune de la Chambre sur l'attitude de Maxime Real del Sarte devant la Cour de Cassation.

23 octobre. — L'Action française accuse réception de dix lettres du traître Dreyfus et signale une impudente altération de texte par laquelle Dreyfus a dénaturé l'opinion du jurisconsulte M. Roux sur la falsification de l'article 445.

25 octobre. — Très Lelle réunion, organisée à Beauvais par le docteur Levaillant dans laquelle sont chaleureusement applaudis les discours de Mme la marquise de Mac-Mahon, M. Paul Robain, M. Fautrat, M. Henri Vuatrin et le comte du Puet.

4 novembre. — L'Action française publie, après l'avoir adressée au Bureau de la Chambre, une réponse à l'ordre du jour de « flétrissure » voté par la Chambre le 20 octobre. Elle relève les erreurs et les mensonges du Garde des Sceaux, demande à la Chambre de reconnaître que « sa bonne foi a été surprise» et conclut que «si la Chambre approuve sciemment une violation de la loi, les Français se considéreront comme déliés dé toute obligation envers la loi et rejetteront sur le Parlement la responsabilité des conséquences qui pourront résulter de l'attitude qui lui est imposée ».

Jules Lemaître inaugure sa collaboration à l'Action française.

7 novembre. — Un lecteur qui signe OEdipe suggère l'idée, en cas de condamnation, de faire payer les amendes et dommages-intérêts alloués à Dreyfus, par chèques tirés, sous peine de mort, sur les Rothschild et sur Reinach.

19 novembre. — M. de Lajudie, avocat à la Cour d'Appel de Montpellier, président de la Jeunesse royaliste de l'Hérault, affiche la lettre du commandant Cuignet et le portrait de Ballot-Beaupré dans le Palais de Justice de Montpellier.

20 novembre. — Inauguration du cours de l'Institut d'Action française (1e année). Allocution de Jules Lemaître ; conférence de Louis Dimier ; discours du comte Léon de Montesquiou. Au sortir de la réunion, une magnifique ovation est faite à Jules Lemaître. Plusieurs arrestations.

21 novembre. — Matinée poétique du Théâtre national de l'Odéon. Pendant 40 minutes, neuf ligueurs d'Action française ayant à leur tête Maurice Pujo et Maxime Real del Sarte empêchent la récitation de quelques pages du Paris de l'immonde Zola.

22 novembre. — Le traître Dreyfus réclame à l'Action française cent nouveaux mille francs de dommages-intérêts pour les articles publies pendant le mois écoulé.

22 novembre. — Laval. 1200 personnes réunies sous la présidence de M. le Breton, sénateur, acclament le programme de résistance effective de la restauration monarchique exposé par Bernard de Vesins.

A Compiègne, 500 patriotes applaudissent les déclarations de Mme la marquise de Mac-Mahon, du comte de Puget et de M. de Roux.

27 novembre. — L'Action française reçoit une lettre présentant l'aspect habituel des lettres soi-disant rectificatives du traître et émanant, comme les précédentes, de la Ligue des droits de l'Homme, mais au bas de laquelle on a oublié de faire apposer la signature de Dreyfus.

29 novembre. —- Deux réunions d'Action française : à Villefranche-sur-Saône, le commandant Cuignet, Paul Robain, MM. Flachaire de Roustan et L. de Longevialle ; à Narbonne, MM. André Vincent, Desperamons, Arnavielle, Fondi de Niort, de Rouch, font applaudir par un auditoire nombreux la cause de la monarchie.

2 décembre. — Premier mercredi Thalamas : les gifles de Thalamas. 12 arrestations.

A Rennes, banquet des zouaves pontificaux pour l'anniversaire de Loigny et grande réunion au cours de laquelle Bernard de Vesins, Le Gonidec, Houitte de La Chesnais, de Calan, montrent la tradition royaliste maintenue par les zouaves pontificaux et continuée par l'Action française.

5 décembre. — Le traître Dreyfus lance contre l'Action française une nouvelle assignation de 10.000 francs de dommages-intérêts pour refus d'insertion ; ainsi se trouve porté à 220.000 francs le chiffre auquel Dreyfus évalue le tort que nous lui causons.

6 décembre. — A Quimper, sous la présidence du vicomte de La Villemarqué Cornouailles plus de 600 auditeurs acclament le com- mandant Cuignet et Bernard de Vesins dans leurs conclusions royalistes.

8 décembre. — Quatrième anniversaire de la mort de Gabriel Syveton. L'Action française va déposer au cimetière Montparnasse une couronne avec cette inscriptio : "A la mémoire de Gabriel Syveton, assassiné par ordre la veille du procès qui fit peur au traître Dreyfus"

Un commissaire de police voulant arracher l'inscription, une bagarre se produit : Léon Daudet, Henri Vaugeois, Robert de Boisfleury, Maurice Pujo, Maxime Real del Sarte, Charles Maurras, Lucien Moreau, et un certain nombre de nos amis sont arrêtés et conduits au poste tandis qu'ils crient : « A bas la République des faussaires et des assassins. A bas la République ! Vive le Roi ! » Des passants, des écoliers, leur font une ovation.

Le soir, à la Comédie-Française, deuxième représentation du Foyer. La pièce de Mirbeau et du juif Natanson est interrompue pendant trois quarts d'heure par la protestation de Gaucher, de Réal del Sarte et de leurs amis. 13 arrestations.

9 décembre. — Deuxième mercredi Thalamas : l'assaut de la Sorbonne. 38 arrestations.

A Saint-Brieuc, réunion sous la présidence de M. Houitte de la Gheshais, discours du commandant Cuignet et de Paul Robain.

11 décembre. — A Lorient, 400 auditeurs, parmi lesquels de nombreux ouvriers, acclament le président de la nouvelle section Lorientaise M. Lunven, le commandant Cuignet et Paul Robain.

13 décembre. — A Rouen, au cirque, réunion d'Action française sous la présidence de M. le général Donop. Plus de 1500 auditeurs sont venus applaudir MM. Pierre Lasserre, Firmin Bacconnier, Raoul de Mathan.

A Vannes, 1200 royalistes, parmi lesquels de très nombreux paysans en costumes bretons, acclament les discours du comte de Lantivy, du commandant Cuignet et de Paul Robain, qui montrent le salut national dans la monarchie, et se séparent au cri de : "Vive le roi !".

14 décembre. — Le cours Thalamas est fermé au public, qui n'y sera plus admis que sur cartes spéciales et nominatives.

16 décembre. — Troisième mercredi Thalamas : le Quartier latin en état de siège. 54 arrestations.

