Le Pamphlet

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Le Pamphlet est un périodique non-conformiste de Suisse romande, fondé à Lausanne en 1970.

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Historique

Le périodique est lancé en décembre 1970 par les membres d'une association d'étudiants, dont le juriste Claude Paschoud et son épouse Mariette, enseignante, en révolte contre le conformisme 68-ard qui s'installe alors en Suisse romande.

Se définissant comme un périodique indépendant, Le Pamphlet est sous-titré « NE PAS SUBIR ».

Premier éditorial (extraits)

Ne pas subir benoîtement l’Histoire sous prétexte qu’elle aurait un « sens » inéluctable.

Ne pas subir les sympathiques jeunes gens qui se proposent sans fausse modestie de prouver à la Société qu’elle a tort d’exister et de creuser dans nos institutions des brèches qui les feront s’écrouler le moment venu.

Ne pas subir la dictature de ce qu’on a coutume d’appeler l’opinion publique, expression désormais consacrée servant à désigner en réalité l’avis de quelques irresponsables ayant couronné une longue série d’échecs par une entrée fracassante dans le journalisme.

Ne pas subir que les jeunes élèves de ce pays soient endoctrinés par une clique d’instituteurs pour lesquels l’objection de conscience représente le summum de la réflexion critique.

Ne pas subir l’abêtissement systématique du public par les chroniques pornographico-marxistes du camarade Henri Guillemin.

Ne pas subir la tyrannie intellectuelle de quelques pisse-copies verbeux dont la seule gloire (et à nos yeux le seul mérite) est d’être incompréhensibles.

Ne pas subir l’envoûtement des «experts» de tout acabit – éducateurs, psychologues, sociologues, faiseurs de tests – qui déploient une activité d’autant plus grande qu’elle justifie au yeux du public une fonction peu astreignante, bien rémunérée, mais dont il n’a pas été prouvé jusqu’à ce jour qu’elle ait fait plus de bien que de mal.

Ne pas subir le vocabulaire prétentieux et compliqué de certains intellectuels qui pensent ainsi pallier l’incohérence de leur pensée.

Ne pas subir les exigences les plus imbéciles des enfants sous le prétexte stupide qu’il « faut vivre avec son temps ».

Ne pas subir toutes les modes avec l’idée qu’elles doivent être excellentes par la seule vertu de leur nouveauté.

Un combat pour les libertés

La ligne du Pamphlet s'inscrit d'abord en défense des libertés civiles et publiques, contre le centralisme et la bureaucratie, et contre l'influence du marxisme. Il ne se réclame pas d'une école de pensée particulière. Si l'un de ses contributeurs réguliers, Michel de Preux, est connu en tant que catholique traditionaliste, on ne saurait ainsi qualifier la publication, dont l'éventail de pensée semble ouvert à tous les courants non conformistes.

Le périodique, paraissant dix fois par an, va lancer de nombreuses campagnes, principalement en défense des libertés, en défense de l'armée, contre l'influence grandissante des différents gauchismes dans le milieu scolaire, contre le conformisme de la grande presse, contre l'objection de conscience, pour la liberté d'expression.

Un épisode de l'histoire de la liberté d'expression en Suisse : l'« affaire Paschoud »

En 1985, bénéficiant de quelques minutes d'antennes à la RTS, Mariette Paschoud, capitaine de milice, incite les femmes à s'engager dans le Service complémentaire féminin de l'armée suisse

En 1987, Le Pamphlet apparaît au centre de l'actualité aussi bien en Suisse romande qu'en France, lors de l'« affaire Paschoud ». Mariette Paschoud, la directrice de la publication, travaille alors en tant que professeure de français et d'histoire au Collège de la Cité de Lausanne. Elle va être la cible principale d'une violente campagne médiatique.

Mariette Paschoud est détestée par la gauche locale pour être une « femme de droite », connue pour son rejet des théories féministes et pour sa défense du service militaire. Elle avait à ce sujet été invitée, en 1986, à participer à une émission de télévision, où, en tant que capitaine du Service complémentaire féminin de l'armée suisse, elle s'était adressée aux femmes suisses, les incitant à ne pas céder aux modes idéologiques ou au qu'en-dira-t-on, et à accomplir un service militaire volontaire.

Historienne, elle s'intéresse aux travaux de recherches consacrés à la Deuxième guerre mondiale. En 1986, elle publie une recension de la thèse d'Henri Roques dans Le Pamphlet. Elle participe aussi en juillet 1986 à Paris une conférence de presse de Henri Roques.

En février 1987, la Radio-Télévision suisse romande diffuse un reportage de la série Temps présent, intitulé « Les faussaires de l'histoire », où Mariette Paschoud est présentée comme la « figure principale du révisionnisme suisse ». Le lendemain, le Conseil d’Etat[1] interdit dans un premier temps à la professeure d’enseigner l’histoire. Une campagne de haine est alors déchaînée dans la presse, poussant même les élèves de ses classes de français à boycotter ses cours. Le Conseil d’Etat finit par la suspendre définitivement de tout enseignement. Arguant son droit à la liberté d’expression, Mariette Paschoud recourt jusqu’au Tribunal fédéral où elle est déboutée en décembre 1987[2],[3].

En 1988, le philosophe Éric Werner publiera un essai où il prend la défense de Mariette Paschoud, Ne dites surtout pas que je doute, on finirait par le croire : à propos de l'« affaire Paschoud ». Il apportera un questionnement sur la notion de liberté d'expression et sur ses restrictions croissantes dans les sociétés occidentales.

Années 2000

En proie aux difficultés financières, notamment suite à une augmentation drastique des frais postaux, dès janvier 2016 Le Pamphlet ne paraît plus sur papier mais uniquement sur internet.

En août 2018, Claude et Mariette Paschoud sont condamnés pour des plusieurs articles parus dans Le Pamphlet, dénoncés par la CICAD[4] comme « négationnistes ». Face au tribunal, Claude Paschoud acceptera la qualification de « journaliste révisionniste», ajoutant que « ce n’est pas parce que j’ai des doutes sur les chambres à gaz homicides que j’éprouve de la haine ou que je fais preuve de discrimination raciale ».

En décembre 2020, le numéro 500 célèbre le cinquantième anniversaire du périodique.

Liens externes

  • Site officiel: [1]

Notes et références

  1. Exécutif cantonal. L'instruction publique en Suisse relève des institutions cantonales.
  2. Éric Werner, Ne dites surtout pas que je doute, on finirait par le croire : à propos de l'« affaire Paschoud », Lausanne, Thaël, 1988, 97 p.
  3. Sept ans après l'affaire Paschoud, les Suisses acceptent en votation l'introduction d'une norme pénale antiraciste permettant de poursuivre « l'incitation à la haine raciale et la négation des crimes contre l'humanité».
  4. Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation, organisation juive et sioniste comparable à la LICRA.