La France bouge
La France bouge est le chant de marche des Camelots du roi.
Histoire
Adapté d'un air révolutionnaire du sud de la France Le Midi Bouge, tout est rouge, et datant de la Commune, ce chant est un condensé de la doctrine de la jeune Action française : monarchie, exaltation de la jeunesse et du travail, antisémitisme, antiparlementarisme…
Le couplet 6 fait référence aux affaires de Panama et de Thalamas.
La première évoque un scandale politico-financier sans précédent dévoilé par Édouard Drumont impliquant d’un côté des hommes politiques francs-maçons et de l’autre des banquiers juifs. Ferdinand de Lesseps avait été choisi pour diriger le chantier du percement d’un canal pour relier l’océan Pacifique et l’Atlantique par l’Amérique centrale. Il commet de très nombreuses fautes et l’affaire devient un gouffre financier. Il corrompt alors journalistes et hommes politiques pour qu’ils se taisent et lui permettent de continuer, et surtout pour lancer une souscription auprès des épargnants, qui seront ruinés. Les travaux ont commencé en 1881. Ce n’est qu’en 1892 que le scandale éclate, grâce à la ténacité du directeur de La Libre parole. Seules quelques personnes seront condamnés et le scandale étouffé.
L’affaire Thalamas concerne le professeur Amédée Thalamas. Ce dernier, sans titre universitaire, avait gravi, entre 1904 et 1909, tous les échelons, parvenant à être nommé au Lycée Condorcet, puis à la prestigieuse Sorbonne. Il s’était fait connaître par des cours particulièrement hostiles et orientés sur Jeanne d’Arc. Après sa nomination à la Sorbonne, les Camelots du roi s’introduisirent à tous les cours pour les perturber. En décembre 1908, le chef des camelots, Maxime Real del Sarte, gifla le professeur qui fut, le 17 février 1909, fessé en public par Lucien Lacour qui déclara : « Votre place n'est pas ici. Elle est à la synagogue ou à la rue Cadet ».
Paroles
Couplet 1
- Le Juif ayant tout pris
- Tout raflé dans Paris, dit à la France :
- « Tu n’appartiens qu’à nous
- Obéissance ! tout le monde à genoux. »
Refrain
- Non, non, la France bouge, elle voit rouge
- Non, non, assez de trahisons.
Couplet 2
- « Tant pis, dit le rabbin
- Je tiens tout dans ma main, j’ai la police
- Et pour violer la loi
- Une justice de magistrats sans foi. »
Couplet 3
- Les travailleurs ont faim
- Le Juif dit : « Pas de pain, mais en rafales
- Pour sauver nos écus
- Voici des balles, peuple ne bouge plus. »
Couplet 4
- De brûler nos vaisseaux
- Et tous nos arsenaux, le Juif est maître
- Sous les canons prussiens
- Dreyfus le traître pousse nos citoyens.
Couplet 5
- Juif insolent tais-toi
- Voici venir le Roi, et notre race
- Cours au-devant de lui
- Juif à ta place, notre Roi nous conduit.
Couplet 6
- Assez de Panama,
- Assez de Thalama, toute la clique
- De pédants, de brigands,
- O république, nous la mettrons dedans.
Couplet 7
- Le roi revient d’exil
- « O France, dira-t-il, reine du monde
- Te voilà donc aux mains
- Du Juif immonde, coureur de grands chemins. »
Couplet 8
- « Oui la France aux Français
- A mes loyaux sujets, je tiens le glaive
- Pour que le travailleur
- En paix achève son honnête labeur. »
Couplet 9
- Notre jeunesse en fleur
- Vous a donné son cœur, Roi magnanime
- Menez-la jusqu’au cieux
- De cimes en cimes, de vos pas glorieux.
Couplet 10
- Hardi, France d’abord
- Français, mieux la mort que l’esclavage
- Gloire à qui tombera
- Tous à l’ouvrage, la France renaîtra.
Couplet 11
[plus lentement]
- Demain sur nos tombeaux
- Les blés seront plus beaux, serrons nos lignes
- Nous aurons cet été
- Du vin aux vignes, avec la royauté.