17 décembre. — Trois manifestants du 9 décembre : Serge Real del Sarte, Albéric Devaulx de Çhambord et M. Lafont passent, après huit jours de détention préventive, devant la 10e chambre correctionnelle présidée par le juge Hugot. M. de Ghambord est condamné à 115 francs d'amende, M. Lafond à 15 jours de prison et 15 francs d'amende. L'affaire Serge Real del Sarte est renvoyée à huitaine.

18 décembre. — Devant le tribunal de simple police, une série de manifestants du 4* anniversaire Syveton sont condamnés à l'amende.

19 décembre. — Grande réunion populaire à la salle Wagram, organisée par l'Action française à la mémoire de Gabriel Syveton. Huit mille auditeurs acclament avec enthousiasme Henri Vaugeois, Léon de Montesquiou, le commandant Cuignet, le comte de Lur-Saluces, Bernard de Vesins. Sur la prière de Bernard de Vesins la sortie de cette foule immense se fait dans le plus grand ordre et le plus grand silence. Des forces considérables de police et de garde municipale ont été déployées par le gouvernement ; aucun prétexte à intervenir et pas une seule arrestation.

23 décembre. — Quatrième mercredi Thalamas : le cours libre de Maurice Pujo sur Jeanne d'Arc. 21 arrestations.

24 décembre. — Reprise du procès de Serge Real del Sarte. Maurice Pujo, cité comme témoin, évoque l'article 445. Après plaidoirie de Me Raymond Maignien, Serge Real del Sarte, qui vient de faire 15 jours de prison préventive, est condamné à 15 jours de prison avec sursis et 215 francs d'amende.

Au cours d'une manifestation des étudiants en médecine, protestant contre les entraves apportées à leurs études et examens, le Sénat est envahi par un groupe de 500 étudiants conduits par Maxime Real del Sarte et les Etudiants d'Action française. Six étudiants ayant été enfermés au poste, leurs camarades, ramassant des pierres et menaçant de les lancer, réclament leur élargissement qui leur est accordé à la prière de sénateurs livides de peur.

25 décembre. — Le garçon de café Jean Mattis, rencontrant le président de la République Fallières pendant sa promenade quotidienne, s'approche de lui et lui tire la barbe. Remis aux mains des agents et fouillé au poste, Mattis est trouvé porteur d'un timbre à l'effigie du duc d'Orléans et d'une reproduction de la médaille offerte par l'Action française et par souscription nationale au général Mercier, justicier du traître Dreyfus.

26 décembre. — Réunion organisée par le Comité royaliste du XIVe arrondissement de Paris. Léon Daudet prononce un discours chaleureusement applaudi sur la nécessité de l'offensive.

27 décembre. — MM. Louis Dimier et Abel Manouvriez, au nom de l'Action française, prennent avec succès la parole à Valenciennes, où il n'y avait pas eu de réunion royaliste depuis 1873.

31 décembre.Maxime Real del Sarte est cité devant la 10e Chambre correctionnelle (président Hugot), en raison de son arrestation le jour de l'anniversaire de la mort de Syveton. Il est condamné à quinze jours de prison, après avoir exprimé la volonté de travailler jusqu'au bout au renversement de la République.

2 janvier. — Inauguration du groupe d'Action française de Lyon. Discours de Bernard de Vesins, de MM. Demesmay et de Longevialle.

Réunion des étudiants d'Action française et des camelots du roi de Lyon. M. Demesmay président et Bernard de Vesins exposent le pro- gramme de l'action directe contre la République.

4 janvier. — Le Puy. Réunion improvisée, les conférenciers arrêtés par la neige, n'ayant pu venir le dimanche 3. Le comte Melchior de Polignac, M. de la Bâtie et le comte Bernard de Vesins exposent le programme de l'Action française devant 200 auditeurs.

6 janvier. — Cinquième mercredi de Thalamas : une bombe aux Hautes-Etudes. 19 arrestations.

11 janvier. — Maurice Pujo donne, à là Sorbonne, la deuxième leçon de son cours libre.sur Jeanne d'Arc.

A la Comédie française, André Gaucher est arrêté avec André Legrand, Pierre de Meyronnet-Saint-Marc, Paul Tissandier et une dizaine de nos amis, pour avoir interrompu une deuxième fois la représentation du Foyer.

12 janvier.Maxime Real del Sarte passe devant la 10e chambre correctionnelle (président Hugot), comme paraissant être l'agresseur de M. Pimienta, lequel a reçu un coup de canne au visage pendant la bagarre de la veille à l'amphithéâtre Richelieu. L'affaire est renvoyée au 16 janvier et ne sera jugée que le 21.

13 janvier. — Sixième mercredi Thalamas : la défense thalamiste. 54 arrestations, notamment celle d'André Buffet.

14 janvier. — En raison de la mort de son père, Maxime Real del Sarte est mis en liberté provisoire.

15 janvier. — 30 manifestants arrêtés au cours des-manifestations contre Thalamas passent devant le tribunal de simple police et sont condamnés.

17 janvier. — Sous la présidence de M. Fautrat, Madame la marquise de Mac-Mahon, Louis Dimier et Noël Trouvé inaugurent la section d'Action française de Senlis.

20 janvier. — Septième mercredi Thalamas : la bataille de la Sorbonne. 188 arrestations.

21 janvier. — André Gaucher comparaît devant la 10e chambre correctionnelle (président Hugot), conjointement avec [[Maxime Real del Sarte]], pour les manifestations du Théâtre français à l'occasion du Foyer. S'apercevaht que son procès-verbal d'arrestation était maquillé, Gaucher s'exprime ainsi : « Je savais bien que les magistrats de la Cour de Cassation étaient des faussaires, j'aurais dû me méfier... » Interrompu par le président et sommé de retirer ses paroles, Gaucher s'écrie : « Non ! je n'injurie pas le tribunal ! Je dis que les magistrats de la Cour de Cassation sont des faussaires et qu'ils ont violé l'article 445 ». Le tribunal feint cependant de se croire outragé et condamne à deux ans de prison l'accusateur de la Cour suprême.

Gaucher est ensuite condamné à deux mois de prison pour la manifestation du Foyer ; Maxime Real del Sarte reçoit à son tour 15 jours de prison pour la même affaire, plus six mois de prison, 100 fr. d'amende et 3.000 francs de dommages-intérêts pour l'affaire du juif Pimienta ; le doyen Croiset contribue, par un faux témoignage, à cette dernière condamnation. Un des assistants, le jeune Guillerot, ayant dénoncé ce faux témoignage, est condamné séance tenante à quinze jours de prison.

Manifestation à Moulins contre la représentation du Foyer. 10 arrestations.

