Éric Werner

De Metapedia
Aller à : navigation, rechercher

Éric Werner, né le 17 octobre 1940, est un philosophe et essayiste suisse.

Eric Werner

Biographie

Eric Werner est le fils d'un pasteur genevois, Alfred Werner (1914-2005), membre de l’Association Suisse-Israël, pacifiste, nettement engagé à gauche, à la fois contre le catholicisme et contre « le péché social de l’impérialisme, du nationalisme et de l’absolutisme totalitaire ». En 2017, il publiera une biographie de son père, qu'il décrit comme un homme subordonnant constamment le temporel au spirituel, avec une approche de la politique qualifiée de « biblique théologique » et une ligne résolument « humanitaire-cosmopolitique »[1].

Il effectue des études aux universités de Genève et à l'Institut d'études politiques de Paris. Il est docteur ès lettres. Il a été professeur de philosophie politique à l'Université de Genève.

Eric Werner se convertit au catholicisme traditionaliste. Toutefois il s'intéresse de près aux travaux de la Nouvelle droite.

En 1981, il publie, avec son ami Jan Marejko, un essai intitulé De la misère intellectuelle et morale en Suisse romande. Les deux jeunes philosophes y critiquent l’emprise sans partage des marxistes dans les hautes écoles qui forment les futures élites de leur pays. Ils dépeignent l’ascenseur social que constitue alors l’adhésion obligatoire au dogmatisme marxiste. Ils épinglent surtout la verbeuse médiocrité des « mandarins » des sciences humaines.

Engagement politique

Dans les années 1980, il milite au sein des partis Vigilance et Action nationale. Il est élu en 1986 pour quatre ans au Grand conseil[2] vaudois. Il s'éloigne ensuite de la politique active.

L'« affaire Paschoud »

En 1985, bénéficiant de quelques minutes d'antennes à la RTS, Mariette Paschoud, capitaine de milice, incite les femmes à s'engager dans le Service complémentaire féminin de l'armée suisse

En 1987, la Suisse romande est secouée par l'« affaire Paschoud ». Mariette Paschoud, une professeure de français et d'histoire au Collège de la Cité de Lausanne, est la cible d'une violente campagne médiatique. L'enseignante est connue pour ses convictions politiques de Droite. Avec son mari, Claude Paschoud, elle publie un petit bulletin non-conformiste, Le Pamphlet. Elle avait aussi été invitée, en 1986, lors d'une émission de télévision, où, en tant que capitaine du Service complémentaire féminin de l'armée suisse, elle s'était adressée aux femmes suisses, les incitant à ne pas céder aux modes idéologiques ou au qu'en-dira-t-on, et à accomplir un service militaire volontaire. La même année, elle publie une recension de la thèse d'Henri Roques dans Le Pamphlet. Elle participe aussi en juillet 1986 à Paris une conférence de presse de Henri Roques.

En février 1987, la Radio-Télévision suisse romande diffuse un reportage de la série Temps présent, intitulé « Les faussaires de l'histoire », où Mariette Paschoud est présentée comme la « figure principale du révisionnisme suisse ». Le lendemain, le Conseil d’Etat interdit dans un premier temps à la professeure d’enseigner l’histoire. Une campagne de haine est alors déchaînée dans la presse, poussant même les élèves de ses classes de français à boycotter ses cours. Le Conseil d’Etat finit par la suspendre définitivement de tout enseignement. Arguant son droit à la liberté d’expression, Mariette Paschoud recourt jusqu’au Tribunal fédéral où elle est déboutée en décembre 1987[3],[4].

En 1988, Eric Werner publie un essai où il prend la défense de Mariette Paschoud, Ne dites surtout pas que je doute, on finirait par le croire : à propos de l'« affaire Paschoud ».

Activités éditoriales

Il est l'auteur de plusieurs essais, consacrés principalement au système politique contemporain.

Il collabore aux revues Conflits actuels, Catholica, Éléments et Krisis.

Il est un chroniqueur régulier à l'Antipresse (antipresse.net), une revue internet dirigée par Slobodan Despot.

Œuvres

  • De la violence au totalitarisme, essai sur la pensée de Camus et de Sartre, Paris, Calmann-Lévy, coll. « Liberté de l'Esprit », 1972.
  • Mystique et politique : études de philosophie politique, Lausanne et Paris, Éditions L'Âge d'Homme, coll. « Mobiles », 1979.
  • Jan Marejko et Éric Werner, De la misère intellectuelle et morale en Suisse romande (nouvelle édition, avec une postface d'Éric Werner), Lausanne et Paris, L'Âge d'Homme, 1981.
  • Le système de trahison, Lausanne et Paris, L'Âge d'Homme, 1986, 88 p.
  • Ne dites surtout pas que je doute, on finirait par le croire : à propos de l'« affaire Paschoud », Lausanne, Thaël, 1988, 97 p.
  • De l'extermination, Lausanne, Thaël, 1993, rééd. Xenia, 2013, 213 p., Postface de Slobodan Despot.
  • Montaigne stratège, Lausanne et Paris, L'Âge d'Homme, coll. « Mobiles politiques », 1996.
  • L'Avant-guerre civile, Lausanne et Paris, L'Âge d'Homme, coll. « Mobiles politiques », 1999; rééd. Xenia, coll. "Le chaînon manquant", 2015, 217 p., Postface de Slobodan Despot.
  • L'Après-démocratie, Lausanne et Paris, L'Âge d'Homme, coll. « Mobiles politiques », 2001, 158 p.
  • La Maison de servitude : Réplique au Grand Inquisiteur, Vevey, éditions Xenia, 2006, 187 p.
  • Ne vous approchez pas des fenêtres : Indiscrétions sur la nature réelle du régime, Vevey, Xenia, 2008, 140 p.
  • Portrait d’Eric, Vevey, Xenia, 2010, 140 p.
  • "Jusqu'où ne pas aller trop loin: sur l'avant-guerre civile", in Krisis, numéro 35, mai 2011, pp. 68-78.
  • Douze voyants, Les penseurs de la liberté, Vevey, Xenia, 2011, 217 p.
  • Les lieux du cœur: Un pasteur genevois sur les pas de Jean-Jacques Rousseau, Vevey, Xenia, 2011, 109 p.
  • "Rousseau philosophe", in Yves Bordet (dir.), Une heure avec Rousseau, Vevey, Xenia, 2012.
  • Le début de la fin & autres causeries crépusculaires, Vevey, Xenia, 2012,107 p.
  • Une heure avec Proust, Sion, Xenia, 2013, 72 p.
  • Le temps d'Antigone, Sion, Xenia, 2015, 155 p.
  • Un air de guerre, Sion, Xenia, 2016, 94 p.
  • Portrait du père: un pasteur genevois dans son siècle, Sion, Xenia, 2017, 143 p.
  • Légitimité de l'autodéfense: Quand peut-on prendre les armes?, Sion, Xenia, 2019, 109 p.

Notes et références

  1. Eric Werner, Portrait du père: un pasteur genevois dans son siècle, Sion, Xenia, 2017, 143 p.
  2. Organe législatif
  3. Eric Werner, Ne dites surtout pas que je doute, on finirait par le croire : à propos de l'« affaire Paschoud », Lausanne, Thaël, 1988, 97 p.
  4. Sept ans après l'affaire Paschoud, les Suisses acceptent en votation l'introduction d'une norme pénale antiraciste permettant de poursuivre « l'incitation à la haine raciale et la négation des crimes contre l'humanité».