25 janvier. — Violente manifestation à Marseille contre le Foyer. 30 arrestations.

27 janvier. — Huitième mercredi Thalamas : la police défend les thalamistes. 107 arrestations.

28 janvier. — Maurice Pujo comparaît devant la 10° chambre correctionnelle (président Hugot) à l'occasion de son premier cours libre en Sorbonne. Eloquentes dépositions de Vaugeois, Lasserre, Dimier, Montesquiou ; magnifique plaidoirie de Me de Roux, de laquelle il ressort avec évidence que deux partis seulement sont juridiquement possibles : l'acquittemant de Pujo, ou bien son renvoi devant les Assises.

31 janvier. — Réunion d'Action française à Périgueux. Madame la marquise de Mac-Mahon, Paul Robain et Bernard de Vesins font acclamer par un millier d'auditeurs Jeanne d'Arc et la monarchie.

Autre réunion à Pont-Audemer, où un nombreux public applaudit MM. R. de Maistre, Abel Manouvrier et Joseph Delest.

2 février. — Un groupe de camelots du Roi brise la devanture d'un magasin anglo-juif derrière laquelle était exposée une caricature ignominieuse de Jeanne d'Arc.

3 février. — Neuvième mercredi Thalamas : le Quartier latin reste aux patriotes. 42 arrestations.

Manifestation à Montpellier contre le Foyer. 6 arrestations.

4 février. — Manifestation à Perpignan contre le Foyer. 10 arrestations.

7 février. — Sous la présidence d'honneur d'André Gaucher, les Camelots du Roi donnent une fête dans laquelle prennent successivement la parole André Legrand, la marquise de Mac-Mahon, le baron de Mandat-Grancey, Léon de Montesquieu, Maxime Real del Sarte. La soirée se termine par l'audition de La France bouge.

9 février. — 215. patriotes arrêtés au cours des manifestations antithalamistes. passent à la fois devant le tribunal de simple police. Parmi eux : André Buffet, la marquise de Vasselot, Charles Maurras, Maurice Pujo, André Gaucher. Ce dernier est amené à l'audience menottes aux mains. Devant le juge franc-maçon Lecomte, il exhibe le talisman. Les cris des Camelots et le chant de [[La France bouge]] ne cessent de se faire entendre dans la grande cour du Palais et dans la salle du tribunal, où le parti-pris et la maladresse du juge provoquent plusieurs incidents violents.

10 février. — Dixième mercredi Thalamas : l'assaut du Ministère de la Justice. 60 arrestations.

Les 200.000 francs du traître Dreyfus. — Le procès au civil intenté par le traître Dreyfus à l'Action française passe devant la lre chambre (président Le Berquier). Nos avocats, Mes Magnier et de Roux démontrent, en de magnifiques plaidoiries, l'incompétence des juges civils. Là réponse de Me Démange, avocat de Dreyfus, est renvoyée à huitaine.

Manifestation de Pau contre le Foyer. 12 arrestations.

11 février. — Violente manifestation à Toulouse Contre le Foyer. 30 arrestations.

12 février. — Manifestation à Bordeaux contre le Foyer. 10 arrestations.

13 février. — Manifestation à Perpignan contre le Foyer. 6 arrestations.

16 février. — La réprésentation du Foyer, interdite par le maire d'Angers, ne peut être donnée qu'à bureaux fermés.

17 février. — Onzième et dernier mercredi de Thalamas : la fessée de Thalamas. Justice est faite du monument Trarieux. 45 arrestations.

Les 200.000 francs du traître Dreyfus. Me Démange s'efforce de plaider la thèse insoutenable de son client. Après une écrasante réplique de Me Magnier, Me Ménard vient à son tour plaider éloquemment l'incompétence au nom de La Libre parole, à qui le traître a demandé 200.000 francs comme à nous.

Discours vivement applaudis de Henri Vaugeois et Paul Robain, dans une réunion organisée à Neuilly, sous la présidence du baron Tristan Lambert.

19 février. — Chambre des appels correctionnels (président Bidault de L'Isle). Mé Joseph Ménard démontre l'iniquité des deux ans de prison infligés par la 10e chambre à André Gaucher sous prétexte d'outrage au tribunal, alors que l'accusation lancée par Gaucher aux magistrats faussaires de la Cour de Cassation aurait dû le conduire devant le jury. Après Une pitoyable réplique de l'avocat général Maxwell, l'arrêt est renvoyé à huitaine.

Une note officielle communiquée aux journaux dit que le cours libre de Thalamas a pris fin hier avec la « dixième et dernière leçon ». Le cours devait, à l'origine, comporter douze leçons : la persévérance des patriotes a finalement triomphé de l'obstination du gouvernement.

Réunion organisée par la section de Fontainebleau sous la présidence du baron Tristan Lambert. 300 auditeurs applaudissent Paul Robain, MM. Gopin-Albancélli, de Cossé-Brissac et Dupuis.

18 février. — Manifestation au Havre contre le Foyer.

20 février. — Henri Vaugeois est condamné à cinq jours de prison pour avoir interrompu l'audience du tribunal de simple police devant lequel comparaissent des manifestants du Quartier latin.

L'administration de l'Action française ayant envoyé 1000 francs à la caisse de retraites des gardiens de la paix, pour indemniser ces braves gens des fatigues occasionnées par les manifestations Thalamas, M. Mouquin, directeur général des recherches, se substitue au président de la caisse pour refuser cette offrande.

21 février. — Manifestation à Poitiers contre le Foyer. 3 arrestations.

23 février. — En raison de la fessée Thalamas, dont il déclare revendiquer toute la responsabilité, Maurice Pujo, malgré une éloquente plaidoirie de Me de Roux, est condamné par la 11° chambre correctionnelle à 3 mois, de prison. Sont également condamnés ses complices : Lucien Martin, à 2 mois, d'Entremeuse, d'Auvergne et du Tertre à 15 jours, Sousporte à 8 jours de prison.

24 février. — Les 203.000 francs du traître Dreyfus. — A la 1re chambre civile, le substitut reconnaît la justesse des raisons invoquées par Me Magnier et de Roux ; il demande donc au tribunal de se déclarer incompétent. Jugement remis à quinzaine.

26 février. — La Chambre des appels correctionnels (président Bidault de l'Isle), en réformant les motifs allégués par la 10e chambre correctionnelle, confirme, au mépris de toute justice, la condamnation à deux ans de prison prononcée contre André Gaucher.

27 février. — Le commandant Cuignet adresse au procureur général Baudouin une lettre ouverte où il rappelle une fois de plus les forfaitures, les fraudes et les mensonges de la Cour de Cassation ; il constate que Baudouin et ses complices reculent devant la Cour d'Assises.

28 février. — Madame la marquise de Mac-Mahon, le commandant Cuignet, Bernard de Vesins sont longuement applaudis à Autun par un millier d'auditeurs.

A Evreux, Louis Dimier fait une conférence sur « l'emploi de la force dans l'opposition ».

1er mars. — A la salle Wagram, grande réunion patriotique organisée par la Ligue d'Action française pour l'indépendance nationale et en l'honneur des condamnés du Quartier latin. M. André Buffet préside. La présidence d'honneur est donnée à Maurice Pujo et André Gaucher à ce moment détenus à la Santé. Huit mille auditeurs applaudissent chaleureusement le comte de Lur-Saluces, Léon de Montesquiou, Maxime Real del Sarte, le commandant Cuignet, Henri Vaugeois, Bernard de Vesins, Léon Daudet.

Au dehors, service d'ordre dont l'importance révèle les appréhensions du gouvernement : gardiens de la paix, gardes républicains à pied et à cheval, voiture des ambulances municipales, le tout rendu inutile par l'attitude des patriotes qui sortent de la réunion dans un silence impressionnant.

A l'issue de cette réunion, une trentaine de Camelots du Roi se rendent à Suresnes, passent une corde au cou du buste de Zola et s'efforcent de le renverser. Ils sont interrompus par l'arrivée des agents qui opèrent deux arrestations.

2 mars. — Vaugeois, Daudet, Maurras, Pujo et un certain nombre de nos amis, établissent devant la 11e chambre correctionnelle le caractère nettement séditieux de la manifestation Syveton, pour laquelle ils ont été condamnés en simple police. Avec Me Magnier et Léon Prieur, les avocats concluent à l'incompétence de toute autre juridiction que la Cour d'assises. Jugement renvoyé à huitaine.

3 mars. — Un garde du Luxembourg constate, à l'ouverture du jardin, que le monument élevé par les dreyfusards à Scheurer-Kestner est complètement mutilé ; les attributs de la « Justice » et de la «Vérité » sont brisés, le médaillon de Scheurer-Kestner est martelé ; tout le monument est, en outre, couvert d'inscriptions au minium : «445. Vive le Roi ! A bas la gueuse ! »

Importante manifestation à Lyon contre le Foyer. 17 arrestations.,

4 mars.Henri Vaugeois, directeur politique de l'Action française, entre à la prison de la Santé pour y faire les cinq jours auxquels il a été condamné par le franc-maçon Lecomte.

5 mars. —Un de nos amis, Armand Hubert, est arrêté sous l'inculpation d'être l'auteur des mutilations infligées au monument Scheurer-Kestner.

7 mars. — Mme de Mac-Mahon est acclamée avec, enthousiasme pour la conférence qu'elle donne au cercle Henri IV, dans la patrie de Maurras, aux Martigues.

Inauguration du groupe d'Action française de Bois-Colombes.

Discours de Paul Robain, à Nevers, sur Jeanne d'Arc et la Monarchie.

9 mars. — La 11e Chambre correctionnelle juge que les cris de : « A bas la République ! » « Vive le Roi ! » « A bas les magistrats faussaires ! » constituent des cris séditieux ou diffamatoires et que la juridiction de la Cour d'assises est seule compétente pour en connaître.

10 mars. — Les 200.000 francs du traître Dreyfus. — La 11e chambre correctionnelle (président Le Berquier) se déclare incompétente pour connaître du procès intenté à l'Action française et à la Libre Parole, conformément à l'évidence et à la démonstration de Mes Magnier, de Roux et Joseph Ménard, acceptée par le substitut Matter.

12 mars. — La maison de Gabriel Monod, à Versailles, est couverte d'inscriptions séditieuses : 445, Vive le Roi! A bas la Répu- blique !

18 mars. — A l'occasion de la Mi-Carême, les Camelots du Roi se groupent autour d'une voiture où l'un d'eux, menottes aux mains, est déguisé en « Briand à Saint-Nazaire ». La foule applaudit au passage du cortège, mais la police intervient et après une courte bagarre arrête une vingtaine de nos amis, notamment Maxime Real del Sarte.

19 mars. — Grâce à l'énergique campagne menée dans l'Action française depuis près de deux mois, André Gaucher, ainsi que nos autres amis prisonniers, est enfin mis au régime des détenus politiques.

La Chambre des Appels correctionnels entend les plaidoiries de Mes Léon Prieur et Chardon pour Maxime Real del Sarte, condamné le 21 janvier à plus de six mois de prison pour les affaires du Foyer, du Villon et de la Sorbonne (Affaire du juif Pimienta).

22 mars. - Maxime Real del Sarte et cinq de ses camarades sont condamnés par là 10e Chambre correctionnelle (président Dreyfus), à l'occasion de la mascarade de la Mi-Carême; à des peines variant de quinze jours à trois mois de prison.

23 mars. — Huit condamnations sont prononcées en simple police à l'occasion des affaires Thalamas et du Foyer. Energique déclaration antirépublicaine adressée au tribunal par Léon Géraud.

Henri Vaugeois et Paul Robain sont vivement applaudis au cours d'une réunion organisée par la section de Niort sous la prési- dence de M. des Courtis.

24 mars. — Six nouvelles condamnations de simple police.

25 mars. — Les condamnations à deux et trois mois de prison prononcées par la 10e et la 11e chambre correctionnelle contre Maurice Pujo, à l'occasion de son cours sur Jeanne d'Are et de la fessée Thalamas, sont confirmées par la Chambre des Appels correctionnels, (président Bidault de l'Isle), malgré les démonstrations sans réplique de Me de Roux. Le procès de la Sorbonne et du haut enseignement officiel est ouvertement commencé devant le public français.

26 mars. — L'Action française inaugure sa propagande dans les faubourgs parisiens. Un nombreux public, en majeure partie d'ouvriers, acclame à l'Alcazar d'Italie l'exposé que font de la vérité monarchique Léon Daudet et Bernard de Vesins.

La Chambre des Appels correctionnels (président Bidault de l'Isle) confirme les condamnations prononcées contre [[Maxime Real del Sarte]] dans les affaires du Foyer et de la Sorbonne, en réduisant, de 3.000 à 1.000 fr. les dommages et intérêts accordés pour ses prétendues blessures au juif Pimienta.

28 mars. — M. l'abbé de Pascal donne à Moulins une conférence chaleureusement applaudie.

29 mars.Bernard de Vesins et Paul Robain sont accueillis dans une réunion donnée à Nantes par un public des plus nombreux et des plus enthousiastes.

4 avril. — Réunion donnée à Laval sous la présidence de M. de Crozé. Discours très applaudis de Me de Roux et de M. Firmin Bacconnier.

5 avril. — Deuxième réunion de propagande dans les faubourgs. Léon Daudet et Bernard de Vesins font acclamer par huit cents bouchers de la Villette l'idée du Roi du Travail et le nom du duc d'Orléans.

Une vingtaine de condamnations sont prononcées en simple police à l'occasion de l'affaire Thalamas.

8 avril. — La 10e Chambre correctionnelle (président Hugot), malgré les plaidoiries de Me Léon Prieur et de ses confrères, condamne à deux et trois mois de prison ies jeunes gens qui ont été arrêtés le 1er mars à Suresnes pour l'affaire Zola.

17 avril. — A l'occasion de la béatification de Jeanne d'Arc, les patriotes parisiens portent des couronnes aux quatre statues de l'héroïne ; un primaire dreyfusard ayant détaché l'une de ces couronnes, notre ami Guillerot s'efforce de le faire arrêter et ne parvient qu'à être arrêté lui-même.

21 avril. — Maurice Pujo et cinq autres manifestants de l'affaire Thalamas sont condamnés en simple police.

Soixante-dix ligueurs et ligueuses d'Action française, à l'occasion de la béatification de Jeanne d'Arc, se réunissent à Rome sous la présidence du général de Charette ; après le vénéré président, Madame la Marquise de Mac-Mahon, puis Bernard de Vesins résument avec éloquence les nouvelles raisons d'espérer qui s'imposent aux patriotes français.

Manifestation à Rouen contre la représentation du Foyer. Dix arrestations.

23 avril. — Nos amis Bourgoin et Cournon sont condamnés par la 10e Chambre correctionnelle (président Hugot) pour les prétendus outrages qu'ils auraient adressés aux agents pendant une manifestation place Saint-Augustin, devant la statue de Jeanne d'Arc.

26 avril. — Importante manifestation à Lille contre le Foyer. 31 arrestations.

27 avril. — Une quinzaine de manifestants sont condamnés en simple police à l'occasion de l'affaire Thalamas.

29 avril. — La Chambre des appels correctionnels, malgré le caractère évidemment mensonger des rapports d'agents, confirme la condamnation prononcée contre Maxime Real del Sarte à l'occasion de la mascarade de la Mi-Carême.

La 9e Chambre correctionnelle, en dépit d'un alibi démontré et de l'éloquente plaidoirie de Me Ménard, condamne sans preuves Armand Hubert à un an de prison comme l'auteur des mutilations infligées au monument de Scheurer-Kestner.

30 avril. — Maurras expose les raisons pour lesquelles, ainsi que cela a été annoncé depuis plus de dix jours, les Etudiants d'Action française et les camelots du roi s'abstiendront de manifester contre le cours que va inaugurer au collège de France le prêtre excommunié Loisy.

Les « Etudiants républicains », cherchant à prendre une revanche delà leçon qu'ils ont reçue à propos de l'affaire Thalamas, et sachant que nos amis s'abstiendront, s'engagent par affiches à défendre le cours Loisy contre des manifestations qui n'auront pas lieu.

1er mai. — Trois camelots du roi sont arrêtés à Narbonne pour inscriptions séditieuses.

2 mai. — A la Saint-Philippe, à Lyon, un millier de royalistes acclament les discours de MM. Roger Lambelin, Flachai de Roustan, le comte de Lur-Saluces, Me Jacquier, Despéramons.

Les Etudiants d'Action française et les Camelots du Roi dénoncent par affiches a leurs amis du Quartier Latin la facile manoeuvre des « Etudiants républicains ».

Manifestation à Valenciennes contre le Foyer. Huit arrestations.

8 mai. — Allocution de Jules Lemaître au deuxième banquet donné par le groupe des Médecins d'Action française.

Une délégation des Camelots du Roi, étant allée à Orléans pour les fêtes Jeanne d'Arc, arrache du monument de l'héroïne une couronne portant une inscription injurieuse pour le clergé. Après plusieurs arrestations, la couronne est remise en place, puis, les protestations grandissant, elle est définitivement enlevée.

Trois des manifestants arrêtés à Rouen lors de la représentation du Foyer sont condamnés à un mois de prison.

9 mai. — Banquet de la Saint-Philippe à Nantes ; MM. Martin, de Bruc sont vivement applaudis.

Discours de Jules Lemaître, Léon Daudet et Marie de Roux à Poitiers : trois mille auditeurs se pressent dans la plus vaste salle de la ville et acclament avec enthousiasme l'illustre ami de l'Action française et les deux admirables orateurs qui prennent après lui la parole.

A Tours, sous la présidence du comte de Pronleroy, Bernard de Vesins expose les origines et les idées de l'Action française.

A Versailles, en l'honneur de Jeanne d'Arc, réunion de 1200 auditeurs présidée par M. Caron de la Carrière.

M de Rosanbo retrace la vie de l'héroïne et Paul Robain en rappelle les principaux exemples.

12 mai. — M. Roger Lambelin, chef du bureau politique de Monseigneur le Duc d'Orléans, écrit à nos comités directeurs : « Le Prince sait que les progrès de l'idée monarchique, que tout le monde constate actuellement, sont dûs en grande partie aux campagnes de propagande de l'Action française... Je suis heureux d'avoir à vous transmettre les remerciements du chef de la Maison de France. »

14 mai. — Manifestation à Aies contre la représentation du Foyer. Quatre arrestations.

16 mai. — Banquet de la Saint Philippe à Saint-Mandé ; plus de mille royalistes parisiens se sont rendus à l'appel des comités royalistes de la Seine pour acclamer l'idée de la restauration et le nom du Duc d'Orléans. A la sortie, deux cent cinquante camelots du roi sont obligés de défendre le drapeau tricolore et celui de Jeanne d'Arc ontre la police de la République. Après une véritable bataille, une vingtaine de camelots sont conduits au poste ; les autres se dirigent avec leurs drapeaux déchirés vers Notre-Dame où l'on fête le troisième jour du triduum en l'honneur de Jeanne d'Arc : nouvelle intervention violente de la police sur la place du Parvis, nouvelle bagarre, vingt-six nouvelles arrestations.

Huit cents patriotes applaudissent à Orléans Bernard de Vesins et Léon Daudet.

17 mai. — Après avoir passé la nuit au dépôt, dix des manifestants arrêtés le 16 à Saint-Mandé sont conduits, menottes aux mains, malgré les engagements pris par Clemenceau, devant le substitut du procureur de la République.

18 mai. — Les manifestants de Saint-Mandé sont condamnés par la 9e chambre correctionnelle à des peines variant de 25 francs d'amende à deux mois de prison.

Violente manifestation à Nantes contre le Foyer. Trente arrestations.

La Correspondance nationale, organe du Bureau politique de Monseigneur le Duc d'Orléans, publie une lettre adressée par le Prince à Jules Lemaître à l'occasion du discours de Poitiers : « Je sais, dit le Prince, un gré infini à ceux qui, comme vous, Monsieur, qui représentez avec tant d'éclat les Lettres françaises, sont devenus les plus ardents protagonistes du relèvement national. »

20 mai. — Violente manifestation à Rennes contré le Foyer ; contre-manifestation organisée par le maire de la ville, bagarres, vingt-neuf arrestations.

22 mai. — Réunion publique et contradictoire donnée par la section de Choisy-le-Roi : Louis Gonnet et J. Delest démontrent à leurs auditeurs l'impossibilité pour la République de résoudre les questions ouvrières.

23 mai. - Un certain nombre de Camelots du Roi se rendent à Compiègne à l'occasion du cortège historique organisé en l'honneur de Jeanne d'Arc : le cortège est salué sur tout son parcours de cris nourris de " Vive le Roi !"

Sur l'initiative de M. Alfred Ansart, six cents royalistes viennent acclamer à Amiens Mme la Marquise de Mac-Mahon et Bernard de Vesins. Le même jour, à Bergerac, sous la présidence du marquis de Foucauld, huit cents auditeurs applaudissent chaleureusement le commandant Cuignet, Paul Robain et le comte de La Panouse.

Manifestation à Cherbourg contre le Foyer. Huit arrestations.

25 mai. - Deux Camelots du Roi sont condamnés en simple police par le franc-maçon Lecomte pour des cris et des inscriptions nettement séditieux qui auraient dû les faire déférer au jury.

27 mai. — La fête des jeunes filles royalistes réunit plusieurs milliers de Parisiens qui acclament l'allocution de Madame la Marquise de Mac-Mahon, le discours de Jules Lemaître et les chansons composées en prison par Maurice Pujo.

28 mai. — Manifestation organisée à Bordeaux en l'honneur de Jeanne d'Arc par les Camelots du Roi et les Etudiants royalistes. Quinze arrestations.

30 mai. — Aux fêtes de Jeanne d'Arc, à Rouen, une délégation des Camelots du Roi est accueillie par la sympathie générale ; le nom de Maxime Real del Sarte est acclamé au banquet de Bon Secours, malgré tous les efforts du baron Pié et de ses complices.

31 mai. — A l'occasion du voyage de Marie-Georges Picquart, la section d'Angers fait placarder sur tous les murs de la ville l'affiche de l'Action française sur « l'Indiscipline, le faux témoignage et le faux à l'ordre du jour de l'armée. » Le comte de Bruc, MM. Brard, Brillaud, Dumolin et de la Morinière jettent à la face du lieutenant-colonel en réforme son ignoble passé ; ils sont aussitôt arrêtés et brutalisés.

Fêtes de Jeanne d'Arc à Toulouse; intervention de la police, quatre arrestations, dont celle du secrétaire des Camelots du Roi.

2 juin. — Après les dépositions des agents de la sûreté, et malgré les plaidoiries de Me Perrin et de Roux, le tribunal d'Angers condamne le comte de Bruc à quatre mois de prison, puis Brard, Brillaud, Dumolin et de la Morinière à trois mois chacun.

3 juin. — Troisième réunion de propagande dans les faubourgs.

Léon Daudet et Bernard de Vesins établissent a Grenelle, devant plusieurs centaines d'ouvriers, que les prolétaires français, quand même ils ne seraient ni catholiques ni patriotes, ne peuvent désormais rien attendre de la République.

5 juin. — Ouverture du Congrès régional d'Action française de Montpellier, sous la présidence de M. de Baichis, Henri Vaugeois, accompagné de Pierre Lasserre, est venu lui-même représenter le siège central de la Ligue. Toutes les sections de Provence, Languedoc et Roussillon ont envoyé des délégations. Discours vivement applaudis de Pierre Lasserre et de M. Ebelot.

6 juin. — Deuxième journée du Congrès de Montpellier. Une dizaine d'arrestations, dont celle de Vaugeois pour cris dans la rue de « Vive le Roi ! ». Le soir, discours du jeune camelot du Roi, Soulier, de Henri Vaugeois et de Me Despéramons, qui sont applaudis avec enthousiasme.

7 juin. — Trois manifestants de Montpellier sont condamnés avec sursis à des peines de d'eux jours à un mois de prison.

8 juin. — Deux condamnations de camelots du Roi parisiens en simple police.

9 juin. — Deux nouvelles condamnations de camelots du Roi en simple police.

Au cours d'une réunion organisée sous la présidence de Janvion, par le « Comité de défense sociale », « contre les délits d'opinion ». Léon Daudet demande la parole et donne lecture d'une lettre de Pujo, Gaucher et Real del Sarte, co-détenus avec des antimilitaristes à la Santé. Cette lecture est accueillie par de nombreux applaudissements ; après une vigoureuse déclaration de patriotisme, Daudet établit, au milieu des approbations de la plus grande partie de la salle, que royalistes et prolétaires ont un même ennemi : le parlementarisme et la République.

10 juin. — André Gaucher récuse chacun des membres de la Chambre criminelle : on ne peut être juge et partie ; les magistrats qui ont été accusés de forfaiture et de faux n'ont pas le droit de se prononcer sur la condamnation infligée.à l'accusateur.

Maurice Pujo quitte la Santé où il vient d'accomplir là peine de cinq mois de prison à laquelle il avait été condamné pour les deux leçons de son cours à la Sorbonne.

Henri Vaugeois et Pierre Lasserre sont chaleureusement applaudis à Grenoble, dans une réunion de 400 personnes, sous la présidence du comte de Miribel, assisté de M. Berthon.

11 juin. — Discours de Pierre Lasserre à Lyon sur l'OEuvre scolaire de la République.

12 juin. — Léon Daudet défie Jaurès d'accepter une discussion publique avec lui sur le mensonge de la Revanche, ou sur celui de l'innocence de Dreyfus ou sur celui du socialisme parlementaire.

Les juges-parties de la Cour de Cassation commettent le nouveau crime de se déclarer compétents dans l'affaire Gaucher et confirment cyniquement les deux ans de prison infligés à leur propre accusateur.

Discours de Pierre Lasserre à Dijon.

13 juin. — Le comte de Lur-Saluces, MM. de Roux et Coûrcoural font acclamer la Monarchie à Rochefort par un millier de patriotes.

Trois mille royalistes réunis à Aies applaudissent chaleureusement le commandant Cuignet, Bernard de Vesins, Paul Robain, MM. Haour, Dugas, Viel, Boudon et le félibre Arnavielle « J'Arabi ».

14 juin. — Inauguration du groupe d'Action française de Senlis, sous la présidence d'honneur de M. Léon Fautrat.

16 juin. — Thalamas nous ayant demandé deux mille francs de dommages et intérêts devant le tribunal de Versailles, l'Action française récuse, pour suspicion légitime, les juifs Worms et Rosenfeld, qui font partie de ce tribunal.

La Nouvelle Librairie Nationale met en vente une édition en un magnifique volume de l'Enquête sur la Monarchie, de Maurras.

17 juin. — La Cour de Cassation reconnaît que les cris de « Vive le Roi ! », « A bas la République ! », « A bas les magistrats faussaires ! », ne sont justiciables que de la Cour d'assises.

Dominique Delahaye s'associe devant le Sénat aux accusations portés par l'Action française contre les magistrats qui ont faussé et violé l'article 445.

Première journée du 2e Congrès national d'Action française : Discours de Henri Vaugeois, examen des rapports concernant l'étude de la vérité politique.

Séance de clôture des cours de l'Institut de l'Action française (4e année), sous la présidence de Paul Bourget, de l'Académie française. Discours de Pierre Lasserre et de Louis Dimier.

18 juin. — Deuxième journée du Congrès. Examen des rapports concernant la propagande. Les Dames d'Action française. Les jeunes filles royalistes.

19 juin. — Troisième journée du Congrès. — Examen des rapports concernant la propagande et l'action. Les Camelots du Roi. L'affaire Thalamas et les manifestations du Foyer.

Réunion de clôture à la salle Wagram, sous la présidence de Jules Lemaître. Discours de Henri Vaugeois, Maurice Pujo, Léon de Montesquiou, commandant Cuignet, Léon Daudet, Bernard de Vesins. Huit mille patriotes acclament les orateurs et s'associent à l'ordre du jour recommandant à l'indignation et au mépris publics les douze juges scélérats qui ont osé confirmer la condamnation de leur propre accusateur André Gaucher.

20 juin. — Cinq cents ligueurs présents à Paris en raison du Congrès se réunissent dans un banquet présidé par le comte de Lur-Saluces. Discours et allocutions du président, de Mme la Marquise de Mac-Mahon, de Henri Vaugeois, Léon Daudet, Maurice Pujo, Bernard de Vesins, du Dr de Grandmaison, de MM. Arnal et Lagache. Après le banquet, un certain nombre de Camelots du Roi vont manifester contre la statue de Zola, à Suresnes. Dix arrestations.

23 juin. — Quatrième réunion de propagande dans les faubourgs. Léon Daudet et Bernard de Vesins à Montmartre exposent la vérité politique à un public plus nombreux que jamais ; un certain nombre de contradicteurs donnent à nos amis l'occasion de préciser leurs démonstrations.

24 juin. — Inauguration du groupe des « Gardes françaises », dans le XVe arrondissement, sous la présidence de Maurice Pujo. Discours et allocution de Mme la Marquise de Mac-Mahon, de Max de Merlis, Santo et Lucien Martin.

Conférence de Louis Gonnet devant le groupe d'Asnières, sous la présidence du baron Tristan Lambert.

25 juin. — Conformément à l'ordre du jour de la réunion du 19 à la salle Wagram, le texte en est affiché sur tous les murs de Paris, avec les noms et adresses des douze juges-parties qui ont maintenu les deux ans de prison infligés à leur accusateur André Gaucher.

Eloquentes plaidoiries de Mes de Roux et Léon Prieur devant la Cour d'appel d'Angers pour le comte de Bruc et ses amis, condamnés le 2 juin" à trois et quatre mois de prison pour les manifestations contre Marie-Georges Picquart.

27 juin. — Le président Fallières, en revenant du Grand Prix, est sifflé par les Camelots du Roi sur toute la longueur de l'avenue du Bois de Boulogne. Trente-trois arrestations.

29 juin. — Cinquième réunion de propagande dans les faubourgs.

Léon Daudet et Bernard de Vesins à Montrouge. Après une discussion animée, les assistants de toute opinion, notamment les syndicalistes se mettent d'accord pour, conspuer ensemble Jaurès et le socialisme parlementaire.

30 juin. — A Rouen, notre ami Chocqueel est condamné à un mois de prison pour avoir souri en rencontrant dans la rue le commissaire central Bucheton, qui l'avait déjà fait condamner lors de la manifestation du Foyer.

1er juillet. — La sûreté générale, avec le concours de quelques étudiants républicains », essaye de prendre une revanche des manifestations Thalamas; et de compromettre les Camelots du Roi dans ce que le Journal appelle « une grave affaire de vol ».

2 juillet. — Six camelots du roi sont condamnés en simple police pour les coups de sifflet dont ils ont accueilli Fallières le jour du Grand Prix.

La Cour d'appel d'Angers confirme les condamnations du comte de Bruc et de ses amis, Brard, Dumolin, Brillaud et de la Morinière.

4 juillet. — Inauguration du groupe de Lille. Six cents auditeurs applaudissent énergiquement le Dr Guermonprey, Pierre Lasserre, Maurice Pujo, Me Albert Croquez et le Dr Graveline. Manifestation dans la rue, neuf arrestations.

Sept cents patriotes acclament, à Evreux, Mme la Marquise de MacMahon, Henri Vaugeois et Me de Roux.

8 juillet. — Le commandant Cuignet expose la vérité de l'affaire Dreyfus devant le groupe de Fontenay-le-Comte, sous la présidence de M. Hervineau.

9 juillet. — M."Louis Coudroyer, président du Cercle d'Action française, et huit de ses amis sont condamnés à Nantes, en simple police.

Armand Hubert, condamné à un an de prison comme auteur prétendu de là mutilation infligée au monument de Scheurer- Kestner, et encore en instance d'appel, est mis en liberté provisoire après 126 jours de détention préventive.

10 juillet. — Victor Dubuisson, rédacteur au Réveil de la Haute-Saône est arrêté comme auteur d'inscriptions séditieuses sur les monuments de Vesoul.

Les discours du comte de Lur-Saluces et du commandant Cuignet sont accueillis, dans une importante réunion de Bazas, au cri de : "Vive le Roi !"

12 juillet. — L'Action française dénonce une nouvelle manoeuvre de la sûreté générale pour attirer les Camelots du Roi dans une maison où se passent des scènes scandaleuses.

13 juillet. — Le lieutenant de Boisfleury et une trentaine de manifestants passent en appel devant la 11e Chambre correctionnelle pour des condamnations qu'ils ont reçues en simple police. Malgré les assurances données par M. Clemenceau, Maxime Real del Sarte, amené de la prison de la Santé, n'évite les menottes que par une résistance énergique.

14 juillet. —La République sous la forme d'un buste hideux et sanglant qu'a sculpté Maxime Real del Sarte, est pendue en effigie dans la cour de la prison de la Santé.

Le médaillon de Bernard Lazare, qui déshonorait à Nîmes le beau jardin de la Fontaine, est martelé et défiguré par un patriote inconnu.

Le camelot du Roi Rabourdin est arrêté pour avoir protesté sur le passage de Fallières au retour de la Revue de Longchamps.

16 juillet. — Les Camelots du Roi offrent un cheval de bois à Picquart, en souvenir de la chute ridicule de ce « dreyfusien, propre à rien » sur la pelouse de Longchamps.

Le commandant Cuignet fait condamner, à Périgueux, les agents qui ont lacéré les affichés où était reproduite la lettre à Ballot-Beaupré.

17 juillet. — La 9e Chambre correctionnelle confirme les condamnations prononcées en simple police contre une vingtaine de manifestants, et en casse dix autres à raison du caractère séditieux ou diffamatoire qui rend les faits incriminés justiciables de la cour d'assises.

Les camelots vendeurs du Tire-la-Barbichette passent devant la Chambre des appels correctionnels, où leurs avocats établissent l'incompétence de la juridiction correctionnelle pour punir un tel attentat à la majesté de Fallières.

18 juillet. — Le jeune cultivateur Louis Tranchant entre à la prison du Blanc, où il va passer un mois, pour avoir publiquement dénoncé les falsificateurs de l'article 445.

20 juillet. — Sixième réunion de propagande dans les faubourgs : Léon Daudet et Bernard de Voisins aux Batignolles. Salle comble.

Quarante-cinq manifestants passent en appel devant la 11e chambre correctionelle pour les condamnations qu'ils ont reçues en simple police à l'occasion de l'affaire Thalamas.

24 juillet. — La 11e chambre correctionnelle maintient les condamnations prononcées en simple police contre Vaugeois, Pujo et six autres manifestants de l'affaire Thalamas. Les autres sont cassées à raison du caractère séditieux ou diffamatoire des faits poursuivis.

26 juillet. — Effondrement de la machination policière par laquelle la Sûreté générale, avec la complicité de quelques « étudiants républicains », a essayé de compromettre deux Camelots du Roi dans une affaire de vol. Après une brillante plaidoirie de Me Ménard, "le tribunal correctionnel se déclare incompétent et refuse d'ordonner" l'arrestation des deux jeunes gens.

27 juillet. — M. Fernand Miret est arrêté à Marseille pour avoir protesté contre une manifestation en l'honneur de Briand ; on lui met les menottes et on le fait passer au service anthropométrique.

29 juillet.L'Action française réclame le régime politique pour Jean Mattis, définitivement condamné à trois ans de prison pour avoir tiré la barbe au ridicule président Fallières.

31 juillet.Maxime Real del Sarte quitte la Santé, où il vient d'accomplir la peine de six/mois de prison qui lui a été infligée pour la prétendue blessure du juif Pimienta. Un banquet lui est offert sous la présidence du comte de Lur-Saluce ; le président, Vaugeois, Daudet, Vesins, Pujo, adressent au jeune chef, au milieu des acclamations de là salle entière, les remerciements de tous nos amis.

2 août. — Deux Camelots du Roi sont condamnés en simple police à l'occasion de la manifestation du 20 juin à Suresnes.

4 août. — Maurice Pujo fait arrêter, avenue de l'Opéra, un individu qui déchirait une des affiches des Douze juges scélérats.

10 août. — Louis Fageau, camelot du Roi, écrit au Président Bard pour lui rappeler ses crimes, et le défie de le poursuivre devant le jury.

Armand Hubert passe devant la Chambre, des appels correctionnels ; les dépositions de. tous les témoins établissent, une fois de plus, l'alibi qui aurait dû le faire acquittera

12 août. — Malgré une vibrante plaidoirie de Me Léon Prieur, Victor Dubuisson est condamné par le tribunal correctionnel de Vesoul à deux mois de prison pour des inscriptions séditieuses qui relevaient de la Cour d'assises.

13 août. — La Chambre des appels correctionnels infirme la condamnation d'Armand Hubert, qui n'en a pas moins fait 127 jours de détention préventive.

14 août. — Armand Hubert écrit au président Pacton pour commenter la « leçon humiliante » qu'il vient « de recevoir de ses supérieurs », pour avoir prononcé sur de « simples conjectures » une condamnation à un an de prison.

15 août. — La Sainte Marie au Raincy. Douze cents royalistes réunis en l'honneur de la Reine de France acclament les discours éloquents de Madame la Marquise de Mac-Mahon, de M. Firmin Bacconnier, de Bernard de Vesins, du comte de Castillon de Saint- Victor et de Maxime Real del Sarte.

16-17 août.Maxime Real del Sarte, se rendant à Lourdes, est acclamé par les Camelots du Roi de Bordeaux et de Toulouse.

22 août. — A la suite d'une réunion donnée à Remoulins, les Camelots du Roi sont assaillis par des énergumènes et les repoussent.

23 août. — Le ministère Briand, fait remettre en liberté André Gaucher, le comte de Bruc et ses amis: Brard, Brillaud, Dumolinet de la Morinière. Il maintient en prison, et au régime du droit commun, 3 condamnés politiques Mattis, Tranchant et Dubuisson.

24 août.Henri Vaugeois, directeur de l'Action française, fait un jour de prison pour les manifestations en l'honneur de Jeanne d'Arc.

25 août. - Brillante réunion donnée à Bagnères-de-Bigorre par Bernard de Vesins et M. Arnal, président de la section de Toulouse. A la sortie, Maxime Real del Sarte et les Camelots du roi ont à se défendre contre la police et un certain nombre d'apaches qui lancent une grêle de pierres et tirent deux coups de feu.

28 août. — Un banquet est offert à André Gaucher sous la présidence de Henri Vaugeois. Après les discours du président, de Léon Daudet, du baron Tristan Lambert, de M. F. Michelin, etc., qui expriment à notre ami la reconnaissance des patriotes, Gaucher a déclaré que ses premiers efforts vont tendre à obtenir la mise en liberté des autres condamnés politiques, Mattis, Tranchant et Dubuisson.